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Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (01/12/1999)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Politique et Société

Les trente-cinq heures

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Les opinions concernant la mesure des trente-cinq heures sont très partagées. Pour certains, cette mesure serait absurde et économiquement non-viable. Pour d'autres, au contraire, elle nous permettrait d'acquérir une meilleure condition de vie. Ce débat pose la question du temps consacré à notre nécessaire implication sociale. Nous avons dans un premier temps étudié la vie professionnelle, pour ensuite nous intéresser aux activités extra professionnelles d'un individu. Enfin, nous avons essayé de déterminer les outils susceptibles de réduire le temps de travail de chacun tout en préservant les besoins de la société.

Si la société se doit de répondre aux besoins des individus, ces derniers doivent en contrepartie assurer un travail. Le travail est ce que chaque individu doit fournir à la société dans le but de participer à la satisfaction des besoins de la collectivité. Un métier est alors une spécialisation qui permet à une personne d'accomplir une tâche répondant à une demande sociale. Il devrait donc y avoir une adéquation entre les besoins d'une société et le panel de métier qui la constitue. Or, nous remarquons nombre d'inadaptations. Le taux élevé du chômage, c'est à dire de personnes sans activité, en est l'exemple le plus frappant.

Des répercussions dans le domaine de l'éducation et de la formation sont alors inévitables. Il est en effet difficile d'entrevoir les métier de demain et les formations doivent être rapides afin de mieux convenir à une conjoncture floue et changeante. Remarquons ainsi que le rythme de changement de métier au cours de la vie d'un individu ne cesse d'augmenter. Ainsi, l'inorganisation sociale résulte avant tout d'un manque de projet de société.

Le travail permet certes de participer à l'activité de la société. Cependant, un individu a besoin d'autres activités dans sa vie. Aussi est-il important d'avoir des moments de loisirs, des moments où l'on choisit de faire ce que l'on veut. La réduction du temps de travail impliquerait alors une augmentation de ce temps libre. L'implication dans des associations serait alors favorisée. Ce rythme de vie développerait le tissu familial parfois délaissé dans certains métiers. Les liens entre les individus de la société se resserreraient. On comprend alors l'engouement de certains pour cette mesure. La notion actuelle du travail semble en effet assujettir l'individu au profit de la société. L'individu n'aurait-il pas le droit de jouir d'un épanouissement personnel ? La société doit elle se servir de lui sans prendre en compte ses aspirations ?

Nous avons vu que le travail est une participation aux besoins d'une collectivité, réunion des besoins de chaque individu qui la compose. Pouvons nous réduire le temps de travail de chacun tout en préservant la satisfaction de ces besoins? Pour les domaines de production pure et de l'industrie, l'amélioration des techniques et la robotisation facilitent cette diminution du temps de travail sans altérer la satisfaction des besoins demandés. Pour des domaines plus contraignants, la mesure des trente-cinq heures peut être difficile à appliquer. C'est notamment le cas des métier qui ne possèdent pas de souplesse du point de vue des horaires. Nous ne pouvons évidemment pas inculquer un rythme identique à tous les corps de métier. L'hôtellerie, par exemple, ne saurait être un secteur en activité selon une tranche horaire rigide. Cependant nous pouvons nous demander s'il n'existe pas des besoins superflus créés par la société de consommation. Il faut en effet distinguer les besoins essentiels et naturels des besoins factices que notre société a su produire. Si nous augmentons le nombre de besoins, nous accroissons inévitablement le temps de travail de chacun. Devons-nous devenir les esclaves d'une société inventant des faux besoins ?

On reproche ainsi à cette mesure des "trente-cinq heures" un manque de cohérence. Elle semble en effet n'avoir aucun contexte. Une société doit assurer les besoins des individus certes, mais elle ne doit aucunement les obliger à satisfaire des besoins artificiels. Une mesure concernant le temps de travail doit alors forcément s'accompagner d'un remaniement de notre société de consommation.

En Bref, la réflexion citoyenne s'exprime :

Le travail sert à satisfaire les besoins de nous tous. L'ensemble des corps de métier d'une société, dans leurs complémentarités, satisfont les besoins plus ou moins essentiels des individus. Une société créant des besoins factices semble nous faire perdre de vue l'utilité première du travail. Cette mesure des trente-cinq heures heurte certaines personnes qui la voit déplacée, sans aucun contexte politique. En effet, un remaniement tellement important du travail - une des notions fondatrices de la société - doit forcément s'accompagner d'une conception nouvelle de la société de consommation.

Thèmes proposés pour le Café Citoyen du 11 décembre 1999 :
- L'O.M.C. et le commerce mondial. ? voix
- Dans quelles mesures peut-on développer le droit particulier des communautés sans porter atteinte aux droits fondamentaux de l'Homme ? 3 voix
- Justice et politique. 5 voix
- La déontologie journalistique. 14 voix

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