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Compte-rendu synthétique par Isabelle PETITDEMANGE - GUEGUENCafé Citoyen de Lyon (25/11/2009)

Animateur du débat : Isabelle PETITDEMANGE - GUEGUEN

» Politique et Société

Faut-il et comment rendre les hommes responsables de leurs actes envers les générations futures ?

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La première question qu’amène le débat est « peut-on être responsable sur le futur ? »
Oui pour certains, car aujourd’hui, nous vivons dans un monde fini. Nous connaissons davantage de choses, par la science notamment et avons du pouvoir que nous n’avions pas par le passé : pouvoir de modifier, d’impacter. De plus, nous sommes de ceux qui consomment le plus, et donc devons en assumer les responsabilités.
Oui peut être, voire non répondent d’autres. En effet, comment savoir si l’on est responsable alors que l’on ne peut mesurer ni la gravité, ni les conséquences de nos actes actuels ? Comment peut-on être responsable de ce que l’on ne connaît pas ?

Cette réflexion soulève de nouvelles questions : « Comment dire qui est responsable ? ». La responsabilité est-elle individuelle ou collective ? Si l’on prend l’exemple de la bombe atomique : Einstein était-il responsable ?
Ce qui conduit à se demander « Qu’est-ce qu’être responsable ? ». D’après un participant, responsable ne signifie pas nécessairement être coupable.

Le débat se poursuit sur « comment rendre les hommes responsables ? ». Plusieurs pistes se dégagent.

D’abord, il est possible de rendre responsable par voie légale et par la sanction. Des exemples comme la loi de 1976 sur l’étude d’impact rendue obligatoire avant toute construction le démontrent. Cependant, pour certains participants, la loi ne peut suffire. Elle peut même déresponsabiliser. Prenons l’exemple des radars mobiles : on ralentit pour ne pas être sanctionné, pas forcément parce que l’on est conscient de la dangerosité de rouler vite !

Ensuite, on peut rendre responsable par l’éducation, par la sensibilisation, ou par la morale. De nombreux outils existent : films, campagnes, agenda 21, programmes dans les écoles, etc. Pourtant, les modes de vie ne sont pas beaucoup modifiés. La consommation des écrans plats par exemple, s’accroît. C’est donc que l’on peut avoir conscience sans pour autant se sentir responsable et s’impliquer dans le changement.
L’éducation doit, non pas culpabiliser mais réapprendre à chacun à s’ouvrir, à s’enrichir, à déconstruire les modèles imposés, à évoluer, à réfléchir par lui-même. En se reconnectant à soi, à ses valeurs, à ses besoins réels, chacun peut s’autonomiser et donc, se responsabiliser.
Réfléchir, anticiper, prendre des précautions c’est se responsabiliser face aux dangers de ses actes envers les générations futures.

Si les gestes individuels sont indispensables, ils ne peuvent pas suffire. Il y a des changements fondamentaux à faire, dont les politiques et les institutionnels doivent s’emparer en prenant des décisions et des mesures au niveau local comme au niveau international. Les problèmes, en effet, dépassent les frontières. Certaines institutions, comme l’ONU, ont déjà permis de se pencher globalement sur des questions fondamentales, suite à de grands conflits.

L’importance et le poids du collectif n’est pas négligeable, quant à lui. Des mouvements citoyens ont montré leur force sur des questions telles que la trithérapie ou les OGM. Aussi, en s’unissant, en débattant les uns avec les autres, toutes classes sociales, âges et cultures confondues, les citoyens peuvent peser sur les institutions et le politique. Pour faciliter la participation de chacun, des outils existent, et d’autres sont encore à créer : pétitions, sites internet participatifs, etc.

L’évaluation et la mise en place de critères pour faire des choix de productions et de consommation, enfin, peuvent constituer des solutions pour être plus responsable. Le calcul de l’empreinte écologique par exemple, permet de comparer et de balayer au maximum les différentes possibilités visant à réduire notre impact sur la planète. Il est alors possible de faire des choix éclairés.

La question du comment rendre responsable a soulevé d’autres questions : comment déterminer ce qui est indispensable de ce qui ne l’est pas ? Est-ce que l’on peut comparer ce que l’on dépense en superflu avec ce qu’il manque d’essentiel à certains ? Est-il possible de rééquilibrer les postes de dépenses afin que chacun dispose de l’essentiel ?
Le problème apparaît comme mondial, mais comment imposer des limites de consommation à des pays que nous avons préalablement asservis et pillés ? Est-ce que l’africain ne préfèrerait pas acheter de l’eau plutôt que de se rendre au puit ? Est-ce que le chinois ne préfèrerait pas sa voiture plutôt que son vélo ?
Doit-on agir comme la Croix Rouge pendant un conflit, en limitant la casse ? Ou doit-on plutôt agir de manière à ne pas casser ? A ne pas détruire ?

Le débat s’est conclu sur un constat : c’est le système dans sa globalité qu’il faut revoir. Notre système actuel crée des besoins pour vendre. Si le consommateur peut agir à son niveau, en réfléchissant à ce qui est vraiment essentiel, l’industriel, le politique, le distributeur …chaque acteur a sa part de responsabilité et son rôle à jouer.

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