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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (11/09/1999)

Animateur du débat : Marc Houssaye

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Quelle pourrait être l'utilité d'un organisme mondial ; ses avantages, ses inconvénients ?

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Partant de l'exemple malheureusement non exceptionnel de l'incapacité, voire de l'inefficacité, de l'O.N.U. concernant les événements survenus au Timor oriental, des citoyens se sont interrogés sur la véritable utilité d'un organisme mondial, ses véritables buts et sa légitimité d'intervention. L'inadéquation entre une administration lourde, hésitante et précautionneuse, et des actions militaires et humanitaires nécessiteuses et urgentes, fut le premier reproche fait aux organismes internationaux. Ces organisations mondiales ne semblent pas avoir d'assises si bien que leur vulnérabilité et leur impuissance remettent en cause leur existence. Il nous a donc fallu dans un premier temps nous interroger sur les besoins de recourir à de telles structures inter-États.

Nous avons tous à l'esprit les préoccupations qui s'élevèrent de la catastrophe de Tchernobyl , des grandes marées noires, du trou de la couche d'ozone, ou encore du stockage périlleux des déchets radioactifs. Ces problèmes, du fait de leur envergure internationale, demandent évidemment une réflexion et une concertation sur le plan mondial. Aucun pays ne pourrait traiter seul un problème concernant l'environnement naturel de la planète entière. C'est une affaire commune à tous les pays. Une telle évidence peut être généralisée et il semble raisonnable de penser que des problèmes pouvant avoir des répercutions sur l'ensemble de la population mondiale doivent être abordés planétairement. Aussi les organismes mondiaux nous apparaissent-ils nécessaires car capables de répondre simplement à des questions complexes que des structures sous-jacentes, comme un état ou une région, n'entrevoyaient que très difficilement.

Après s'être attachés à justifier le besoin de telles structures, les citoyens se sont intéressés à leurs organisations, à leurs champs d'action, à leurs limites.

Tout d'abord, la véritable identité d'un organisme mondial semble floue ; ses critères d'intervention dans la politique d'un pays n'étant pas nettement établis. La critique de la politique européenne concernant son insinuation réglementaire au sein des localités contraste visiblement avec le mécontentement général soulevé par le manque d'implication de l'O.N.U. ; Songeons à tous ces pays ravagés par la guerre, dévastés par la misère ou la pauvreté. Trop d'implications importunes d'une part, pas assez de fermeté et de prise de décision d'autre part . Paradoxe troublant qui trouve sa résolution dans l'étude de la légitimité des organisations mondiales.

En effet, nous attendons d'un organisme mondial qu'il fasse respecter des lois, qu'il joue le rôle d'un "super-Etat-gendarme", possédant des armes juridiques qu'il n'aurait aucunement peur d'utiliser. Bien au contraire, puisqu'il aurait le devoir d'appliquer la justice. Mais la justice ne peut vivre sans règles. Aussi ériger des réglementations nous semble être le véritable besoin actuel. Plusieurs citoyens constatent que la lacune juridique est impressionnante et que, même lorsque des lois mondiales existent, elles sont timidement, ou même pas du tout, appliquées. Le manque de vigueur dans l'exécution est d'ailleurs indiscutable.

Parallèlement, l'hypothèse de l'émergence de véritables maîtres du monde détenant des pouvoirs démesurés nous accable. Aussi devions-nous bien déterminer le champ d'action de ces organisations afin de dégager leurs puissances c'est-à-dire leurs pouvoirs.

Le premier point est donc celui de la représentativité. Le choix entre des élections indirectes et des élections directes est déterminant pour le pouvoir de décision du citoyen. En effet, les degrés de citoyenneté sont multiples et variés ; citoyen d'une ville, citoyen d'un pays, citoyen du monde. Notre participation politique possède plusieurs niveaux !

Le deuxième point est celui de la confiance attribuée aux élus par les citoyens. L'intérêt général doit supplanter tout intérêt particulier. Une personne siégeant à un comité international ne doit aucunement se limiter aux intérêts de son pays d'origine ou à ses propres intérêts.

Le troisième point est résumé dans le principe de subsidiarité. Ce principe s'énonce ainsi : une affaire concernant un niveau donné (ville, canton, état,…) doit être traitée par le niveau suffisamment grand pour contenir l'ensemble de ses répercutions. Un problème de pollution locale ne saurait être examiné par un organisme mondial. Ainsi, régler les affaires mondiales ne signifie pas régler le monde.

Pour conclure, il nous fallait néanmoins souligner que des organisations mondiales existent déjà et que l'UNESCO , Médecins Sans Frontières, la Croix-Rouge , l'O.M.S. , sont autant d'organismes qui montrent la prise de conscience de l'échelle mondiale. Tous ces organismes démontrent l'attention portée mondialement dans tel ou tel domaine, tentant de rendre cohérent notre monde, tentant d'unifier les normes, non dans un but d'uniformisation, mais dans une perspective commune aux hommes.

En Bref, la réflexion citoyenne s'exprime :
La mise en place de l'échelon mondial est indispensable à l'organisation et la gestion des problèmes qui s'insinuent de nos jours à tous les niveaux de la société. Pour cela, les citoyens préconisent tout d'abord la recherche des domaines d'envergure planétaire, ensuite l'établissement de lois strictes valables pour tous les pays, enfin l'application juste et dénuée de tout intérêt particulier de celles-ci. Le citoyen veut bien entendu garder un contrôle sur ces structures supranationales et réclame de ce fait un statut adéquat à savoir le statut de citoyen du monde, ultime degré de la citoyenneté. Les citoyens précisent enfin que les problèmes pouvant être résolus par l'intermédiaire de structures moins lourdes doivent être pris en main par celles-ci.

Notes :

- UNESCO : sigle de United Nations Educational Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture). Institution spécialisée de l'O.N.U. constituée le 4 novembre 1946 en vue de "contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l'éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations". (Larousse)

- La Croix Rouge : Organisme international, fondé en 1863 par Henri Dunant pour venir en aide aux victimes de la guerre, et qui, essentiellement apolitique et neutre, remplit, même en temps de paix, une œuvre de solidarité mondiale dans tous les domaines de la bienfaisance. (Larousse)

- O.M.S. : sigle de Organisation Mondiale de la Santé. Institut spécialisé de l'ONU depuis 1948, qui a pour objet de créer les conditions "d'un état de bien-être physique, mental et social pour tout être humain" et "d'amener tous les peuples au degré de santé le plus élevé possible". (Larousse)

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