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Compte-rendu synthétique par françois harotteCafé Citoyen de Nancy (26/02/2014)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Démocratie et Citoyenneté

Des élections municipales pour quoi faire ?

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Parmi la douzaine de participants, aucun candidat ou élu dans la grande salle de la MJC Pichon de Nancy. Ce café-citoyen ne serait-il pas le lieu de débat idéal ?

Laurent, qui anime, évoque en préambule l’inscription sur les listes électorales, parle de la nouveauté des élections pour l’intercommunalité (le Grand Nancy) et de la future prise en compte des bulletins blancs comme exprimés (entrée en vigueur en 2015), puis invite les participants à se demander si l’on peut voter plus avec notre raison qu’avec nos émotions.

Le premier tour de table révèle des opinions très contrastées : inutilité du vote face à des candidats « tous pareils ! », sentiment sur des élus imbus de pouvoir personnel, ou, à l’inverse, importance de la fonction élective et des missions locales qui permettent l’émergence d’élus responsables et travailleurs.
Une gestion de « bon père de famille » serait prioritaire (Françoise) ; l’honnêteté, le courage, la responsabilité et l’indépendance, des qualités essentielles (Noëlle, Alain, Laurent).

Plusieurs voix notent que les élections n’ont pas le même caractère dans les très petites communes et les grandes agglomérations (Alain, Noëlle, Orthodoxie). Les problématiques et enjeux nationaux s’imposent pour les secondes au point qu’on se demande si la politique nationale ne semble pas faire de ces élections plus une affaire de partis que de citoyens : une fois le vote passé, l’avis du citoyen est oublié…

Choisir pour un candidat aux municipales ne serait-il pas aussi une affaire partisane ? « Je préfère voter pour une personne qui affiche des convictions proches des miennes », dit Noëlle.

Ces élections locales cristallisent aussi une contradiction : d’un côté, le pouvoir du maire est très important : signature personnelle décisive pour quantité de décisions, suppression de délégation à des adjoints rebelles, importance des budgets communication, rôle dans l’aménagement foncier, main mise sur l’emploi communal… et, d’un autre côté, la marge de manœuvre d’une municipalité est très limitée à cause des règlementations, des responsabilités juridique notamment en cas d’accident, des finances limitées par la baisse des dotations d’Etat, la dette locale, voire les emprunts toxiques...

Résultat : les freins à la politique municipale sont importants : promettre des emplacements pour les parkings de vélos, des pistes cyclables ou promettre des places pour les voitures propres et partagées en ville, devient quasiment impossible. Le préfet (qui rappelle la réglementation) a son mot à dire. Des lobbies font pression…

Plusieurs participants dénoncent des gaspillages : élus ou conseillers sans mission réelle, frais de représentation et voyages douteux, inutilité des commissions de quartiers, auxquelles on ne laisse choisir que la couleur du crépit ou l’emplacement de bancs dans un parc (Françoise). Au fond, la gouvernance est-elle vraiment démocratique et transparente ?

Le fonctionnement du conseil municipal ne favorise pas toujours l’adhésion du citoyen. Bernard, ancien conseiller municipal avoue que « les élus eux-mêmes n’y comprennent parfois rien du tout ». En effet, nombre de décisions, impliquant des sommes vertigineuses sont loin d’être maîtrisées par chacun. On demande « qui est contre » et le point suivant est déjà abordé… Certains dossiers sont très complexes, longs et très techniques. Aussi est-on assez -ou trop- vite amené à parler de gâchis, de mauvais choix, de dépenses incontrôlées. Pour Nelly, « les politiques marchent sur la tête ». Antoinette conteste cette idée, citant des exemples de travail sérieux avec des commissions consultatives locales.

« Savoir de quoi on parle » permet de redevenir raisonnable, sans oublier l’humanisme. Laurent cite le propos d’un maire sortant, qui ne se représente pas cette année: « il faut aimer les gens et ne pas compter sur son temps.

Etre là pour écouter chaque petit problème de chacun ».

Le départ de nombreux maires trop âgés et non remplacés, les places vacantes dans beaucoup de petites communes et villages laissent à penser que la tâche ne tient pas qu’à l’ambition, au pouvoir et à la notoriété… La raison reprend donc le dessus. Alors, qu’attend-on d’une équipe municipale et quels objectifs peut-elle viser ?

Que revendiquer pour le mieux vivre ? Parmi les thèmes dits prioritaires (François) : la baisse des impôts.

Mais faudrait-il se priver de réalisations collectives importantes ? Ensuite, les problèmes de stationnement, de circulation et de transport : mais un parking payant au centre-ville suffira-t-il ? Et ne détournera-t-il pas davantage vers les grandes surfaces de la périphérie ? Autre sujet important : la sécurité : se mesure-t-elle au nombre de vidéo-surveillances ?

Orthodoxie évoque le rôle des citoyens, « très peu nombreux à s’engager ». De plus celui qui intervient passe souvent pour « l’emmerdeur » (Françoise). Le recours au référendum d’initiative locale, avec modération, pourrait être utile. Les Initiative Bürger allemandes (Noëlle) ne sont pas entrées dans notre culture, mais elles permettraient de responsabiliser les citoyens d’un quartier.

En attendant, mieux vaut voter que s’abstenir, estime la majorité des participants du café citoyen. Et aussi s’investir individuellement, ne serait-ce qu’en se rendant aux séances publiques du conseil municipal, ou encore s’informer et débattre avec autrui… Par exemple au café citoyen !

**** Prochain sujet voté : Faut-il freiner la société de consommation ? ****

Rendez-vous le 26 mars 2014 à 18h30 à la MJC PICHON

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