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Compte-rendu synthétique par françois harotteCafé Citoyen de Nancy (09/10/2013)

Animateur du débat : Laurent Watrin

Des vacances, pour quoi faire ?!

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Compte-rendu du café citoyen du mercredi 9 octobre à Nancy
"Des vacances pour quoi faire ?"
Synthèse du débat : François Harotte
Animation : Laurent Watrin
Une douzaine de participants

« Des vacances pour quoi faire ? »

Pour lancer le débat, Laurent demande à chacun comment il envisage les vacances d’un point de vue citoyen ? Etre en vacances est devenu un droit ; c’est à la fois se poser, être en stand-by, partir… mais cela produit-il quelque chose d’intéressant lorsqu’on revient dans la société ?

Nelly rappelle la date des premiers congés payés en 36 avec le Front populaire et ajoute qu’il était logique, selon elle, de rentabiliser les transports ferroviaires et les automobiles à ce moment. Les vacances, c’est l’occasion de faire un break, d’aller découvrir d’autres mondes. Après « on tricote ses souvenirs, quand on est vieux ! », dit Nelly.

Les autres intervenants vont dans le même sens et permettent d’ajouter quelques objectifs : pouvoir faire des comparaisons avec des pays étrangers (Alain), être en famille, ou… oublier la famille (Solange). Véronique affirme que les vacances récompensent le travail effectué durant l’année. Elle préfère rester à chez elle, faire ce qu'on n’a pas le temps de faire habituellement. Sans contrainte… Evidemment l’argent entre en ligne de « compte».

Noëlle insiste sur le changement de rythme et les personnes rencontrées : on a un autre regard, un bien-être et un confort qui permettent de relativiser, face à la diversité des situations. Antoinette est du même avis, mais objecte que l’on n’a pas besoin d’être en vacances pour être curieux !

Françoise, elle, insiste sur le relâchement ("lâcher-prise" évoqué aussi par Alain) et la possibilité d’être en harmonie avec la nature.

François se sent un peu isolé : jeune retraité, il se dit en vacances perpétuelles, car sans contrainte d’un employeur. Il a vu que « vacances » venait du latin vacare, soit vaquer à…, vacations… vacuité (vide) et s’étonne que le mot loisir ait donné, en grec, skolè (école). En fait, dans l’Antiquité, les vacances formaient un espace de loisirs pour une autre expression du corps et de l’esprit, plutôt que d’être happé par le travail manuel et technique courant. François rapproche cette perception des propos du sociologue Bernard Friot, qui soutient l'idée d'un système qui assurerait une vie décente, depuis le temps de formation jusqu’à la retraite, en passant par le temps du travail. Les cotisations sociales (à l’instar du régime local d’Alsace-Moselle) le permettraient, comme c’est le cas aussi pour les fonctionnaires et l’armée notamment…

Laurent précise que Bernard Friot milite pour un revenu d’existence, garantie à vie. Les échanges sont relancés sur le thème des « grande(s) vacance(s) » et ce qu'elles permettent d’explorer…

Alain ajoute l’exemple de ceux qui en profitent pour aider autrui selon leurs compétences (bricolage, jardin…). Laurent cite un urgentiste lorrain qui utilise son temps pour former des gens en Syrie ; Véronique, les accompagnateurs de personnes âgées à Lourdes ; Noëlle des partenariats avec des pays de l’Est ; Françoise… des chaussures et médicaments amenés à Djibouti. Et tout cela procure aussi d’excellentes vacances et d’inoubliables souvenirs. Parfois même les meilleurs.

Certes, on peut rappeler qu’il vaut mieux creuser un puits qu’apporter de l’eau, comme le rappelle Nelly ou favoriser la pêche que donner des poissons (Noëlle) Mais en vacances, on peut s’employer à des activités responsables.
Les technologies nouvelles peuvent alors être considérées comme un danger : être joignable sur son mobile ou par courriel devrait être interdit : des patrons abusent !

Plusieurs intervenantes regrettent aussi que dans des professions libérales, dans l’artisanat et dans l’agriculture…quand on est en vacances, le travail n’est pas fait ! Il s’accumule même. D’autres exemples arrivent sur la table, qui limitent l’enthousiasme pour les vacances, sans problèmes : les 35 heures auraient libéré du temps mais pas la pression sur le travail. Des avantages gagnés par certains seraient discutables : aides sociales aux seuls très défavorisés, quel intérêt d’ « offrir » une journée à la mer (« c’est de pouvoir d’achat qu’ont besoin les ménages »), interrogations sur la distribution de nourriture par des associations, car mal utilisée) Solange a du mal à admettre que des familles enfermées toute l’année dans leur HLM se retrouvent entassées dans un terrain de camping…Ce à quoi tout le monde rétorque : à chacun son rêve selon ses possibilités ! Y compris de ne rien faire du tout, comme le réclame Véronique.

Laurent suggère alors une question : est-il concevable de proposer une « éducation aux vacances » ? Noëlle pense qu’effectivement on pourrait mieux se préparer, être mieux dans sa tête, gérer le temps afin de ne pas être déçu. Solange parle de répartition des tâches, notamment pour le ramassage des patates et les moissons. Idée soutenue par Didier qui, enfant, vivait dans une ferme. Didier souhaite que les grandes vacances - des souvenirs importants quand on est enfant – ne soient pas remises en cause, comme bien d’autres acquis, repris au profit de privatisations notamment. Il regrette également l’emprise des devoirs et cahiers de vacances. Entre enfants et parents, le temps et l’organisation des vacances relance un nouvel et dernier échange animé : les situations sont loin d’être semblables. Vive la diversification ? Pas sûr.

Le débat pour le 18 décembre est voté : ce sera « l’euthanasie », après celui sur « les vieux » le mercredi 27 novembre. Les sujets n’ont pas pris les couleurs de Noël et de fins d’année ; mais il n’est pas interdit de la terminer avec quelques douceurs et collation…

Le débat continue sur ce site internet ! A bientôt.

Interventions

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Jacques

lundi 25 novembre 2013 12:25:56 +00:00

Les vacances, ce permets de continuer à vivre dans de grands centres concentrationnaires qui n'ont de ville plus que le nom placé à l'entrée !?!

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Jacques

lundi 25 novembre 2013 12:34:30 +00:00

Les vacances, cela permets aux travailleurs de vivre sans travailler quinze jours par an, le temps de comprendre que rentier, c'est aussi un métier !?! Ecoutez les jeunes retraités : tous se disent ab-so-lu-ment débordé !?!

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Jacques

lundi 25 novembre 2013 12:57:18 +00:00

Les vacances à la campagne, ça servait autrefois à se marier...car la guerre tous les trente ans aimait beaucoup les enfants ; la guerre économique aime d'ailleurs toujours autant les enfants !...

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Jacques

vendredi 29 novembre 2013 14:06:52 +00:00

Les vacances, ça servait aussi à faire retomber les émotions populaires sur elles-mêmes : quantité de lois ne serait jamais passée s'il elle avait dû être votée ou publiée en automne ou en hiver.

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Jacques

vendredi 29 novembre 2013 14:19:18 +00:00

Du temps où l'école était facultative ou encore mieux, l'apanage des plus fortunés, un peu comme les étudiants du troisième âge d'aujourd'hui, étudier était un loisir. Pensez que les citoyens athéniens furent indemnisés pour le temps qu'ils voulaient passer à re-peupler au théâtre de la ville !?! En contre-champ, l'apologie moderne pour le lying faisait bien désordre !?!

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