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Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (30/10/1999)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Politique et Société

Existe-t-il une alternative politique ?

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La toile politique se dégrade. Et les citoyens se désintéressent d'une politique ternie par un statisme entretenu. Cette inertie rend chacun d'entre nous perplexe; et l'inquiétude n'est souvent pas loin. Nous nous sommes donc interrogés ce Samedi 30 Octobre 1999 sur une quelconque alternative possible. Pouvons-nous en effet espérer un renouvellement politique? Ces questions sont d'autant plus graves qu'elles soulèvent toutes les incertitudes liées au devenir de notre société. Aussi, pour traiter ce sujet, nous a-t-il fallu tout d'abord dégager les puissances gouvernant notre société pour ensuite parcourir l'ensemble des solutions susceptibles de débloquer la situation. Enfin, dans l'hypothèse d'un changement de société, nous nous sommes intéressés aux conséquences que chacun d'entre nous devrait accepter.

Le trouble au sein de la politique est visible. Le fossé entre les dirigés et les dirigeants s'agrandit. Les problèmes de société persistent quand ils ne s'aggravent pas. Les incessantes alternances de gouvernement sclérosent la politique. De ce fait, l'avenir que nous entrevoyons nous apparaît sombre, voire sinistre. Les politiques nous apparaissent alors impuissants. La société leur échappe, leurs mesures sont inefficaces et leurs projets inexistants. Le pouvoir leur a été dérobé. Quels sont alors les autorités qui détiennent les règles de la société ?

Les citoyens ont d'abord cherché à distinguer les pouvoirs de notre société avant de pouvoir s'exprimer sur une quelconque alternative possible. Ils se sont ainsi entendus et confèrent, dans la convergence de leurs propos, un grand pouvoir au système économique. Les techniques mercantiles submergent une société de consommation. Dans tous les domaines, l'aspect commercial s'est développé. Certains avancent même que le marketing politique montre à quel point les activités commerciales ont pris de l'ampleur et dirigent la société. Le citoyen même est perdu dans cette immense masse d'informations. Il la subit et est sans cesse tourmenté par des codes qui le poussent à la consommation. Certains intervenants insistent sur une certaine manipulation générale qui tend à ne plus donner aux citoyens ni le choix ni la maîtrise de leurs actes. Par ailleurs, les médias détiennent un pouvoir conséquent. L'influence qu'ils exercent sur les domaines économiques et parfois même politique impressionne.

L'embarras et la confusion sont alors apparus dans un climat de lassitude mais surtout de révolte. Que recherchons nous et comment pouvons nous arriver à dégeler le contexte qui ne nous convient pas ?

La démocratie ne semble pas remise en question. Pourtant on constate régulièrement le non respect de ses règles. On dénonce les inégalités et l'oppression des libertés. Et la représentativité du peuple n'est guère respectée. Les citoyens attendent la véritable application d'un système démocratique et manifestent leurs mécontentements. Il existe cependant des moyens de manifester ses contestations.
Il ne faut pas négliger notre rôle politique. Le vote, acte qui reflète la volonté du citoyen, possède le pouvoir du changement. C'est le mode d'expression du citoyen. Le vote blanc pourrait être une alternative politique qui démontre la lucidité du citoyen et condamne le système politique existant. La sanction du peuple peut être puissante et certains citoyens se sont même prononcés sur une éventuelle pratique de l'ostracisme.

Beaucoup de propos font ressortir l'énergie du rassemblement. Et c'est là une autre forme de contestation. On se remémorera les revendications des ouvriers pendant les Trente Glorieuses qui ont, par leur synergie, bouleversé l'ordre social établi. Les pressions populaires, dans leurs agitations organisées, peuvent ainsi, par la force du nombre, imposer leurs réclamations.

La réunion via des structures associatives permet aussi de s'exprimer. En effet, la discussion citoyenne est source d'entente. La réflexion sur les problèmes de société permet à la citoyenneté de se développer et aux solutions d'apparaître. Mais le domaine associatif n'aurait-il pas ses propres limites ? En effet, les associations possèdent un champ d'action limité. Elles règlent des problèmes de l'ordre de la gestion. L'action politique vise plus haut sans pour autant négliger le travail associatif. Elle a pour but de prendre en compte l'ensemble des structures de la société et d'établir un projet de société. Les associations ne peuvent donc pas se substituer entièrement à la politique. Aussi, si l'action associative est palliative, l'instauration d'une véritable politique est nécessaire à la résolution des problèmes.

Cependant, n'oublions pas que la rupture avec le système existant devrait entraîner la remise en question de chacun d'entre nous; et vouloir changer la société dans laquelle nous vivons doit forcément s'accompagner d'un bouleversement de notre propre comportement, de nos propres habitudes.

Aussi ne faut-il pas négliger la crainte ressentie envers de tels changements. C'est peut-être cette inquiétude qui incite les politiques à ne pas s'engager. Toutefois, l'implication des hommes politiques pour le bien commun doit être à l'origine de mesures fortes et coordonnées. Et les politiciens, conscients des sacrifices demandés à chaque citoyen, devraient savoir imposer des mesures afin d'atteindre un but, un projet de société, préalablement acquiescé par l'ensemble de la population.

En Bref, la réflexion citoyenne s'exprime :

L'incapacité des politiques à résoudre les problèmes de société montre leur impuissance. Le pouvoir semble détenu par un système économique de consommation fonctionnant de concert avec les médias qui nous submergent d'informations. Les citoyens contestent ce statisme entretenu et discernent plusieurs façons de manifester leur mécontentement : le vote, l'acte citoyen par essence ; les revendications de masse et la pression populaire ; enfin les réunions via des structures associatives. Une alternative politique est néanmoins nécessaire pour mettre en place un projet de société. Les citoyens attendent en effet des politiques qu'ils imposent des mesures fortes et coordonnées pour le bien commun.

Thèmes proposés pour la Café Citoyen du 3 novembre 1999 :
- La justice dans l'affaire Papon. 4 voix
- Est-ce que le fonctionnaire doit obéissance aux autorités supérieures ? 1 voix
- La citoyenneté s'arrête-t-elle aux lois existantes ? 4 voix
- Doit-on toujours chercher un bouc émissaire ? 3 voix
- Une magistrature réellement indépendante est-elle logique dans la démocratie ? 2 voix
- Le S.E.L. 5 voix
- La politique intéresse-t-elle les femmes ? 5 voix
- Le S.E.L. est-il une alternative au système économique actuel ? 6 voix

Interventions

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