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Compte-rendu synthétique par Francois DreuxCafé Citoyen de Tusson (20/03/2012)

Animateur du débat : Francois Dreux

» Démocratie et Citoyenneté

Comment former un citoyen responsable ?

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Le Café Citoyen a commencé par la présentation des principes et des règles du Café ainsi qu’une courte présentation du thème traité dans la soirée.

Les premières interventions ont d’abord porté sur la définition de « citoyen ». Etre citoyen, c’est « faire partager ses propres impressions », « s’enrichir les uns les autres » mais aussi « penser en fonction de ce que l’on reçoit ». L’idée que la conscience de faire partie d’une société, d’un groupe est à la base de la citoyenneté, apparaît évidente.

Ensuite, à propos du sujet lui-même, qui concerne la « formation du citoyen », on peut se poser deux questions inévitables : à partir de quand former ? et par qui former ?

Pour un intervenant, l’école jouait auparavant ce rôle de part les leçons de morale qui y étaient obligatoires. Pourtant, certains pouvaient être réfractaires aux leçons de morale et devenir « citoyens » : la cour d’école est aussi un lieu d’apprentissage de la citoyenneté.
Pour un autre participant, la base de la citoyenneté, c'est « commencer à reconnaître l’autre ». Il s’agit moins de « faire la leçon aux enfants » que de « corriger leurs attitudes » dans la vie de tous les jours. Il y aurait deux manières de « former » un citoyen : un aspect purement formel (les droits et les devoirs) et un aspect plus concret, plus réel qui correspondrait à l’idée d’ « école de la vie ».
Une intervenante souligne que la citoyenneté – au sens où nous l’entendons aujourd’hui- est née avec la Déclaration des Droits de l’Homme dans la mesure où elle établit l’égalité des droits et des devoirs entre tous, et met ainsi fin au régime féodal, fondamentalement inégalitaire.

La question de l’accomplissement du Service National est abordée par plusieurs participants. Hier, ne pas faire son service militaire empêchait de postuler à certains postes dans l’administration : pour être « pleinement » citoyen, il fallait donc accomplir ce « devoir ». Aujourd’hui, ce « devoir » n’existe plus, malgré une Journée d’Appel à la Défense, obligatoire pour les jeunes de 18 ans. Avec la disparition du service militaire disparaît donc un « critère » essentiel de la citoyenneté.

Une intervenante fait ensuite remarquer que la citoyenneté « peut naître dans les villages », puisque la population peut s’y exprimer directement (démocratie participative). Etre citoyen, c’est donc ne pas « tout laisser » aux élus municipaux, mais au contraire s’impliquer personnellement dans la vie du village, à commencer par assister au conseil municipal. Un intervenant répond alors que la parole n’est malheureusement pas toujours donnée aux « citoyens » qui s’y rendent. M. le maire, présent à ce débat, répond que la parole est souvent accordée à quiconque en fait la demande.

Donnant un exemple d’acte citoyen, une autre intervenante invite les participants présents à venir «retirer les déchets repérés sur la commune » lors d’une marche prévue le samedi suivant.

Faisant un point sur le débat, on peut alors dire que « ce/ceux qui forme(nt) à la citoyenneté », c’est la famille, l’école et, d’une manière générale, le collectif. Pour autant, on peut « s’exercer à la citoyenneté dans plein d’endroits différents », les associations notamment, sans que l’on doive forcément parler de « formation ».

On discute ensuite autour des notions de « citoyen passif », celui qui par exemple assiste au conseil municipal et de « citoyen actif » qui, au-delà de se tenir informé, cherche à faire entendre ses opinions, à mobiliser autour de lui pour agir, s’investit dans une association, etc…

Un intervenant évoque la participation aux élections en regrettant que, souvent, « le vote semble se faire davantage sur une personne que sur un projet »: être un « bon » citoyen serait avoir toujours en tête l’intérêt général tandis que le « mauvais » citoyen ferait d’abord passer ses intérêts personnels avant les intérêts de la communauté.

Vient alors la question de l’abstention : être citoyen, est-ce forcément aller voter ? Pourquoi les citoyens refusent-ils de plus en plus de participer aux élections ? Quelle est alors la légitimité des « élus » ? Un intervenant fait remarquer que s’abstenir, contrairement au discours souvent tenu, peut être un « acte citoyen » à partir du moment où il est mûrement réfléchi.

Plusieurs intervenants échangent ensuite sur les liens entre « citoyen » et « consommateur ». Aujourd’hui, on nous apprendrait en priorité à « être des consommateurs » plutôt que des « citoyens ». Les médias, et la télévision en particulier, sont les premiers visés. En conséquence, il semblerait que l'on s’intéresse de moins en moins à la « chose publique », en particulier les jeunes. Pour une autre intervenante, cependant, « il faut laisser du temps au temps ». Si les jeunes ne s’engagent pas à leur âge, rien ne dit qu’ils ne s’engageront pas plus tard: les préoccupations changent avec le temps. D’autre part, elle témoigne d’une discussion sérieuse qu’elle a pu avoir avec un jeune: certains jeunes s’intéressent bien aux questions de société, il ne faudrait donc pas généraliser.

Finalement, le débat se termine sur l’idée que ce serait à la famille de « relayer » l’apprentissage de l’école, puisque les parents sont eux-mêmes un exemple pour les jeunes, les « citoyens en devenir ».

La date et l’heure du Café Citoyen font l’objet d’une discussion. Il est ainsi décidé de décaler le début du Café Citoyen à 19h plutôt que 18h.
Plusieurs sujets sont ensuite proposés pour les deux prochains Café Citoyen. Celui du 17 avril aura finalement pour thème : « L’accès aux ressources naturelles relève t-il du « bien commun » ? » tandis que celui du 15 mai portera sur « L’acharnement thérapeutique et l’euthanasie ».

Interventions

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Jacques

mardi 04 décembre 2012 17:03:55 +00:00

Rien n'était plus contraire à la citoyenneté que ces leçons d'éducation civique magistralement dispensées par ces armées de mercenaires envoyées sauver l'humanité d'elle-même : l'entraînement de petits écoliers au civisme, ce devrait être un apprentissage du donnant-donnant, du gagnant-gagnant...un apprentissage à la prévoyance et à l'éloquence...à l'école, sur des sujets touchant à leur quotidien scolaire...et pas une entreprise d'abêtissement sur un petit-public captif !...
C'est bien parce qu'ils savent qu'ils sont serviles, que les enseignants tiennent tant à leur image de bienfaiteurs de l'humanité !...

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Jacques

mercredi 19 décembre 2012 12:23:53 +00:00

A seconde lecture, je dirais que le sujet est doublement mal posé : on ne commençait généralement à chercher de responsable, un-et-unique si possible, que lorsque la catastrophe était déjà arrivée : ne serait-il pas mieux de prévenir que passer son temps à vouloir punir ?
Deuxio, on ne naît pas citoyen, pas même de cinquième classe : on devient subitement plein-citoyen à 18 ans...peut-être parce qu'il n'y a pas d'éducation à la souveraineté !?
Sans doute un certain entraînement à l'intelligence était-il souhaitable mais il ne saurait se réduire au seul civisme, ni y viser explicitement : la souveraineté ne se commande pas.

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