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Compte-rendu synthétique par Pierre-Michel Bon-GloroCafé Citoyen de Caen (25/11/2006)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Environnement

Comment répondre à l'urgence environnementale ?

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Ce débat s'est déroulé en présence de Monsieur TAMAIN, scientifique et chercheur sur les questions de l’environnement, et que nous remercions pour ses éclairages.

Depuis une trentaine d’année, nous savons que les activités humaines impactent les équilibres des écosystèmes qui constituent « l’organisme Terre », sans que l’homme de la rue n’ait jamais vraiment ressenti la mise en œuvre, par les pouvoirs publics des différentes nations, de politiques environnementales globales.

Par contre, cette même période connaît depuis peu un changement de phase et le sentiment initial de compassion à l’égard d’une nature meurtrie par la toute puissance industrielle, essentiellement centrée sur le destin de certaines espèces animales et végétales de la biodiversité, laisse progressivement la place à une réelle angoisse sur la survie de l’espèce humaine elle-même, au destin désormais conçu comme totalement suspendu au futures transformations des écosystèmes; Confère l’allusion récurrente au film d’Al Gore, et plus généralement à la diffusion médiatique d’opinions les plus alarmistes sur la question du changement climatique : ce paramètre a été de loin le plus souvent identifié par l’ensemble des intervenants du débat.

Plus encore, le caractère d’urgence marque lui-même le pas sur celui de possible irréversibilité des modifications climatiques: la question semble ne plus être « la planète connaît-elle un changement climatique », mais « quelle est son ampleur et quelles en seront les conséquences ». Ces interrogations ont donné à plusieurs reprises l’occasion pour notre intervenant, Monsieur TAMAIN, d’apporter quelques éclairages ; et notamment de préciser que, oui la température moyenne de la surface planétaire est montée depuis 10 ans, très probablement à cause des activités humaines et que, très probablement encore, il faut attendre une élévation moyenne à 50 ans de l’ordre de 4 °C ; par conséquent, notre fameux principe de précaution déjà en vigueur en maints endroits, devrait donner lieu à des dispositions politiques d’un tout autre ordre de grandeur qu’actuellement ; Essentiellement dans les domaines du transport et du chauffage des habitations.

Ces précisions données, les interventions ont alors porté sur 2 axes principaux : Quoi faire ? Et comment ?

Un large consensus s’est alors opéré pendant cette seconde partie du débat sur la nécessité absolue de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, sur l’ensemble du globe ; avec comme corollaire la question du remplacement des énergies fossiles par d’autres moins polluantes: sur ce point, Monsieur TAMAIN a tenu à préciser qu’il ne fallait pas tout attendre des énergies renouvelables, compte tenu de l’état actuel des technologies concernées, pour répondre à notre niveau de consommation actuel; et que par conséquent, devant l’urgence, seule une limitation massive de cette consommation d’énergie à l’échelle planétaire peut aujourd’hui apporter une réelle réponse au problème du réchauffement.

Ce dernier élément a fait rebondir le débat sur la question de l’avenir même de l’ensemble des sociétés humaines: peut-on en particulier envisager le même chemin de développement de la production et de la consommation pour l’ensemble du globe, soit 10 milliards d’individus dans un proche avenir et ce, en pariant sur les technologies futures pour affranchir les populations des questions environnementales majeures ; ou au contraire doit on accepter l’idée de nouvelles formes de civilisations bien plus économes en énergie mais ayant opérées en leur sein les évolutions culturelles propres à faire reconsidérer le rapport entre « qualité de vie et « niveau de vie »; avec comme corollaire la question de l’exemplarité des pays riches face aux économies émergentes, avides elles aussi de notre actuel type de confort : ce fut l’occasion pour un intervenant de rappeler la désormais célèbre formule du président actuel des USA : « le train de vie des américains n’est pas négociable ».

Considérant plutôt l’urgence d’adopter un comportement de modération à l’égard de la production et de la consommation, l’assemblée s’est interrogée sur la qualité de l’information dont disposent réellement les citoyens afin de se faire une opinion précise sur ce qu’il convient de faire; et de déplorer l’absence d’une véritable prise de conscience dont la cause principale réside plus dans l’absence de politique claire et précise à l’égard de la société civile, si tant est qu’on la renseigne honnêtement, que dans une irresponsabilité formelle des citoyens.

Deux intervenant ont exprimé au contraire que seule la peur réelle d’une fin serait en mesure de modifier concrètement les comportements des individus. Monsieur TAMAIN, sans doute la personne la plus renseignée dans l’assemblée présente sur les risques majeurs qui attendent les futures générations, a tenu au contraire à affirmer la vertu de la modération des passions dans une problématique qui demande désormais autant de raison que de courage et de volonté.

Interventions

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