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Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Nancy (19/04/2013)

Animateur du débat : Laurent Watrin

Un peu de légèreté !

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Ce compte-rendu s’efforce de rapporter la substance et la cohérence des arguments échangés sans prétendre à l’exhaustivité. Vos commentaires sont les bienvenus et le débat continue sur le site internet des cafés citoyens.

Une petite dizaine de personnes pour ce sujet pas si « léger », mais décalé et surprenant aux yeux de plusieurs participants. Les règles du café citoyen sont exposées pour les nouveaux venus : respecter celui qui a la parole et exprimer des arguments personnels. Ni expert, ni tribune partisane.

Véronique, une habituée du café citoyen de Nancy, ouvre le bal, dans un grand sourire : « le citoyen a besoin de légèreté pour garder le moral » et supporter la gravité de l’actualité.

François, participant pour la première fois au café citoyen, évoque dans la foulée le débat de la veille, à l’Assemblée nationale, sur le projet de loi concernant le mariage homosexuel : sujet traité, selon lui, « avec une fausse profondeur par le PS ». François estime que, de manière générale, la légèreté n’a pas sa place « quand les enjeux du débat sont graves ».

« La légèreté est une notion subjective », répond cette autre participante, elle aussi nouvelle venue au café citoyen. « Le citoyen, dit-elle, a besoin d’être informé, d’avoir des explications : tout est sérieux pour le citoyen. Mais ce n’est pas une raison pour perdre son calme dans un débat ».

La société de consommation contribue à notre absence de légèreté, selon Yannick, qui préfère « la sobriété heureuse » de Pierre Rabhi.

Les échanges suivants mettent en lumière la contradiction entre le poids de la société et la capacité de l’individu à conserver une part de légèreté. La légèreté se trouverait « dans notre capacité personnelle à mettre à distance ses propres passions », comme le dit la nouvelle participante, déjà citée précédemment.

Pour Noëlle, « la légèreté, c’est d’abord l’image d’un danseur étoile ». Elle ajoute : « aujourd’hui, la légèreté, c’est une question de survie : si on se laisse aller à la morosité ambiante, on se tire une balle dans la tête ». Noëlle s’interroge, au passage, sur l’importance de la consommation d’antidépresseurs en France… François s’empresse de répliquer : « il y a plein de façons d’être léger : créer, faire du rock, c’est être léger… Et si on est les champions des antidépresseurs, c’est peut-être parce que les médecins ont la main… guidée ».

Le débat met aussi en cause les médias, qui peuvent nous conditionner. Plusieurs voix dénoncent ainsi la course au « sensationnalisme et le conformisme médiatique ». Alain réagit : « on peut aussi couper les infos pour ne pas se laisser plomber ! ». François : « la légèreté est un anti-stress », et, dans les médias, explique-t-il, il y a aussi des « bouffons utiles » qui y contribuent.

D’une idée à l’autre, la notion de « liberté » s’impose, et vient compléter celle de légèreté. « Moi je n’ai pas de téléphone portable, c’est une liberté », lance une participante. Selon la formule de Yannick, « si l’on n’est pas libre, on ne peut pas être léger ». Véronique nuance le propos : « dans certaines situations – chômage, difficultés personnelles - on ne peut pas être léger ».

La légèreté demanderait-elle un « effort » ? François l’imagine en effet comme une « activité pour contrebalancer les pressions environnantes ». François poursuit en citant Karl Jaspers [NDR : penseur allemand représentatif d’un existentialisme chrétien], qui invite à « faire la différence entre les vraies et les fausses lumières ».

Noëlle revient à du concret : « ma génération a vécu une période d’or dont il faut faire le deuil : « on avait du boulot facilement, des biens matériels, une liberté très large » sur différents plans, explique-t-elle en substance. « Cette période est finie, je ne dis pas que c’est dommage, mais que nous sommes passés à autre chose, et qu’il faut se le dire pour retrouver de la légèreté … ». Une autre voix se déclare « d’accord » avec ce propos et ajoute que « dans les années 70-80, il y avait plus d’espoir qu’aujourd’hui ».

« L’espoir offrirait-il de la légèreté ? », demande l’animateur. « Et si oui, est-ce que le politique peut encore être porteur d’espoir ? ».

Noëlle tente une réponse : « l’écologie, par exemple, est une forme d’espoir ». Elle ajoute : « l’espoir, ce sont les combats qui ne sont pas perdus d’avance ». Sur un terrain plus philosophique, François plaide pour « l’altruisme et l’humour ». « Oui », approuve Noëlle, en riant : « c’est mieux que les antidépresseurs ! ». Cet échange rappelle à Véronique l’humour de Pierre Desproges : « lui, était léger ! Et jamais dans la vulgarité ».

Après des remerciements collectifs et chaleureux, puis une petite discussion finale sur le thème du prochain café citoyen, l’assemblée présente vote à l’unanimité un sujet unique :
« Le citoyen doit-il être passionné ? »
Prochain rendez-vous le vendredi 17 mai 2013 à 18h30, à la MJC Pichon, Nancy.

Interventions

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Jacques

lundi 13 mai 2013 10:56:07 +00:00

La légèreté est toujours une qualité et la lourdeur, un défaut.
Dans de nombreuses "démocraties", même en FRANCE, même en 2013, ce n'est pas la légèreté, qui est la norme juridique : c'est l'esclavage.
Le fait qu'on ait été acheté au berceau ne changeait malheureusement pas la nature des choses : ce n'en changeait que la perception qu'on pouvait en avoir.

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