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Compte-rendu synthétique par Frédéric KLEINCafé Citoyen de Nancy (10/02/2016)

Animateur du débat : dam rous

» Monde

Que faire des frontières ?

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Plan d’organisation du débat proposé par Didier, l'animateur :
1. Que suggèrent les frontières ?
2. Que faire des frontières ?

1) Que suggèrent les frontières ?

Pour Véronique, il s’agit de « barrières que nous pouvons lever ou baisser ». Nelly précise la définition des frontières qui sont « les limites des Etats ». « En dehors des frontières, ce n’est plus chez moi ». Elle s’interroge sur la gestion des mers « autour desquelles nous ne pouvons pas mettre de barbelés » alors que beaucoup meurent en mer en fuyant leurs pays.

Pour Adama, les frontières sont négatives car ce sont des limites déterminées « arbitrairement », par la loi du plus fort. Il cite l’exemple du Mali où, historiquement, les frontières ont été déterminées pour organiser le territoire des gouverneurs. Lorsque l’indépendance est arrivée, les limites ont été changées et des familles parfois séparées. Ainsi, des parties ont été données arbitrairement au Burkina… Ce mouvement des frontières engendre des guerres, selon Adama, car dit-il c’est une « une manière égoïste de limiter les choses »... Adama évoque aussi le Soudan, qui possède une richesse du sous-sol. Ainsi, les frontières sont dressées pour gérer les richesses, ce qui est aléatoire car il s’agit de la loi du plus fort. Adama pense que se sont les frontières le problème. On en fait un tracé pour une meilleure gestion. Nous ne pouvons pas les dépasser car elles sont parfois dangereux même si nous trouvons les mêmes origines sont de l’autre côté.

Didier nous livre des mots clés pour qualifier les frontières : barrière, aléatoire, suggestif, violence, guerre, rancunes, occupations, morts, égoïsme, banditisme…

Laurent reprend l’étymologie du mot « frontière », qui vient du latin frons, terme militaire datant du XIIIè sicèle. Ce « front » sépare deux parties ennemies. Mais le front, dit Laurent, « c’est aussi la tête, ce qu’on a dans la tête, ce qu’on pense peut constituer une frontière avec les autres ».

Frédéric affirme que les frontières sont construites en fonction de la culture commune, de la religion, de l’ethnie. Elles constituent des barrières et une fermeture à l’autre sur des critères arbitraires.

Laurent cite l’Europe comme un système juridique qui a permis de reconstituer de nouvelles identités comme l’ex-Yougoslavie. Le processus d’adhésion à l’Europe permet d’abolir les frontières, dans une certaine mesure, sans gommer totalement l’Etat nation. Schengen permet la libre circulation sur la base de la coopération entre les Etats…

Pour Maëlle, nous n’avons pas besoin d’identité. « Avant d’être française, je suis humaine », dit Maëlle. Nous devons prendre en compte les besoins de chacun. Nous fabriquons des besoins par nécessité de se créer une identité. Les besoins fondamentaux doivent être pris en compte.

Laurent contredit cette idée : « l’identité humaine », c’est aussi un mouvement naturel qui incite chacun à se refermer sur soi-même. Un des premiers besoins humains, pense Laurent, c’est aussi de se construire cette identité.

2) Que faire des frontières ?

Laurent pense que l’abolition des frontières serait une illusion, pour autant, nous pouvons les dépasser. Nadine pense qu’elles sont utiles, en effet : « une maison est construite avec des murs, il existe des limites à tout. C’est une protection et c’est donc très humain ». Pour Marie-Françoise, les frontières sont utiles car d’un pays à l’autre les lois sont différentes.

Maëlle souhaite abolir les frontières car elles ne sont pas humaines, selon elle. Produits de l’inconscient, les frontières contredisent la mondialisation, qui n’est pas un hasard, selon Maëlle… « Nous avons besoin les uns et des autres ». Maëlle cite également le dispositif européen ERASMUS, qui permet des échanges étudiants (NDR : et maintenant de jeunes entrepreneurs). Ce dispositif permet de modifier le regard sur les autres cultures, sans menacer notre identité. Nous en sortons enrichis, avec l’envie de collaborer avec les autres. Laurent évoque le chiffre d’environ 500 000 couples mixtes européens, issus des rencontres liées à ERASMUS, ce qui permet de penser que les enfants verront l’Europe différemment, plus positivement grâce à la différence.

Pour autant, la finance circule sans doute trop librement, selon Laurent. La régulation est nécessaire. Mais, pense-t-il, il existe une sorte de collusion entre les capitaux et l’Etat nation. Les nouvelles technologies permettent pourtant d’imaginer des contrôles réels de flux de capitaux.

Didier propose « d’ouvrir les frontières » afin de faciliter les déplacements des personnes. Aujourd’hui, les visas bloquent ce déplacement, l’administration est complexe. Il souhaite également la participation des étrangers à la vie démocratique de notre pays pour que nous ayons un regard extérieur qui constitue une richesse face aux institutions. Il pense que notre démocratie sera plus forte. Accueillir les migrants de manière plus équitable en Europe et équilibrer les relations sociales, environnementales entre les individus, seraient, d’après Didier, des entreprises utiles.

Adama pense être utopique en voulant abolir les frontières car cela permet l’ouverture aussi des esprits.

Prochain débat le mercredi 9 mars 2016 : "la région Grand-Est : chance ou handicap ?"

Interventions

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Jacques

mardi 08 mars 2016 16:43:59 +00:00

Non, le problème premier, ce ne sont pas les frontières : personne ne vit les deux pieds sur une ligne de front administrative, fût-elle la frontière russo-polonaise : la question première, c'est ce qu'il y a à l'intérieur de nos maisons, de nos prisons, de nos armées...d'abord parce que la question se posera toujours, même lorsqu'il ne resterait plus un seul poste-frontière sur terre ; bien mieux, bien pis, pour moi, tout le bruit fait sur les frontières n'était fait que pour masquer le lent pourrissement de nos sociétés démocratiques, par l'intérieur...progressivement absorbées par le grand-frère pékinois.
Déjà, avec l'EUROPE, on peut dire que les jeunes se sont faits bien avoir !...

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Jacques

mardi 15 mars 2016 17:11:57 +00:00

Les vraies frontières sont maritimes, rocheuses, climatiques ou linguistiques : les frontières nationales n'existent pas ; la frontière franco-allemande, par exemple, est une frontière militaire voulue par des rois versaillais pour mettre leurs palais à trois jours de cheval de hallebardiers des saints-empereurs gemaniques.
Aux fausses frontières pouvaient-on ajouter les frontières politiques : ceux qui déniaient aux autres de s'entourer de frontières leur déniaient, du même fait, toute liberté individuelle : les internationales se ressemblent toutes, qu'elles fussent catholiques-romaines ou marxistes-léninistes : dans l'un et l'autre cas, c'était des mélanges qui ne pouvaient déboucher que sur un état policier : on ne saurait pas plus être marxiste "et"léniniste que catholique "et" romain !!! Surtout, pourquoi vouloir être universel lorsqu'on pouvait être déjà soi-même ???

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Jacques

mercredi 16 mars 2016 17:41:32 +00:00

Enfant, on ne connaissait de la mondialisation que les ananas, les bananes, le café et le sucre...puis est venu le temps du soleil en ESPAGNE à pas cher...le MAROC, la TUNISIE...maintenant DUBAI...toujours le soleil, toujours une dictature où le salaire-horaire ne vaut rien...puis sont venus les vêtements made-in-china...gentiment tricotés par des peties-mains logées dans des cages de cinq étages sans porte ni fenêtre...juste un grillage...pour avoir moins chaud, la nuit, sous le tropique !...!
Parallèlement les veinards de la mondialisation s'inventaient-ils de grandes-belles causes pour pouvoir aller encore plus souvent sous les tropiques : au siècle dernier, ils parlaient de la même façon des landes sauvages de BRETAGNE ou de la montagne pyrénéenne.
A voir les cathédrales catholiques-romaines ruisselantes de broderie de verres et de pierre, ils n'avaient vraiment rien inventé sous le soleil

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