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Compte-rendu synthétique par Club MarpenCafé Citoyen de Tusson (17/04/2012)

Animateur du débat : Club Marpen

» Démocratie et Citoyenneté

L'accès aux ressources naturelles relève-t-il du bien commun ?

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Le thème de ce Café concernait l’accès aux ressources naturelles.

Il a été question dans un premier temps de l’accès à la terre, considérée comme un bien commun. Une participante a souhaité en savoir plus sur la signification de la « terre morte », terme utilisé notamment par Claude Bourguignon, agronome, pour qualifier les sols qui perdent leur fertilité et s’érodent. Il lui a été répondu par que l’agriculture intensive contribue en partie à appauvrir la terre tout en modifiant considérablement le paysage (disparition des haies, agrandissement des parcelles, etc.). La solution consisterait à laisser les sols « se reposer » et laisser faire le cycle naturel. Il a également été souligné que les intrants chimiques influent sur la vie du sol : ils empêchent le développement de la biodiversité.
A l’origine de ce problème d’appauvrissement de la terre, il y a l’obsession du « terrain propre ». Un participant a donné l’exemple des orties, que nous voulons généralement faire disparaître de nos jardins alors qu’ils participent au renouvellement de l’environnement, allant jusqu’à s’étonner que l’ « on désherbe même les cimetières ! ».

Revenant sur la notion de « bien commun », quelques participants ont soutenu que les agriculteurs n’avaient pas, pour certains, conscience de cette notion de bien commun. Mais un autre participant a souhaité souligné le fait que c’est l’ensemble de la société, et non pas seulement les agriculteurs, qui aurait perdu ce sens du bien commun, du fait de la « financiarisation de tout ».

Puis, la question de la propriété de la terre est abordée. Un participant fait remarquer que la terre n’appartient, dans l’absolu, à personne puisque « nous l’empruntons à nos enfants ». Ceci justifie que la terre relève bien du bien commun.

Selon une participante, la terre ne devrait pas être l’objet de spéculation, mais au contraire être l’objet d’une « propriété temporaire ». Elle ne devrait pas s’hériter. Il existe, par exemple, des solutions locales : une commune peut racheter la terre et la louer ensuite à un agriculteur en fixant ses propres conditions.

Cependant, cette idée d’une « communalisation des terres » est vue par d’autres comme un remake des kolkhozes soviétiques, et à ce titre, paraît inquiétant. S’opposant à la « propriété collective de la terre », un participant justifie la propriété individuelle du fait que le paysan connaît bien son métier : pour bien l’entretenir, il doit donc posséder sa terre.

Les problèmes liés à l’installation sont ensuite évoqués. Aujourd’hui, les installations de jeunes agriculteurs sont en baisse constante et un départ en retraite d’un agriculteur abouti souvent à un agrandissement des exploitations déjà existantes.

Une participante estime que le droit de préemption de la Safer –dont la mission originelle est d’encourager les installations- devrait être donné également aux communes. Il s’agit en fait d’empêcher des achats de terres par des groupes financiers.

Un autre problème est évoqué : celui des revenus des agriculteurs, qui provient essentiellement des subventions et non du travail de la terre. La compétitivité entre agricultures aboutie a des non-sens économiques et écologiques. La concurrence est déloyale entre les agriculteurs des pays du Nord, largement « aidés » par les Etats, et les paysans du Sud, qui sont dans l’obligation d’abandonner l’agriculture vivrière pour une agriculture d’exportation.

Illustrant l’absurdité de certaines politiques agricoles, un participant fait part d’un témoignage sur un « petit paysan » mal conseillé par des agro-économistes qui lui ont proposé d’arracher ses pieds de vignes pour éviter la surproduction. L’année suivante, par manque de production, il lui a conseillé d’en replanter. De cette anecdote, on peut retenir que le travail de la terre ne doit pas se faire uniquement selon des logiques purement économiques mais en tenant compte d’abord de la situation de l’exploitation et de la réalité du contexte local.

Plusieurs participants estiment d’ailleurs qu’il apparaît nécessaire de développer une agriculture privilégiant des débouchés locaux

Changeant de sujet, est ensuite abordée la qualité de l’air.

Un participant rappelle d’abord l’utilité de la forêt pour le maintien d’un bon niveau de la qualité de l’air.

Un autre participant souligne qu’il y a plus de pollution à la campagne qu’en ville. Par exemple, plus de la moitié des pesticides part dans l’air.

C’est en fait nos modes de vies qui seraient à revoir, mais « sommes-nous prêts à changer nos habitudes ? ». La qualité de l’air est le problème de tous car elle traverse évidemment les frontières : par exemple, la qualité de l’air au Groenland, pays très peuplée, diminue.

La question des modes de déplacements et de consommation est abordée. La réduction des déchets aurait un impact sur la qualité de l’air. De plus, consommer local permettrait de réduire la consommation de CO2. D’ailleurs, un participant estime qu’ « il vaut mieux consommer local non bio que du bio venant de loin ».

Un participant donne deux chiffres afin d’illustrer l’impact de la qualité de l’air sur notre santé : seul 0,4% des cancers seraient dû à une dégradation de la qualité de l’air mais 21% des asthmes en sont la conséquence. D’autre part, le cancer dû à la mauvaise qualité de l’air des enfants de 1 à 10 ans a été multiplié par 10

Revenant sur les modes de déplacement, un participant se pose cette question : « comment éviter le déplacement ? » En effet, aujourd’hui tout nous porte à bouger : travail, loisirs, vacances… Nous serions alors « piégé ». Produire local a ses limites dans la mesure où nos besoins sont trop complexes.

Cependant, pour un autre participant, qu’on le veuille ou non, il s’agit d’une obligation écologique. Il faut revoir à la baisse nos besoins, notamment en énergie, puisque la Terre est par définition « finie », donc notre consommation ne peut croître indéfiniment.

Pour plusieurs participants, il apparaît essentiel de sensibiliser le public à l’environnement, et en particulier les jeunes.

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