“Le comptoir d'un café est le parlement du peuple.”

Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (26/02/2005)

Animateur du débat : Vincent Lequenne

» Politique et Société

Les Français : mécontents et nantis ?

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Les Français sont-ils mécontents et nantis ? Cette question peut être abordée sous différents angles. Elle a été proposée dans le sens où malgré nos soucis quotidiens, malgré nos revendications certainement justifiées, nous ne nous rendrions pas compte de notre mode de vie finalement assez luxueux comparé à ceux d'autres pays du monde.

C'est d'abord en traquant les privilèges chez nos concitoyens que nous avons cherché à savoir si les Français sont nantis. Le privilège est un droit, un avantage particulier accordé à un individu ou à une collectivité en dehors de la loi commune. « Au regard de la loi, sensée garantir à tous un travail, le droit de grève, le droit à la retraite, etc., seuls les fonctionnaires peuvent réellement se sentir privilégiés et rassurés », lance quelqu'un dans la salle. Est-ce à dire que les fonctionnaires seraient les nantis de notre société ?

Mais « dénoncer les privilèges de quelques-uns n'est-il pas dicté par une sorte de convoitise », s'interroge quelqu'un dans la salle ? Se focaliser sur les soi-disant privilèges de notre voisin n'inspirerait-il pas la jalousie, contraire finalement à l'idée de partage et de solidarité ? Dans le triptyque républicain « Liberté Egalité Fraternité », l'égalité ne consiste pas à faire en sorte que tout le monde arrive au même but. L'égalité républicaine, puisque équilibrée par la liberté et la fraternité, ne peut être qu'une égalité de moyens, et non de fins.

Dans « Toujours plus », François de Closets évoque cette idée du « toujours plus ». D'aucuns dans la salle s'interrogent tout de même sur le réel mécontentement du Français aujourd'hui. Et quand bien même serions-nous mécontents, cela s'arrête là. L'insatisfaction n'a même pas aujourd'hui le goût de l'amertume. Nous sommes bien loin des colères populaires. Certainement parce que encore aujourd'hui rien ne nous pousse à agir personnellement, à nous impliquer. Il y a encore quelques choses à perdre pour s'engager. Mais quand le sentiment de n'avoir rien à perdre s'installera, peut-être que le mécontentement se transformera en gronde et que la gronde se transformera en révolte.

Il y a toujours des personnes qui ressentent la fin d'un régime, le déclin d'une société, la décadence d'une certaine conception du monde. Aujourd'hui, même si nous sentons tous que « nous allons dans le mur si nous continuons comme cela », l'inertie du système englue la plupart d'entre-nous. Les grands mouvements de société sont toujours apparus lorsque les pressions extérieures (prix qui augmentent,…) devenaient aberrants voire insurmontable.

Nous pouvons toujours déplorer que chaque citoyen ne puisse pas se prendre en main et que tous en même temps manifestent leur volonté de changer de société. Mais, heureusement ou malheureusement, les effets de masse ne se créent pas spontanément. Ils faut des meneurs. Des meneurs qui eux s'investissent depuis peut-être plus longtemps que les autres dans un combat plus global.

Mais n'oublions pas l'importance de l'exemplarité, ce qui fait que l'on regroupe ceux qui veulent changer le monde.

Choix des thèmes pour le Café Citoyen de Caen du samedi 12 mars 2005 à 15h00 :

1 - Le clivage gauche/droite existe-t-il toujours ? 6 voix
2 - Comment pourrions-nous mieux vivre ensemble ? 7 voix
3 - La réforme du médecin traitant 1 voix
4 - Nos élus sont-ils injustement maltraités ? 9 voix
5 - Liberté ? Egalité ? Fraternité ? 5 voix
6 - Pourquoi les citoyens n'ont-ils pas toujours un comportement civique ? 4 voix
7 - Faut-il changer l'hymne national ? 6 voix

Interventions

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