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Victor Hugo (1802 - 1885)

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Education : Comment faire en sorte que les enfants ne "décrochent" pas ?

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Ce thème, prévu pour le 21 décembre 2011, n'a pas été débattu, car peu ou pas de citoyens étaient présents, selon M. Van Zon (patron de L'Imprévu) qui devait en faire l'animation. Ce thème est donc reporté à notre rencontre mensuelle du mois de janvier 2012.

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Ce débat a eu lieu le 18/01/2012 à Paris. Vous pouvez continuer à échanger sur le sujet.

Interventions

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Victor BRUN

lundi 16 janvier 2012 15:48:11 +00:00

Je vous rapporte ici une contribution faite sur le site pour le débat qui aurait du avoir lieu le 21 décembre 2011.
Lien : http://www.cafes-citoyens.fr/debats/945-education-comment-faire-en-sorte-que-les-enfants-ne-decrochent-pas

Interventions
Jean GABARD
mercredi 21 décembre 2011 15:04:48 +00:00

Alors que la question de l´échec scolaire occupe le devant de la scène et que de multiples solutions sont proposées, et adoptées pour certaines, sans beaucoup de résultats, n’est-il pas nécessaire de se demander si les « nouvelles » méthodes pédagogiques sont vraiment adaptées à la « situation » et si les causes du « malaise » sont véritablement cernées ?

Les propositions actuelles sur l´école s’inspirent d’une vision du monde humaniste qui après les Lumières et la Révolution s’est dite libérale, démocrate et enfin féministe. Aujourd´hui, alors que ses défenseurs se battent encore et à juste titre contre des mouvements réactionnaires, elle tend à s’imposer comme l’avenir de l’Homme. Dans sa réaction contre les traditions patriarcales, elle a fait basculer nos valeurs. C’est ainsi que la spontanéité, la proximité, l’écoute, l’indulgence, la protection, l’adaptation, qualifiées autrefois de « féminines » et injustement ridiculisées, ont été transformées en vertus à privilégier. Cette pensée progressiste en arrive cependant à confondre parfois la liberté et la toute-puissance et à transformer l´égalité en indifférence.

Cette nouvelle idéologie a permis, dans l’ensemble, d’améliorer considérablement les méthodes pédagogiques. Celles-ci prennent davantage en compte l’enfant et elles continuent d´être perfectionnées pour rendre plus intéressants et plus efficaces les apprentissages.

L´élève, quel que soit son milieu, devenu le centre du système scolaire, est pourtant de moins en moins motivé et l´échec scolaire, loin de diminuer, s´accroît. En effet, malgré les intentions louables des innovateurs, les réformes ont aussi des effets pernicieux sur des enfants qui, pour la plupart, n’ont pas ou peu appris à assumer la frustration : elles leur donnent l’impression qu’ils ont le droit d’attendre plus de facilités sans avoir de leur côté à faire des efforts. Les changements incessants des méthodes et des programmes d´enseignement jugés toujours trop inadaptés, accentuent leur relativité. Ils procurent à des zappeurs compulsifs de nouvelles bonnes excuses de n’être pas intéressés et de ne pas travailler. Comment, d´ailleurs, pourraient-ils avoir envie d´écouter des maîtres (le mot « maître » lui-même est devenu tabou) quand en dehors des murs, ils n’entendent parler que d’échec de l’Ecole et des défauts de son personnel jamais assez aimant et attentif, ni assez compétent et moderne...

Ces élèves sont en fait confrontés à une injonction paradoxale totalement perverse. Il leur est demandé d’écouter des enseignants auxquels peu de personnes sont prêtes à accorder du crédit. Si les enfants ne respectent pas le professeur, ils risquent de ne pas obtenir les résultats scolaires escomptés. S’ils leur obéissent, ils ont « la honte » de suivre des individus dont beaucoup s’accordent à dire qu’ils ne le méritent pas. Ainsi, alors que les méthodes traditionnelles ont pu être traumatisantes et génératrices de névroses, les méthodes modernes d’éducation pourraient se révéler très déstabilisantes et favoriser les troubles psychotiques !

Parce que la fonction éducative a été détournée en autoritarisme pendant des siècles, des « pédagogues » en réaction « jettent le bébé avec l´eau du bain ». En s’inquiétant de l’avis et des ressentis des élèves et en demandant à l’adulte de changer pour les satisfaire, ils se comportent comme une mère qui se ferait la complice de l’enfant et qui le défendrait contre les recommandations du père. Ils finissent ainsi de discréditer l’autorité des enseignants et privilégient leur rôle maternant.

Les enfants souffrent pourtant déjà de l’évanouissement de la fonction symbolique de « père » qui fait sortir de la toute-puissance et permet de se structurer. Sans repère ne restent-ils pas très souvent « hors la loi », petits tyrans dans la famille et élèves incapables de respecter les règles de l´orthographe, de la grammaire, du calcul, de la discipline... indispensables pour pouvoir apprendre ?

Les méthodes traditionnelles peu performantes et inhumaines ont montrées leurs limites et la nostalgie n’est pas bonne conseillère. Faut-il pour autant par peur de traumatiser, ne plus éduquer ? Est-ce en maintenant ces enfants-rois dans un cocon fusionnel, qu´ils vont pouvoir acquérir le goût de l’effort et celui d’apprendre afin de devenir des citoyens, adultes, responsables, capables de faire vivre la démocratie ?

Jean GABARD jeangabard.com

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