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Compte-rendu synthétique par Pierre-Michel Bon-GloroCafé Citoyen de Caen (24/09/2003)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Éducation

Mixité scolaire et égalité des chances

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Au cours de la période marquée par le « phénomène 68 », nombreux sont les professeurs, en exercice à l’époque, à témoigner d’une véritable libération psychologique des élèves lorsque la mixité s’est imposée à l’école. Pour la majorité des intervenants, cette mixité procède d’une tendance plutôt progressiste de l’éducation, au point que cette actualité apparaît finalement incongrue : serait-ce un contre feu allumé par le corps politique pour masquer d’autres périls difficiles à assumer ? Il est vrai que dans les périodes de crise le passé porte un caractère rassurant par le contour que l’on peut en faire. Certains vont plus loin en assimilant cette remise en question de la mixité à un réflexe conservateur, voire réactionnaire, au même titre par ailleurs que celui qui consiste à proposer le retour de l’uniforme à l’école.

Il n’empêche, la citoyenneté doit accepter de porter un regard sur toute chose qui la concerne : c’est le principe démocratique même que d’accepter que toute question mérite d’être soumise à un débat sans a priori. Le Café Citoyen du 24 septembre s’est justement montré riche par les interventions qui s’y sont manifestées.

En effet, on constate aujourd’hui à l’école, d’une part des problèmes de violence des garçons envers les jeunes filles, et d’autre part un décalage en faveur des filles dans la vitesse d’assimilation des connaissances scolaires. Vue sous cet angle, la mixité pose la question récurrente d’une école réduite à un seul outil d’apprentissage à vocation économique. Au contraire, lance-t-on dans la salle, ne doit-on pas toujours envisager une école dont la mixité est le premier préalable socialement nécessaire à l’assimilation des valeurs citoyennes dès le plus jeune âge ? La tolérance et la bonne gestion des différences, y compris entre garçons et filles, doivent protéger l’individu d’une réduction à une liste de paramètres de performances.

Par ailleurs la remise en cause du principe de mixité à l’école inquiète certaines femmes pour lesquelles cette question est l’occasion de rappeler les différences de traitement par rapport aux hommes qu’elles rencontrent dans la vie professionnelle. Dans une société historiquement définie par les hommes et autour de caractéristiques masculines, le fait d’envisager la suppression de l’école mixte comme réponse aux difficultés que cette mixité poserait aujourd’hui est perçue comme une régression dans le combat légitime qu’elles mènent pour l’égalité.

Notre société conservera-t-elle une mixité dès le plus jeune âge avec comme corollaire l’échange immédiat des comportements et caractéristiques des deux sexes ? Il s’agirait alors de poser les difficultés générées par la mixité à l’école comme une préparation à la vie adulte et aux inégalités auxquelles la diversité expose un jour tout individu.

A l’inverse, la suppression de la mixité à l’école assortie d’un complet questionnement sur la considération accordée aux spécificités des deux sexes ne permettrait-elle pas d’apporter les éléments d’un plus grand respect des différences entre homme et femme et de meilleures chances pour chacun et chacune d’atteindre leur épanouissement ?

En définitive, la question semble difficile à trancher car elle dépend aussi de la place que l’on souhaite voir occuper dans l’avenir par les hommes et par les femmes à tous les stades de la société.

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