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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Metz (15/05/2010)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Politique et Société

Faut-il et comment redonner des repères ?

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« Comment redonner des repères ? »

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Compte-rendu synthétique des échanges nourris à Metz, le samedi 15 mai 2010 -
Au café jehanne d'arc de 15h à 17h (tous les 3è samedi du mois)

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L’animateur propose de centrer les échanges sur les repères "politiques des citoyens", dans la société, afin d’éviter de tomber dans la "philosophie et les questions de morale".

La réflexion collégiale, qui réunit une douzaine de personnes actives et exprimées, ce samedi 15 mai 2010, permet ainsi d’évoquer le rôle de l’Etat, le travail, la culture, la responsabilité individuelle, le travail ou encore la justice, et d'autres composantes possibles de l’expression commune.

D’emblée, Maryse estime que c’est à l’Etat de « donner » des repères et de « montrer l’exemple ». Point de vue nuancé par une autre voix : « l’Etat doit plutôt poser des garde-fous », selon Dominique.

Adèle pense qu’il est préférable de parler de « valeurs » plutôt que de «repères ». Pour elle, la justice, le progrès, le sens de la famille sont des valeurs phares.

Dominique pense que la Justice, c’est « l’échelle des valeurs ». Et, selon elle, certaines affaires, impliquant notamment des mineurs pour des petits délits, « n’ont rien à faire devant la Justice ».

De son côté, Guy met en avant nos « valeurs communes, issues de la Révolution : liberté, égalité, fraternité ». Ce fil conducteur est repris par Denis : «l’Etat c’est nous, théoriquement !», affirme-t-il. Mais « la représentation du peuple, aujourd’hui, est difficile à identifier car l’économie domine la politique ». Pour Denis - grand bavard à l’esprit d’escalier - la « faute » vient des responsables politiques eux-mêmes. Car, toujours selon Denis, il y a nécessité d’une certaine « tradition dans les repères » et d’un «courage politique pour entretenir cette tradition ». Précision exprimée dans le même propos : la tradition n’est pas synonyme de conservatisme.

A défaut d'une certaine « tradition des repères», plusieurs participants sont d’accord pour souligner les risques d’éclatement de la société et de repli sur soi des individus.

La valeur la plus importante serait « l’être humain, et sa dignité », d'après une autre participante. A l'écouter, laisser des gens dormir dans la rue, laisser grandir la pauvreté seraient des pertes de repères pour toute la société.

L’animateur relance le débat sur la question du rôle de l’Etat par rapport à la responsabilité personnelle.

Les échanges abordent alors la place de la psychologie dans notre société. Selon quelques participants, l'emprise de la ‘psychologisation’ tend à nous faire croire qu’on peut régler tous les problèmes par le prisme individuel. On peut en effet considérer que « le psy a comme un rôle de calmant », estime Jacques ; « l’Etat lui délègue parfois le rôle de repère, en quelque sorte ».

Sur le même sujet, Denis estime que le rôle du psy met en jeu le « formatage des esprits ». La formule laisse quelques visages dubitatifs…

Le psy aurait-il pris la place de la religion ? C’est Maryse qui avance cette idée et nuance aussitôt ce parallèle : "le psy n’est pas un repère, pour autant. Car il demande de trouver les réponses en nous", contrairement à la religion qui nous donne des réponses. La religion est aussi évoquée par Ginette, qui se présente comme une grand’mère attentive, et rappelle, avec regret que « l’école, l’état, la religion étaient des repères, il y a quelques années».

L’ensemble des citoyens présents semblent partager l'idée d'une «transmission» des repères. Guy souligne l’importance du civisme, et donc de l’éducation aux valeurs communes dès l’enfance : "sinon, je ne vois pas comment c'est possible d'avoir des repères".

A titre personnel, Jacques considère l’Europe comme un des derniers repères solides. La dimension historique est, ici, suggérée.

Un autre participant parle de « crise morale enclenchée dans les années 80 », laquelle serait liée à l’obsession du « taux de rentabilité », selon lui. Hypothèse reprise par Brigitte, enseignante, estimant que la « culture » constitue un repère important contre la "compétition" économique. Brigitte déplore que nos "gouvernement nous disent ‘soyez compétitifs et devenez entrepreneurs", et qu’il y a, selon elle, un désir massif : "consommer ! Pour cela, il faut travailler », explique Brigitte. Et le travail comme "repère principal, devient un luxe", estime Brigitte, bouclant sa boucle, avec pessimisme.

Pour conclure sur quelques projections, Guy avance l’idée suivante : "c’est aux partis politiques de proposer des repères et des alternatives porteuses de valeurs". Encore faut-il que ces valeurs soient « sincères », précise-t-il.

Question finale : et si le manque de sincérité faisait grossir l’abstention ?

--------------------------- MERCI AUX PARTICIPANTS ---------------------------

Prochain débat samedi 19 juin, sous le soleil de la Lorraine :

"les potentiels inexploités de notre région"
Pour information, voici les autres soumis aux votes de l'assemblée du jour :
- La vidéosurveillance
- Travail et salaire
- La place de la culture
- L’avenir de l’Afrique

Les "arcadiens" de Metz ont été informés de la tenue de la prochaine semaine des cafés citoyens, en novembre 2010. Une idée de débat sera débattue le 19 juin, pour participer au vote collégiale au niveau national, qui sera acté d'ici la fin de l'été. A bientôt !

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