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Compte-rendu analytique par Michel BlanchardCafé Citoyen de Sète (24/11/2017)

Animateur du débat : Michel Blanchard

» Politique et Société

l'indignation: un chemin vers la démocratie?

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Café citoyen de Sète Vendredi 24 11 2017 Compte rendu

Invités : Sylvie Crossman et Jean Pierre Barou, éditions ''Indigène''

ayant publié ''Indignez vous'' de Stéphane Hessel

'' L'indignation : un chemin vers la démocratie ? ''

1 -En réponse à la question initiale:''face aux interrogations sur notre temps, quels sont les mots que vous employez chacun pour exprimer votre point de vue'' ?....

deux personnes ont dit qu'il fallait faire preuve de discernement .
En effet, le flot des informations en continu déversé par les médias peut favoriser une ''sur indignation'' : il est difficile de hiérarchiser les évènements ; l'empathie risque de s'user...ceci pose aussi la question d'indignations qui elles
seraient justes....
Dans le même esprit, il faut distinguer les situations suscitant l'indignation spontanée d autres requérant plus de rationalité, de réalisme...

A l'inverse, le mot ''indignation '' , jugé pertinent, a suscité une demande : entre ''indignation '' et ''engagement'', n y a t il pas une attitude intermédiaire ?...
D 'autre part, d 'autres mots ont été utilisés pour décrire les émotions suscitées par des situation inacceptables, dont celui de ''vomir'', qui devait être accueilli dans sa spontanéité et sa vérité.

2 – Les éditeurs du texte de Stéphane Hessel : ''Indignez vous'' qui a fait le tour de nombreux pays, ont précisé le sens qu'il donnait à ce :mot.
Il l'opposait à ''la pire des attitudes , qui est l'indifférence''.Il en faisait l 'une des composantes de l'humain, qui est '' la faculté d indignation et l'engagement qui en est la conséquence''.
Cependant, il en précise le sens pour éviter tout malentendu : ''l'avenir appartient à la non violence, à la conciliation des cultures''. L'efficacité de la non violence ''tient à l'appui, la compréhension et le soutien de tous ceux qui dans le monde sont les adversaires de l'oppression.''
Il s agit d'une ''véritable insurrection pacifique'' ; tout citoyen acteur doit être ''guidé non par l'émotion, mais par la raison, qui est l'autre nom de la non violence selon Gandhi'', qui avec Mandela et Martin Luther King s'inscrivent dans cette perspective de changement.
La source de ce mouvement réside sur le respect des droits : '' il faut se fonder sur les droits, dont la violation , quel qu'en soit l'auteur, doit susciter l'indignation''. ? C'est bien ce qui a servi de ''socle '' à l'engagement politique de Stéphane Hessel. Il a vécu la résistance , les camps, la torture, et après le drame atroce, a connu '' l'ambitieuse résurrection'' de la rédaction de la Charte des Nations unies et de la Déclaration Universelle des droits de L'Homme auxquels il a participé même si ce texte a une portée ''déclarative et non juridique''.
C est parce que ''tout le socle des conquêtes sociales de la résistance est mis en cause'', qu il s est indigné et a appelé, parmi les vétérans de la Résistance, les jeunes générations à s 'indigner à leur tour.Il récuse cette société en ce qu'elle inflige '' une très grave injustice à une trop grande partie de l'humanité'' , de par l'écart entre les très pauvres et les très riches. Il mentionne notamment ''l'actuelle dictature des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie''.
Sa formule finale s'inscrit : ''créer c 'est résister
''résister c est créer''.

3 – Les éditeurs d' ''Indigène'' expliquent le très grand succès d édition et politique d ''Indignez vous '' comme celui d'un '' objet dont se saisit le temps'', en butte aux interrogations et en recherche de sens. Pour eux, '' le peuple des indignés dessine...le grand retour de la conscience dans l'histoire, la politique''.
Ils veulent faire ''le lien entre la résistance historique et les résistances d 'aujour d 'hui ''.
La rencontre avec Stéphane Hessel est venue prolonger leur intérêt pour les formes de résistance dans les cultures premières : aborigènes d Australie, indiens Iroquois, Inouits, tibétains...
Leur intérêt se porte maintenant sur Podemos, Madrid, la Catalogne, dans un lien de proximité avec les acteurs de pratiques citoyennes authentiques...

Dans leur publication : '' Podemos, sûr que nous le pouvons'' les penseurs et communicants de ce mouvement font le constat de la tendance néo libérale de l'Europe, du ''diktat '' de la dette imposée par la ''Troïka'' (la commission européenne, la Banque Centrale Européenne, le Fonds Mon&taire International) ...de l'échec de la social Démocratie...
Ils estiment que trop de personnes avaient intégré le système dans leur façon de penser.Ils souhaitent générer des états de conscience et d opinion diffférents.Ils entendent remettre en cause le ''sens commun'' et, pour cela, proposer un ''récit'' ouvrant la voie à de nouvelles pratiques citoyennes autre que la ''délégation '' par le simple vote.

A cet effet, afin de lutter par les idées sur ''le front de la définition de la réalité'', ils ont créé un mouvement le 17 janvier 2014 , dans la banlieue de Madrid, par le biais d'une télévision locale numérique. Professeurs d'Université, les pionniers disposaient d une réflexion, de références et d expériences inspirées de la vie politique en Amérique du sud, ils ont eu le souci de ''traduire une situation dans sa complexité...dans un langage compris par tous'' , non dénué d humour et de provocation. Cela leur a valu un passage quotidien dans de grandes chaînes généralistes. Ils ont aisi joué la carte de l'identification et de l'appartenance de leur public : il faut qu'il y ait un ''eux pour qu'un nous existe'' ; et ont dénoncé les excès d' une ''caste '' au pouvoir et aux affaires.
Leurs talents de communicants joint au mouvement des ''indignés '' qui naissait le 15 mai 2014 sur la place de ''la puerta de sol'' à Madrid, leur a permis de participer aux élections Européennes , de réunir 1,2 millions de voix, soit 8% , et d obtenir 5 postes de Députés Européens.Depuis, ils ont refusé leur participation au pouvoir aux côtés des socialistes du PSEO , le pouvoir échouant au PP issu de la droite...
Selon leur formule clé, ils visent à ''amplifier l'imaginaire collectif pour pouvoir ensuite construire des scénarios alternatifs, capables de dessiner des scénarios pour le futur, plus favorables aux majorités locales''.
Ils estiment '' qu'il n'est rien de plus puissant qu'une idée dont l'heure est venue''.
Il est à noter que le mouvement des ''indignés'', dans le droit fil des mots de Stéphane Hessel, a parcouru plusieurs paus en Europe, au côté de Podemos en Espagne, Syrisa en Grèce, les ''nuits debout en France....
Dans quelle mesure ces mouvements sauront ils contribuer , selon leur vœu, à un ''changement de paradigme'', c'est à dire de conception, redonnant du sens à une vie citoyenne en crise, afin de renouveler celle ci ?

Michel Blanchard

Interventions

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Jacques

jeudi 16 novembre 2017 17:11:44 +00:00

Si l'indignation pouvait effectivement être une voie, elle n'était assurément pas la voie du bonheur, ni celle de la facilité, ni la plus naturelle à une démocratie heureuse : il y avait fort à craindre que les indignés le restent cent ans et mille ans après que la cause de leur indignation ait cessé, exactement comme ces catholiques-romains ou ces bolchéviques qui nous parlaient et reparlaient de leurs martyres entre deux rangs de médaillés de leur armée de libérations favorite !...
Bien plus sécure semblait être un idéal de travail qui ne prenne pas pour centre de gravité ce que la société avait de moins exemplaire !!!

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