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Compte-rendu synthétique par Catherine CréhangeCafé Citoyen de Metz (21/11/2009)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Politique et Société

Faut-il et comment rendre les hommes responsables de leurs actes envers les générations futures ?

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Débat organisé dans le cadre de la première "semaine des cafés citoyens", en France et en Belgique. Une trentaine de participants au café Jehanne d'Arc, à Metz, ce samedi 21/11/09. Animation : Danièle Noël.

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Le débat est entamé sur le thème des droits de l'enfant. Evocation d'une photo montrant deux petites filles à Port-au-Prince, marchant dans la rue, l'une bien habillée et l'autre mal fagotée et portant un gros cartable. Leurs familles sont-elles responsables, l'une d'employer des enfants comme esclaves, l'autre de forcer ses enfants à le devenir ? La réponse proposée est "non", car il faut pour cela avoir conscience et ne pas être dans l'ignorance.

Un autre intervenant fait remarquer que la Somalie vient de ratifier la Charte des droits de l'enfant, que les Etats-Unis n'ont toujours pas signée.

La discussion porte aussi sur le sommet climatique de Copenhague, à venir quelques jours plus tard. Certains relèvent la position du président américain, Barack Obama, qui ne s'attend pas à grand chose à Copenhague.

De l'avis de plusieurs ciotyens débatteurs, c'est d'abord au niveau local, et non dans les "hautes sphères", qu'il faut se préoccuper de notre avenir climatique, et qu'il faut ensuite faire pression sur les Etats et les politiques. Selon plusieurs intervenants, les citoyens responsables peuvent agir.

L'un des intervenants oppose la responsabilité individuelle à la responsabilité politique. Un autre participant estime que les citoyens doivent faire pression sur les politiques. Un autre encore pense que l'action individuelle est impossible et utopique. Une quatrième voix souligne que la Suisse organise régulièrement des référendums locaux qui pourraient servir de modèle.

On s'interroge également sur les façons et les moyens pour un citoyen de participer à la responsabilité collective. En ce sens, Internet peut être un vecteur intéressant faire connaître des arguments. Selon un participant, l'antagonisme entre responsabilité politique et responsabilité individuelle est erroné, surtout, selon lui, au regard de "la médiocrité de la classe politique française". Le tissu associatif est dans ce sens plus efficace que le monde politique, mais cela ne remet pas en cause la valeur de l'engagement politique. Ceux qui donnent à penser en France ne viennent ni du pouvoir ni de la politique, contrairement à ce qui peut se passer à l'étranger et en particulier aux Etats-Unis avec Barack Obama. Aux Etats-Unis, le défenseur le plus connu aujourd'hui de la protection du climat est Al Gore, qui insiste tout de même sur le niveau de vie qui doit être conservé et le coût pour la société. Aux Etats-Unis, beaucoup d'actions collectives utiles à tous passent par le privé, le service public joue peu ce rôle collectif. En même temps, les Américains vivent à crédit, et il en est de même au niveau collectif. Leur économie est basée sur une spirale d'enrichissement par le crédit qui pousse peu à la responsabilisation de chacun comme de la société. La spéculation prend le pas sur le profit. Un participant se demande si l'on n'est pas à titre individuel, chacun, fondamentalement égoïste.

Le débat se prolonge ensuite sur le terme de développement durable, qu'il faut préférer au mot "écologie", selon certains participants, car il englobe aussi des notions de responsabilité et de préservation des ressources.

Le développement durable repose en partie sur l'exploitation de la ressource dont on dispose et là où elle se trouve, et sur le fait de ne rechercher des ressources exogènes que lorsque cela est nécessaire. Mais cette notion est mise à mal dans une société où seul le profit compte, contraire à la responsabilité collective.

Le XXè siècle est celui des plus grands progrès, de l'enrichissement le plus important des sociétés, mais aussi celui des écarts les plus vastes entre les plus riches et les plus pauvres, et cet écart va s'aggravant.

Un participant note que la Bible place l'homme dans une logique de prédation avec "croissez et multipliez". Toute notre société est basée sur la propriété et le principe d'appropriation, que Descartes décrivait déjà.

Un autre intervenant insiste sur le fait que si l'on critique le capitalisme, il faut aussi poser l'inanité du communisme, l'un étant à l'expression théorique des systèmes d'échange, qui a permis aussi le développement des connaissances, et que l'autre est une glaciation de la société.

Il serait certainement utile de penser ou repenser une économie de la connaissance. Le XXè siècle parle aussi en terme de responsabilité collective, car s'il a été le siècle de la connaissance et de sa diffusion, il a été aussi celui des camps, nazis et autres.

Faut-il également tenir la Nation pour responsable ? La position particulière de la France, en tant qu'Etat-nation depuis le Moyen-Age, la place dans une situation unique en terme de responsabilité collective.

Peut-on exiger que la responsabilité de l'individu soit rapporté à la responsabilité collective ? Par exemple, on ne peut juger les jeunes Allemands d'aujourd'hui responsables des fautes de l'Allemagne des années 30-40. Robert Schumann, en 1949, a transcendé ces notions par une vision du futur très osée, dont la portée dépassait l'homme seul. Mais aujourd'hui, l'Europe semble n'être plus à la hauteur de ces ambitions responsables.

----------------- compte-rendu écrit par Catherine Créhange --------------------

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