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Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Nancy (18/01/2013)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Politique et Société

Le mariage pour tous

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Ce compte-rendu ne présente pas la teneur complète des débats et des expressions mais s’efforce de rendre la cohérence des arguments échangés. Vos commentaires sont les bienvenus. Le débat continue sur le site internet de la Nouvelle Arcadie.

A quelques jours de l’ouverture du débat parlementaire sur le projet de mariage homosexuel, une quinzaine de personnes sont réunies sur ce sujet « clivant », selon l’expression largement partagée par les participants.

Un résumé de l’actualité introduit la discussion : le projet du gouvernement, discuté en commission parlementaire, prévoit d’autoriser deux personnes du même sexe à se marier. En l’état actuel des débats, la PMA (procréation médicale assistée) ne fait pas partie du projet de loi. Une partie des parlementaires de droite demande un référendum sur le sujet.

Un premier tour de table aborde les positions personnelles. Françoise, Marie-Thérèse, Arnaud et Jacques se disent défavorables au « mariage pour tous ». Les premières considèrent que le PACS suffit. Arnaud affirme que «le mariage est l’héritage du code civil qui reconnaît l’union d’un homme et d’une femme ».

Jacques s’interroge sur la place et l’équilibre des enfants. Colette exprime la même réticence même si elle se dit « ni pour ni contre le mariage homosexuel ».

David évoque le « niveau exécrable » de certains débats médiatiques et pense que c’est un sujet « d’atomisation de la société ».

« Les situations existent », rappelle Jean-Pierre, soulignant qu’il y a « des enfants très heureux avec des homosexuels et des très malheureux avec des couples homme-femme ». Selon lui, le débat parlementaire doit permettre de « travailler sur une union laïque » qui aborde aussi la question de la procréation.

Godefroy, très favorable au mariage homosexuel, répond à certains propos sur l’aspect « naturel » de la famille classique : « élever un enfant est un choix de société, ce n’est pas la nature ». Danièle adhère à cette idée en citant un proverbe africain : « pour élever un enfant, il faut tout un village ».

Danièle déplore que le débat ait lieu dans la rue et juge « dommage », voire « irresponsable », la demande de referendum formulée par des députés UMP. Godefroy précise que, sur ce type de sujets, la Constitution ne permet pas le referendum. Plusieurs participants considèrent le recours au vote populaire comme un piège.

Des voix s’élèvent contre le mot « mariage ». Serait-il un frein psychologique à la reconnaissance d’un nouveau droit ? Francis trouve une réponse qui amuse l’assemblée : « appelons ce projet ‘loi pour l’union en couple pour tous’ ! »

« J’ai beaucoup d’amis homo », dit Christophe, estimant nécessaire de ne pas « mélanger les sujets » et de « bien établir les droits », notamment en matière de filiation. « J’irais beaucoup plus loin sur le PACS ».

Francis, volontiers provocateur, se déclare « totalement pour » le mariage homosexuel « parce que je m’en fous ! ». Francis rejoint l’avis de Jean-Pierre : « les situations existent et le droit ne suit pas ». Mais, au fond, estime Francis, ce sujet est une « diversion médiatique ».

Si le projet de mariage homosexuel est adopté, Jacques se demande ce que l’on pourra répondre, dans l’avenir, à un enfant de douze ans qui demanderait qui sont ses géniteurs.

« On lui répondra ! », répond Didier. Godefroy explique que la filiation biologique est moins importante que le lien éducatif : « j’ai une petite cousine dont le père est parti après sa naissance. Pour elle, son papa c’est celui qui l’éduque. Elle le sait. ». Godefroy souligne que la loi sur la PMA établit déjà ce fait : « si un tiers donne son sperme, cette personne n’a aucun droit ». Pour Arnaud, la PMA, c’est « l’horreur ».

Didier pense qu’il faut « sortir des croyances pour aller vers le droit ». Danièle rebondit : « étrangement, en France, on peut encore se marier entre cousins. Et la loi interdit aux couples homosexuels vieillissants de partager une chambre dans une maison de retraite ».

Si les opposants au mariage homosexuel conservent leur conviction, ils reconnaissent aussi la valeur de certains arguments juridiques. Les "pour" et les "contre" paraissent satisfaits d'avoir pu débattre sereinement dans ce café citoyen, où la règle de l'écoute dans le respect de la parole de l'autre a été respectée.

Prochains sujets adoptés :
22 février 2013 : les réseaux sociaux et la citoyenneté.
22 mars 2013 : la place du travail.

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