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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Metz (18/07/2009)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Religion et Spiritualité

Quelle place pour la religion dans notre société laïque ?

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Ce sujet d’actualité a nourri un débat très riche, en présence d’une vingtaine de personnes, parmi lesquelles la députée européenne Nathalie Griesbeck, intéressée au débat « en tant que citoyenne européenne, avec mes positions personnelles ». Nous avons choisi de souligner sa présence car l'assistance connaissait cette élue de la région, qui a parfaitement respecté le cadre des débats, sans partisanisme et sans monopoliser la parole. Parmi les participants, on note la présence d’un catholique pratiquant et de membres de la communauté juive, mais aucune personne de confession musulmane.

Première remarque : tous les participants s'accordent à reconnaître la place importante des religions dans notre société, que l’on soit croyant, agnostique ou athée.

Plusieurs citoyens s'expriment pour souligner que le sujet du jour dépasse largement le cadre des frontières nationales. « L’islamisme, par exemple, est un phénomène mondial », rappelle Christian. En France, La mission d’information parlementaire sur la burqa (vêtement qui cache entièrement la femme jusqu’à son visage), réunissant 65 députés pour « faire le point » sur ce phénomène « grandissant », remet l’accent sur les signes extérieurs d’une certaine expression de l’Islam. « Des femmes musulmanes peuvent se déclarer libres de porter le voile mais la burqa, c’est un enfermement », estime une participante. Plusieurs participants pensent qu’il faudrait interdire la burqa, ne serait-ce que parce qu’elle cache l’identité de la personne ; ce qui pose un problème dans les actes administratifs de la vie sociale.

« J’ai essayé moi-même une burqa, c’est une entrave à la liberté », note la députée européenne, qui pense qu’il faut, malgré tout, « éviter de légiférer au maximum » sur ces questions. « Nous avons déjà la loi de 2004 contre le porte des insignes religieux à l’école, jusqu’où faut-il aller ? », interroge une autre participante qui évoque aussi le cas d’une amie enseignante ayant demandé qu’un établissement catholique décroche les crucifix installés dans une salle de classe avant d’exercer son métier. Un autre participant estime que c'est surtout « l’Islam qui pose un problème pour le vivre-ensemble ». « Ce débat interroge notre propre rapport à la religion », selon Jean-Pierre, catholique revendiqué. « C’est aussi la question du désir et du regard de l’homme sur la femme » qui est en jeu, selon lui. Mais « qu’est-ce qui m’empêche de fantasmer sur une femme cachée ? », interroge-t-il avec malice. Danièle répond : « je ne pense pas que la religion soit uniquement l’affaire du regard sur la femme. Nous pouvons en revanche essayer de prendre ce qu’il y a de bon dans chaque religion pour vivre ensemble », dit-elle en résumé. Un autre participant estime que la solution à la place des religions dans la société réside peut-être «dans la Déclaration des Droits de l’Homme », qui protège la personne dans ses droits et libertés. Etienne évoque des affaires jugées chez nos voisins européens, notamment en Allemagne, qui donnent parfois raison aux musulmans « qui battent leur femme », coutume acceptée par une partie de la communauté islamique.

Jacques, qui se déclare « athée », évoque aussi les propos « inquiétants », selon lui, du Pape Benoît XVI lorsque celui-ci affirme : « il faut se méfier de la Raison ». L'animateur rappelle par ailleurs l'expression du chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, concernant la place du curé face à celle de l'instituteur.

L’affaire du gang des barbares, reconnu coupable, devant un jury d'assises, de la torture et du meurtre d’un jeune juif, est également évoquée : certaines associations juives ont poussé le parquet général a engager un nouveau procès pour certains complices de l’accusé principal, Youssouf Fofana. Même si le crime est horrible, le fait que le gouvernement, influencé par des associations, relance un procès « est une rupture dans la séparation des pouvoirs », dit une citoyenne. Mais « les associations juives, dans cette affaire, ont mis en avant les aspects culturels plutôt que religieux », modère Catherine. « Mais peut-on distinguer culture et religion ? », demande l’animateur. Difficile de répondre.

> Cette synthèse ne prétend pas exprimer de façon exhaustive les positions affirmées lors du débat. Vos remarques sont les bienvenues. Le débat continue sur ce site.

Prochain café citoyen à Metz : samedi 19 septembre 2009 à 15h, au café Jehanne d’Arc, sur le thème : « faut-il une utopie pour sortir de la crise ? »

Ce sujet a été voté par 11 voix (sur 18)
Autre sujets proposés :
Comment débusquer les intégrismes et en sortir ? (3 voix)
Sarkozy, deux ans après… (5)
La reprise : l’arlésienne ? (4)
Où va le capitalisme ? (8)
L’enseignement supérieur pour sortir de la crise ? (7)

Animatrice du prochain débat : Danièle Noël
Président du café citoyen de Metz : Pierre Fruitier

Interventions

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trotier yvette

mardi 15 décembre 2009 20:56:40 +00:00

J'ai été marquée par une éducation chrétrienne à un moment puis ai pris mes distances ; je viens de perdre mon mari il y a 2 mois ; un hommage nous a réunis dans la petite église locale parce qu'il y avait eu notre passé avec les enfants; et cela me semblait juste de retrouver ces racines qui nous avaient construits l'un et l'autre .Mais l'échange, l'évocation de son engagement au niveau politique, syndical, ONG vers les Comores après la retraite avec la présence des copains militants m'a fait vivre intensémément cette espèce de continuité essentielle entre un passé chrétien et ce que le sens découvert a induit de don de soi pour un monde meilleur .C'est la fidélité à soi qui compte et rien ne doit être exclu de ce cheminement qui révèle une vraie convivialité , même si la réflexion avec les copains ont fait évoluer nos pratiques ; pour cette raison j'ai été heureuse auprès de lui de bien tenir tous les bouts de la chaîne . Amitié à tous

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Jacques

mardi 09 avril 2013 11:55:34 +00:00

Essentielle...paraît-il que les républicains-romains distinguaient espace privé et espace publique mais il s'agissait de deux espaces d'égale coercition : on ne faisait que changer de maton : dans l'un règnait un grand-père-maquignon ; dans l'autre, régnait un père-la-guerre...mais l'idée d'une sage séparation est restée...et on ne voit que trop bien où mêne les sociétés le totalitarisme, quand le même homme concentre sur sa tête le pouvoir militaire et l'affection populaire.
S'il fallait chercher des exemples à suivre, faudrait-il aller chercher du côté des vedettes de cinéma "et" des savants...plutôt que du côté des politiciens et des sacerdotes : il y a trop de triche, avec ceux-là ! Ils ne s'en cachent même pas !!! Fallait-il dire ici que l'oisonnage était au point ; Konrad LORENTZ n'avait vraiment rien inventé, en prenant des grutons ou des oisons.

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