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Compte-rendu synthétique par françois harotteCafé Citoyen de Nancy (15/01/2014)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Économie

Le stress au travail

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18 personnes autour de la table, mercredi 15 janvier pour ce sujet... stressant. En préambule, Laurent rappelle que la prise en compte du stress au travail a pris corps dans un accord-cadre en France, en 2008, quatre ans après le travail de l’Union européenne.

Noëlle qui était à l’origine de la proposition entame le débat : de ce qui était comme « problème » on est passé au stress, puis au burn-out, jusqu’au suicide (télécoms, agriculteurs, police…).

La crise économique et le chômage expliquent certainement ce phénomène pas récent mais devenu courant et amplifié et à tout niveau de hiérarchie. Ce à quoi Laurent précise que derrière chaque cas individualisé, on retrouve un déséquilibre entre une demande (souvent excessive) et des ressources et capacités de l’exécutant qui ne peuvent pas toujours la remplir.

Les appréhensions et réactions de chacun sont très différentes : du stress « jamais connu », ou a posteriori ou/et vaincu, au stress vécu encore aujourd'hui. Les paramètres avancés couvrent aussi bien le caractère et la personnalité, sa propre responsabilité, la connaissance de soi, les capacités d’adaptation et les possibilités de formation.

Pour expliquer les motifs de dégradation, on cite particulièrement l’outil informatique incontournable, mais loin d’être toujours bien maîtrisé, voire kafkaïen ! La machine a dominé le travailleur et surtout a concouru à enlever du sens au travail (Françoise, Laurent, Catherine).

Existe-t-il une prévention du stress ? Une protection juridique, médicale, syndicale ; la solidarité et le collectif sont reconnus comme des recours effectifs mais parfois insuffisants.

Quand cela va mal, c’est souvent qu’on a pu laisser de côté des objectifs pour se laisser envahir par des statistiques, bilans, grilles, culture du chiffre, course et indicateurs de performance. D’aucuns ont alors évoqué les formes de Management, la priorité au rendement, la compétitivité, la concurrence exacerbée et même les injonctions contradictoires, surréalistes et culpabilisantes des pressions individualisées (Nelly, Laurent, François).

La seule quantité prime parfois sur la qualité. Ce qui donne, selon la formule d'Antoinette :« avant on s'épuisait au travail, maintenant on s’épuise à tourner autour du travail ».

Josy insiste sur les exemples dans l’armée : il y avait clarté dans les ordres donnés et du sens. Une mission réussie réclamait donc de choisir la bonne personne, et ses capacités d'adaptation(Nelly).

Ingrid apporte l’exemple des chefs d’établissements scolaires, dont on attend qu’ils soient "des chefs d’entreprise", dit-elle. De fait, ils répondent plus aux demandes des parents qu’aux difficultés des enseignants, toujours selon Ingrid.

Les échanges mettent ensuite en lumière le comportement des nouveaux travailleurs, davantage adaptés aux nouvelles technologies et nouvelles formes d’organisation du travail ; mais aussi sur leur difficulté à avoir des projets ou de se projeter, en raison de la précarité ambiante. A eux de trouver les attitudes pour gérer cette adaptation (Lucienne). La fatigue, le manque d’envie, et le côté ludique du travail pénètrent aussi les jeunes esprits, comme le notent plusieurs participants.

Quid des travailleurs indépendants ? Valérie estime qu'ils n’ont pas "le luxe" de pouvoir combattre le stress. De plus, « plus on se dit stressé, plus on l’est »,selon Valérie.

Quelles propositions ?
-La reconnaissance au travail ne devrait pas être négligée (Noëlle)
-La formation (y compris initiale) devrait davantage développer les capacités et compétences d’adaptation (Valérie, Josy, Nelly)
-Le soutien du rôle collectif des contre-pouvoirs des délégués et syndicats (Laurent, François) : considérer cette lutte comme celle contre le harcèlement moral (Catherine) D’où l’importance du législatif.
-Savoir prendre du recul et lâcher-prise sont des formes de résistances possibles - On est trop soumis ! (Anne)- : « On va leur remplir leurs grilles et ils seront contents » (Valérie), Yoga et méditation possibles (Solange)
-Diminution du temps de travail lors d’événements familiaux : naissances, fin de carrière…(Noëlle)
-Rendre plus adaptés les objectifs, les cahiers des charges (Josy, Valérie), la communication interne (Alain), avoir des coordinateurs pour la répartition des tâches (Solange, Véronique)
-Privilégier d’autres formes de fonctionnement comme les AMAP et les SCOP (Anne) pour apporter des réponses collectives et solidaires et mettre ensemble du sens.
Et puis il y a ce bon stress qui permet de se booster ! (Catherine, Valérie, Ingrid) Ne pas dépasser la dose prescrite !

Prochain débat : les élections municipales - 26 février.

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