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Compte-rendu analytique par Jean-Marie SeeuwsCafé Citoyen de Caen (24/03/2007)

Animateur du débat : Vincent Lequenne

» Démocratie et Citoyenneté

Les sondages influencent-ils le vote des citoyens ?

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Animateur - Bonjour à tous, bienvenue à ce café citoyen dont le sujet a été proposé la dernière fois et qui propose de parler des sondages et plus exactement pour reprendre le titre du café d’aujourd’hui, « les sondages influencent-ils le vote des citoyens, » La personne qui a proposé le sujet n’est pas là. Donc pour entrer en matière je dirais que c’est le sujet du moment à quelques encablures des prochaines élections présidentielles. Depuis le temps qu’on nous fit part des sondages à raison d’environ trois par jour sur les intentions de vote des français, est-ce qu’on peut estimer qu’ils nous influencent encore, est-ce qu’ils ont ce but ou est-ce à priori comme la cartomancie. D’après vous le sondages sont-ils des éléments de vérité, qui les produit, ce serait intéressant de commencer par une présentation de ce que c’est un sondage que l’on publie parce que j’imagine qu’il y a plusieurs sortes de sondages, des sondages connus et d’autres non diffusés, le fait de sonder peut être fait par n’importe quel organisme Mais le sujet porte plus sur les sondages publiés, ceux que les médias commandent.

1 - Juste pour lancer le débat quelques chiffres. En fait il se trouve que la France est championne du monde des sondages, à raison de trois par jour qui a un retentissement médiatique, c'est-à-dire qu’ils sont utilisés médiatiquement. Donc force est de constater que les sondages sont de plus en plus utilisés et de ont de plus en plus d’échos dans les médias et qu’il rythment les élections en fait, ils rythment les campagnes électorales. Donc de ce point de vue il y a une interrogation à se faire sur l’impact des sondages sur la conscience politique du citoyen. Qu’est ce cela peut avoir comme conséquence d’avoir de plus en plus de sondages au cours d’une campagne électorale, qu’est-ce que cela peut avoir comme impact, quelle peut être la réaction d’un citoyen et comment cela peut être utilisé. Je lance ces quelques réflexions parce que je m’interroge sur le fait qu’il y a de plus en pus de sondages commandités et qui sont utilisés, commentés, pas simplement commentés d’ailleurs, ils sont simplement expliqués ou dits, notifiés et je me demande quel peut être l’impact de ces sondages sur nous.

2 - Je crois qu’il est assez difficile de répondre à la question. Comment et dans quelle mesure les sondages influencent les votes, parce que d’une part pour essayer de répondre il faut se baser sur plusieurs critères. Ça peut éventuellement influencer des gens qui n’ont pas d’opinion politique ou qui sont étranger à la politique, d’autre part depuis le référendum sur les élections européennes, il y a de plus en plus de gens qui ont pris un parti soit pour, soit contre et qui se déterminent non en fonction des sondages mais en fonction de leurs idées. Il y a ceux qui appartiennent à un parti politique et que les sondages ne peuvent influencer puisque leur opinion est déjà faite. Et en plus on apprend de plus en plus en plus que les sondages ne sont pas livrés tel quel brut de décoffrage ils sont un peu manipulés. Les instituts de sondage doivent avoir pour premier objectif de faire plaisir à leurs clients, donc les questions sont posées dans cette mesure et d’autre part ils appliquent aux sondages des coefficients qui les modifient quelquefois profondément. Alors on peut se demander dans quelle mesure cela peut avoir une influence.

3 - Il y a un des aspects qui a été souligné, c’est qu’il y a de nombreux sondages et aujourd’hui le sondage est devenu un élément marketing pour les groupes de communication et c’est aussi un vecteur pour leur image de marque. Aujourd’hui chaque groupe de communication cherche à avoir son partenariat avec un institut de sondage et en fait à faire de la matière première pour les journaux, les journaux télévisés, pour les radios, les sites Internet etc. Je ne sais pas si leur première vocation est d’influencer les citoyens mais une de leur première vocation est sans doute de faire de l’audimat, de créer l’événement pour attirer des clients sur les sites et les journaux.

4 - Ce qu’on peut dire, à qui profitent les sondages, les sondages profitent d’abord à ceux qui les vendent, c’est sur. Ils profitent aussi aux médias parce que les médias les vendent aussi en vendant du papier. Et puis aux politiques, on peut se poser la question. Ou bien on peut considérer qu’ils sont peut-être aussi manipulés mais aussi ils peuvent nous manipuler avec. Je dirais, ce qui m’incite à penser cela, quand je vois les changements de stratégie, d’image, de thème de campagne de slogans qui fleurissent au fur et à mesure des sondages je me pose la question, je me dis est-ce que les politiques ne sont pas aussi manipulés dans une certaine mesure. Et en même temps est-ce qu’ils ne nous manipulent pas avec ca, c’est vrai qu’il y a une interrogation très forte. En ce qui concerne évidemment l’électeur, on peut dire qu’il est un peu comme les paysans du Danube avec cette affaire, il ne faut pas qu’il croit à n’importe quoi, d’autant plus que qui dit sondage dit mirage, plus on est éloigné plus on voit le mirage plus grand et plus on se rapproche plus on se rend compte qu’il n’y a rien derrière. Alors je dirais que l’électeur, il faudrait qu’il ait une bonne conscience politique, s’il n’a pas une bonne conscience politique affirmée il faut au moins qu’il sache faire la part des choses et qu’il ne se laisse pas manipuler car il y a une très grande manipulation des médias. Il faut dire une chose, avec la surabondance de sondage, qu’est-ce qu’on constate, c’est que les médias jouent un peu au jeu de la star académy, c'est-à-dire que aujourd’hui c’est toi demain c’est l’autre et après demain qui ce sera. On est en train de nous amuser avec ces sondages qui changent tous les jours. Alors je dis il faut que l’électeur prenne ça un peu de loin avec du recul parce que les sondages on peut se dire où nous mènent-ils ?

5 - Je pense que vous avez mis le doigt, effectivement ce qui se passe au niveau des sondages c’est le couple manipulateur, manipulé. Mais je pense que ça joue dans les deux sens, ça joue dans les deux sens, la seule possibilité c’est ce que vous avanciez, c'est-à-dire l’analyse que peut faire un électeur face aux programmes des différents candidats. Ce qui me chiffonne dans cette utilisation des sondages c’est que, et ça joue sur les deux parties, électeur et candidat, et qu’ils influencent l’un et l’autre. A partir de là il me semble, mais enfin je peux être contredit, les organismes de sondages qui veulent être valorisés par cette pratique pour leur propre compte veulent jouer aussi comme un élément déterminant dans les programmes affichés au fil du temps par les différents candidats qui ajustent en fonction des résultats des sondages connus, que les lecteurs qui peuvent être influencés. Alors ça c’est regrettable, je vais l’illustrer par une chose dans cette campagne présidentielle et en remontant un petit peu. On s’aperçoit qu’en fait les sondeurs et ceux qui les paient nous ont vendu dés le départ un affrontement Ségo, Sarko. Ségolène n’était pas encore mise comme candidate du parti socialiste que déjà elle bénéficiait de cet appui des sondeurs. Alors moi je me pose la question, qui pouvait trouver avantage à ce genre d’action ? Peut-être effectivement un parti qui pense qu’en choisissant son concurrent, cela peut faciliter l’angle d’attaque et à partir de là peut-être avoir la possibilité de battre ce type de concurrence. On peut s’interroger dans tous les domaines, et pour en revenir au départ de ce que vous affirmiez je pense que c’est tour à tour manipulateur et manipulé, aussi bien pour le lecteur que pour le candidat.

6 - Moi je m’interroge vraiment sur l’utilité du sondage. Quel est le rôle d’un sondage, c’est d’avoir une photographie à un moment « T » du paysage politique, en tous les cas ce que ressentent les gens. Donc forcément effectivement, il y a une certaine neutralité qui peut se dégager de cette façon d’aborder le sondage, c'est-à-dire on fait en sorte que le sondage reflète ce que les gens pensent à un moment donné, donc il peut exister une certaine neutralité, une certaine volonté de savoir ce qui se passe à un tel moment. Mais je me demande quel est l’intérêt finalement de le retransmettre ensuite à tous les gens, quel est l’intérêt de faire en sorte que ce sondage soit connu. Normalement le citoyen est quelqu’un qui se décide en connaissance de cause, qui ne va pas être déterminé, qui va se décider par lui-même et ne pas se plier à une opinion publique pour pouvoir décider. Donc le sondage à mon sens est, enfin le sondage dans le sens où il est promu montré comme quelque chose élevée à un certain rang de vérité, c'est-à-dire en gros c’est comme ça que les gens pensent, et bien c’est aussi un moyen de déterminer l’opinion des gens, en tous les cas la conviction des gens, on doit se plier à une opinion générale qui a été mise en place. Pour moi c’est un leurre de démocratie, c’est une sorte de transparent, on est dans le règne de la transparence, c’est un peu comme le principe du vote utile, parce que le vote utile est utile pour qui, avant tout pour ceux qui le prônent. Le citoyen pour moi est celui qui se décide en son âme et conscience, qui ne va surtout pas attendre avant tout de savoir quel pourrait être l’impact de son vote si les gens votaient comme lui, il y a une sorte, on essaie d’écraser la réflexion du citoyen. Pour la question est-ce que le sondage influence vote du citoyen, je dirai non si c’est un véritable citoyen qui va décider en son âme et conscience parce qu'il va justement essayer de creuser la question, d’avoir une réflexion personnelle et donc ne pas se laisser influencer par les sondages ou par un quelconque dévoiement de l’esprit démocratique comme le vote utile ou ce genre de chose. Mais pour ceux qui n’ont pas de pratique citoyenne ou qui ont du mal à avoir du recul par rapport à ça je pense que ça peut avoir beaucoup d’influence.

7 - Pour moi le sondage répond à deux attentes. La première est celle des médias d’occuper le terrain, il faut absolument, comme on l’a dit, créer l’événement, créer l’information, faire en sorte que pendant quatre, cinq, six mois on entende parler que des candidats. Or du point de vue purement informatif il n’y a pas grand-chose de plus insipide qu’une campagne électorale. Une fois qu’on a bien compris les idées fortes de chacun on ne va pas non plus en faire des tonnes et douze pages, puisque de toutes façons il n’y a pas de critique objective des programmes ni de débats entre les candidats. Ça veut dire que pendant cinq mois il faut clairement, pour des médias, pour des journaux pour du papier à vendre et de la télé à écouter, il faut occuper le terrain. Donc on crée on fait mousser un peu pour faire monter la mayonnaise et on crée aussi, il y a des gens qui se révèlent au fur et à mesure des sondages, c’est à dire qu’en fonction des sondages ils vont modifier leur attitude, il y a une double attitude de l’homme politique par rapport au sondage, il le commande et en même temps il est commandé par le sondage. Donc c’est assez pervers en ce sens. Puis la deuxième pour moi est qu’on a une trop grande tendance à vouloir trop rendre les choses scientifiques, c'est-à-dire que l’opinion, il n’y a pas plus versatile que l’opinion, il n’y a pas plus changeant que l’opinion, il y a des choses, et pourtant c’est l’opinion qui va faire le politique, et donc l’opinion il va falloir la domestiquer, l’opinion c’est le cheval fougueux, il va falloir trouver un moyen de tancer cette opinion de pouvoir l’appréhender, éventuellement la manipuler et il n’y a que le sondage qui permet de faire ça, puis que de toutes façons on ne pourra pas prendre chacun en posant les questions à tout le monde , en les mettant en file indienne et donc il va falloir prendre le pouls de cette opinion, selon des règles éminemment intelligentes. Mais de toutes façons les sondages se trompent toujours et donc on voit que cette opinion reste le cheval fougueux qu’on n’arrive pas à dresser. C’est pour ça que c’est un petit peu, peut-être y a-t-il vanité à faire de la politique en fonction de l’opinion ,mais là c’est un autre thème plus lié aux principes purement démocratiques.

8 - Je suis désolé que jusqu’ici, il n’y ait que des interventions plutôt réprobatrices à l’égard des sondages. Je pense qu’il faut aussi explorer les aspects positifs et utiles des sondages. Qu’on on a une opinion qui a mûri, ce n’est pas toujours le cas, je suis d’accord, il y a des gens qui suivent plutôt l’ambiance du milieu. Mais même une opinion mûrie on peut très bien la remettre en cause en se disant ce à quoi j’aspire ne peut pas, ne semple pas pouvoir se réaliser, les tendances sont plutôt dans ce sens là ou dans ce sens là, alors à ce moment je vais adapter ma position en fonction de ce que j’ai appris. Ça n’empêche pas de garder sa liberté intérieure, quand on est dans la cabine de vote on vote à bulletin secret sous aucun regard et on est tout à fait libre de son choix. Donc je pense que les sondages ont un aspect utile qui peut être éclairant tout en ne déterminant pas ce qui va se passer.

9 - Une élection, on l’a dit avant moi, consiste pour un citoyen à faire un choix, à choisir un candidat, en principe choisir un candidat à travers un programme. Pour cela faut-il encore que le programme soit connu et que le candidat soit connu. Or il y a une évidence dans les sondages dans la période préélectorale, officielle j’entends, c'est-à-dire celle que l’on a vécue jusqu’à ces derniers jours, pour se faire connaître il faut passer par les médias, médias essentiellement télévisuels ou radiophoniques. Le sondage a au moins cette utilité, c’est que seuls ceux qui semblent être en passe d’avoir une chance et donc la crédibilité de figurer dans les premiers, comme on dit dans le milieu sportif, de monter sur le podium, ont accès aux programmes télévisuels ou radiophoniques. Par conséquent ils sont les seuls à pouvoir se faire connaître et en cela le sondage a un aspect sinon positif en tout cas cet effet n’est pas contestable. Par contre la manipulation, pour l’admettre il faudrait admettre que toutes les officines de sondages aient la même opinion, que leurs responsables soient tous du même bord. Or on sait bien qu’il y en a plusieurs, certains marqués d’un coté ou de l’autre et je ne pense pas que leur intérêt soit de fausser volontairement les résultats. Quand on dit que les sondages se trompent, c’est vrai qu’ils se trompent parfois à la marge mais il faut bien constater que généralement en ordre de grandeur ils sont assez proches de la réalité. Alors, le sondage, imaginons qu’il n’existe pas, on a d’un coté depuis quelques mois des gens qui hors réglementation font campagne électorale sans part égale entre les uns et les autres. Il y a probablement une question d’argent, une conséquence d’ailleurs des lois de 90 et 95 sur le financement des partis, est qu’aujourd’hui il paraît peu probable d’imaginer que quelqu’un puisse émerger sans l’appui d’un parti puisque seuls les partis peuvent financer une campagne importante. Donc quand on dit que c’était les sondages qui avaient mis en avant Sakorzy et Ségolène Royal, de toutes façons sans sondages je pense que le résultat aurait été le même. Mais c’est vrai qu’on nous a bassiné et que probablement au sein du parti socialiste lors des élections internes les sondages ont aidé Ségolène Royal. Mais imaginons un instant que l‘on soit sans sondages, comment appliquer la règle de dire je vote en connaissance de cause, comment avoir connaissance de cette cause sans les sondages qui permettent aux gens de s’exprimer. On serait dans l’inconnu, je pense donc que les sondages si on admet qu’il faut vivre avec son temps, sont les préaux d’aujourd’hui.

10 - Jusqu’à présent en fait dans notre discussion on ne s’est pas interrogé sur la qualité du sondage par lui-même. Il est déterminé par quoi en fait ? Par l’échantillon qui doit être représentatif, par la taille de cet échantillon, par la qualité de cet échantillon. Ensuite il y a la qualité du questionnement, il y a aussi la qualité des facteurs de correction, la qualité de l’analyse qui en est faite, cela fait quand même à mon point de vue des éléments qui par chacun d’entre eux sont très difficiles à approcher. C’est là que la chose peut être importante. Il y a aussi la relation entre le sondé et le sondeur, bonjour monsieur le sondé, je suis monsieur le sondeur, voilà j’ai trois questions à vous poser, acceptez-vous de me répondre ? Il peut accepter de répondre, mais il peut aussi répondre au gré de sa fantaisie, est-ce que sa réponse est à prendre à 100%, je n’en suis pas certain parce qu’il est possible en fait que la population des sondés se jouent aussi des sondeurs. Il ne faut pas oublier, on a parlé tout à l’heure de marketing, le marketing c’est d’abords avant tout une action marchande, après on s’en est servi sur le plan politique mais au départ c’est pour une société marchande. Donc en fait moi je suis quand même quelque part interpellé sur la qualité des sondages eux-mêmes, ce qui ne veut pas dire que je ne pense pas que ces sondages ne sont pas fait sérieusement, mais est-ce que pour cela on doit prendre à 100%m le résultat de tel ou tel sondage. Vous le faisiez justement remarquer tout à l’heure c’est trois sondages par jour ce n’est quand même pas mal. C’est une question qui à mon point de vue peut être débattue par toute, la qualité du travail accompli par les sondeurs. Et puis ensuite en ce qui concerne le résultat final alors là je vais me fier au résultat des sondages, il y aurait encore 40% d’indécis, ce qui fait encore beaucoup, c’est là que se pose la question de l’influence ou de la non influence des sondages sur cette population d’indécis par exemple.

11 - Je rejoins un peu mon prédécesseur, personnellement ça me gonfle un peu tous ces sondages. Plusieurs choses, on s’aperçoit que les sondages, il y en a tellement, varient chaque jour en fonction des interventions ou des événements qui se sont passés la veille, ou d’un écart de langage d’un candidat ou d’une déclaration qui a été prise ou sortie de son contexte. Enfin chaque jour les sondages changent mais en fonction de l’événement, ça va de l’écart de langage d’un candidat à des choses plus importantes. Ces sondages se basent sur tout et n’importe quoi. On sait très bien qu’actuellement la plupart des sondages post campagne officielle, sont tout à fait fantaisistes, je pense que ces sondages dans la grande majorité des cas servent à alimenter comme le disait Boris les journalistes et la télévision pour combler des heures d’antenne et remplir du papier, mais sur leur fiabilité j’émets beaucoup de doute et je rejoins mon prédécesseur. On sait très bien que les sondages sont faits sur une tranche de population, je ne sais si certains d’entre vous ont écouté l’émission hier soir, assez tard, c’était vers minuit « esprit libre » qui était très intéressante. justement, il y avait des journaliste, des organismes de sondages et tout ça et qui expliquait qu’effectivement les sondages qui avaient lieu avant l’ouverture de la campagne, alors j’ai entendu quelque chose, vous allez me le confirmer j’espère ne m’a mettre trompée, qui m’a sidéré, c’est que les premiers sondages sont faits en fait sur un échantillonnage de population qui est plutôt un échantillonnage assez élevé, ce n’est pas péjoratif c’est ce qu’ils ont dit, de population un peu élevée. Mais les derniers sondages et les réels qui étaient dans les quinze jours qui précédent le vote s’adressaient davantage à la population, Il faut l’entendre ça, c’est les journalistes qui l’ont dit, ça m’a sidéré quand même. Ce qui laisserait penser, et personne n’a démenti, même les organismes comme Ipsos qui était là, personne n’a démenti cette réalité là. Donc dans tous les mois qui précédent, qu’est-ce qu’ils font, ils font un ajustement, mais ça on le sait depuis longtemps, ils estiment à peu près, que par exemple ils n’ont pas sondé tel type de population mais que et bien bon an mal on pourrait donner tel pourcentage pour tel candidat ou un autre. Donc qu’est-ce que c’est çà si ce n’est pas quelque part une interprétation qui est quand même assez particulière du résultat d’un échantillonnage, ou du résultat. Il y a aussi les sondés qui ne veulent pas annoncer leur couleur qui mentent ou qui répondent tout à fait à coté et qui trompent le sondage, donc il y a un tas de choses qui rentrent dans les donnés qui font que tous les sondages qu’on nous assène à mon avis sont tout à fait inutiles pour le citoyen, ça c’est clair, je pense moi contrairement un petit peu à vous, je pense qu’ils sont inutiles. Je pense que ce serait plus démocratique au lieu de commencer une campagne en essayant de nous imposer deux ou trois candidats principaux, on laisse la parole effectivement aussi bien aux autres candidats même s’il sont petits, ce serait ça pour moi la vraie démocratie, que chacun puisse expliquer autant que les autres que les grands candidats connus, je parle de candidat même de parti mais de petits partis, qu’ils aient la possibilité de s’exprimer également. Là on arrive, on a en fait une campagne post officielle qui a été si je ne me trompe aussi longue si ce n’est plus que la campagne officielle qui va arriver. Maintenant bien sur on dit que l’égalité de temps de parole va être respectée mais pendant deux ou trois mois qu’est-ce qu’on a fait là si ce n’est sérier quelques candidats au détriment d’un vote démocratique sur d’autres candidats qui sont officiellement prononcés maintenant et ce serait peut-être plus intéressant pour le citoyen d’avoir leur programme qu’ils aient le même temps de parole que les autres, que d’avoir des sondages qui à mon avis sont faux, au moins souvent faux dans cette période si éloignée des élections et qui n’influencent par une partie de la population et ce n’est pas péjoratif ce que je vais dire. Il y a des gens qui ne se laisseront pas influencer parce qu’ils sont branchés politique et s’y connaissent un peu plus que les autres ou s’y intéressent un peu plus que les autres. Mais il y a aussi une tranche de la population, je suis désolée de le dire, je porte les affiches du café citoyen et j’ai une libraire de Caen, quand elle a vu le sujet m’a dit mais bien sur, ça lui est sorti du cœur, bien sur que ça manipule les gens, parce que la population c’est des moutons. Bon c’est exagéré, bien sur exagéré mais vous avez une partie de la population et vous ne l’empêcherez pas qui votent parce qu’ils veulent voter, ils ont quand même une petit conscience quelque part mais qui se disent et moi je l’entends il n’y a qu’à parler avec les gens, il y en a qui disent mais de toutes façons à quoi ça sert qu’on vote pour les uns ou les autres on se fait avoir de toutes façons. Donc je crois que c’est ça, je crois qu’il y a une manipulation, je pense ça fait marcher le commerce c’est sur, ça peut avoir un intérêt manipulateur c’est sur mais on n’en aurait pas je crois que s’en porterait aussi bien, surtout qu’on sait très bien que les vrais sondages, ceux qui sont le plus proches de la réalité se passent dans la semaine précédente. Par exemple j’ai appris aussi à cette émission là qu’en 2002 tous les journalistes savaient très bien que c’était Le Pen qui allait passer une semaine avant. Michèle Cotta l’a dit tous les portraits de Le Pen étaient tirés pour les présenter à la télévision.

Animateur - Ce que vous dites, c’est qu’effectivement aux élections présidentielles précédentes et mêmes aux autres élections on n’a pas tant entendu parler de la problématique sondage. Est-ce que c’est lié, on en a peut-être parlé mais là c’est vraiment entré depuis quelques semaines dans plusieurs débats radiophoniques ou télévisuels, effectivement la presse commence à se poser la question et donc effectivement au café citoyen on se pose aussi la question. Je pense que le sujet est peut-être lié à ces élections présidentielles qui ont peut-être surpris les gens.

12 - Moi je ne suis pas trop d’accord avec ce qui vient d’être dit à savoir que les sondages influencent les gens et que les gens n’ont pas le recul nécessaire ou n’ont pas l’intelligence nécessaire pour faire leur propre analyse. Je pense qu’au contraire les sondages dans l’ensemble sont assez vrais mais assez inutiles parce qu’ils occultent le débat de fond. Je voudrais me permettre de faire une petite métaphore, pour moi le sondage dans les journaux et dans la partie politique des journaux, je rapproche un peu ça de l’horoscope dans un journal télé à peu près avec la même valeur. Aujourd’hui par contre on assiste à une dérive, c’est que l’horoscope dans le journal télé prend la principale partie, on ne parle plus du tout du programme, le programme est à la fin, il se limite à deux trois petites phrases et on ne sait pas trop se qui va se passer, on se concentre simplement sur une photo actuelle qui n’a aucune valeur à terme.

13 - Moi je pense quand même que cet afflux d’informations a quand même quelque intérêt. A mon avis, je ne veux pas être trop prophète, mais j’ai tendance à penser que l’abstention à cette élection sera très inférieure à 2002, et ça est lié en partie à cette espèce de tornade médiatique qui fait que quand tous les jours on entend parler des quatre principaux protagonistes et accessoirement des autres, ils finissent pas être dans notre quotidien. De toutes façons il y a peu de gens dans mon entourage qui disent n’avoir aucun intérêt pour cette élection. Ça signifie que grosso modo il y a de fortes chances qu’on aille voter et ça c’est quand même pour un parti politique un atout considérable. Parce que ce qui gène le parti politique c’est toute la tranche de population qu’il n’arrive pas à maîtriser, dont il n’arrive pas à connaître l’opinion. Il y a peut-être seulement 30% des gens qui vont aller voter du coup ça va être ou concentré ou dilué pour tel ou tel mais de toutes façons plus il y a de gens qui votent et plus les idées d’un parti peuvent passer et être fortes et ainsi pour l’élu être de plus en plus légitime. Donc un parti politique veut que les gens ailent voter ce soit indispensable pour lui. La deuxième chose, moi je ne suis pas du tout d’accord avec l’intervention précédente. D’abord moi je comprend très bien que dans un premier temps on fasse d’abord, on sonde d’abord on va dire ce qu’on appelle des CSP plus, classe moyenne, classe supérieure et ensuite les gens on va dire, les autres. Ça a aussi un grand intérêt pour le parti politique. Le premier est d’abord de rassembler ses forces donc savoir qui est avec moi et on sait bien que pour les deux grands partis classiques leur électorat sont les classes moyennes et les classes moyennes supérieures. Parmi ces gens là qui, ca commence à donner un premier indice de satisfaction du parti et ensuite on élargi. C’est comme à l’armée, d’abord on rassemble ses troupes et ensuite on part à la guerre. Donc il faut d’abord un effet de rassemblement pour ensuite pouvoir ouvrir et les sondages servent les partis politiques, pour moi c’est une évidence et ils ne servent qu’eux. D’abord ce sont les partis qui les commandent donc quand on paie je le rappelle 1000 euros la question on a quand même intérêt à être servi. Voilà c’est un peu comme ca que ca se passe, voilà ça sert encore une fois pour un parti politique et un candidat notamment aux présidentielles, connaître l’état de l’opinion connaître ses troupes etc c’est important parce qu’il faut bien savoir que le militant, les militants des partis représentent je crois entre 1 et 2% de la population électorale, c'est-à-dire rien ou à peu prés rien, c’est comme les militants syndicaux qui représentent 1 a 2% des syndicats. Aujourd’hui on n’est plus dans une optique de parti et donc il faut bien faire avec ce qu’on a. Si je suis à la tête d’un parti qui n’a que 30 ou 40000 ou 50000 militants, eux je sais qu’ils sont à peu près acquis et encore ce n’est même pas sur, mais tout le reste comment je fais pour savoir qui je dois séduire parce que c’est un problème de séduction la démocratie avant toute chose.

14 - Quand j’ai dit que les sondages me paraissaient aujourd’hui indispensables, ce n’est pas pour autant que je dis que c’est une bonne chose, je dis que c’est consécutif à la dérive qui consiste à commencer une campagne électorale bien avant la date officielle. Madame disait que dans ce pré campagne chacun devrait pouvoir s’exprimer à part égale. Il faut savoir qu’à un moment ils étaient 40, ça veut dire que si chacun s’exprimait suffisamment pour se faire comprendre, depuis quatre mois on n’aurait plus rien d’autre à la télévision que ces débats, par conséquent ce n’est pas possible. Mais dés l’instant où c’est comme ça, je dis que le sondage me paraît être un mal nécessaire à cette dérive. Bayrou ne serait jamais passé à la télévision si les sondages n’avaient pas indiqué qu’il semblait prendre une part plus importante que celle qu’il était censé avoir avant le début de cette campagne. Je disais tout à l’heure pour conclure mon précédent propos le sondage c’est le préau d’aujourd’hui. On imagine mal aujourd’hui une campagne électorale faite sous les préaux. Boris vient de rappeler qu’il n’y a plus suffisamment de militants. J’ai un peu d’âge derrière moi, j’ai vécu quelques campagnes présidentielles. A l’époque on faisait des réunions un peu partout pour pouvoir diluer le programme, aujourd’hui cela n’existe plus, même s’il y avait suffisamment de militants pour le faire les gens n’iraient plus parce que ce n’est plus dans les habitudes. Maintenant on écoute les slogans la télé et on pense honnêtement pour beaucoup d’entre nous connaître les programmes. La minorité de militants que Boris évoquait malheureusement c’est aussi j’an ai peur, la minorité des gens qui déposent un bulletin dans l‘urne en connaissance de cause en tous les cas en ayant essayé de comprendre quelque chose. Pour le reste beaucoup votent par principe soit à gauche soit à droite selon leur sensibilité, il n’y a qu’un tout petit pourcentage qui essaie de comprendre. Mais pour comprendre mieux il faudrait pouvoir lire quelque chose, or on ne distribue pas de programmes pendant cette pré campagne Évidemment on pourrait imaginer, mais je crois que c’est se faire beaucoup d’illusion, interdire de commencer la campagne avant la date officielle, c’est vraiment une vue de l’esprit. Alors est-ce que le sondage influence l’électeur. Si on regarde les sondages des dernières élections présidentielles, il est évident que si les sondages dont on parlait tout à l’heure de la dernière semaine de l’élection de 2002 qui indiquaient que Le Pen avait un risque d’être au deuxième tour avaient été publiés, on peut penser que cela aurait influencer les électeurs et que certains d’entre eux auraient dit, attention danger on ne fait pas comme ça. Mais ça peut aussi influencer les candidats. Le dernier retournement spectaculaire, et vous évoquiez les sondages qui se modifiaient à l’approche des élections, rappelez vous en janvier 1995 Chirac avait 14 ou 15 % et Balladur largement au dessus. Cela a eu pour conséquence, je ne dis pas si elle est bonne ou mauvaise, Balladur a cru qu’il avait gagné et il n’a pas fait campagne réellement.

15 - Pour mettre un peu d’humour on pourrait dire, et ce n’est pas tout à fait faux, que le meilleur sondage est peut-être celui du café du commerce. Je pense que Michel Audiard en aurait peut-être profité pour faire un scénario de film parce que lui était très observateur du comportement des gens qui allaient au café et qui donnaient leur opinion sur certains sujets. Alors c’est qu’en fait je pense que les sondages donnent une photographie, à un moment précis, de l’opinion qui est confrontée à l’observation des événements ou des personnes, mais c’est vrai qu’ il peut y avoir une surprise comme en 2002. Alors j’ai écouté la fin de l’émission hier soir et je n’ai pas entendu tous les propos, mais si les journalistes ou les instituts de sondages savaient quelle était la majorité, enfin que Le Pen allait pouvoir passer et s’ils nous donnent des sondages erronés.[Passage non enregistré car changement de bobine]

16 - Il y a une partie de la population, qui à mon avis est très importante, dans cette nouvelle élection, c’est paraît-il, il y a certains instituts de sondage qui font leur test par téléphone fixe et qui ne le font pas par téléphone portable. Il y a beaucoup de gens qui ont un portable et qui n’ont plus de téléphone fixe. Tous ces gens là ne sont pas forcément joignables et notamment parmi la population des 18/25 ans, 18/30ans et c’est une population, pour ceux qui n’avaient pas 18/19 ans évidemment, et qui ont maintenant 24/25ans, qui n’avaient pas voté, j’en connais autour de moi, qui se sont inscrits sur les listes électorales et vont voter, pour qui je ne peux pas le dire, mais il va y avoir un nombre important de gens qui n’avaient pas voté en 2002 et qui se sont dit je n’ai pas voté en 2002, j’aurais du et qui se disent maintenant je vais voter parce qu'il s’est passé 2002 et un certain nombre d’événements, tout le monde le sait auprès de la jeunesse. Là ce ne sont pas les sondages ce sont les événements qui se sont passés qui vont conduire les jeunes à aller voter. Après ils votent pour qui ils veulent, mais il y a mouvement dans l’opinion qui n’est pas forcément connu des sondeurs, qui va se produite au premier tour prochain et qui va peut-être apporter des surprises par rapport aux enquêtes d’opinion qui sont faites actuellement. Alors maintenant évidemment on nous présente deux candidats principaux, trois maintenant mais ce qu’il faut savoir c’est que le résultat d’un sondage qui est fait maintenant ne sera pas forcément celui qui sera fait dans trois semaines . Il peut y avoir comme en 1988 des événements politiques, internationaux etc. qui peuvent peut-être pour le coup influer le vote sur la dernière semaine par exemple. Je pense à l’événement en 1988 de la prise d’otages en Nouvelle-Calédonie qui a entraîné un changement pour certaines personnes de leur choix de vote, donc il peut y avoir un événement que l’on ne conviction pas qui peut se produite ou qui peut ne pas se produite et qui aura peut-être une influence sur le sondage parce que justement le sondage sera contredit par cet événement et qui influencera peut-être pour une mineure partie certains électeurs. Donc c’est une donne hasardeuse peut-être mais à ne pas négliger. Je pense que cette élection va être différente de la précédente parce que comme je le disais tout à l’heure il y a une certaine catégorie de la population qui va se mobiliser pour aller voter, donc le nombre comme on le disait tout à l’heure, l’intérêt pour cette campagne est différent et sûrement plus important que pour la précédente. Et puis c’est vrai que les sondages, on n’entend pas trop, on ne dit pas voilà c’est telle catégorie d’age, on disait telle catégorie professionnel Parmi mille personnes on englobe un peu l’ensemble des personnes et c’est vrai qu’une personne qui a soixante ans ne vote pas de la même manière qu’un personne qui a trente ans, ne votent pas pour le même candidat. Et je commence à entendre autour de moi, oui mais on attend les programmes et on se décidera en fonction des programmes Le sondage qui sera fait sera déterminé par l’étude des programmes, je ne sais pas, les gens sont dans la phase, autour moi j’entends dire oui maintenant on voudrait bien avoir les programmes parce que moi je vais me déterminer en fonction du programme qui sera donné. Et la dernière chose, pour les anciens, notamment la campagne de 1974, est-ce que les sondages avaient une influence, est-ce que cela existait à l’époque, est-ce que c’était autre chose, cela peut montrer l’évolution de l’influence des sondages dans l’opinion.

17 - Je voudrais juste apporter deux points. Premier point il faut aussi se rendre compte comment est fabriqué un sondage. Ça m’est arrivé d’être sondé, deux fois, et à chaque fois on me posait une question, en fait quand on subit un sondage on nous pose une question et cette question est très déterminante finalement même si on a l’impression que la question est neutre parce que la question est identique pour tout le monde, sauf que ce n’est pas parce qu’elle est identique qu’elle est neutre, la question même a une co-notation. J’en ai pour preuve, qu’une fois j’ai répondu à un sondage, c’était qui de Ségolène ou de Sarkozy voteriez-vous aux présidentielles de 2007, j’ai répondu ni l’un ni l’autre, mais si vous étiez dans le cas ou ni machin ni truc ni bidule. Donc en fait on exclut une grande frange de la population ou alors on force les gens à se mettre dans un cas d’école pour répondre et finalement on arrive à faire d’un sondage, d’une question, un élément qui va profiter aux deux candidats en tous les cas à la bipolarisation des forces politique françaises. Donc la question n’est vraiment pas anodine, et c’est pour cela que lorsque ces sondages sont commandités la question est mainte fois réfléchie par les partis qui vont passer commande parce que c’est important de voir ce qui s’en dégage et si ça ne correspond pas à ce qu’on veut on n’en parle pas. Le deuxième point que je voulais soulever, c’est dans la terminologie même de sondage. Dans sondage il y a effectivement quelque chose de très personnel, on va essayer de sonder la personne, donc d’entrer profondément dans l’intimité des citoyens et aujourd’hui s’il y a une multiplication des sondages, c’est parce qu’à mon sens il y a un parallèle à faire entre l’appauvrissement des campagnes et des idées politiques et la difficulté à se déterminer . On a besoin d’avoir de plus en plus de sondages de savoir de plus en plus ce que les gens pensent parce que les gens sont de moins en moins déterminés, de plus en plus ne savent pas quoi voter parce que les programmes ne leur permettent pas d’acquérir des convictions, l’absence de programme ne leur permet d’acquérir des convictions et donc on est dans un flottement on ne sait pas vraiment quoi penser et se déterminer et donc on est obligés régulièrement de tester de plus en plus de façon très rapprochée ce que le gens pensent, parce q’il n’y a pas d’ancrage de la réflexion et des convictions . Il y a de moins en moins de débats politiques, de moins en moins de projet de société , de moins en moins de programme et donc on est obligé de rester sur une sorte de plancher des vaches où il n’y a pas de profondeur chez le citoyen parce q’il n’y a d’élévation politique chez les candidats On est dans une opacité une sorte de no man’s land où l’on est obligé de savoir ce qui va avoir un impact politique de tel colloque parce que manifestement on n’arrive pas à pénétrer les convictions de chaque citoyen, on n’arrive à les convaincre on n’arrive à rassembler sur des idées.

18 - On a amorcé tout à l’heure un peu le point des candidats officiels, si on peut dire. C’est assez intéressant parce que ce n’est pas une pratique d’aujourd’hui, les candidats officiels existaient déjà au 19° siècle, c’étaient les candidats officiels du pouvoir. Maintenant ce n’est plus les candidats officiels du pouvoir, mais des médias, donc c’est un pouvoir également. Et on se rend compte effectivement comme on a dit tout à l’heure, il y a deux partis. Et on a même vu des choses amusantes, je ne si vous vous souvenez à la télévision quand Bayrou a été interviewé par une journaliste de TF1, elle lui a dit, mais il n’y a que deux partis en France elle a lâché le morceau. Il lui a répondu mais pourquoi il n’y aurait que deux partis en France. Effectivement dans cette campagne qu’est-ce qu’on a essayé, on a essayé d’abord avec les parrainages d’écarter les petits partis, ça n’a pas marché parce que j’ai l’impression qu’au dernier moment il y en a qui ont eu peur et qui se sont dit que ça pourrait se retourner contre les deux grands partis qu’on appelait officiel . Mais si on parlait de vote utile et on en parle encore, ça trouble certaines consciences,. Alors ce qui m’amuse un peu c’est que , j’ai vu encore un récent sondage,le dernier sorti, depuis qu’il a des petits partis qui sont maintenant en lice, certains commencent à prendre un peu le large. On peut se demander si les électeurs vont un peu se réveiller et peut-être donner quelques petits coups de semonces. Alors comme on dit les jeux ne sont pas encore faits du moins pour le second tour et le premier tour non plus , on pourrait encore avoir des surprises à mon avis. Les sondages il ne faut pas trop s’y fier on pourrait avoir un certain nombre de surprises comme on a eu aux dernière élections, C’est pour ça qu’il ne faut en faire la bible les sondages ne sont pas la bible c’est uniquement tune vue partielle et partiale quelquefois de l’opinion. D’ailleurs on ne peut plus parler d’opinion publique on pourrait parler d’opinion sondagière.

19 - Je rejoins les propos de votre intervention. Il est un fait qu’aujourd’hui les sondages sont devenus incontournables, c’est un fait qu’il est important pour l’homme politique d’essayer d’avoir une juste appréciation sur les opinons. Donc qu’il y ait un caractère utilitaire des sondages, je pense oui, mais ce qui me chiffonne c’est l’utilisation médiatique des sondages c’est ça qui est embêtant. Parce qu’en fait, moi ce qui me chiffonne dans cette utilisation médiatique c’est l’abondance et la répétition qui peuvent occasionner qu’on le veuille ou pas une dynamique qui peut être positive ou négative mais néanmoins qui n’est pas sans influence .Et je reviens au questionnement du départ, qui n’est pas sans influence sur l’opinion publique. Je pense qu’on gagnerait en clarté, qu’il soit nécessaire de sonder quotidiennement l’opinion publique, que ce soit nécessaire pour les politiques, oui, mais je déplore l’utilisation médiatique que l’on en fait, Je ne discute pas sur le caractère utilitaire mais je discute sur cette notion de porte-voix et d’amplification.

20 - Je voulais rebondir tout à l’heure sur l’aspect des points un peu fragmentaires des questions. Je pense que les gens qui font les sondages, dans l’ensemble sont quand même de grands professionnels, travaillent avec des règles assez précises et doivent obtenir des résultats fondamentalement proches de la réalité et intéressants. Le souci est qu’aujourd’hui avec le formatage de l’information dans un temps donné avec le jeu où l’on essaie de ressortir l’élément important, on se concentre sur un fragment du sondage et l’on ne retire pas forcément toutes les informations que nous citoyens on pourrait en avoir. Alors il est clair que les grands partis, un sondage coûte de l’argent, doivent se concentrer sur les duels les plus probables au second tour. Mais ils en évaluent certains et nous on nous présente aux informations le duel qui fait référence. Mais je suis sur que de leurs cotés ils ont sondé différentes possibilités, même si nous on ne les connaît pas toutes en tant que citoyen. D’autre part au niveau des sondages, je pense qu’il y a un problème,mais ce n’est pas forcément le problème du sondage, c’est plutôt le problème de notre vie politique . Aujourd’hui,l’homme politique est aussi guidé par les sondages. Par rapport à ce que disait Marc tout à l’heure,les hommes politiques aujourd’hui n’ont plus vraiment de conviction, n’ont plus vraiment de conviction forte ni de direction, ils sont assez guidés par l’opinion publique. Ce qui aussi conduit parfois à troubler le débat droite/gauche,parce qu’on a du mal à s’y retrouver, c’est qu’eux se servent, et on a bien sur le sondage sur le résultat des élections. Mais il y aussi le sondage sur nos opinions sur nos goûts sur nos préférences et à partir de ça eux se font leur programme et essaient d’ établir leur campagne par rapport à ca et en essayant de capter un électorat ils perdent leurs valeurs et leurs différences. Ils essayent par rapport à ces sondages et à leurs résultats de capter une majorité et dans la recherche de cette majorité ils perdent un petit peu leurs valeurs.

Animateur - Dans ces interventions apparaissent aussi la notion de valeurs pro balistiques ou valeurs statistiques. Pour moi, avant des élections, calculer la probabilité par voie de sondage, que tel ou tel candidat soit élu, c’est pas vraiment une science très exacte et on voit qu’il y a beaucoup de fluctuations. Est-ce qu’au final les sondages ne seraient pas plus intéressants dans une valeur statistique, dans l’étude à posteriori des gens qui ont voté. On sait déjà ce qu’ils ont fait et là je dirais que le sondage peut prendre toute sa valeur et tout son intérêt parce qu’il apporte une réponse quant à la politique que la personne doit mener au final, parce que pour l’instant on est dans des promesses, donc les promesses vont-elles être tenues ou pas. On a bien compris que c’est plutôt par voie médiatique et par intérêt médiatique qu’il s’agit d’un commerce qui doit être trépidant alors qu’on attend je dirais quelque chose, c’est ce qu’on entend dans la plupart des interventions, ce coté un peu probabiliste et au final on entend rarement parler des sondages à posteriori qui sont des éléments statistiques. Voilà c’est ça peut-être, mais est-ce qu’à posteriori on publie des sondages après les élections, et ceux-là n ‘influencent plus l’électeur mais l’homme politique.

21 - Juste pour dire qu’effectivement dès qu’on fait une mesure on perturbe le système. Donc quand on demande une opinion, on la perturbe. Après c’est évident que les sondages sont à priori, en fit il faut comprendre un sondage avec l’incertitude lié au sondage. S’il y a un reproche à faire aux médias, c’est qu’ils publient les chiffres sans l’incertitude, d’accord ? Un physicien va publier une valeur avec une incertitude, et c’est sur l’incertitude qu’on pourra dira si la valeur était exacte ou fausse. Un reproche, une remarque, tout à l’heure on a dit les sondages sont faux mais quand même ils prévoyaient au premier tour des élection 2002 que Le Pen allait passer. C’est donc surprenant de dire d’un coté que c’est faux, de l’autre on dit c’est vrai. Peut-être que ce qui est vrai dans les sondages ce sont les tendances sur un ou deux mois, ils peuvent donner une idée de l’opinion à l’instant final de l’élection mais ce n’est pas non plus évident. Une autre remarque pour dire que la politique de programme a été remplacée par la politique d’opinion, maintenant il faut juger l’opinion des gens. Tant qu’on aura cette façon de faire de la politique les sondages auront de plus en plus d’importance.

22 - Deux choses rapides, la première c’est qu’en 2007 on joue aussi et monsieur en a parlé, il y a quelque chose qui contribue considérablement à faire monter la mayonnaise, c’est la surprise possible comme en 2002. En 2002, c’était relativement lisse pendant quatre à cinq mois, on a eu un Jospin/Chirac qui s’est transformé le 21 avril par ce qu’on a appelé un traumatisme, un séisme, un choc, un tsunami, ce qu’on veut ,enfin bref, mais voilà. Or là on joue justement, et les médias ont fortement tendance à jouer là-dessus, sur la surprise possible, alors ça va être qui ? Et là justement qu’est-ce qui va se passer, Le Pen ? Bayrou ? Les deux grands ? Est-ce que voilà, et tout ça contribue comme je disais tout à l’heure à nous nous intéresser à la question, parce que c’est, voilà, il y a forcément quelque chose intéressant dans cette surprise potentielle, alors toi qu’est-ce que tu penses, qu’est-ce qu’il va faire Bayrou ? Il en est où ? Et Le Pen il ne dit rien, enfin voilà et on entend cela tout le temps, les gens parlent beaucoup de ça. Donc la mayonnaise prend et donc forcément on s’y intéresse. La deuxième chose, moi je vois un intérêt aux sondages principalement dans le fait qu’il faut bien causer de quelque chose et je ne vois surtout pas un intérêt aux programmes politiques, parce que le programme politique, contrairement à ce que plein de gens peuvent penser, il faut bien voir que ça fait vingt ans au bas mot qu’ils nous l’on servi, or ils doivent séduire. C’est comme séduire après 25 ans de mariage, on ne parle pas du programme initial, il faut bien trouver autre chose. Parce qu’on les connaît bien quand même les programmes, grosso modo on sait ce qu’est une gauche de gouvernement, on sait ce qu’est une droite de gouvernement, voilà ils ne vont pas, ils savent bien qu’on le sait bien en plus, donc il faut comprendre que comme on a une classe politique vieillissante on fait principalement du jeune avec du vieux. On est quand même en train de nous faire croire que Ségolène et Sarkozy c’est la nouvelle génération, ils ont quand même à eux deux près de 50 ans de politique derrière eux au bas mot, à peu près, 25 chacun, donc ce n’est quand même pas tombé de la dernière pluie, politiquement et pourtant c’est les petits jeunes qui montent, bon ! Ça veut bien dire quand même qu’on a une classe politique largement sclérosée dont on n’a plus aucun intérêt aux programmes, ils ont été chacun au gouvernement et donc il faut séduire coûte que coûte puisque c’est les mêmes, c'est-à-dire que voilà, et séduire après 30 ans de vie commune c’est compliqué, donc il faut trouver des artifices toujours plus beaux toujours plus grands pour que ça marche. Moi je comprends ça très bien, même si je n’ai pas trente de vie commune mais je pense qu’il faut aussi le voir comme ça, c’est compliqué de séduire lorsqu’on connaît les ficelles depuis tant de temps.

23 - Avant d’abord une question un peu parallèle, en ce qui concerne la véracité ou l’honnêteté des sondages, il y a effectivement certaines informations comme par exemple ce que rappelais monsieur à propos des portables. Je pense que le fait de ne pas pouvoir les joindre aussi facilement que souhaité rend plus difficile la constitution de l’échantillonnage mais ce n’est pas pour autant que cela fausse le sondage, dés l’instant où ils ont atteint leur échantillonnage. Entre parenthèse le sondage auquel a participé Marc, je vais peut-être m’avancer un peu, mais le genre de question posée, j’ai tendance à penser qu’il s’agit plus d’un questionnement des RG que d’un vrai sondage. J’ai été sondé plusieurs fois, on ne m’a jamais posé ce genre de question, par contre c’est bien le genre de question assez facilement posée à ce que j’appellerai un responsable politique, au sens large, mais vous être probablement considéré chez eux comme tel. L’influence des sondages, c’est la question du jour, j’ai plutôt l’impression que les exemples donnés montrent que c’est plutôt le sondé qui influence le sondage que le contraire. Si le sondage mesure par exemple la répercussion d’un événement, d’une boutade, d’un dérapage, ça va donc dans le sens de dire que le sondage mesure bien scientifiquement à un moment donné , l’opinion publique. Alors la dérive que je voulais faire était pour me demander si on ne peut pas considérer qu’on vit en France une situation un peu hybride, une constitution hybride. D’un coté, on parle du vote présidentiel, alors que la constitution donne le pouvoir législatif au parlement. Et puis on a un système électoral qui correspond à ce qui existe dans les démocraties anglo-saxonnes qui depuis longtemps ont le bipartisme. En France on applique une règle valable pour le bipartisme mais en ayant 40 partis. En conséquence cela explique en partie tout au moins toutes les dérives que l’on constate, le sondage en faisant partie.

24 - Moi j’essaie de me mettre à la place de nos élites qui voyagent, qui vont à Bruxelles et qui par deux fois, de leur point de vue, en ce qui me concerne une fois c’était justifié, sont allés se présenter sur la scène internationale la tête basse, rouge de honte. La première fois à l’issue du choc du 21 avril, grosso modo pour les élites qui sont pouvoir dans un pays comme le nôtre, ça craint d’avoir au second tour Le Pen. Donc premier souci. Deuxième souci le non au référendum européen qui n’a pas fait bonne figure à Bruxelles. Alors si vous voulez, moi , j’imagine plutôt la classe politique,l’élite en général, la classe politico médiatique, tétanisée par le possible résultat du premier tour. Quelqu’un a mis le doigt sur quelque chose, sur le caractère scientifique qu’on peut donner à l’effet sondage, et son caractère agrégateur. En effet dans un système de démocratie partisane au sens de grand parti, on parle de bipartisme, c’est vrai qu’en Franc majoritairement les gens se définissent en majorité soit à gauche soit à droite, c’est vrai que ces sondages en rafale permanent ont un caractère fédérateur, de ralliement vers les urnes. Pourquoi ?, quand vous être de gauche, vous attendez paisiblement chez vous Ségolène Royal ou vous êtes de droit et vous attendez tranquillement l’arrivée au pouvoir de Sarkozy. Au fur et à mesure qu’on vous assène des chiffres mettant l’un ou l’autre plutôt perdant que gagnant, quotidiennement vous suscitez des intentions d’y aller. Ce phénomène était très sensible avec Bayrou, je ne sais pas si cela vous a échappé, moi en tout cas ça ne m’a pas échappé, le bond qu’il a fait dans les sondages c’est typiquement ce phénomène là. A partir du moment où il a passé les 12%, il est passé disons grosso modo, il a mis des mois à passer de 7% à 12%, et il a mis 10 jours à passer à 20 et quelques. C’est clairement un effet des sondages . Troisième point en ce qui concerne le caractère scientifique des sondages, alors je pense qu’il y a un physicien dans la salle, quand vous annoncez un chiffre à 48/52 avec une incertitude à 4% cela ne vaut plus rien. La question est de savoir finalement à quoi servent les sondages, j’ai donné un avis à mon sens pourquoi on avait tant de sondages cette fois par rapport aux autres fois, les instituts de sondage existent depuis longtemps, ils ont depuis longtemps le souci de commercialiser leurs résultat, mais je trouve que c’est quand même louche qu’il y en ait autant cette fois-ci par rapport aux fois précédentes , J’imagine bien une élite tétanisée par l’idée qu’il pourrait avoir quelque chose de pas très présentable, qui ne fasse pas grand pays, d’ailleurs au premier comme au second tout parce que 80/20 fait un peu république bananière aussi.

25 - Le point qui n’est peut-être pas inutile, un sondage c’est faire une exploration à tâtons pour savoir ce qui pourrait éventuellement se produire. Alors il n’y a pas de raison de prendre trop au sérieux un sondage, ce qui prouve bien que les sondages n’ont jamais éclairé de manière scientifique et rigoureuse sure l’issue d’une recherche, c’est un procédé apparenté à la sociologie. Et quel qu’ait pu être les travaux sociologiques à propos de l’état d’esprit à différentes époques où un e guerre se préparait, est-ce les sondages ont révélé les événements qui allaient de produire, jamais. Il faut voir les choses comme elles sont.

26 - En ce qui concerne l’influence des sondages, mes sondages commandés par les hommes politiques, je ne crois que ce soit dans le but
d’influencer les électeurs, mais ils ont une utilité, ils ont besoin d’être eux-mêmes renseignés, d’autant qu’ils ont accès aux données des sondages qui ne sont pas publiées, ils ont besoin de ça. Quant aux moyens d’influencer les électeurs, ils en ont tellement d’autres à leur portée, ne serait-ce que les visites dans les banlieues, les usines en grève, les usines dé localisables ou même à la rigueur le racolement des people comme le philosophe Doc Gynéco ou le sociologue Stevy Boulay, sans parler de l’économiste Johnny Hallyday, je leur fais confiance pour trouver encore d’autres méthodes pour influencer les électeurs. Donc je crois que les sondages leur servent surtout à eux-mêmes.

27 - Je suis arrivé avec une idée un peu négative sur les sondages, et en fait je me pose la question de savoir si ce n’est pas utile pour l’esprit démocratique, en tous les cas pour la citoyenneté de notre pays parce qu’effectivement je crois que les gens ne sont pas dupes et ne restent pas sur les pronostics proposés par différents médias, mais principalement cela susciterait de l’intérêt et notamment chez les gens qui n’ont pas l’habitude de voter ou qui sont indécis ou qui ne voient pas du tout d’enjeu dans la campagne présidentielle. Peut-être que ça redonne de l’enjeu, peut-être facticement mais peut-être qu c’est là l’influence que peut avoir les sondages, elle est peut-être du cote de l’intérêt d’aller voter. Et du coup effectivement c’est quelque chose d’assez positif parce que depuis une dizaine d’années on est dans une sorte non seulement de désintérêt de la politique, de désaffection, mais également de méfiance vis-à-vis de l’homme politique et que c’est très difficile d’en sortir de cette ornière, c’est très difficile de sortir de cette idée que la politique ne peut rien faire. Je pense que pour les hommes politiques, pour ceux qui veulent faire des grandes choses ce n’est pas si évident de ré intéresser le citoyen à la chose publique. Le sondage est peut-être le moyen de redonner un peu de regain.

28 - Je vais répondre directement à Marc, pour le coup si faire revenir les citoyens aux urnes on considère que c’est une bonne chose du point de vue démocratique, pour le coup ce n’en est pas une du tout si ce sont les partis politiques classiques qui le font. Justement ils avaient peur avant de l’abstention, elle était grandissante et donc forcément on était en gros entre 198h30 et 20h, on étudiait les chiffres de l’abstention et finalement quand on voyait que l’abstention commençait à être grande, et bien ils la ramenaient un peu moins on va dire . De toutes façons ils faisaient 20% des 40% qui avaient voté, 60 si vous voulez, ça finissait par de plus faire beaucoup. Là je pense effectivement qu’une grande méthode pour leur redonner de la légitimité et je ne suis pas du tout certain que ça contribue au renouvellement démocratique, que personnellement je considère amplement nécessaire dans notre pays. A partir du moment où de toutes façons il ne va plus y avoir cette ouverture possible, en disant mais attendez, regardez le nombre de gens qui ne veulent pas de vous, qui s’abstiennent, qui votent blanc, enfin bref, s’il n’y a plus cette ouverture, cette porte ouverte, ça leur redonne une légitimité qu’ils souhaitent évidemment, mais je pense que c’est là qu’on recommencera à parler du vote utile etc et on va arriver à un bipartisme, à mon avis complètement nullissime à l’anglo-saxonne alors que la France n’a pas du tout cette vision politique et cette vision de la démocratie. Donc moi je souhaite personnellement, je souhaiterais une abstention massive que de toutes façons ils n’aient plus aucune crédibilité, là je parle à titre vraiment personnel, Or les sondages pour revenir au débat, c’est ce que je tentais de démontrer au début leur redonnent de toutes façons cette crédibilité parce qu’on va y aller voter, c’est sur et voter pour l’un des quatre, puisqu’on ne veut plus de cet effet de surprise, on v a tenter de le créer l’un ou l’autre on va dire, mais je crois, enfin je ne suis pas tout à fait d’accord sur le bienfait démocratique pour le coup.

29 - Je voulais juste faire un commentaire, je ne suis pas sur que le sondage ce soit pour savoir quelque chose, j’ai plutôt l’impression que c’est un instrument pour réduire les incertitudes. Je mettrais cela en parrainer avec ce qui a pu se passer aux élections américaines, pas les dernières, les précédentes ou ce qui a pu se passer en Italie et qui se passera peut-être aux prochaines élections. Les écarts sont tellement faibles aujourd’hui en terme politique, en terme de voix ce sera peut-être vrai cette fois-ci et le sondage n’apporte pas toujours toutes les réponses.

30 - Pour rebondir sur ce qui vient d’être dit, sans sortir du sujet, j’ai une opinion très personnelle sur ce qu’est une élection dans nos grandes démocraties, considérant que l’essentiel de ce qui détermine en fait les activités économiques et politiques des grandes démocraties des pays riches, à savoir l’économie de marché des pays industrialisés qui trouvent plus finalement de facteur de régulation au travers de ces grands organismes trans-nationaux que sont l’OMC, le OMI etc je pense que finalement ces scores très proches que l’on obtient aux grandes élections autour de 50, alors ils faut des millions d’électeurs pour ça, pour moi ce n’est le résultat que d’une détermination probabiliste d’un bord ou de l’autre tout à fait aléatoire qui se répartit statistiquement forcément .le physicien qui est dans la salle ne me démentira pas ; qui se réparti statistiquement forcément de façon équiprobable en fonction de la bobine de chacun des candidats. Grosso modo s’il y avait vraiment un grand projet politique, ce ne serait pas 49.8 et 50.2 on aurait 20/25 et 75, il y aurait une détermination pour un grand élan. Aujourd’hui on a 50/50 parce que statistiquement vous allez rencontré sur des millions de gens la moitié qui aiment bien le style de Sarko et l’autre qui aiment bien la petite bobine et le petit tailleur de Ségolène Royal, voilà.

31 - Simplement pour rebondir sur ce que vous venez de dire, parce que c’est une constatation, l’exemple que vous donnez à savoir qu’il y aurait 20% pour chacun, que ça se jour vraiment à la marge, c’est bien la démonstration que cela transforme l’élection en une espèce de loterie, puisqu’il suffit de déraper sur une flaque d’huile, ça fait une voix de moins et c’est l’autre qui gagne.

Animateur - En attendant les sondages auront fait gagner leur croûte à beaucoup de gens. Je propose de prendre les dernière interventions et après nous passerons au choix du thème du débat suivant.

32 - Juste un e question, est-ce que quelqu’un pourra me répondre. Si par exemple les deux principaux candidats sont à 50/50. Si jamais au deuxième tour les deux candidats sont à 50/50 qu’est-ce qui se passe, qui gagne. Est-ce que dans la constitution c’est prévu mais je ne me souviens plus qu’est-ce qui doit se passer.

33 - Le code électoral prévoit, mais il faut observer qu’au niveau national cela paraît peu probable, si à une élection deux candidats ont le même nombre de voix, c’est le plus âgé des deux qui est élu. Je ne sais pas qui de Ségolène ou de Nicolas est le plus vieux. Hein ! C’est le Pen oui mais on parlait du deuxième tour.

Animateur - Ceci dit aux dernières élections présidentielles on a bien eu un grand projet à 80% face à un petit projet à 20% pour répondre à Pierre-Michel

34 - Il ne faut jamais oublier le paradoxe de Condorcet qui a démontré mathématiquement qu’aux élections à deux tours, systématiquement candidat élu n’était pas celui que la population voulait, c’est démontré mathématiquement, cela m’a été confirmé par un sociologue.

35 - C’est un monsieur qui venait au café citoyen, que j’ai rencontré ce matin qui m’a demandé d’intervenir pour lui, il m’a dit tout cela ressemble au jeu de carte, la carte forcée, vous avez choisi une carte mais c’est celle que je veux qui sortira.

Animateur - Nous allons choisir les thèmes, essayez de formuler un peu à l’avance, on les note puis on vote. Je rappelle que l’on peut voter pour tous les thèmes.

Choix du thème pour le prochain Café Citoyen :

1 - Qu’est-ce que l’opinion publique aujourd’hui ? 3 voix
2 - Le concept de nation est-il dépassé ? 12 voix
3 - Qu’est-ce qu’un projet de société ? 5 voix
4 - Peut-on vivre sans travailler ? 13 voix
5 - Quelle est l’influence de politique en France aujourd’hui ? 4 voix
6 - La culture est-elle encore une valeur française ? 7 voix
7 - L'art façonne-t-il la société ? 5 voix
8 - Le stress, vraie question de société ? 11 voix

Prochain débat le Samedi 14 avril 2007 : Peut-on vivre sans travailler ?

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