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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Nancy (23/04/2014)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Europe

L'Europe : encore et toujours ?

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Une quinzaine de participants dont quelques « anciens » ont avancé points de vue et arguments à quelques semaines des élections européennes. On entend que le sujet n’intéresserait pas les Français au point de les entraîner tout droit vers une abstention record… Pourtant quels échanges si passionnels ont fusé durant deux heures ! En voici une synthèse, forcément bien courte (avec l'aide de François Harotte).

François, à l’origine du sujet, avance quelques préoccupations qu’il aurait aimées voir éclaircies et même dissipées : l’indiscutable apaisement permis par la construction européenne, après les terribles conflits de l’Histoire ; des réalisations qui comptent (PAC, libre circulation, Erasmus…) et de nombreuses et récurrentes questions sur le respect de la démocratie, malgré la réforme permettant au parlement européen de désigner un président de la Commission européenne, et sur un fonctionnement qui parait souvent contestable en raison de la présence des lobbies, de mesures jugées néolibérales, de la place souvent mal vécue de la banque centrale… Le projet à venir reste flou : d’où la question «toujours et encore ? ».

Les interrogations et les griefs contestent les éléments plus constructifs. Le réquisitoire (Nelly, Alain, Francis notamment) est chargé : l’Union européenne serait une construction bureaucratique dominée par la finance et les grands industriels, soutenue par une majorité des politiques et des journalistes. Plusieurs participants considèrent que les puissances dominantes ont utilisé la propagande, leur richesse et leur pouvoir, pour favoriser des politiques néolibérales, privatiser et agrandir leurs territoires.

Francis dénonce le « faux modèle allemand, en fait talon d’Achille de l’Europe », car l’Allemagne tire, selon lui, sa puissance économique du dumping social. Noëlle semble dubitative et répond, à titre personnel, qu’elle « aime bien l’idée d’une solidarité avec l’Allemagne », pays où la valeur travail est importante.

L’Europe ne s’oppose pas efficacement à l’invasion des produits à bas coût venus d’Asie, et de Chine particulièrement, affirme Nelly après avoir avoué n’avoir « jamais été pour l’Europe ».

Les revendications autonomistes des régions les plus riches, à l’intérieur de l’Union (Italie du Nord, Flandres, Catalogne…), sont perçus comme une menace, porteuse d’inégalités supplémentaires, selon plusieurs citoyens présents.

D'autre voix considèrent la persistance du chômage, la hausse de la pauvreté, l'amenuisement des droits sociaux (retraite, salaires, protection sociale…) comme des éléments de la crise européenne qui rendent difficile la poursuite de l’Union telle qu'elle est bâtie.

Au chapitre de la plaidoirie, la paix reste un bénéfice reconnu par tous. La démocratie, souvent revendiquée dans l’Union, est au mieux considérée comme incomplète. Les référendums non respectés (2005 sur le TCE), les initiatives populaires rarissimes, et le recyclage du personnel politique au niveau européen détruisent l’idée de démocratie européenne, aux yeux d’une majorité de participants au débat.

Maëlle voit un « intérêt majeur » à poursuivre la construction européenne qui a apporté une « stabilité certaine » mais il faut que nous soyons capables, dit-elle, « de remettre en question des fonctionnements égocentriques ».

« Comment privilégier l’humain sur l’aspect financier ? », interrogent plusieurs voix. Ingrid répond : en développant les échanges, notamment pour les étudiants, et en favorisant les événements culturels européens.

Laurent, sortant de son rôle d’animateur, rappelle que l’Europe, c'est avant tout une méthode et une pratique communes, fondées sur 450 programmes d’aide financière, notamment, et sur une jurisprudence en évolution constante. L'interdépendance est réelle, selon lui, et « la recherche européenne et les coopérations communes donnent des résultats, par exemple en matière de justice et de sécurité ». Mais quel dommage que notre vision franco-française, qui consiste à dire « c’est la faute à Bruxelles » continue de dominer les débats !

Mais une fois passés en revue les griefs et revisités les acquis, quel avenir pour l’Union ?

Pour Bruno, « il y a urgence à peaufiner l’Europe sur le plan fiscal et juridique ». L’Union doit aussi « recréer de la matière première, ce qui permettrait de repenser les frontières sans discontinuité », estime Catherine.
L’Europe doit se repenser autour de l’énergie, estime Laurent. Noëlle, Maëlle et Ingrid s’accordent pour affirmer la priorité à l’éducation.

Prochain RDV : le mercredi 28 mars à 18h30 : « Tous différents ! »

Interventions

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Jacques

mercredi 23 avril 2014 16:31:59 +00:00

Les pères fondateurs, parlons en : eux n'avaient en tête que faire pièce aux empires américains et soviétiques...en faisant des économies d'échelle...sans dire que les peuples américains et russes avaient globalement un train de vie inférieur à leurs petits voisins européens...because...biggy is not happy.
Les petits malins régionalistes ont-ils vu dans l'EUROPE une occasion de régionaliser, qu'ils savent maintenant qu'ils se sont fait avoir.
Les pacifistes ont-ils vu une occasion de paix universelle, qu'ils ont eu des arsenaux et des prisons comme avant.
EUROPE ou pas, ce n'est pas l'échelle géographique qui importe : c'est la philosophie politique !
Exemple d'inconduite philosophique totalement indépendante des échelles, on ne saurait se plaindre du chômage et acheter tous les jours chine-impériale...ni allemand à un euro de l'heure.

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