“Le comptoir d'un café est le parlement du peuple.”

Honoré de Balzac (1799 - 1850)

Bienvenue en Arcadie

Vous êtes ici : Accueil > Comptes-rendus > Qu'attendez-vous de la Région ?

Compte-rendu synthétique par Blaise Hersent-LechatreuxCafé Citoyen de Caen (13/03/2004)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Politique et Société

Qu'attendez-vous de la Région ?

ShareThis

Le débat a été lancé sur la question suivante : « l’élection qui arrive est-elle nationale ou régionale ? ». Derrière cette question se cache la problématique de la gestion d’un pays, depuis le niveau le plus élevé jusqu’à l’échelon le plus local, c'est-à-dire des grandes orientations liées à la gestion à proprement parler. La dimension de test pour l’échelon national souhaité par les partis crée un empilement artificiel d’instances qui multiplie les élus (et donc les coûts), quand l’administration aurait pu suffire à résoudre les problèmes de seule gestion.

Ceci dit, la région peut être porteuse d’espoir politique, notamment dans le cadre de la construction européenne, car il existe une tendance naturelle à monter les collectivités d’un niveau (communes vers l’intercommunalité, département vers région, nation vers Europe). Attention dans ces conditions au mélange des genres de l’incidence nationale des votes pour la région. Ce modèle est cependant hétérogène en Europe, car l’Allemagne est fédérale, et chaque land a son parlement. En France, les régions sont nées de deux décentralisations (82 et aujourd’hui), qui se sont vues attribuer des domaines de compétences dont l'État souhaitait se dessaisir (comme actuellement la régionalisation de la santé). Ceci est-il le signe de la fin de l'État-providence ? Pour répondre à cette question, il faut faire appel à l’Histoire. Les régions ont été des espaces politiques « naturels », correspondant aux rassemblements d’anciens fiefs seigneuriaux. Chaque Région a son paysage, ses traditions, ses produits, sa langue, son costume… La Révolution de 1789 a voulu casser cet héritage séculaire favorisant la noblesse, et dans un souci de centralisation très jacobin, a conçu puis créé les départements pour affaiblir politiquement les régions, et donc accroître le pouvoir central. Le mouvement inverse s’opère actuellement. Les régions se revendiquent comme espaces politiques forts, et nécessaires au schéma européen, et il semble que les nations et les départements ne devraient pas pouvoir résister à ce tiraillement. Dans cette même logique, la commune semble avoir vécu. Seule, elle ne peut financer ce qui répond aux exigences de la vie moderne (adduction d’eau par exemple). Leur regroupement est donc indispensable. Toute tentative d’hybridation serait improductive et malvenue. Il s’agit donc de définir ce qui est du ressort de chaque niveau de collectivité et de s’y tenir sans redondance.

A ce niveau de la réflexion se pose le problème de la solidarité. En effet, redonner ses compétences au local, c’est accepter les disparités plus marquées. L’expérience des collèges à ce titre est significative : avant leur attribution aux départements, les collèges étaient tous en mauvais état, les décisions étaient trop lointaines. Rien ne bougeait, il était difficile d’obtenir un crédit pour des réparations ponctuelles. Leur état s’est globalement amélioré ensuite, même si les différences sont devenues plus marquées. C’est pourquoi il est bon d’envisager un État régulateur, qui permettra d’éviter les conflits entre voisins, en créant une stratégie de pôles d’excellence complémentaires, avec notamment la création de métropoles d’équilibre (diminution du poids de la région parisienne).

Ce débat un peu technique a amené certains citoyens à regretter le manque de communication de la part de ces collectivités, car les compétences des régions ne sont que peu ou pas connues de la population. Quand ce n’est pas pire. Selon un récent sondage, 45% des personnes interrogées ne savaient pas quels départements constituaient la Basse Normandie… Il a été imaginé à ce moment un rôle plus important du Comité Économique et Social Régional.

Le problème de l’abstention a ensuite été évoqué. Le discours des politiciens n’est pas en adéquation avec les attentes des citoyens, dont la déception les amène quelquefois à l’abstention. Quelquefois, c’est la faute de certains hommes qui ont trahi leurs règles éthiques, mais plus généralement, les programmes politiques sont trop souvent faits de promesses, et imprégnés d’une trop grande domination de la pensée unique et de la classe bourgeoise. Les citoyens se porte alors pour des associations qui permettent de s’engager hors de l’influence des partis. L’abstention sera certainement forte aux régionales, alors que l’intérêt des élections locales devrait être de casser les grands partis. Les régions devraient avoir pour principale mission d’écouter les acteurs associatifs souvent compétents, et faire abstraction du sectarisme politique. Quand la politique restait au niveau national, on avait plus de chance de tomber sur des élus neutres, et donc plus à même d’écouter.

Choix des thèmes pour le café du 27 mars 2004 :
Nombre de voix / thèmes
12 - L'abstention, un risque pour la démocratie ?
3 - Faut-il réunir la Normandie ?
7 - Pourquoi les français n’aiment-ils pas leurs patrons ?
9 - Nationalisme et terrorisme
7 - Comment résoudre le problème des langues ?
9 - Voyager a-t-il encore un sens aujourd’hui ?
5 - Europe : fédération ou Europe des Etats ?

Interventions

Participer au débat

Les champ marqués d'une * sont obligatoires

Marre de retaper vos coordonnées ? Créez un compte ! Créer un compte permet d'être averti des nouvelles contributions, d'être reconnu et donc de ne pas avoir à taper ses coordonnées pour participer aux débats.

Premier ouvrage des Cafés Citoyens

Où en est l'esprit démocratique aujourd'hui ?

La démocratie, c'est nous !

En savoir plus