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Compte-rendu synthétique par Élisabeth RodotCafé Citoyen de Argentan (22/09/2001)

Animateur du débat : Élisabeth Rodot

» Europe

Quelle place pour les Nations dans l'Europe ?

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Les citoyens ont regretté que l’Europe politique ait bénéficié de peu d’adhésion populaire. Si l'on tient compte des abstentions, seuls 15 à 20% des citoyens ont choisi de voter pour le traité de Maastricht. Il en résulte un sentiment général d’éloignement, l’impression que les décisions sont imposées par Bruxelles. L’Europe est principalement technocratique et c’est l’économie qui impose le sens des décisions. Par exemple l’appellation « chocolat » a été révisée par Bruxelles au profit des grands lobbies industriels, les fromages à pâte crue sont aussi dans le collimateur.

Dés le début l’Europe s’est construite sur des impératifs économiques et le domaine social a été délaissé. En ce moment on peut même se demander si le nivellement ne va pas se faire par le bas avec l’entrée prochaine de pays d’Europe de l’Est ( Hongrie, Tchéquie, Pologne..). Ainsi aucune harmonisation fiscale ou financière n’est réellement possible dans la mesure où aucun véritable combat pour la suppression des paradis fiscaux européens n’a abouti (Jersey, Luxembourg…).

Il n’y a pas de sentiment d’appartenance à l’Europe, contrairement aux USA où l’identité américaine est un facteur de cohésion. Ici on se sent d’abord français avant tout.

En revanche depuis cinquante ans de construction européenne, des progrès véritables ont été accomplis.

Ainsi la libre circulation des biens et des personnes instituée depuis le 1er janvier 1993 n’a pas eu que des conséquences au niveau économique mais a permis des échanges culturels et humains de plus en plus nombreux. On peut penser que l’institution de la monnaie unique continuera d’unifier les mentalités et de d’accroître cette dynamique, même si il paraît souhaitable que chaque pays ou chaque région conserve son identité et ses traditions : les particularités régionales peuvent très bien cohabiter avec l’esprit de l’Europe.

La libre circulation des informations au sein de l’Europe permet aussi à chaque pays de mesurer les effets bénéfiques des différentes politiques menées : les anglais peuvent nous envier notre système de santé ; d’où l’importance que chaque pays puisse mener sa propre politique afin de créer une émulation, source de progrès collectif.

Même s’il on peut regretter le poids de l’économie dans les décisions européennes, des point positifs sont à noter dans divers domaines : les syndicats commencent à travailler main dans la main, la justice et la police prévoient des harmonisations, les fonds européens ont permis de tirer certaines régions pauvres de leur précarité ( Espagne et Portugal notamment). La recherche scientifique bénéficie particulièrement de la générosité de Bruxelles…

En conclusion si l’Europe arrivait à trouver un juste équilibre entre l’économique et le social, elle pourrait tenir sur l’échiquier mondial un rôle de contrepoids face à l’hégémonie américaine. Chaque nation pourrait garder son autonomie tout en mettant ses forces vives au service d’un projet commun à l’Europe de manière à faire entendre un point de vue qui lui soit propre dans le contexte international actuel.

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