“Le comptoir d'un café est le parlement du peuple.”

Honoré de Balzac (1799 - 1850)

Bienvenue en Arcadie

Vous êtes ici : Accueil > Comptes-rendus > La crise irakienne : pouvoir des gouvernants et opinions publiques

Compte-rendu synthétique par Élisabeth RodotCafé Citoyen de Argentan (13/03/2003)

Animateur du débat : Élisabeth Rodot

» Monde

La crise irakienne : pouvoir des gouvernants et opinions publiques

ShareThis

On a vu les opinions publiques se mobiliser à grande échelle contre la guerre en Irak. Ont-elles la moindre chance d'influer sur les décisions des gouvernants, quelle est leur légitimité, quelles conséquences sont à prévoir du comportement jusqu'au boutiste des États-Unis ?

Quels sont les sentiments qui animent les manifestants contre la guerre ? Ils sont difficiles à cerner, l'opinion étant par nature variable et versatile, voire manipulable. Il y a probablement une part de peur des conséquences politiques, économiques et humaines de ce conflit qui peut s'étendre de manière incontrôlable. Les gens ont un sentiment d'appréhension face à cette boite de Pandore qu'on va ouvrir. Il existe aussi un anti-américanisme primaire, conséquence de la politique hégémonique de ce pays. Les anti-guerre expriment aussi un sentiment de compassion envers le peuple Irakien sans toutefois avaliser le régime de Saddam Hussein.

Les citoyens éprouvent le besoin de manifester quand il y a un défaut de représentation. On assiste à une opposition ploutocratie – démocratie : un petit nombre de personnes décide de l'avenir du Monde sans tenir compte de la position des populations. Les opinions publiques sont de plus en plus méfiantes par rapport aux informations reçues. Le déficit démocratique s'accroît sans cesse et le fossé entre les gouvernants et les citoyens paraît infranchissable ( cf : situation en Espagne, au Royaume Uni..).

Pour autant est-il concevable de recourir à un référendum à chaque fois qu'une décision majeure doit être prise ? N'est-ce pas l'apanage des gouvernants que nous avons élus ? N'est-il pas temps de trouver de nouvelles instances représentatives aux problèmes mondiaux (cf : CPI et TPI ) ?

Les Etats-Unis, en passant outre le Droit International et l'opinion mondiale, réalisent un véritable passage en force visant à conforter leur image de super puissance, gendarme du Monde. Ils tentent de justifier par une idéologie humaniste et humanitaire, un conflit servant avant tout leurs intérêts économiques et géopolitiques : réserves pétrolières, division politique de l'Europe, reconfiguration du conflit Israélo-Palestinien, etc. A ce titre ils prennent un risque énorme, celui de légitimer une guerre préventive, sans aval des instances internationales. Tout pays pourra désormais se prévaloir d'une « jurisprudence américaine » ! Les Droits de l'homme peuvent-ils justifier le non respect des Droits de l'homme ?

Les américains se sont lancés dans une logique de conquête et d'exclusion, dans un contexte de mondialisation où les superpuissances sont en déclin. Dans un dernier sursaut pour montrer leur invulnérabilité, ils risquent de voir la violence se retourner contre eux dans un choc en retour.

Notre société subit une mutation profonde sous l'influence grandissante de la mondialisation économique. Les peuples sont devenus une marchandise, les institutions sont en pleine déliquescence, il n' y a plus de « sauveur » capable de soulever les masses comme pendant l'ère des révolutions. Dans ce contexte, l'opinion publique est précarisée et facilement manipulable. Elle réagit de manière épidermique face à des enjeux de plus en plus complexes et qu'elle a de plus en plus de mal à appréhender.

Thèmes proposés pour le Café Citoyen du jeudi 27/03/2003 :

- La connaissance est-elle confisquée ?
- La crise du politique. Thème retenu
- Pourquoi tant de violence ?
- La laïcité est-elle à redéfinir ?
- Démocratie représentative ou participative.
- Identité et singularité.

Interventions

Participer au débat

Les champ marqués d'une * sont obligatoires

Marre de retaper vos coordonnées ? Créez un compte ! Créer un compte permet d'être averti des nouvelles contributions, d'être reconnu et donc de ne pas avoir à taper ses coordonnées pour participer aux débats.

Premier ouvrage des Cafés Citoyens

Où en est l'esprit démocratique aujourd'hui ?

La démocratie, c'est nous !

En savoir plus