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Compte-rendu analytique par Corinne TANAYCafé Citoyen de Le Havre (20/09/2013)

Animateur du débat : Corinne TANAY

» Démocratie et Citoyenneté

Savons-nous qui nous élisons ?

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Le premier débat Citoyen de la rentrée a rassemblé plus d'une vingtaine de personnes chez Kamel à la Cour Gourmande.
Débat coanimé par Corinne et Maxime avec Malado pour la prise de notes.

A la veille des élections municipales de mars 2014, Le Café Citoyen du Havre avait invité la députée Catherine Troallic, PS.
Après avoir déroulé son cursus, la députée a raconté sa découverte de la politique. Elle reconnaît avoir eu un "parcours rapide" en politique au moment ou le PS misait sur les jeunes et les femmes.
L'auditoire lui pose quelques questions orientées sur la politique du gouvernement Hollande. La députée répond que pour une élue socialiste, il est impossible de se désolidariser des choix faits par François Hollande.
D'accord ou pas. Il faut suivre !
L'un des participants l'interroge sur ses convictions personnelles. A-t-elle fait de la politique par idéologie ou parce que cela s'est présenté à elle ?
Il souligne que l'écart se creuse entre les électeurs et les élus. "Est-ce que nous votons nous-mêmes pour un système ou pour une personne ?"
La députée se fâche sur la question de la pédagogie vis-à-vis des électeurs qui fait cruellement défaut aux élus.
"Les élus ne sont pas "spécialisés" en tout. Les gens ont des moyens d'information , les journaux, Internet. Ils peuvent aussi prendre rendez-vous avec l'élu."
En clair, la pédagogie pour la présentation d'un programme se pratique lors de la campagne électorale mais après les élus oublient leur devoir de communication auprès de l'électorat et la population.
"Vous pourriez rassembler dans une salle du Havre pour expliquer la réforme des retraites, la hausse des impôts etc. Vous ne le faites pas. Vous avez accès aux outils les plus efficaces pour organiser des réunions ponctuelles. Pour quelle raison ce que vous faites en campagne, vous ne le faites pas après ?"
"On ne peut pas être partout."
La réponse ne fait pas l'unanimité.
Un autre reproche est formulé. Les élus représentent leur famille politique mais ne représentent pas la société. Leurs mensonges latents les éloignent de la réalité des Français. Ils ont une réflexion qui est superficielle aux yeux du peuple.
Pourquoi ce refus d'entendre ?
Les élus refusent de changer un système qui les protège et les rend inaccessibles à la population. Pourtant, la solution au bon rétablissement d'une information et d'un dialogue utiles qui sont une obligation des élus se trouve dans les relations humaines pas dans la COMMUNICATION.
Ce soir-là, le débat ne s'intéressait pas à la vie privée de l'élue (qu'elle a souhaité partager avec les participants) ni à l'image de cette élue. Corinne a souligné que ce qui intéresse les électeurs c'est de connaître la valeur des candidats dans leur singularité et leur unité.
Elisons-nous par un choix militant, politique ou élisons-nous par confiance ?
Si élire est un devoir civique qui responsabilise sur la vie de la Cité et l'avenir de la société dans son universalité.
Quels sont les devoirs des élus ?
Que font-ils de la moralité, de l'exemplarité, de la responsabilité qui sont pour eux un devoir ?
"Dire mensonge est une chose fausse que l'on croit vraie", disait Montaigne.
Les électeurs doivent-ils renoncer à voter sur le motif que les élus mentent ?
Tout ce que promet un candidat n'engage que lui surtout lorsqu'il parle à al première personne du singulier... "Je ferai ceci, je ferai cela".
Corinne a donné un exemple : "Si je vous dis que la table est bleue mais que vous, vous la voyez jaune. Lequel de nous dit la vérité ?"
"La politique est l'art de mentir à propos", disait Voltaire.
Ne croyons-nous pas à notre propre mensonge lorsque nous pensons élire "un candidat" différent le temps d'une illusion ?
Idem lorsque nous élisons un Président de la République. Ne lui donnons-nous pas tous les pouvoirs selon la Constitution de la Ve République ?
Nous savons bien que l'élection au suffrage universel fait du Président un monarque républicain.
Nous votons par idéologie ou idéal. Croyons-nous que le candidat qui retient notre attention va être capable de nous représenter ? Une illusion qui nous rassure plus qu'elle ne nous satisfait.
Corinne a introduit dans sa présentation du débat la question de l'éthique de convictions des candidats. Moralité, exemplarité, altruisme etc.
Plus précisément : Que savons-nous de leur éthique de responsabilité ?
Les électeurs ne donnent-ils pas un "blanc seing" au candidat pour exercer un pouvoir qui ne peut pas être contrôlé ?

La députée qui avait répondu à notre invitation dira qu'elle "n'a pas apprécié le ton et la virulence du débat".
Pourtant, il n'y avait pas de virulence dans la discussion souhaitée par les intervenants et les participants. Un questionnement légitime. Une légitimité justifiée par la crise actuelle.
Chacun aurait espéré de la clarté, des propos sans détour de l'élue. Elle avait toute la tolérance et l'écoute attentive des participants.
Une élue choisie par certains des participants qui remarquaient à la fin du débat "ne la voir que pour la première fois". Ce que Corinne avait dit dans sa présentation.
L'élue a réitéré qu'il fallait prendre rendez-vous pour la rencontrer et échanger avec elle.
Des participants ont quitté la salle déçus par ces échanges qui ne menaient à aucune réflexion.
Des participants "élus" dans les années précédentes et un toujours en mandat, ont dit que la teneur du débat était un constat terrible mais "réel" de la fonction d'élu.
"C'est le système politique qui ne veut pas changer !"

Avant de partir, la députée a laissé une pile de ses bulletins éditoriaux et des cartes de visite. A la clôture du débat, les documents sont tous restés sur la table.
Ce n'était pas la réponse ni la communication attendue par les participants au débat.

Nous n'aurons pas eu le temps d'aborder les indemnités perçues par un(e) député(e).
La députée n'en n'a pas parlé.

Voici les indemnités dans le détail d'un député (e).

-7100,15€ brut par mois (salaire)
qui se décompose ainsi :
5514,68€ indemnité de base
165,44€ indemnité de résidence
1420,03€ indemnité de fonction qui est non imposable

Soit : 5148,77€ net par mois

-5770€ par mois (Indemnité représentative de frais par mandat (voiture, loyer, frais de réception, habillement)

-9504€ sous forme de crédit pour payer les collaborateurs

Sans oublier :
Un accès gratuit à l'ensemble des réseaux SNCF en 1ère classe
Remboursement de forfait de cinq lignes téléphoniques et un abonnement à Internet.

Soit : 12 870€/ mois.

L'Assemblée Nationale compte 577 députés.

Interventions

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Arnaud

lundi 16 septembre 2013 11:26:27 +00:00

Bonjour,
Je vous retourne une question que je me pose depuis 12 ans que je suis élu : que devons nous savoir sur eux ? a-t-on besoin de tout savoir sur celui que l'on va élire ?

Le travail sur l'image, liée à la volonté de transparence, ne génère t il pas des dérives : Les meilleurs communicants deviennent alors les meilleurs candidats à nos suffrages.

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Tanay

lundi 16 septembre 2013 14:30:42 +00:00

Monsieur,
En fait, vous posez deux questions.
Puisque vous êtes élu depuis douze ans, nous pouvons considérer que vous résistez à la fonction.
Il ne s'agit pas dans le premier débat de la rentrée de se poser mille questions sur "l'image", la communication ou la "peopolisation" des élus. En région, ces dernières sont très relatives.
La vraie question est plutôt dans la confiance accordée par les électeurs à des personnes et à des personnalités (dans leur unité, leur singularité). Elire est un devoir civique qui responsabilise sur la vie de la Cité et l'avenir de la société.
Vous employez le mot "dérives" (que vous utilisez au pluriel). Justement, trop de "dérives" finissent par déshonorer la fonction, la respectabilité imposée par celle-ci.
Un constat ; Les élus occupent le terrain lorsqu'ils sont en campagne mais après ?
Prenons un cas d'école ; Un(e) candidat(e) est élu(e). Il ou elle serre quelques mains. Il ou elle remercie sa famille politique (Pourtant un candidat n'est pas uniquement élu par des adhérents...). Il ou elle déclare toute la dignité pour remplir au mieux le mandat confié etc. Mais après ?
Les électeurs s'accordent à dire que les élus ne communiquent pas au-delà de la prise de pouvoir.

Toute la question est là.

En espérant que vous serez des nôtres pour vous exprimer en tant que citoyen sur ce thème.

Corinne
Coanimatrice du Café Citoyen du Havre

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Jacques

mardi 24 septembre 2013 11:40:18 +00:00

Soyons francs : nombre d'entre nous se moque éperduement de savoir qui il a voté : l'important, pour nombre d'entre nous, c'est de savoir qui il a réussi à faire trébucher ; à ce jeu, le réel importe peu : seules importent les aversions les plus folles...ce qui explique que nos champions peuvent accumuler les bilans catastrophiques, ils resteront toujours champion ! Ici, il n'y a pas seulement les biographies à être bidonnées : les statistiques le sont aussi. Nos chers champions sont naturellement pour !!!
Changer les choses signifie changer de loi électorale, plus que changer de tête de gondole tous les cinq ans.

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Jacques

jeudi 26 septembre 2013 16:50:47 +00:00

Savons-nous qui nous votons...oui, si l'on veut considérer que les politiciens professionnels se livrent en fait à un double chantage sur l'électeur, les uns jurant gentiment de supprimer tous les impôts quand leurs doubles-inverses jurent pareillement de nous tirer toutes subventions : nous en savons assez, pour les qualifier d'escroc !?!
Il y aurait fatalité et non point faute s'il n'y avait pas d'alternative...or il aurait alternative, si nos amis dirigeant n'avaient pas consciencieusement vidé toutes les instances collégiales de collégialité.
Ils nieront, évidemment : tout l'art de l'escroc, c'était bien de paraître le contraire de ce qu'il est vraiment...ou fait.

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Jacques

mardi 08 octobre 2013 15:40:06 +00:00

Dans la mesure où nous ne savons pas vraiment ce dont demain sera fait, l'important n'était pas tant de savoir qui nous allons élire : c'est comment s'en débarrasser promptement, en cas d'urgence.
Pour caricaturer, en 2013, en FRANCE, c'était devenu SARKOZI ou SARKOZI !?!
Pour éviter de tomber dans le grand n'importe quoi durablement, il avait bien été institué des députés d'arrondissement censés travailler des projets de société ou le long terme...mais l'institution avait été vidée de son sens au gré des circonstances.

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