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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Nancy (16/09/2015)

Animateur du débat : Laurent Watrin

"Réfugiés et migrants : quel rôle pour le citoyen ?"

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(Compte-rendu par Nadine Auzias, avec Laurent Watrin)

Une dizaine de participants pour ce café citoyen de la rentrée à Nancy, au coeur d'une actualité dramatique.

Laurent, qui anime la séance, rappelle le contexte : 500.000 migrants arrivés dans l’Union européenne, depuis le début de l’année (chiffre Frontex). Débat à l’Assemblée nationale ce jour : les députés français, de tous bords, ont souligné la nécessité d’une réponse européenne à la crise. L’Etat a fait appel aux « volontés » locales pour organiser l’accueil, en appuyant les communes financièrement. La crise révèle des tensions à l’Est, et une peur des peuples « accueillants ».

Un premier tour de table permet de préciser la distinction entre les « migrants économiques », qui ont vocation à retourner dans leur pays, et les « réfugiés de guerre » qui peuvent prétendre à une demande d’asile.

Les réfugiés de guerre, demandeurs d’asile, ont un droit au travail, souligne Nelly. Henri ajoute que pour être légalisé, il faut attendre environ six mois.

A la question d'Ariel, Laurent rappelle la règle européenne en matière de droit d’asile : l’accueil se fait théoriquement par le premier pays d’entrée des migrants. Cependant la réalité est compliquée, comme on le voit avec la position de la Hongrie qui a, dans un premier temps, laissé passer les migrants vers l’Autriche et l’Allemagne, avant de les refuser carrément sur son territoire, en édifiant une clôture.

Pour orienter la réflexion, Laurent propose un échange en deux temps :
-Le regard du citoyen sur l’actualité
-Les actions « individuelles » possibles face à la situation

--- Regard du citoyen sur l’actualité ---

Maxime évoque un sondage du FIGARO selon lequel 80% des français sont d’accord pour la construction du « mur » en Hongrie. Il y voit un risque de mise à l’écart de l’Union européenne pour les pays qui n’accepteraient pas l’accueil des migrants. Maxime pense qu’il faut laisser le choix aux pays européens. « Si notre devoir est moral et humaniste, » dit-il, certains pays, comme l’Allemagne, « font un calcul économique », assez éloigné de cet élan humaniste.

Plusieurs voix rappellent que, par le passé, les grandes migrations ont produit un essor économique et des richesses pour les pays d’accueil. Car les migrants sont une « masse silencieuse très efficace », selon Céline, « prête à accepter n’importe quel poste de travail ».

Nunzia pense que si on fait partie de l’Europe, il faut « partager » les migrants. Maëlle, en accord avec cette réflexion, souligne que, les fonds européens reçus par les Etats membres de l’Union doivent aussi servir à organiser l’accueil de réfugiés. Maëlle insiste sur la distinction entre les réfugiés (de guerre ou climatiques) et les migrants, qui, pour certains, peuvent avoir « l’intention de nuire ».

« Si ces réfugiés quittent leur pays, c’est par désespoir. Ils préféreraient rester chez eux », estime Céline, ajoutant que la communauté européenne a fermé les yeux sur les difficultés et la souffrance de ces pays pendant de nombreuses années et que « nous sommes aussi responsables » de la situation chaotique dans ces pays.

--- Réflexion sur une action citoyenne par rapport à l’accueil des réfugiés --

« Si une action est engagée, elle doit être globale », affirme Maxime. Il ne faut pas faire un tri, il faut accueillir toute forme de misère. Maëlle pense qu’une politique commune des procédures, une réflexion sur les possibilités d’accueil, sont nécessaires. Chaque ville, selon elle, doit avoir la possibilité d’accueillir.

Pour Nelly, aider les réfugiés à apprendre la langue du pays d’accueil doit être une priorité.

Marion indique qu’il existe des structures d’apprentissage de la langue pour les demandeurs d’asile. Mais ces organismes, en lien avec les centres CADA (centres d’accueil pour les demandeurs d’asile), vont vite être débordés. Marion ne croit pas à l’initiative strictement personnelle, face au nombre important de migrants qui affluent.

Dans le même ordre d’idée, Céline propose de se rapprocher d’associations existantes car l’accueil individuel peut être angoissant, difficile.

Il ne faut surtout pas rejeter ou stigmatiser le citoyen qui se sent démuni ou incapable de « prendre sa part » dans cette crise, selon Laurent. Mais chacun peut apporter sa pierre à l’accueil, au sens large, en exprimant « des valeurs communes », contre le repli qui gagne une partie de l’opinion.

Le débat se conclut par une ouverture lancée à l’assemblée présente : une association d’aide à l’accueil des réfugiés est en cours de constitution à Nancy, en cohérence avec l’action publique de l’Etat et des collectivités. Les volontaires seront les bienvenus à condition de respecter les principes et les buts de l’association.

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REMERCIEMENTS à MARIE NARDIN, gérante de la Taverne du Livre, qui ne pourra plus désormais nous accueillir pour ce café citoyen, en raison de ses emplois du temps difficiles. Un nouveau lieu de débat sera vite trouvé !

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