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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Nancy (08/10/2014)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Éducation

Comment sortir de nos préjugés ?

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Café Citoyen Nancy - Mercredi 8 octobre 2014
La Taverne du Livre (11, rue des Qautre-Eglises)

D’où vient cette "opinion préalable à quelque chose", que l’on nomme préjugé ? Les 23 participants sont d’abord invités à répondre à cette question, en préambule d’un débat à la lisière de la politique et de la philosophie.

Le premier tour de table brosse les contours du préjugé : « naturel », selon Maëlle, le préjugé vient d’une « émotion, d’un sentiment : c’est l’inconscient qui parle ». Annie évoque « l’ignorance » qui le conduit. Un préjugé « peut nuire », dit Ingrid. Formuler un préjugé c’est aussi répéter des « clichés » et, finalement, être « sous influences », selon Françoise. Mais « il n’y a pas de fumée sans feu », dit aussi Noëlle, qui provoque quelques réactions hostiles en parlant de « base un peu véridique » dans certains préjugés. Anne affirme qu’un esprit jeune a généralement plus de préjugés. L’expérience vécue gommerait donc nos préjugés… Plusieurs voix rétorquent : « voilà bien un préjugé ! »

Bernard affirme qu’on ne peut « pas vivre sans préjugé parce qu’on a besoin d’un sentiment d’appartenance ». Hélène va dans le même sens et complète : « c’est légitime d’émettre un préjugé car on a une histoire personnelle… Et tout le monde, ici, a même des préjugés sur la définition du préjugé », sourit-elle.

« Des préjugés, on en a tous », résume Guy, qui souhaite aborder l’étape suivante de la discussion : comment s’en sortir ? « Les médias peuvent participer à la lutte contre les préjugés », affirme Guy. Vœu pieux, répondent plusieurs participants. Car l’objectivité et la neutralité des médias serait douteuse et l’information, fabriquée par des gens qui ont… des préjugés eux-mêmes ! Les médias sont « faiseurs d’opinion » et « orientent nos réflexions », affirment plusieurs voix.

Lutter contre ses préjugés serait surtout un travail individuel, d’après Annie : « il faut que la personne en ait envie, ce qui suppose une prise de conscience ». Argument repris par Nadine : « les préjugés sont utiles lorsqu’on se les avoue à soi-même ».

Josie évoque la nécessaire réflexion, le recul, le temps pour "sortir" effectivement de nos préjugés. Franck croit à l’efficacité de la communication entre les personnes, pour sortir de ses préjugés. Bernard semble approuver ce point de vue mais précise sa pensée : « le préjugé sert à catégoriser la pensée. Il est aussi lié à une appartenance sociale ». Nadine réfute cette idée, qui semble approuvée par une majorité de participants.

Une série d'échanges lance l’hypothèse d’une dualité des préjugés : il y en aurait des négatifs et des positifs. La religion devrait, par exemple, être « interdite » avant l’âge de la majorité, selon Guy, dans le but d'éviter l’intégrisme religieux. Solution radicale rejetée avec force par Ingrid, entre autres.

Plusieurs participants considèrent cependant que les préjugés engendrent, dans notre société, beaucoup d’intégrisme, de racisme, de xénophobie… En somme, le préjugé serait « surtout négatif », affirme Annie car il « débouche sur la désignation d’un bouc-émissaire ».

Dans ce contexte, le citoyen peut-il voter sans préjugé ? Aucun participant n’ose répondre « non ».

Les discussions amènent à penser qu’à défaut d’en sortir, nous pourrions dépasser nos préjugés et, au bout du compte, en faire quelque chose d'intéressant. « La bonne question », pense Hélène, « c’est comment changer nos préjugés ? ». Lionel interroge à son tour : « il s’agirait donc d’en troquer un pour un autre, alors ? ». Pour Maëlle, notre porte de sortie résiderait dans une attitude : ne pas avoir peur de l’inconnu.

Prochain rendez-vous mercredi 12 novembre 2014 sur le thème :
« Le bénévolat dans l’économie »
(13 voix pour ce sujet contre 10 à "la croissance est-ele un fantasme ?")

Interventions

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iuncker

mardi 14 octobre 2014 21:13:18 +00:00

Voilà un débat fort intéressant auquel nous n'avons pu assister pour des raison d'horaires.(Céline étant partante et enthousiaste!)
Visiblement ce Café citoyen est une prise recul sur nous même, la société et où l'on cultive le sens de la contradiction.
Félicitations pour cette démarche!
Vive le café citoyen!
A bientôt!
Henri

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Orlando

jeudi 23 octobre 2014 08:24:01 +00:00

Je suis assez étonné de ne pas voir apparaître au cours de cette discussion la notion de "pensée complexe" chère à Edgard Morin.
Il me semble que le préjugé vient de la structure binaire de notre pensée. Si on analyse un geste une attitude, un comportement, une expression sous différents angles en sortant de la notion de "bien" ou de "mal" on peut espérer commencer à tordre le cou aux préjugés.
C'est la perception que nous avons du cube : aucun Etre humain n'a jamais vu un cube dans sa totalité ; nous ne voyons jamais que "l'idée du cube"

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