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Compte-rendu synthétique par Céline ChabutCafé Citoyen de Saint-Denis de la Réunion (27/03/2014)

Animateur du débat : Céline Chabut

» Éducation

DU CARRI AU COT : QUELLES SONT LES ÉVOLUTIONS ET LES CONSÉQUENCES DES NOUVEAUX MODES D’ALIMENTATION ?

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Réalité actuelle :
Nous sommes en train de rattraper les Américains qui avaient 50% de surpoids en 2001 : auj nous en sommes à ce niveau en 2011 à la Réunion, avec 15% d’obésité.
Evolution du contexte à la Réunion
A l’origine, la Réunion était un pays très pauvre mais qui s’auto suffisait : légumes, fruits, œufs, poulets : on y arrivait. La journaliste d’origine réunionnaise Mémona Hintermann raconte dans son livre autobiographique Tête haute (Paris, J.-C. Lattès,‎ 2006) que les Réunionnais allaient à pieds à l’école, sans chaussures, devaient user de stratagèmes auprès de l’épicier du coin pour manger. Pas de voiture, de lourdes charges à porter, pas de mécanisation, linge lavé au lavoir, au battoir, 10h d’activité physique par jour dans les années 1800 ; jeux, courses pour les enfants; pénurie d’alimentspas de problèmes de poids.
Après 1989, la société a évolué vers la société de consommation ; il fallait certes une mécanisation, des machines dans les usines et chez la ménagère ; mais on n’a plus marché à pied, on a commencé à acheter des voitures, et à remplir les coffres des voitures dans les grandes surfaces. On a eu accès à beaucoup de choses qu’on ne pouvait pas acheter avant.
1989 : RMI  plus d’ardoise, on peut acheter (voir Le carri partagé, de Patrick Cohen) ; moments festifs, repas plus importants. Le Carri est équilibré : céréales, riz, pois, viande, légumes, Bourbon.
Mais aujourd’hui : on a rajouté des chips, une entrée, des desserts, sucrés au miel, à la crème, des sodas plus dosés en sucre qu’en métropole, des boissons énergisantes, données au petit-déjeuner aux enfants pour la majorité des enfants (étude)…Taurine, caféine, protéines, sucre  hypoglycémie en fin de matinée, on devient agressif, les classes sont parfois infernales en fin de matinée.
La TV, la publicité ont favorisé l’hyper alimentation.
L’obésité vient de :
-l’hyper alimentation
-la sédentarité, le manque d’activité physique
-les polluants, les perturbateurs endocriniens (bisphénol A : favorise le diabète ? OGM, pesticides, soja, mercure (poisson)…)
-la génétique ? Les Réunionnais sont venus de contrées où il y a eu la famine ; seuls les plus forts ont été sélectionnés par la nature, et lorsqu’ils ont été confrontés à une diminution de leur activité physique, ils ont pu devenir obèses.
Quelles que soient les causes étiologiques, il est très important de ne pas être gros enfant.
Mais donner à manger à son enfant, c’est l’aimer…Vraiment ?
Chronobiologie des repas
Le soir : bon repas, important : entrée, alcool, gras  difficile à digérer ; va se loger sur les hanches, sommeil difficile. Le matin : on ne mange pas car on n’a pas faim. On donne donc 3 à 5 goûters aux enfants : viennoiserie, pain bouchon+ frites  déjeuner : les enfants n’ont plus faim, ou mangent très peu. Après-midi : 2ème goûter. Retour à la maison : 3ème goûter. Préparation du repas : grignotage. Soir : grand repas…  on grossit.
Or il faudrait :
-un gros petit déjeuner : sucres lents, pain + céréales non sucrées, protéines (lait…), sinon hypoglycémie à 11H.
-midi : déjeuner (progrès ++ pour les repas à la cantine), vinaigrette dosée ; des changements ont lieu dans les cantines.
-goûter : chocolat (70%), fruits secs, pain. Pas de viennoiseries.
-soir : léger : poisson, féculent en petite quantité, eau.
1 verre de vin par repas maximum pour les adultes, jamais plus de 3.
Quelles sont les pratiques à la Réunion ?
Glucides : 44%, alors que 55% recommandés. Mais il faut que ce soit des sucres lents.
Pepsi : 11g au lieu de 10,6g, Fanta : 13,5g au lieu de 9,6g. Cot : encore plus sucré.
Protides : 15% conseillés. On en prend plus à la Réunion. Si les cellules adipeuses sont constituées étant enfant, on ne les perd pas.
Graisses : 36% au lieu de 30% conseillés. Bidons d’huile de 5L dans les charriots… Il faudrait diminuer ces quantités… Mais les jeunes femmes héritent d’une tradition et ne veulent pas toujours changer leurs habitudes.
Quelles sont les recommandations alimentaires ?
- Assiette idéale : 50% de fruits et légumes, céréales, féculents, pates pas trop cuites, pommes de terre, en robes de chambre, pois, œufs…Laitages.
- Quand manger ? « Comme un roi le matin, comme un prince à midi, comme un menteur le soir. »
- Comment ? Dans le calme, lors de vrais repas. Or il y a beaucoup de bruit dans les cantines. Avec un intervalle de 3h min, sans goûter, ni grignotage, sans faire autre chose (TV…). Ne pas manger la nuit : cela fait grossir et empêche de dormir.
- Il est très important de bien dormir. Durant le sommeil : sécrétion de l’hormone de croissance, permet d’augmenter les métabolismes, sinon on sécrète de la ghréline (hormone qui stimule l’appétit) si on ne dort pas. Ne pas dormir favorise aussi la résistance à l’insuline, donc favorise le déclenchement du diabète de type gras.
- Exemple des régimes crétois, d’Okinawa : pas de trop grandes quantités, fruits et légumes, pas de graisses saturées d’origine animale, pas d’huile de palme, peu de viande, plus de poisson, des protéines végétales, un verre de vin par jour, de l’exercice quotidien, être actif.
Que faire ?
- S’informer, informer les populations, les mamans notamment.
- Seulement recommander des activités physiques ne suffit pas.
- L’obésité se voit surtout dans les milieux défavorisés. Manger ce qui a du goût ne suffit pas. Instruire les gens.
- Informer les enfants et les mamans enceintes.
- Apprendre à choisir, à lire une étiquette. Même si certains toxiques ne sont pas marqués.
- Manger des produits que l’on fait soi-même, car les produits industriels sont trop gras, trop sucrés ou trop salés.
- Remplacer 50% de l’huile par de l’eau.
- Agir sur les fabricants : la DAF de la Réunion a fait un travail considérable pour diminuer les sucres dans les laitages, notamment dans les yaourts. Mais bien plus difficile pour les boissons sucrées : le sucre est en partie remplacé par l’aspartame, la stévia, le sucralose.
- La prévention de l’obésité : réunions ministérielles, la DRAAF…La DJSCS et l’ARS (Agence Régionale de la Santé) ont travaillé sur le PRAANS (PRogramme Alimentation Activités sportives Nutrition Santé) : http://www.ars.ocean-indien.sante.fr/fileadmin/OceanIndien/Internet/Politique_de_sante/PRS/PRS_PRAANS_def_modifie.pdf
Nutrition : alimentation + activités physiques…
- Inciter à l’activité physique, notamment à l’école… Réintroduire les ballons…

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