“Le comptoir d'un café est le parlement du peuple.”

Honoré de Balzac (1799 - 1850)

Bienvenue en Arcadie

Vous êtes ici : Accueil > Comptes-rendus > Les limites de la liberté d'expression

Compte-rendu synthétique par ADELINE TANNECafé Citoyen de Metz (09/01/2013)

Animateur du débat : ADELINE TANNE

» Démocratie et Citoyenneté

Les limites de la liberté d'expression

ShareThis

Lors du précédent café citoyen, Patrice a proposé le sujet « Les limites de la liberté d'expression », alors voté par les participants. Il n'est malheureusement pas présent ce jour pour introduire les échanges. Il pourra cependant accéder à cette synthèse, mise en ligne sur le site de la Nouvelle Arcadie et le forum de l'association Pas Assez.

Pour lancer les échanges, le document de présentation du café citoyen du jour est lu à tous par l'un des participants : « En démocratie, le citoyen jouit d’une liberté d’expression à titre individuel. Juridiquement, c’est une liberté fondamentale. Mais c’est une liberté limitée par la loi. Par exemple, la diffamation publique et l’incitation à la haine sont punissables. Faudrait-il laisser tout dire et « interdire d’interdire » comme le proclamait la génération de Mai 68 ? Et que dire des autres limites à la liberté d’expression : morales, subjectives, culturelles, voire physiques ? Venez en discuter librement, en respectant l’autre, au café citoyen de Metz. »

L'assemblée aborde en premier lieu la notion juridique qui cadre la liberté d'expression. Ces premiers échanges passionnés, assez peu interactifs et plutôt de confrontation, ramènent à l'expérience de chacun et son positionnement face au rôle de l’État et son emprise sur l'individualité. Ces limites artificielles, arbitrées pour l'ensemble des citoyens afin de créer des conditions de vie en société paisibles, ne tiennent pas compte des particularités et besoins de s'exprimer. Si « ma liberté s'arrête là où commence celle de l'autre », c'est semble-t-il pour protéger les citoyens et éviter les conflits.
Associer les termes « limites » et « liberté » n'est pas du goût de tous, dans la mesure où si l'on ne peut pas tout dire ou écrire, on ne peut pas se sentir vraiment libre. Ce participant présente l'exemple du Speakers' Corner, à Hyde Park (Londres), comme expérimentation trop isolée d'une liberté totale d'expression. Fondé en 1872, The Speaker's Corner est un espace de libre expression où tout un chacun peut prendre la parole librement devant l'assistance du moment. Mais là encore, cette liberté, accordée, est cadrée puisque limitée dans l'espace. On est là dans une zone de liberté autorisée par l’État, pas encore dans une initiative « clandestine » de prise de parole libre.
Un autre participant fait remarquer que la loi tient parfois compte des particularités, et dans ce cas elle pointe du doigt, crée du communautarisme et de la discrimination (l'exemple de la loi sur l'interdiction du voile intégral est pris, bien qu'il touche à d'autres notions).

L'assemblée affine les échanges, en rappelant que l'expression vit à travers plusieurs formes : orale, écrite, artistique, vestimentaire, corporelle.... Cette réalité ouvre alors les perspectives.
Internet est évoqué comme support d'une totale liberté d'expression, dont certains déplorent les dérives et conséquences, et que d'autres encensent comme une continuité aux papiers, pamphlets et autres journaux libertaires qui alimentent depuis toujours l'esprit critique des sociétés.

Un participant questionne la relation entre la parole et la pensée : « Qui de l’œuf ou la poule ? » en quelque sorte.

Les échanges concernant les cadres juridiques et les limites morales pour une vie en société n'inspirent pas le consensus. En revanche il est admis et discuté constructivement que les limites de fait existent : physiques, géographiques, linguistiques. La compréhension, ou à juste titre l'incompréhension entre deux personnes limitent leur liberté d'expression réciproque.
¤ On pense notamment à la barrière ou l'ouverture permise par une langue partagée. Plusieurs avis soutiennent ou regrettent les expériences de langues universelles (espéranto...), mais l'outil linguistique amène déjà une limite. On rappelle aussi que celui-ci a pu être bridé : exemple local de l’État allemand imposant sa langue aux territoires annexés, comme assimilation à la nation mais aussi pour éviter des complots qu'il ne comprendrait pas.
¤ On échange autour des situations de handicap qui privent les personnes de leur aisance à s'exprimer. Face à une compréhension difficile, l'interlocuteur a comme outils la patience et l'écoute. Ces vertus assurent le respect de l'expression de chacun, tout en permettant sa réception.
¤ L'environnement familial est pointé du doigt avec les limites d'expression qu'il induit : culturelles, verbales... Il faudrait désapprendre ces repères pour s'en construire d'autres, plus personnels et adaptés à ses propres perspectives de rencontres. L'éducation devrait développer davantage l'apprentissage des langues et les interactions entre élèves, et avec les professeurs, ainsi que l'esprit critique des enfants (à l'instar des pays scandinaves). Cette libération de la parole et de la pensée permettrait ensuite de mieux s'exprimer et entendre l'expression de l'autre.

Propositions de sujets pour le prochain Café citoyen :

- la décroissance
- la tolérance de l'autre
- l'écologie
- écologie et économie
- le droit de dire non
- l'humour dérangeant

Le vote acte « écologie et économie » à débattre mercredi 27 mars 2013 à 20h à la Chaouée. Vincent, à l’origine de la proposition, introduira la rencontre.

Interventions

_avatar_30

traore

mercredi 05 décembre 2012 15:24:41 +00:00

chaque individu dans ce monde doit ce mettre en tête "Que ta liberté s'arrête la ou commence celle des autres j'en ai finis"

_avatar_30

Jacques

jeudi 06 décembre 2012 12:00:14 +00:00

Plutôt que de s'interroger sur les limites à apporter à la liberté, ferait-on mieux de s'interroger sur les limites à opposer aux censeurs !...?

Participer au débat

Les champ marqués d'une * sont obligatoires

Marre de retaper vos coordonnées ? Créez un compte ! Créer un compte permet d'être averti des nouvelles contributions, d'être reconnu et donc de ne pas avoir à taper ses coordonnées pour participer aux débats.

Premier ouvrage des Cafés Citoyens

Où en est l'esprit démocratique aujourd'hui ?

La démocratie, c'est nous !

En savoir plus