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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Nancy (11/11/2015)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Démocratie et Citoyenneté

la figure du "patriarche" sert-elle encore la démocratie en France ?

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Une quinzaine de participants interrogent le rôle et le modèle du statut présidentiel sous la Vè République française. En l’absence de Maxime, qui avait proposé le sujet (et qui est excusé pour raisons personnelles), l’animateur du débat, Didier, propose de définir ce que chacun peut entendre par « figure du patriarche », avant de lister ses avantages et ses inconvénients, puis de dégager d’éventuelles propositions alternatives à ce modèle.

Modèle « dépassé », selon Ingrid et Maëlle. L’abstention grandissante serait même « une conséquence de ce système patriarcal qui infantilise les citoyens », estime Maëlle, accusant par ailleurs l’ENA de formater les élites et la parole politiques : « le savoir de quelques-uns pose le non-savoir des autres », résume-t-elle.

Noëlle et Josiane pensent, au contraire, qu’il faut « un pilote dans l’avion », ce à quoi permet de répondre la Vè République et son chef suprême.

Laurent trouve étrange que toute décision passe par le chef de l’Etat, souvent au mépris du parlementarisme. Deux exemples : les lois sécuritaires récentes, élaborées à l’Elysée, et le maintien du budget de Radio France, avant changement de PDG, après une entrevue discrète entre François Hollande et Jean-Luc Hees, via l’entremise de Julie Gayet, bonne amie du chef de l’Etat.
« Où se trouvent, ici, l’intérêt général et la démocratie ? » Même question posée par Damien, qui plaisante : « grâce à la Vè République, on a redécoupé les régions sans demander l’avis au peuple ».

Serge, agent territorial et bon connaisseur des Institutions, estime que la fonction présidentielle, si elle est bien assumée par une personnalité de qualité « pour incarner le pays », permet de « parler aux citoyens » avec sens. « Mais on n’est jamais au niveau réel des Institutions », précise Serge, et « les contre-pouvoirs, parlement et médias, entre autres, sont aussi importants ».

Claudette, qui a travaillé à l’Assemblée nationale, fait un détour par l’Histoire : De Gaulle n’était pas un dictateur mais il a pu abuser du pouvoir, selon elle. Aujourd’hui, ajoute Claudette, « les commissions parlementaires » assurent tout de même la démocratie.

Ingrid s’interroge cependant sur le rôle des députés et sénateurs : « pourquoi voter pour des élus qui eux-mêmes ne votent pas forcément ? ». Les parlementaires perçoivent donc un salaire « sans bosser », selon Ingrid et, en plus, ne tiennent pas leur promesse.

C’est le système de la « démocratie représentative » qui veut cela, explique Serge : « le député n’est pas tenu de faire ce qu’il a dit et il a le droit d’organiser son temps comme il le veut ». Nos Institutions organisent la démocratie de cette façon.

Didier y voit un « système de cour, comme sous la Monarchie, système clanique dominé par le chef suprême ».

Ingrid s’interroge une fois encore : « comme se fait-il qu’un président soit intouchable judiciairement ? ». Serge répond : en France, « les protections du chef de l’Etat fondent la nature de son pouvoir. On peut le juger comme on veut, mais c’est notre représentation de la Nation qui veut cela ». Serge ajoute que la « transparence » est difficile car nos Institutions sont complexes. Selon Didier, cette « complexité ne peut pas être un prétexte pour éviter la transparence ».

Serge reconnaît, avec ironie, qu’il faut une carrière politique longue, menée avec l’art du mensonge et de la tricherie pour devenir un « bon » candidat à la présidence de la République.

Pour Damien, « l’élu est un irresponsable juridique depuis le début de la Vè République. De Gaulle l’avait dit : ‘l’Assemblée nationale est une chambre d’enregistrement’ ».

Devant une majorité de constats négatifs sur cette « figure du patriarche
», plusieurs voix expriment l’idée que, au fond, la seule solution pour rééquilibrer le système, en cas de désaccord majoritaire du peuple, c’est peut-être… la révolution !

.. mais le café citoyen préfère les propositions. Voici celles exprimées pour corriger un système jugé trop présidentiel par une partie des participants (certaines propositions étant très minoritaires) :

- Référendum sur des grandes questions d’intérêt général (Véronique) à condition de laisser du temps au débat, comme en Suisse (Laurent).
- Une meilleure éducation du citoyen sur le fonctionnement des Institutions (Serge, Maëlle).
- Promouvoir un équilibre réel entre les pouvoirs, y compris au sein du « 4è pouvoir », la presse française étant trop éloignée des faits (Serge).
- Election du chef de l’Etat par les parlementaires (Laurent).
- Régionalisation réelle avec plus d’autonomie et de budget (Laurent).
- Supprimer l’ENA (Franck).
- Tirage au sort des représentants dans les assemblées (Damien, Didier, Laurent).
- Plaidoyer pour le mandat impératif : que les élus le soient sur des projets concrets avec possibilité de les révoquer (Didier).
- Instaurer l’exemplarité des élus (Ingrid).

Les participants se quittent après avoir voté le sujet à débattre le mercredi 9 décembre 2015 : « Des régions pour quoi faire ? »

VENEZ AVEC VOTRE PAROLE PERSONNELLE ET DES AMIS !

Interventions

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Jacques

vendredi 13 novembre 2015 16:48:04 +00:00

La stature et la verve de DE GAULLE ont sans aucun doute servi DE GAULLE et sa conception personnelle de la vie sur terre : jamais elles n'ont servi la démocratie !?!
Après soixante ans de gaullisme, le pays est couvert d'autoroutes qui ne mènent nulle part ; les villes sont toutes belles comme des casernements ossistes 1960 ; nous avons toujours des missiles flambant neuf plein les soutes mais l'air que nous respirons au petit-déjeuner est pollué ; que ce soit sur les champs élysées ou le cours Maurice Thorez défilent des français et des françaises en costume médiéval...ou délibérément déchiré et déteint ; tout le monde a un compte en SUISSE ou au LUXEMBOURG, le camarade-ministre en charge de l'évasion fiscale compris...et il se trouve toujours autant d'énarques pour trouver le plus bête de leur promotion for-mi-dable !...
Du vivant de Charles DE GAULLE, on enfermait les enfants dans des pensions-prisons, avec des professeurs-fous, dès cinq ans...pour leur bien...et c'était vrai : les enfants étaient ainsi bien préparés au pire !!!

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Jacques

mardi 17 novembre 2015 16:38:47 +00:00

La république parlementaire, c'est trois cents DE GAULLE au lieu d'un, chaque circonscription électorale le sien !?! Certes, dans "parlement", il y avait "parler" ou "parlementer" mais, manifestement, la question posée par le parlementarisme n'était pas d'abord une question de nombre : c'était d'abord une question de mode de recrutement des parlementaires!...
Quant à "république", cela voulait juste dire que le ou les rois des français n'étaient plus héréditaires : c'était surtout bien pour les rois...et beaucoup moins bien pour les sujets !?!

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