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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (14/04/2001)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Politique et Société

La solidarité entre générations

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Le rythme de notre société n’a jamais été aussi effréné. A chaque génération, de nouvelles technologies, de nouvelles inventions, de nouveaux besoins aussi. Prédire semble utopique. Si bien que la coordination des rôles sociaux est bouleversée, l’éducation fait d’autant plus problème qu’on ne sait plus à quoi exactement l’on doit se préparer, enfin les conflits - voire l’indifférence - entre générations n’ont jamais autant mis en danger l’unité du corps social.

La génération n’est pas un phénomène social. C’est un phénomène naturel. « On peut distinguer trois générations selon leur capacité à satisfaire les besoins de la société ; les plus jeunes qui ne sont pas capables de travailler, la population dite active qui travaille, la troisième qui n’est plus en mesure de travailler. » Car la société s’organise autour du travail qui est la contrepartie à verser au regard de ce que la vie en société nous apporte. Mais de nos jours, « les personnes âgées, tout comme les jeunes, sont exclues de la sphère du travail ; Leurs activités ne sont pas jugées utiles pour la société. Comme nous l’avons déjà dit ici, une redéfinition des valeurs marchandes est indispensable. Les retraités et les jeunes sont en dehors de l’appareil reproductif qui est en grande partie matériel et centré sur la consommation ». Le mot « retraité », fait remarquer un citoyen, ancre cette exclusion dans le langage. Les personnes âgées n’ont en effet plus vraiment de rôle social. La solidarité consisterait donc à les réintégrer dans un système dans lequel elles trouveraient leur place.

Autrefois, la famille était très solidarisante. « Trois à quatre générations vivaient parfois sous le même toit. » Dès l’apparition de l’État, on assiste à un élargissement spatial de la solidarité. Il est alors possible d’être solidaire avec une personne habitant à l‘autre bout de la France. Les impôts, rappelle un citoyen, sont cette forme de solidarité envers autrui, cet autrui qui nous est totalement inconnu.

Notre société souffre de l’individualisme. Qui plus est, la compétition y est omniprésente. Quelqu’un dans la salle souligne que « le corporatisme n’est qu’un individualisme collectif ». En effet, dans de telle structure, on défend certes des intérêts communs, mais des intérêts personnels avant tout. Le véritable sens de la citoyenneté est de pouvoir se détacher de son propre intérêt pour entrevoir l’intérêt général. Du corporatisme émane une société granulaire dans laquelle l’esprit de solidarité n’est pas entier.

N’oublions pas les relations entre générations de différentes nations. Avec cette remarque que les « jeunes » des pays du nord auront à peu près le même âge que les « vieux » des pays du sud. La solidarité entre les nations devrait faire en sorte qu’il y ait moins d’inégalité. Dans la salle on insiste aussi sur la « solidarité » envers les générations futures. Conserver notre environnement, ne pas épuiser toutes nos matières premières, tout ceci afin de ne pas restreindre les libertés des citoyens de demain.

Une économie se définit par ses échanges. Un système économique constitue un système complet dès lors que l’ensemble des citoyens se sont entendus sur ses valeurs marchandes. C’est un contrat social. Il semble qu’aujourd’hui nous soyons face à un déséquilibre ; Nous utilisons beaucoup trop de matière première – au risque de ruiner les capacités productives des générations futures - et nous ne nous soucions que très peu du secteur des services, des biens immatériels.

Or, l’économie quaternaire est en pleine expansion. Ne pourrait-on pas échanger la créativité, « l’intelligence », l’art ? Nos échanges ne pourraient-ils pas être plus relationnels, informationnels ? On pourrait alors espérer remplacer la logique du profit, la logique de production, par la logique de l’utilité, du service. Ce qui permettrait par ailleurs de réintégrer tous les individus jusqu’alors jugés incapables de participer à l’économie de production. Mais pour modifier notre système économique, il faudrait déjà que l’ensemble des citoyens puisse être en mesure de se rassembler pour débattre et s’entendre sur les termes d’une nouvelle société.

La construction d’une société fait appel à des forces solidarisantes. Ces ciments entre les individus, solidarité et fraternité, sont indispensables à l’unité du corps social, à sa cohérence. Il se cultive aussi chez chaque citoyen. L’élaboration d’un projet de société s’appuie sur l’ensemble des citoyens. Lorsqu’il s’agit de redéfinir le contrat social qui unit tous les citoyens entre eux, lorsqu’il est question de choisir une direction à prendre pour le développement de la société, il est évident que l’entendement est indispensable.

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