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Compte-rendu synthétique par Michel BlanchardCafé Citoyen de Sète (22/11/2019)

Animateur du débat : Michel Blanchard

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"de l'esclavage a la négrophobie"autour de "Libéria" roman historique de Cristophe NAIGEON

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Café citoyen de Sete
jeudi 22 novembre 2018 bar Saint clair 18h

''De l'esclavage à la négrophobie''
La naissance du racisme en Amérique du nord

Après avoir évoqué la contradiction entre morale, religion et violences faites aux esclaves;la rivalité entre blancs et noirs pour les relations envers les femmes ; la crainte du mélange des sangs, la haine de l'autre...toutes peurs débouchant sur des lois raciales...un point de vue pour considérer ensemble les diverses sources du racisme, formulé sous la forme interrogative pour susciter la réflexion libre de chacun...

Bien sûr c'est dans le cœur de l'individu que peuvent émerger les formes de violence collective,de par un certain sentiment de supériorité, d'infériorisation de l'autre ,de déni d humanité, de primauté de l'égo, au delà de toute considération éthique , comme un avatar d'une relation dégradée à autrui.
Mais évitons un débat trop général entre bien et mal, ne concluons pas trop vite en une fatalité qui serait inscrite dans l'intime de chacun, pour le meilleur et pour le pire...
Ne faut il pas évoquer également l'environnement économique , social et culturel

Ce n'est en effet pas au hasard , à n'importe quel endroit et moment de l'histoire que la violence collective peut grandir, La situation économique, la recherche des intérêts de chacun, les conditions de vie ne concourent elles pas à en constituer un terreau ?
L'inhumanité de l'esclavage en Amérique du nord , le plus grand déplacement de population forcé de l'histoire, aurait elle eu cours sans la soif d'enrichissement de tous les acteurs de la chaine du commerce triangulaire dont le capital se constituait par l'chat et l'arrachement des africains, et après une traversée la revente aux planteurs, avant de ramener des épices et marchandises en Europe ?
Ont été impliqués les souverains avides de conquête, les navigateurs de découvertes, les planteurs recherchant une main d'oeuvre bon marché pour mettre en valeur des terres vieges...

Ailleurs, la seconde guerre mondiale aurait elle eu lieu sans la crise de 1929, les jeux financiers risqués, la perte de confiance dans les actions revendues à la hâte dans des bourses affolées, la grande dépression économique et sociale, le chômage et la pauverté pour les humbles?C'est alors qu'à pu monter et exploser dans les populations le drame absolu de la haine et l'extermination des juifs, instrumentées par des dirigeants toxiques.

Aujourd'hui encore en France et en Europe, depuis 2008, le même scénario d'un système économique dérégulé, qui maximise les gains financiers à court terme est à l'oeuvre. Les états l'ont sauvé en s'endettant, reportant sur les citoyens l'effort, au prix d'une remise en cause du modèle social...Ne constate t on pas une montée générale des populismes, a la hauteur de la pauvreté vécue et des peurs instrumentées vis a vis des migrants ?

Cette composante économique est présente quand montent les tensions et les préjugés ; mais est elle suffisante ?


L'environnement social et culturel n'entre t il pas en compte dans la survenue des violences collectives ?L'esclavage en Amérique du nord n'a t il pas été alimenté et propagé par le partage des préjuges des planteurs du sud, au contraire des nordistes ? L'église n a t elle pas couvert la colonisation, avec la justification de l'évangélisme ?Les lois raciales n'ont elles pas eu valeur des justification ?Certes, après la guerre de séssetion, en 1865, l'esclavage a été aboli, mais pas la partition dans les transports et les écoles.

Comment expliquer que dans les années précédant la seconde guerre mondiale, les allemands aient pu faire confiance à un homme infiniment toxique, si ce n'est par une aspiration à une amélioration des conditions de vie ruinées, la peur de la répression, et l'influence d'un comportement grégaire où les évaluations morales de chacun étaient contredites par le comportement commun ? Il fallait du courage pour se lever, sortir du rang et dire : '' je ne suis pas d accord, les drroits humains ne sont pas respectés''.

Ainsi, quand réalités économiques et contexte social et culturel se renforcent, alors peuvent, dans la conscience de chacun et la conscience collective, s'effacer un temps les valeurs et les repères éthiques, et se faire jour la satisfaction d' un sentiment de supériorité, d'impunité, d'intolérance, dans lesquels l'égo a un champ ouvert.....

Pour autant, est ce une malédiction, une fatalité?''Là où grandit le péril, grandit aussi ce qui sauve ''
Il a fallu certes longtemps pour que la conscience humaine s'émeuve...
En Amérique du nord une guerre de séssétion a bien aboli l'esclavage sur tout le territoire, même si le sentiment du racisme demeure.
L'avant guerre a débouché sur le fascisme, mais aussi, bien que brièvement, sur le new deal aux USA et sur le Front Populaire en France.
En contrepoint de la violence sociale, ne faut il pas évoquer des figures historiques comme Ghandi, apôtre de la non violence, e Martin Luther King, qui a fait un rêve d égalité et de paix, de Nelson Mendela, qui avait toutes les raisons de haîr ses gardiens, mais n'a pas cédé à la vengeance, et proposé respect et réconciliation.
L'antidote a la violence et au rejet d'autrui ne réside t il pas en des formes de non violence, de bienveillance, comportant une dimension éthique accessible aux hommes , au delà des vissicitudes de l'histoire ?

Ainsi, si la violence peut naître dans l'esprit des hommes, quand réalités économiques , sociales et culturelles s'ajoutent, à l'inverse, ne peut on prévenir les conflits par l'exercice des droits civiques et politiques, l'éducation et la culture ?
Ainsi parlait Mammaliza la mère du Julius Washington le journliste du roman historique LIBERIA :
'' pour changer le monde, commence par te changer toi, mais n'oublie pas, en chemin de changer le monde''.


Michel BLANCHARD

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