Faut-il se prendre au sérieux pour évoluer ?

Il fallait très certainement se prendre très au sérieux pour s'apercevoir qu'on avait évolué...et moins on aura évolué, plus il nous faudra de sérieux pour voir ce si peu.
Surtout, "évoluer" supposait, par définition, quelque chose qui se réalisait petit à petit, quasiment à notre insue.
Maintenant, ce qui nous arrivait le plus souvent, c'était, sous le choc de quelque contrariété, jurer le contraire de tout ce qu'on croyait ordinairement...pour revenir insensiblement à notre point d'équilibre affectif : évoluer ne signifie pas toujours changer vraiment !!!

Encore plus fort que ceux qui se retrouvaient à leur point de départ au terme de "leur" ré-volution, il y avait tous ceux qui ne bougeraient jamais, tel se retrouvant la norme alors qu'il s'était toujours trouvé en avance sur son temps...ou l'inverse, tel hyper-conformiste se réveillant plus de son temps...sans avoir rien eu à faire.
Parfois, le sentiment d'un changement ne provenait que d'un défaut de jugement : tel vous semblait avoir changé de conduite...alors qu'il ne sera qu'un opportuniste, soucieux de son seul profit, sa vie durant.
Maintenant, il est certain qu'un excès de sérieux menait tout droit à la neurasthénie, ce qui était en soi une "évolution"...à défaut d'être une réussite !!!

Evoluer signifiait encore s'élever...péniblement...toujours en référence à un groupe...souvent dans un contexte corporatif fortement hiérarchisé ; malheureusement, aussi grand qu'on doive devenir, il faudra toujours que les pieds touchent terre : en grandissant, on oublie souvent l'essentiel !?!
En croissant, on ne fait, en réalité, que réaliser un programme contenu en chacune de nos cellules, depuis le début...voire depuis des millions d'années ; sans doute savons-nous depuis peu aller dans la lune mais avons-nous perdu moitié de nos capacités sensorielles : on se ballade et on nous ballade plus qu'on ne s'élève durablement : notre décroissance est programmée comme notre croissance : c'est un cycle...or un rond n'est ni sérieux ni cabot : tout est dans l'oeil qui le daube.
Plus que s'élever au détriment des autres, forcément au détriment des autres, faudrait-il se recentrer sur soi-même...postulant que la générosité est naturelle aux êtres vivants : seules sont fausses les protestations de vertu !...