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Compte-rendu synthétique par Élisabeth RodotCafé Citoyen de Argentan (30/05/2002)

Animateur du débat : Élisabeth Rodot

» Politique et Société

Comment lutter contre le sentiment d'insécurité ?

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L’actualité politique autour des élections présidentielles et la montée des votes populistes en Europe, a mis en exergue la notion d’insécurité et le sentiment qui en découle. Une citoyenne s’interroge sur ce sentiment qui est flou, difficile à cerner : se sent-on plus en insécurité aujourd’hui qu’auparavant ?

Un certain nombre d’intervenants constatent que l’insécurité a vraiment progressé et qu’il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit : les statistiques en attestent. Les actes de violence en France ont explosé, il y a dix ans il n’y avait pas de voitures brûlées ni d’attaques de convoyeurs de fonds ni de « tournantes » dans les banlieues. Force est de constater qu’il existe dorénavant des zones de non-droit où la police ne peut plus se rendre. Certains commissariats sont même attaqués. Ce constat peut se faire de manière similaire dans tous les pays d’Europe et au-delà : il devient légitime de s’interroger sur « une mondialisation de l’insécurité ».

Ce phénomène peut être imputé à diverses causes :

- l’insécurité de l’emploi qui contribue au malaise général,
- l’assistanat à outrance qui tend à faire perdre le sens de la responsabilité,
- l’impunité d’un certain nombre de délinquants, petits ou grands,
- les média qui surenchérissent dans la course au « sensationnel »,
- la précarité qui marginalise un grand nombre d’individus,
- le culte de l’argent-roi,
- le recul constant de l’Etat ( par exemple les chaînes de service public ne remplissent plus leur rôle d’information et copient les chaînes privées),
- l’invasion des média par le pouvoir financier ( privatisations),
- le manque de moyens conduisant à l’inaction des services de police ou de justice ( 17 % seulement des plaintes de petits délits aboutissent).

Face à ce constat, les intervenants remarquent que le sentiment d’insécurité est amplifié par la rumeur, l’hyper médiatisation de faits qui alimentent la psychose. Il y a plus de délits mais le fait d’en parler accentue encore la peur ou l’angoisse. De phénomènes qui ne touchent qu’une partie de la population on a vite fait de généraliser en un problème de société.

Les intervenants ont proposé un certain nombre de solutions pour restaurer un climat de confiance :

- augmenter les pouvoirs de la police et les moyens de la justice,
- faire respecter la Loi par tous les moyens,
- travailler en amont sur l’éducation,
- lutter contre les véritables responsables des différents trafics ( drogue, prostitution, paradis fiscaux…),
- positiver et médiatiser les initiatives qui permettent de retisser le lien social : fêtes interculturelles, immeubles en fête…,
- créer un contre-courant au sentiment d’insécurité,
- boycotter les journaux à scandale, la TV voyeuriste…,
- permettre aux citoyens des différentes couches sociales ou issus de cultures différentes de mieux se connaître pour mieux s’apprécier,
- travailler sur le sens de la responsabilité individuelle,
- pas d’impunité pour quiconque ne respecte pas la Loi ( y compris les élites),
- restaurer un véritable service public, notamment dans l’information pour créer un contre pouvoir face aux chaînes privées.

Interventions

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