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Compte-rendu analytique par Nicolas BAGUENARDCafé Citoyen de Paris (16/03/2011)

Animateur du débat : Thomas BRUN

» Économie

Faut-il et comment réorganiser les échanges économiques dans notre société ?

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Faut-il et comment réorganiser les échanges économiques dans notre société ?

Café de citoyen de Paris du 16 mars 2011

Le citoyen qui a proposé le thème indique que beaucoup d’échanges tournent autour de la monnaie. On vit sur un principe économique basé sur la rareté. Ne faudrait-il pas un système économique différent qui soit basé sur d’autres valeurs collectives ? Le citoyen critique le micro crédit, tel qu’il est pratiqué en Inde.

Un citoyen ne comprend pas les critiques émises par le présentateur sur le micro crédit. Il existe aussi un modèle de micro crédit solidaire. L’exemple est pris d’un mode de cohésion de prêt entre les personnes. Il y a alors un taux de remboursement énorme. Il peut y avoir d’autres modèles. Il y a aussi des points d’abondance à valoriser comme l’information qui est largement diffusée. Le système SEL (Système d’Echanges Locales) est une bonne alternative pour modifier le système économique sans faire appel à la monnaie. Il y a aujourd’hui une disproportion entre les valeurs données dans le temps passé. Au Japon, il a existé un modèle affecté au temps passé pour des soins passé avec leurs parents. Cet exemple montre qu’il peut exister quelque chose de non valorisé alors qu’il est apporté dans l’échange une qualité objective.

Et si je veux un chou dans le système SEL, comment je fais ? demande un citoyen. L’exemple est donné d’un psychanalyste qui s’est installé dans la Creuse qui échange ses heures de prestations contre des choux. On peut ainsi retrouver dans l’échange une meilleure valorisation du travail produit. L’agriculteur est dans le système sur d’être payé.

Une citoyenne indique que payer d’avance renforce le principe du salaire par rapport au travail. On ne travaille plus alors pour avoir un salaire. Le travail qui est fait doit être un don que l’on fait. Les gens devraient être payés en fonction des facultés qu’ils donnent pour les autres. La personne est prise en otage dans une certaine vision de l’esprit du travail.

Les intermédiaires étaient autrefois obligés de passer en intermédiaire. Par contre, grâce à Internet, les gens peuvent se mettre en lien les uns aux autres et les échanges beaucoup se faire individuellement.

Quel outil monétaire doit-on utiliser ? Faut-il en rester à des valorisations tangibles ? Finalement, ne faudrait-il pas toucher son salaire en début du mois avant le travail incorporé. Cette mesure implique une confiance et qu’il soit révélateur d’un certain contrat social.

Une citoyenne indique qu’il faut une confiance entre les gens.

Un citoyen rappelle que le mot travail vient de torture en latin. Travailler pour un anglais, c’est construire. Pour ma part, je suis attiré par le travail dans une vision créatrice. Le travail, c’est l’essence même de l’existence. En ce moment, je suis en stage à l’APHP. Il y a des coupes graves. Ce que j’ai entendu, c’est qu’il y a des coupes budgétaires. Il y a tellement de besoins, que les gens peuvent imposer ce qu’ils veulent et non pas ce qu’ils doivent faire. Mon chef a mis une heure pour faire une tache qui aurait pu se faire en vingt cinq minutes.

Un citoyen indique qu’à la place de torture, on peut indiquer la valeur accordée au travail. Le débat porte sur la valeur donnée à la tache du nettoyage et l’enlèvement des ordures. Il y a une question de regard des autres. Il y a des corporations qui ont réussi à faire croire qu’ils étaient importants.

La monnaie était une amélioration au troc. Ne faut-il pas améliorer le concept d’échanges ? Ne faudrait-il pas modifier la conception du travail ? Quel est l’impact avec l’environnement ? Quel est l’impact avec ses congénères ? Quel est l’impact individuel ? Quand j’accomplis un travail, qui a une codification marchande dans le système économique actuel, c’est la valeur rareté qui prédomine. Ne faut-il modifier la monnaie basée sur le principe de rareté ? Ne pourrait-on imaginer un système économique qui fasse bénéficier le lien social par l’échange ?

Une citoyenne indiqu’il y a une différence de salaire basée sur les compétences supposées.

La monnaie est une situation évoluée du système de troc. Il n’y a pas d’opposition entre les deux systèmes. La valeur est subjective. L’égalité des salaires, c’est le marxisme. Or le marxisme n’a pas fonctionné en URSS. Il faut bien comprendre que la valeur est subjective. A partir du moment où il est compris que la valeur n’est que subjective, il peut en découler une harmonie.

Une citoyenne indique le constat du système économique actuel est facile à faire. Le progrès devrait faciliter le lien ensemble. Le progrès devrait servir à améliorer la vie ensemble. Il pourrait être possible de travailler à mi-temps si cela était possible de partager les richesses.

Un citoyen est contre le travail à mi-temps. Il faut laisser la liberté de travailler.

Il y a des gens qui seraient contents d’être à mi-temps, mais qui ne peuvent pas. Certaines personnes pourraient consacrer du temps pour d’autres activités extra professionnelles.

Il y a un site sur internet : l’argent de Grignon. Les gens ne voyaient plus l’argent, mais l’effet multiplicateur. Le banquier indique qu’il peut prêter deux fois plus qu’il n’a. Nous sommes dans un système d’argent dette et plus dans un système de troc amélioré. Un citoyen rappelle que le système produit trop de choses, il y a trop de choses. Il peut être instauré un système de revenu universel. Nos parents ont tellement travaillé que l’on peut se reposer sur leur résultat. Ce système existe déjà dans les pays nordiques où les jeunes bénéficient des richesses de leurs aïeux.

Il y a des amalgames. Un ouvrier a une force de travail. Il ne peut y avoir d’oeuceuménisme entre les actionnaires et les salariés. La question dans l’échange est bien de redéfinir les données entre les apports des uns et des autres.

Les grands actionnaires sont complètement déconnectés de la réalité. La spéculation s’appelle en latin le jeu des miroirs. Ils sont dans un système où les uns entraînent les autres. Mikaël MORE a indiqué l’exemple d’une entreprise où tous les employés avaient le même salaire, du cadre au salarié avec un vote par personne. Dans cet exemple, les entreprises mentionnées faisaient des bénéfices.

Un citoyen indique que les opinions sont divergentes sur le faut-il réorganiser et encore moins sur le comment. Il indique que le débat a dévié sur la valeur travail.

Comme dans tout troupeau, il y a toujours un leader qui émerge et des spécialisations pour améliorer la survie. Ensuite, il a été crée des théories économiques pour devancer, mais en fait elles ne sont le reflet que de l’acceptation du système actuel de création de valeur. Aujourd’hui, le travail n’est qu’une velléité de consommation. Un travail pourrait être relativisé et pris avec du recul. Utilise t-on suffisamment la raison ?

La notion de travail pourrait être prise de manière plus large. On ne cesse de faire ça. L’homme est fait pour transformer son environnement. C’est ça le travail, c’est là où est toute sa gloire. Travailler c’est aussi écrire un poème, faire un dessin, faire le ménage. La question devient alors : « de cette vision, on peut changer de manière différente. » Il faut que le travail soit épanouissant. Simone WEIL est une spécialiste de cette question. Le travail doit être sortie de la fausse manière dont il est considéré. Dans certaines régions, l’échange économique est défini entre producteurs, transformateurs, vendeurs, consommateurs, afin que cela puisse répondre aux besoins de tous. Il y a une reconsidération à partir des besoins. On retourne à la source des activités.

Pourquoi les entreprises veulent toujours se développer : parce que les décideurs veulent augmenter leurs richesses personnelles. On a quitté la sphère des besoins pour la sphère des profits.

Un citoyen pense que le problème ne doit pas être pris sous cet angle. C’est un problème humain avant tout. Ferdinand de SAUSSURE (1916) est cité pour indiquer la forme systémique de l’organisation. Dans les systèmes tribaux, il n’y a pas de monnaie. Mais le chef fait exprès de détruire les marchandises pour montrer sa supériorité.

Un citoyen indique que le système bancaire est une escroquerie. Mais pour répondre à cette escroquerie, les systèmes des banques centrales vient fortifier le système. Il aurait été salutaire que le système financier se casse la figure pour montrer les limites du système. Il faudrait bâtir un système basé sur le respect de la volonté d’autrui. L’homme n’est pas un animal social seulement, mais un animal manipulateur et manipulé.

Pour conclure, il est nécessaire de réformer le système économique actuel. Il n’y a pas eu de réponse ce soir, mais il y a des pistes. Il faut prendre en compte d’autres critères sur l’environnement, le travail et le lien social.

Le prochain thème sera : « Energies renouvelables et/ou sobriété énergétique ? » le 20 avril 2011.

Interventions

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Claudette Balpe

mardi 01 mars 2011 11:19:14 +00:00

Une première réponse de bon sens pourrait-elle être : oui… ou, pour les produits frais conviendrait-il de supprimer les intermédiaires ? ou sinon… comment contrôler toutes les marges des intermédiaires entre le producteur et le consommateur ? Car il semble bien qu'aucun des deux bouts de la chaîne ne soit maître du prix à la vente finale sur les marchés ou les grandes distributions…
Il semble que le prix final soit essentiellement celui de tous les pourcentages ajoutés par les intermédiaires.
Le troc paraît tellement compliqué et plus lent économiquement parlant…

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Pierre Johnson

mercredi 16 mars 2011 13:16:26 +00:00

Oui, bien sûr. Souvenons-nous que l'organisation des échanges économiques est avant tout un ensemble de règles sociales.

C'est ce qu'oublie de faire l'OMC, par exemple, qui ne considère que les rapports entre "secteurs" de produits.

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