“Le comptoir d'un café est le parlement du peuple.”

Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Corinne TANAYCafé Citoyen de Le Havre (23/01/2015)

Animateur du débat : Corinne TANAY

» Démocratie et Citoyenneté

CHARLIE... ET APRES ?

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La venue de Ben Cramer au Havre a suscité l'intérêt de la PQR
(Havre Presse et France Bleu).
Très bonnes interviews en presse écrite et radio.
Le public a rempli l'étage de chez notre ami Kamel.
Nous avons accueilli des lycéens pertinents et visiblement réalistes sur
tous ces fléaux de notre société.
Maxime l'a souligné en introduction du débat : "Merci à vous d'être venus nombreux. C'est suffisamment rare pour s'en réjouir."
C'est évident que suite aux attentats de janvier, il fallait que le Café citoyen organise un débat autour du fait divers. Un fait divers ou un fait de société ?
Ben Cramer, chroniqueur à Charlie Hebdo s'en est bien sorti. Généralement, début janvier réunissait toute l'équipe rédactionnelle mais aussi les chroniqueurs qui venaient boire un verre ou manger des gâteaux pour bien démarrer la nouvelle année. Pourquoi Ben est-il arrivé après ?
Parce que la vie est ainsi faite de hasards chanceux et d'autres qu'on voudrait ne jamais voir s'inscrire sur le calendrier.
Ce débat était dédié à toutes les victimes des attentats mais aussi plus personnellement à Bernard, "Tignous" et sa femme, Chloé et leurs enfants.
Ben a publié un livre sur la militarisation en octobre dernier et c'est son
ami Tignous qui a fait la couverture.
Il m'arrive d'être attachée de presse pour arrondir les fins de mois, et j'ai eu la chance (en voilà une bonne !) de faire la promotion du livre de Ben avec qui le courant est tout de suite passé.

Le débat a commencé par la lecture de l'Article 1 du texte principal intégral de la Constitution du 04 octobre 1958 en vigueur, et à jour de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008.
"La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale.
Elle associe l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée."
La lecture a été poursuivie par un rappel de l'Article 2
"La langue de la République est le français.
l'emblème national est le drapeau bleu, blanc, rouge.
L'Hymne national est "La Marseillaise".
La devise de la République est : Liberté -Egalité -Fraternité.
Son principe est : Gouvernement au peuple par le peuple et pour le peuple."

La définition de la laïcité qui rappelle que l'on peut être croyant et laïque.
La laïcité, un des piliers de notre République. Elle marque l'indépendance des conceptions religieuses ou partisanes. Elle a une obligation de neutralité par rapport aux religions, à toute confession religieuse.

Les tragédies de janvier ont su rassembler mais qu'elle est la véritable motivation de ce rassemblement dans lequel aucun clivage "apparent"...
Mais est-la manifestation de la peur individuelle ?
Celle d'une prise de conscience ?
La redécouverte des fondamentaux de notre démocratie et de la laïcité ?

A l'Arcadie du Havre, les querelles partisanes et les programmes politiques n'ont pas leur place. Notre équipe nationale s'efforce de préserver les trois mots qui sont accrochés dans les lieux institutionnels mais que beaucoup ont oublié.
C'est la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 qui a permis que nous soyons des femmes et des hommes qui puissent vivre dans :
La liberté- l'égalité- la fraternité.

Il a été dit que "la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui" Alinéa IV de l'Article 1er.

"La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme. Tout citoyen peut donc parler, écrire ou exprimer librement : sauf répondre à l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi" Alinéa XV de l'Article 1er.

Sur les événements de janvier, nous pouvons nous interroger de savoir que si quelqu'un est au-dessus de la loi, est-ce que cela voudrait dire qu'il n'y a pas de loi ?
Ne pas respecter la loi, les lois, c'est être en-deçà de la raison générale.
La loi est le garant de l'ordre public.
Il y a aussi le mot "respect". Mais il faut connaître les fondations de l'expression consacrée qu'est "la liberté d'expression" pour réfléchir au sens de ces mots.
Charlie Hebdo dérangeait mais l'équipe ne forçait personne à lire ni acheter ce journal. Les dessinateurs et les journalistes croquaient vertement tout le monde sans ménager les gouvernants, les puissants, les Dieux.
Sous leurs crayons, tous étaient égaux dans la caricature qu'ils faisaient des sujets d'actualité qui retenaient leur attention.
Cette presse de la caricature est plus subtile que l'offense qu'elle suscite
à la vue de certains dessins "osés".
Cette presse offensante plus que dérangeante ne peut se résoudre à une quelconque loi divine qui se place prioritairement au-dessus de nos lois respectueuses de chaque citoyen en vertu des principes fondamentaux de notre Démocratie et de nos valeurs républicaines.
Il a été précisé que pour les victimes et leurs proches, le temps des médias, de la Justice et de la mobilisation de la population, ne sera pas le temps de la douleur, du chagrin. Ce temps-là sera long.
Malado, membre du bureau, étudiante en droit et française d'origine musulmane croyante et pratiquante a fait une présentation de l'Islam.
Rien dans l'Islam n'ordonne d'aller tuer son prochain au nom de Dieu.
Elle a éclairé le public sur des mots détournés par les journalistes qui vont trop vite pour traiter l'actualité et qui ne font aucune recherche
du sens des mots. Djihad ne veut pas dire "terroriste".
Elle a lu des extraits de versets du Coran qui disent AMOUR et RESPECT de l'autre. Des autres. De tous les autres.
L'intervention de Malado a été applaudie par l'éclairage qu'elle apportait et sa clarté.

Ben a pris la parole pour échanger avec le public et répondre aux questions.

Il est ressorti que nous vivons dans un monde complexe où il est difficile de démêler les fils et d'imputer les responsabilités à leurs auteurs.
Qui est responsable ? Ceux qui se sentent agressés ont-ils le droit de répondre par la riposte verbale ?
Il est normal que les musulmans se sentent montrés du doigt .
Mais comment faire l'amalgame entre les croyants et pratiquants discrets et respectueux des lois françaises et ceux qui sont guidés par une croyance sectaire ?
Que dire des vendeurs d'armes ? De ceux qui tire la sonnette d'alarme avec le discours du "tout sécuritaire" ?
Derrière la militarisation se cache un business, un marché juteux.
Que dire du rôle des politiciens qui sont prompts à instrumentaliser la religion, à monter les individus les uns contre les autres pour masquer les
problèmes sociaux qu'ils sont incapables de régler ?
Que dire des médias qui au lieu d'avoir un rôle d'information mettent de l'huile sur le feu et commettent le pire pour faire de l'audimat durant une prise d'otages ?
Que dire du citoyen lambda qui ne lit pas, ne s'informe pas et entretient des versions tronquées et présentées comme "la vérité" ?

La question centrale est la responsabilité de l'individu. Chacun est responsable à tous les niveaux. Chacun a son niveau.
Quand les journalistes reviendront à ce qui est leur devoir ; informer.
Ne plus faire du spectacle, du sensationnalisme pour faire exploser l'audimat, vendre du papier ?
Quand les citoyens cesseront de ne penser qu'à eux-mêmes ?
Quand se libéreront-ils de la peur ?
Peur de réagir ? Peur de manifester ? Peur de penser ?
Et maintenant peur de faire de l'humour ?

Ben l'a dit "L'humour est une arme solide pour ne pas avoir peur. Et c'est moins cher qu'une Kalachnikov."

La collecte pour Chloé et ses enfants a été de 35 €uros.
Nous en sommes désolés pour elle mais aussi pour le manque de solidarité.
Chacun pouvait donner selon ses moyens.
5€, 10€.
C'est le geste qui importe.

Qui peut croire que Chloé et ses enfants toucheraient une part de tous ces millions qui encombrent maintenant les repreneurs du journal ?
Le croire, c'est ne pas connaître le droit pénal ni les lenteurs de l'institution judiciaire.

La mort des auteurs des attentats entraînent l'extinction de l'action en Justice.
En attendant qu'un lien direct puisse être fait avec les "soi-disant" complices interpellés ici et là, et/ou qui auraient été proches des auteurs tués dans les interventions du RAID ou du GIGN.
Chloé aura beaucoup pleuré. Elle aura du se reconstruire seule avec ses enfants.

A l'heure où ce billet est rédigé, c'est le 12 mars 2015.
Un fait divers en chasse un autre.
C'est une règle en journalisme et en politique.

Les "experts" qui ont eu le droit de parole n'ont pas abordé le "suicide pour l'autorité" de ces fanatiques enrôlés avec seul objectif, semer la mort et mourir.
Les auteurs savaient qu'ils entraînaient dans la mort leurs otages.
Pourtant, nous connaissons le principe du Pygmalion qui est le "droit de vie ou droit de mort".
Le principe du martyr ou de celui qui se désigne comme tel est "droit de vie et droit de mort".

Toute la différence est là.

A bientôt pour le prochain débat.
Corinne et l'équipe.


Interventions

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Olympe

samedi 17 janvier 2015 18:05:46 +00:00

Quel dommage que cette page ne soit pas lue !
Il y a ceux qui se plaignent de ne pas trouver suffisamment de billets sur ce site mais il y a ceux qui ne le consultent pas.
Le Café Citoyen mérite toute l'attention des havrais.
En lui souhaitant un nombre de participants important pour le 23 janvier.
La persévérance de toute l'équipe est un facteur qui renforce l'envie de se joindre à leurs débats.

"Femme, réveille-toi. Le tocsin de la raison sonne dans tout l'univers."
Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne.
Olympe de Gouges

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Citoyenne

mercredi 18 mars 2015 18:07:10 +00:00

Encore un billet que l'auteur a pris le temps de rédiger mais qui ne sera pas lu.
On se demande à quoi servent tous ces outils si les internautes sont seulement soucieux de se balader sur Internet pour répondre à quelques-unes
de leurs curiosités mais sans engager une relation qui permette d'échanger pour savoir dans quel monde nous voulons vivre aujourd'hui et demain ?
C'est bien d'avoir fait un rappel sur la procédure judiciaire qui prendra du temps pour les familles des victimes.
Ce temps-là n'est pas celui de Internet non plus.
Les bonnes questions n'ont pas toutes été posées au débat.
Pourtant l'animatrice, dans son introduction, a donné plusieurs pistes. La jeune femme qui a fait un rappel de ce qu'est l'islam a été claire et utile à comprendre ce que nous ignorons tous. Les journalistes sont visés en premier lieu. Ils font feu de tout bois sans avoir une vraie culture sur les sujets qu'ils traitent.
L'équipe du café citoyen prépare des débats très enrichis tant sur l'information, l'histoire, la philosophie et la culture mais le public est passif ou comme dans une attente.
Mais l'attente de quoi ?

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GRANIER

vendredi 24 avril 2015 11:34:15 +00:00

Malado nous dit : Rien dans l'Islam n'ordonne d'aller tuer son prochain au nom de Dieu.

C'est ignorer la violence de certains versets du coran, il y en aurait 500, livre sacré de tous les musulmans. Voir les versets violents du coran sur Google.
Islam violent ou pas ils ont le même coran

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