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Compte-rendu synthétique par Guy ArchambaultCafé Citoyen de Meaux (08/03/2012)

Animateur du débat : Guy Archambault

» Démocratie et Citoyenneté

S'alimenter, un acte citoyen

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Café citoyen du 8 mars 2012.

S’alimenter, un acte citoyen

La séance s’est ouverte par la projection d’un film vidéo réalisé à partir d’extraits de plusieurs films, comme « Nos enfants nous accuserons » de Jean-Paul Jaud, et “Solutions locales pour un désordre global“ de Coline Serreau, par l'équipe du café citoyen de Meaux. Merci Fred.

Les modes d'alimentation impactent très largement l'environnement, et ne sont pas sans conséquences à un niveau planétaire. Ainsi, une alimentation très carnée en France, conduit notre pays à acheter à l'étranger, notamment au Brésil, du soja pour nourrir le bétail. Les pays producteurs continuent donc à étendre les cultures au détriment de la forêt et de la biodiversité. Quant à l'aspect social, les conditions de travail des travailleurs du Maghreb dans les serres d'Andalousie pour produire des légumes à contre-saison, ou le sort des enfants dans les plantations de cacao du Mali, ne sont pas enviables.
Nous devons donc, autant que possible, reterritorialiser notre consommation de produits frais. Une idée émise par Philippe Desbrosses : obliger les agriculteurs à consacrer 10 % des terres qu’ils cultivent à nourrir “proprement“ les populations localement. Cela créerait 1 million d’emplois, et permettrait de nourrir l’ensemble de la population de notre pays. Cultiver est un acte politique ; on considère que 40 % des terres cultivables sont dégradés.
Quant à la "junk food", les impacts sur la santé créent des obèses, dans des proportions de population qui commencent à inquiéter les médecins. Celle-ci, sorte de mal du siècle, pose aussi la question des modes de vie. Tout en effet est lié. Le manque d’exercice, lié à la “malbouffe“, entraîne des problèmes de santé majeurs.
La prolifération des plats préparés, surgelés ou non, outre priver le consommateur du dosage de sel dans son alimentation, conduit à ne plus avoir à mâcher, ces aliments ayant une texture très molle. Cela n’est pas sans conséquences sur la morphologie. D’où les visites plus nombreuses chez l’orthodontiste par exemple, et donc, impact sur les coûts de santé.
L'industrie agro-alimentaire investit tous les domaines, et particulièrement les restaurants. Il y a là plusieurs raisons de s'en émouvoir. Tout d'abord, à travers cette alimentation stéréotypée, on conditionne la population, et aboli le goût, tout en asservissant les consommateurs avec des produits trop salés notamment. Une seconde raison concerne le mode de réchauffage des plats préparés. Beaucoup cèdent à la facilité du four à micro-ondes, qui a pour effet de "tuer" les aliments, lesquels n'ont plus aucune valeur énergétique, donc peuvent être potentiellement pathogènes.
Dans le même registre, notre alimentation quotidienne contient en moyenne 128 résidus chimiques, dont 36 pesticides, et 47 substances cancérigènes.
S’agissant du gaspillage alimentaire, les chiffres font “froid dans le dos“ : on l’estime à 89 millions de tonnes chaque année en Europe, soient 179 Kg/habitant, de la nourriture encore consommable bien entendu.

Les lanceurs d’alerte. Rappel du travail de Christian Velo concernant les OGM.

La question que chacun se pose : « que peut faire chacun d’entre nous ? ».
On peut intervenir, chacun à notre niveau, en sensibilisant les personnes de notre entourage, en diffusant la vidéo présentée. Cela ne peut se faire que dans un cadre “familial“. Ou mieux, on peut soutenir les auteurs en achetant les vidéos d’origine.
Individuellement, on ne peut rien, il faut s’unir, dans un parti, dans un syndicat, ou toute autre organisation. Le Café Citoyen peut constituer un bon début.
On a un pouvoir énorme, en qualité de consommateur. Certains intervenants pensent qu’on devrait cesser de regarder la télé. On peut aussi faire des choix de programmes.
Le pouvoir est dans les mains des industriels. Comment le faire basculer ? En consommant différemment, sans pour autant que cela constitue une certitude.
Mais le poids de l’industrie alimentaire est important, chiffres rappelés dans une lettre aux candidats : 143,6 Md d’euros et emploie 177 000 personnes. Le lobby existe bien.
La crise de l’énergie constituera un levier du changement, même dans l’agro-alimentaire, car tous les intrants sont à base de pétrole.
On pourrait imaginer se rendre chaque samedi devant les supermarchés, pour expliquer et sensibiliser les clients sur toutes ces questions.
La consommation bio trouve ses limites dans le prix des produits : les personnes à faible budget ne peuvent se l’offrir. C’est une question difficile. Faut-il s’empoisonner lorsqu’on est pauvre ? Les choix de consommation sont souvent conditionnés par la publicité télé. D’où l’intérêt d’informer, pour contrecarrer les effets néfastes de la-dite publicité.
Autre sujet peu débattu, l’énergie contenue dans ce que l’on consomme, particulièrement dans l’eau. Une belle illustration dans le livre “Les messages cachés de l’eau“ de Masaru Emoto.
D’expérience, il est difficile d’obtenir tous les paramètres de qualité de l’eau au service des eaux de la ville. Le nombre d’éléments mesurés est relativement peu élevé, ce qui laisserait supposer que tous les critères de contrôle ne sont pas respectés.
Rappel de la problématique des semences. Voir les démêlés de Kokopelli avec la justice.
Des lobbies puissants possèdent ces bases de l’alimentation, et souhaiteraient limiter leur nombre, au risque d’une perte de biodiversité, de culture, mais aussi de goût, avec des impacts sur la santé difficiles à mesurer.
Les AMAP sont sans doute une bonne réponse. Mais les modes de vie actuels, la place du travail dans l’existence, posent difficulté. Quand peut-on éplucher les légumes ? D’où l’intérêt du micro-onde. C’est un outil indispensable à l’ouvrier pour réchauffer ce qu’il apporte sur place pour manger. Ce qui nuit à la santé. Il faut donc repenser l’organisation du travail.
La seule possibilité, c’est de tenter de changer nos habitudes à la maison.
Tout cela est un problème de société.
Les jardins ouvriers constituent une bonne réponse et devraient être développés, comme les jardins en pied d’immeuble en ville. L’exemple de BedZed est intéressant, un “éco-quartier“ d’un nouveau genre, où il est prévu que les habitants puissent se nourrir dans un rayon de 50 Km. Cela figurait dans le cahier des charges.
Autre initiative intéressante, les villes en transition. Voir le “manuel de transition“ de Rob Hopkins.
Il faut que tous les porteurs d’initiative se parlent et réunissent leurs forces dans l’action, de quelque façon que ce soit. Il faut organiser la résistance, face à la puissance des multinationales. L’internet peut être un outil puissant. L’initiative peut partir du “local“.

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Lʼauteur

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Guy Archambault

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Journaliste Gestion de conférences et débats Eco-construction, environnement