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Compte-rendu synthétique par Corinne TANAYCafé Citoyen de Le Havre (21/09/2012)

Animateur du débat : Corinne TANAY

» Économie

Manger mieux et dépenser moins. Est-ce possible ?

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Le débat a été coanimé par Corinne, Malado et Jacky Lemonnier de l'AMAP, Le Panier Cauchois et président d'ATTAC au Havre.
Il y avait une vingtaine de participants.

Les médias et les publicitaires nous répètent qu'il faut consommer 5 fruits et 5 légumes par jour. La belle recommandation sanitaire au prix du kilo et à la vue du porte-monnaie de la mère de famille qui rétrécit en même temps que le pouvoir d'achat. Il faut aussi, selon eux, "diversifier son alimentation". Manger plus sain, plus équilibré, plus économique, plus écologique.
Est-ce possible et à la portée de tous ?

Le débat a été lancé sur des constatations :
-La qualité des produits mis en vente pose problème au consommateur. Entre les aliments préemballés, raffinés, le fast-food, les magasins discount, les grandes surfaces qui mettent en avant des produits qui ne garantissent pas forcément la fraîcheur, la provenance des aliments. Difficile de s'y retrouver avec des étiquetages qui se veulent "aux normes" mais qui sont en fait assez flous.
-La pollution alimentaire met en péril notre santé. Les hormones, les additifs, les graisses, les pesticides, les antibiotiques, les adjuvants, les toxiques tels que des métaux lourds (le plomb et le mercure seraient souvent détectés dans certains aliments...)
-La pollution chimique de l'air, de l'eau, qui contamine les productions même
celles dites "bio". Cette pollution a des répercussions sur la santé et se traduit par des "nouvelles maladies", des allergies, des virus en tout genre, voire des cancers.
-La consommation de viande représenté à elle seule, un des plus grands facteurs de pollution et de gaspillage.
-Le gaspillage alimentaire qui est de 1,2 million de tonnes d'aliments jetés chaque année. Soit 38 kilos de nourriture qui tombent dans les poubelle à la seconde.

Heureusement, quelques-uns réfléchissent depuis longtemps pour reprendre en main leur consommation, leur capital santé, leur bien-être.

Les AMAP fonctionnent sur un mode de relation directe entre ceux qui consomment et ceux qui produisent. Elles sont un lieu de rencontres et d'échanges avec les vendeurs-producteurs. Pour notre intervenant, le meilleur moyen de construire un autre monde commence dans ces gestes citoyens. L'engagement associatif est une prise de conscience réelle.
Adhérer à une AMAP, c'est être assuré de la fraîcheur d'un produit cueilli le jour même. Une meilleure conservation de ce produit. Il n'y a pas que le prix qui importe mais il y a aussi toute la chaîne de distribution et un savoir-faire qui appartient à tous ces producteurs locaux. L'AMAP veille à choisir des producteurs qui partage ses valeurs. Exemple : le respect du personnel recruté pour la cueillette par des producteurs qui ne sont pas des "profiteurs" ou des "esclavagistes". Pour un producteur, une AMAP représente 50% de la production. Ce qui lui permet de vivre.
L'AMAP est régie par une charte qui décrit avec précision les obligations de l'agriculture paysanne en opposition avec l'agriculture intensive. Aux Etats Unis, 50% de la nourriture préparée n'est pas consommée. En France et en Europe, c'est 30%. Les AMAP doivent diminuer le gaspillage.
Pour la pollution de l'air, de la terre etc. Elles doivent assurer des circuits les plus courts possibles.

Le souci est qu'il n'y a pas assez de producteurs locaux pour approvisionner toute une population (le Havre en exemple). L'autre difficulté majeure est la Politique Agricole Commune (PAC) qui soutient de manière importante les grandes exploitations en Europe au détriment de celles à taille humaine.

Ce choix de consommer autrement a des avantages mais pas seulement...
Le débat a pointé du doigt les soucis de bureaucratie, de paperasserie que rencontrent les jeunes producteurs qui voudraient s'installer et se lancer.
La commission européenne travaille avec le lobbying. Ce sont souvent les industriels, eux-mêmes, qui rédigent les textes de loi qui seront votés et appliqués...

Il est dommage que les AMAP ne s'adressent qu'à une population "d'initiés" comme les "BoBos", les militants etc.
Il a été débattu qu'il faudrait envisager de l'étendre à toute la population.
Une évidence, manger mieux et payer moins, c'est possible !
Tout cela grâce à une consommation citoyenne qui offre un gage de coût et de qualité pour le consommateur.
Une fois de plus, le soutien des politiques paraît incontournable pour rendre obligatoire et promouvoir cette démarche de qualité.
Mais les politiques ne sont-ils pas poings liés avec les industriels, le lobbying et des priorités définies pour une politique et une économie européenne qui ne tiennent pas compte de la qualité, de la santé des individus ?

Il faut démocratiser les AMAP.
Faire que demain, les plus défavorisés y aient accès.
Le Café Citoyen entend mener une réflexion pour aller dans ce sens et atteindre cet objectif.

Merci à Malado pour son excellente synthèse de fin de débat.
Merci à tous les participants pour leurs questions.
Merci encore à Jacky de son discours clair et citoyen.

Le bureau du Havre

* AMAP : Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne

Interventions

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Jacques

jeudi 05 décembre 2013 13:36:09 +00:00

Manger mieux, c'est forcément dépenser moins puisque c'est souvent manger moins...et puis inventer des jeux de société qui soient autre chose que grignoter devant la télé...et puis arrêter de mélanger des choses qui ne se sont jamais mélangées dans l'état de nature : regardez les animaux : ou ils boivent ou ils paissent : le pré et le point d'abreuvoire étaient rarement au même endroit...sauf peut-être les crocodiles...mais les crocodiles boivent-ils ???

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