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Compte-rendu synthétique par Jacques PREVOTCafé Citoyen de Nancy (22/04/2011)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Éducation

Faut-il une éducation au goût ?

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Café Citoyen de Nancy le 22 avril 2011

L'EDUCATION DU GOÛT (compte-rendu par Jacques Prévot)

On appelle <<GOUT>> celui de nos cinq sens qui nous fait percevoir les saveurs. Sont siège principale est dans les muqueuses qui tapissent la bouche. Il est, à cause de cela, en relation très intimes avec l'odorat.

Jean-Pierre Coffe dit : "L'éducation au goût commence avant la naissance.

Les parents demandent en effet trop souvent à l'éducation nationale d'éduquer l'enfant à leur place… A mon sens, le vrai fondement d'une découverte des goûts est le partage, autour d'un repas de famille concocté avec des bons produits. Mon propos peut paraître un peu traditionnel mais je suis convaincu que la cellule familiale est la base de cette éducation au goût. D'ailleurs, les enfants apprécient généralement de participer à l'élaboration des plats ! Tout au moins, ils regardent comment le plat est préparé, en posant des questions. Il faut que cela soit un plaisir.

Les meilleures règles de pédagogie qu'on puisse formuler à propos du goût, sont des règles de morale, telles qu'en ont donné les écrivains anciens et moderne, en recommandant la tempérance, l'usage des mets simples hygiéniques, et non de ces nourritures extraordinaires et épicées qui blasent le palais et altèrent la santé. Les Spartiates, imitateurs du brouet noir, disaient volontiers que le meilleur assaisonnement des mets était l'appétit. Le maître qui aura inculqué à son élève l'habitude et l'amour de la sobriété aura fait tout ce qu'il faut pour son goût.

Dans une méthode d'éducation inverse qui, au lieu d'indulgence pour la nature, a de la sévérité pour elle, on n'a que trop abusé de l'eau et du pain sec.

De même qu'il y a un goût qui nous fait trouver les saveurs agréables ou désagréables, il y a comme un sens de notre esprit qui nous avertit de la convenance ou de l'inconvenance des paroles et des actions, de la beauté ou de l'imperfection des objets. Ce jugement, d'ailleurs révisable, est d'abord indépendant de toute réflexion, comme la perception des saveurs elles-mêmes, comme le plaisir ou le désagrément qu'elle nous causent. Nous disons d'une œuvre ou d'une action qu'elle nous parait belle ou laide, comme nous le disons d'une saveur qu'elle nous parait bonne ou mauvaise. Il y a donc un goût de l'esprit, comme il y a dans le corps un sens physique du goût.

Avant, les enfants de l'école primaire avait une journée de cours d'école ménagère par semaine… (de nos jour cela n'existe plus). Ce qui aidait à l'éducation en lien avec les parents. Et on en parlait dans le cours de science naturelle.

Exemple à ne pas suivre : celui des repas servis en collectivité tels les hôpitaux (est-ce qu'on a le choix ?), les cantines, les selfs, etc. Ils proviennent de plats élaborés industriellement et n'ont, le plus souvent, ni "goût" ni consistance.

Pour avoir du goût faut-il être cultivé ? Des capacités naturelles, des qualités propres dont on s'accorde à penser qu'elles "ne s'apprennent pas". La culture désigne l'ensemble des idées et des informations que l'on possède à propos des acquis de nos civilisations.

Après cet exposé introductif, suivent les échanges et débats entre une dizaine de participants. En voici la sytnhèse :

Le goût est le sens le plus ancien, celui qui, avec l'odorat, fait le plus appel à notre antemémoire et à notre cerveau reptilien. Les deux sens sont d'ailleurs liés; des odeurs détestées dès l'enfance, comme le poisson, empêchent d'apprécier ce goût. La texture a aussi beaucoup d'importance.

Véronique, qui s'occupe de petite enfance, explique que les petits enfants peuvent manger de tout, dès l'âge de 5-6 mois, mais leur estomac et leurs intestins ne sont pas à maturation. Aujourd'hui on essaie d'habituer les petits d'un seul coup à tous les goûts et c'est trop tôt.

On habitue aussi les nouveaux nés aux goûts des parents, trop sucrés, trop salés, trop vanillés dès la naissance. Il y a aussi trop de plats préparés, ce qui unifie le goût et provoque plus d'allergie, en raison notamment des adjuvants.

Il faudrait revenir à une nourriture saine et naturelle, des produits frais préparés, comme autrefois. Mais les rythmes de vie ont aussi changé, ce n'est pas qu'un problème d'éducation ou de prix, mais aussi de temps pour préparer les repas, de temps consacré aux repas eux-mêmes, du nombre de repas pris à l'extérieur de la maison, et aussi de pression faite sur les enfants et sur les parents par la publicité qui incite à acheter des produits de plus en plus sophistiqués. Il faut passer de moins en moins de temps à préparer les repas et à manger.

Le développement du goût peut rendre intelligent. Les enfants aiment souvent aider les parents à préparer les repas.

Le goût est affaire d'éducation, mais aussi de partage. Les goûts de l'entourage influencent notre goût, et particulièrement celui des enfants. Mais on découvre aussi lorsque l'on sort de cet entourage, on a plus d'audace à l'extérieur.

Beaucoup d'enfants qui refusaient d'en manger à la maison ont par exemple découvert les épinards ou les choux-fleurs en colonie de vacances, dans le groupe d'enfants et non dans le groupe familial.

Des animations faites par une participante dans des écoles de Vandoeuvre a révélé que beaucoup d'enfants ne mangent pas à midi, ou des casse-croûtes improvisés ou inadéquats, comme des nouilles chinoises crues. C'est souvent un problème d'éducation des parents plus que de prix, car il coûterait moins cher de leur donner du pain et du chocolat, par exemple. L'éclatement des familles est aussi en cause. Le goût est beaucoup affaire de transmission au sein de la cellule familiale: l'éclatement de cette cellule fait des ravages. La publicité influence aussi de plus en plus les achats.
Le goût est aussi affaire de culture.

Proposition des thèmes pour le café citoyen suivant (mai 2011)

1. transformation dans la ville
2. urbanisme intensif
3. Moyen de com
4. Vélo dans la vile
5. Peur de la différence accepter la différence
Vote à un seul tour nombre (9 votants)
Transformation dans la ville 2 voix
Urbanisme intensif 6 voix
Moyen de communication 3 voix
Vélo dans la ville 2 voix
Peur de la différence accepter la différence 9 voix
Retenue pour le 27 mai 2011 " Peur de la différence accepter la différence

Interventions

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Jacques

vendredi 06 décembre 2013 17:41:59 +00:00

Assurément fallait-il une éducation du goût...mais certainement pas par une seule et unique personne !!!
Ceux qui font de la famille le lieu unique sont déjà dans une logique totalitaire !?!
Ces totalitaires ne répondaient déjà pas à la question posée par ceux qui n'avaient pas de famille fonctionnelle !
Enfin, ce n'est pas parce que les écoles ressemblaient plus à des camps de rétention qu'à des espaces de vie adaptés aux petits, que les choses ne pouvaient pas changer !? Les écoles professionnelles de boulangerie-pâtisserie n'étaient-ils pas l'exemple vivant d'une éducation au goût ???

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