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Compte-rendu analytique par Jean-Marie SeeuwsCafé Citoyen de Caen (23/05/2009)

Animateur du débat : Fabien Collet

» Europe

A quoi sert l'Europe ?

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Animateur - Nous allons débattre aujourd’hui sur le thème : « à quoi sert l’Europe ? ». En gros, pendant une heure quarante cinq à peu près. Et on passera le dernier quart d’heure à choisir le thème du prochain Café. La personne qui a proposé le thème, Boris, n’est pas là. Par contre, il nous a envoyé un petit mot pour expliciter ce qu’il a voulu dire avec ce thème.

Une grande majorité semble convaincue, de manière politiquement correcte ou non, du fait que désormais nous sommes tous européens. Pourtant, on nous annonce un record d’abstention aux prochaines élections preuve s’il en est du désintéressement de la population pour la chose européenne. Peu d’entre nous connaissent, même ceux à qui ils sont censés donner leurs suffrages. De plus, même si l’Europe semble prendre une part croissante dans les décisions qui nous concernent tous les jours, on regarde toujours avec un grand intérêt la politique nationale et on dédaigne largement la politique européenne. En allant plus loin et de manière triviale, on assimile avec humour les politiques européennes aux lois sur le calibrage des fruits et légumes ou autres AOC, et assimilons les décisions de Bruxelles à des futilités. On envisage tous les conséquences de la mise en place de l’euro, mais on ne sait pas du tout se projeter en matière de politique de justice, d’éducation, de défense. L’Europe est-elle donc restée une communauté économique et a–t-elle une autre finalité ?

Animateur - Voilà, le débat est lancé. Je vais donner la parole à la première personne.

2 - J’aimerais qu’on soit bien précis sur le terme Europe. En écoutant ce qu’a dit Boris, il parle lui des unions européennes et non pas de l’Europe. J’aimerais simplement avant qu’on commence les débats qu’on précise les termes. Est-ce qu’on parle aujourd’hui de l’Union Européenne ? Ou est-ce qu’on parle de l’Europe ? Ce qui n’est pas la même chose du tout.

Animateur - Alors, une première intervention. Je pense en effet que le sujet parle de l’Europe. Il y a déjà une question à se poser. Quelle est la différence entre l’Union Européenne et l’Europe ? Et également peut-être qu’il y a deux utilités. On peut en effet s’interroger sur le sujet.

3 - Je voulais dire que je ne pense pas qu’on puisse dissocier la question qu’on va se poser aujourd’hui, à savoir "à quoi sert l’Europe ?", d’une autre question qui serait : "quelle Europe, quel rôle peut jouer l’Europe ?". Est-ce qu’on veut une Europe économique, une Europe sociale... Il y a tellement d’objectifs possibles.

Animateur - C’est en effet une autre manière d’aborder la question quand on dit "à quoi sert l’Europe ?". En effet, à quoi sert-elle aujourd’hui et quelle perspective on peut lui donner pour qu’elle ait une autorité encore plus grande ?

4 - A propos de la question posée au tout départ au sujet de la distinction entre Europe et Union Européenne. Je crois qu’on peut définir l’union européenne par les Etats qui ont adhéré à l’idée de l’Europe et l’Europe elle-même. Bon, c’est un concept qui a une certaine vie une certaine possibilité évolutive. Ca veut dire qu’il y a des Etats qui ne sont pas encore intégrés à l’Europe et qui éventuellement pourraient l’être. Je crois que comme ça c’est peut-être plus clair. L’un des aspects de la question, le désintéressement des Français pour les votes à propos de l’Europe. On peut établir un parallèle entre le désintérêt pour l’Europe et le désintérêt pour les élections en général, ici en France. Il y a une certaine immaturité en ce qui concerne l’instruction civique qui est très inégale parmi les citoyens qui fait que certaines élections, même en France, s’abstiennent ou votent très maladroitement par immaturité. Je crois qu’en ce qui concerne l’Europe, la conscience européenne n’est pas encore très développée. On peut comparer en France en fait qu’il y a en a beaucoup qui pensent davantage à leur région à eux plutôt qu’à la France comme entité collective, ce qui peut aller au bout jusqu’à vouloir l’indépendance de certaines zones de la France, comme par exemple le pays Basque ou bien la Corse.

Animateur - Vous mettez un peu en parallèle le manque de civisme des citoyens français et l’abstention. Pourtant, en général, on peut remarquer que l’abstention n’est pas la même selon les élections. L’abstention aux présidentielles ce n’est pas la même qu’aux futures élections européennes, à priori selon les prévisions qu’on en a.

5 - Je voudrais vous faire un petit recentrage sur l’Union Européenne parce qu’on ignore généralement quelle est l’envergure du traité de Lisbonne par exemple qui effectivement intervient dans notre vie quotidienne. Si on se pose cette question "à quoi sert l’Europe ?", c’est tout simplement parce que nos députés, nos hommes politiques ne font pas le nécessaire pour nous expliquer le fonctionnement de l’Europe, sous la réserve qu’ils en connaissent le fonctionnement, je n’en suis pas complètement convaincu. Je ne vais pas être trop long mais je voudrais quand même donner quelques infos qui sont précises. Alors, le traité de Lisbonne, ce n’est plus la Constitution Européenne. C’est bien ce qu’il faut retenir. Il y a très peu de différence. Il se borne à modifier les traités existants d’où le nom de traité modificatif ou réformateur. Il conserve les trois piliers de l’Union Européenne que l’on a connu jusqu’à maintenant qui sont les pays communautaires, le deuxième pilier c’est la politique étrangère et le troisième c’est l’union policière et judiciaire en matière pénale. Alors, ce qu’il faut connaître toutefois dans ce fameux traité c’est que la charte des droits fondamentaux qui était la partie « b » de la constitution est conservée mais pas in extenso et qu’en plus deux pays qui sont la Roumanie et la Pologne ont un dispositif dérogatoire. Donc tout ça, c’est à géométrie un peu variable. Alors, le partage des pouvoirs entre l’Union Européenne et nous, il se fait selon un principe d’attribution. Les Etats, c'est-à-dire nos parlements, transmettent leur compétence à l’Union Européenne via le traité de Lisbonne. Toutes les autres compétences continuent d’appartenir aux Etats. Alors, je vais énumérer simplement deux choses et je m’arrêterai là après, les compétences exclusives de l’union européenne, c'est-à-dire que l’union européenne légifère seule et que les Etats transmettent leur compétence en la matière à l’Union Européenne. Alors, ce sont l’union douanière, le règlement de concurrence nécessaire au marché intérieur, très important parce que ça fait disparaître nos services publics, la politique monétaire pour les Etats qui ont adopté l’euro, la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la pèche, quand on voit les problèmes de la pèche actuellement, ça, ça nous échappe, c’est le problème de l’Europe, et la politique commerciale commune, ça n’est quand même pas neutre, là on n’a rien à dire. Après, il y a les compétences partagées, je n’y entre pas. Les compétences restant du domaine des Etats, donc je vais les énumérer, la protection et l’amélioration de la santé humaine, l’industrie, la culture, le tourisme, l’éducation, la formation professionnelle, jeunesse et sports, protection civile et coopération administrative, c’est tout. Quels sont les rôles des parlements nationaux, et bien c’est le contrôle du respect du partage des compétences entre l’Union et les Etats. Il ne reste plus qu’à nos assemblées qu’à s’assurer du principe de ce qu’on appelle la subsidiarité, c'est-à-dire qu’on trouve que l’Union Européenne ne va pas marcher sur les plates bandes des parlements nationaux, et on a le recours usuel devant la justice pour violation du principe de subsidiarité. Donc, voilà en gros le fonctionnement du traité de Lisbonne. Je pense qu’il était bon de rappeler en quelques mots la situation telle qu’elle est aujourd’hui.

Animateur - Vous nous rappelez un petit peu le contenu du traité de Lisbonne qui remplace le traité de Nice. Vous nous donnez pas mal d’éléments, tout le panel que couvre l’Europe, à quoi ça sert mais aussi comment ça fonctionne et d’où la question qu’on se posait, le désintérêt des citoyens, en fait d’où vient-il ?

6 - Le désintérêt du citoyen lambda à l’écart de ce genre de consultation joue d’ailleurs sur les consultations locales et d’Etat. Il me semble que l’on vend mal l’Europe. On la vend très mal. On la vend très mal en ce qui concerne le pouvoir politique, bien souvent, lorsqu’il y a un aspect pesant sur une application de règles qui ont été admises déjà au départ, disent écoutez nous n’y pouvons rien c’est l’Europe, déjà là c’est un élément négatif qu’ils jouent. Ensuite nous vivons actuellement dans un monde en pleine mutation, depuis quelques décennies, et avec une accélération justement, ce qui crée aussi probablement un sentiment insécure chez le plus grand nombre. Ce qui fait que dans le fond l’Europe fait peur, mais quoiqu’il en soit nous sommes à nouveau consulté, nous avons déjà été consulté, nous avons élu des représentants auprès du parlement européen. A ma connaissance, mais peut-être que je n’ai pas les lectures suffisantes, le travail de ces élus et bien ma foi nous l’ignorons pour le plus grand nombre. Ca c’est un premier questionnement, le deuxième questionnement a trait ah ! mais qu’est-ce qu’ils font, est-ce qu’ils sont dans le travail des commissions, ce qui fait qu’au fond cette réflexion purement française, je suis persuadé que le citoyen belge ou le citoyen espagnol se pose aussi la même question. Donc cette information sur le travail et donc à Bruxelles, il y a aussi toute cette zone de turbulence qui accentue le désintérêt à l’égard de la communauté européenne. Je trouve ça dommage parce qu’il y a des points positifs. Le premier point étant la paix, ma paix sur l’Europe, c’est là quand même une chose qui est importante. Il y a également la politique monétaire, la monnaie unique, qui si effectivement facilite la circulation des biens et des personnes, des flux financiers à l’intérieur de cet ensemble, il faut reconnaître par ces temps difficiles, je ne sais pas comment se serait comporter le franc. Donc quelque part l’Europe a été pour nous aussi à ce niveau là une protection. Que l’on veuille protéger les ressources sur le territoire européen, que ce soit les ressources de la mer ou à l’intérieur des terres, à noter notamment pour ce qui concerne les terres, là encore nous sommes mis au ban parce que , bon, nous sommes les plus gros utilisateur de produits chimiques, si l’Europe nous impose une autre façon de travailler, ce n’est pas un mal en soi, si on essaie d’avoir la maitrise sur les ressources de la mer, c’est quand même quelque chose d’important. Maintenant il me parait intéressant de regarder comment nos pauvres pécheurs, eux sont défendus au niveau de l’Europe, là ça pose des questions, parce que si les flottes de pécheurs espagnols ou nordiques se développent et que nous nos pécheurs sont en pleine régression alors que la France a un kilométrage confortable de cotes, il y a quand même là quelque chose qui interpelle. Donc pour en revenir à ce questionnement sur l’absentéisme, à mon point de vue c’est une erreur, mais néanmoins je pense que toutes ces questions là interviennent et je trouve ça par contre profondément malheureux.

Animateur - Vous nous donnez quelques explications un petit peu sur la distance entre le citoyen et l’Europe, d’abord la taille qui fait peur, un manque de lisibilité des politiques qui sont menées et les politiques qui jouent un peu entre leur rôle national et la politique européenne.

6bis - Le manque d’information sur le travail des élus à Bruxelles.

Animateur - Et puis vous nous donnez trois pistes de réflexion, aujourd’hui la paix c’est quand même un acquis de l’Europe, enfin la paix dans les frontières de l’Europe, la piste économique aussi, on peut se demander qi l’Europe n’a pas un rôle à jouer, si elle n’a pas joué déjà un rôle à ce niveau là, et puis la piste écologique, qu’est-ce que l’Europe peut faire pour l’écologie, vous donnez quelques éléments.

7 - Il y a un désenchantement des français, selon un sondage 50% des français se désintéressent de l’Europe. Mais tous les français ne se désintéressent pas de l’Europe. Les anciens, ceux qui ont connu la guerre de 39/45, qui l’ont vécu avec toutes les horreurs que l’on a connu savent ce qu’a apporté l’Europe, la paix, la liberté et la prospérité pendant au moins cinquante ans jusqu’à maintenant, alors il faut quand même en tenir compte. Les jeunes actuellement savent, ceux qui ont fait des échanges inter pays universitaires, scolaires ou culturels savent ce qu’est l’Europe, ils le comprennent et ils croient en l’avenir de l’Europe, ils font partie de ceux, les moins de 25 ans qui sont encore les plus favorables à l’Europe. Et puis il ne faut pas oublier une chose, les pays de l’Est qui ont connu l’absence de liberté derrière le rideau de fer, et bien ils ont espéré l’Europe pendant des années et actuellement ils comptent beaucoup sur l’Europe, pour eux c’est l’avenir. Ceux qui votent le moins c’est les Nordiques et les Anglais. Evidemment on peut se poser des questions, et effectivement le collègue à coté a fait un tout d’horizon qui est très important mais il faut se poser la question, pourquoi les français, il y a quand même un problème au mal français, ce mal français c’est que quand il y a des difficultés et bien les français ils ont le réflexe de se replier sur eux, de voir dans le protectionnisme de l’état disons la solution à tous leurs problèmes , il y a aussi le dénigrement systématique de l’Europe, d’en faire le bouc émissaire, on en a dit un mot à ce sujet et il y a aussi la démagogie, les contre vérités des politiques, rappelez-vous, le plombier polonais, on nous avait fait peur avec le plombier polonais, mais les polonais n’ont pas envoyé de plombier, ils travaillent chez eux. Et puis il y ale fameux plan B, on l’attend toujours, on ne sait pas ce que c’est ce fameux plan B. Alors c’est sur que les institutions européennes ne fonctionnent pas toujours très bien mais elles ont quand même prouvé malgré tout, malgré leurs imperfections qua dans la période de crise, et ça a été dit par mon voisin, elles ont apporté quand même, disons elles ont permis d’amortir un petit peu la crise, et si on n’avait pas eu la réactivité du couple franco-allemand avec l’aide des anglais et bien peut-être qu’on serait bien plus mal qu’on ne l’est actuellement. Alors évidemment le verre est à moitié vide ou à moitié plein ce n’est pas une raison pour renverser le verre. Il y a des enjeux qui nous attendent c’est peut-être là qu’il faut bien réfléchir et se dire comme disait à l’époque en 1945, Maurice Thorez, retroussons les manches, prenons les briques et construisons l’Europe, une Europe qui soit politique, démocratique sociale et solidaire.

Animateur - Un beau projet, beaucoup de dynamisme mais en fait il faut se poser la question, tout ça pour quoi. Vous avez parlé, ce qui n’avait pas été abordé avant, la partie formation, le programme Erasmus, beaucoup d’étudiants en fait profitent de l’Europe pour se former.

8 - Je vais aborder cinq points, je serai assez brèves sur chaque point, chaque point que je vais aborder, ça ne parlera que de l’union européenne et non pas de l’Europe parce que pour moi l’union européenne et l’Europe c’est deux choses différentes. En effet quand on parle de la paix, qu’est-ce qui a participé à la paix, c’est l’union européenne et non pas les pays du continent européen, notamment la Russie à l’ouest de l’Oural, la Turquie et les pays de l’Europe qui n’appartiennent pas à l’union européenne. Si jamais ils n’apportaient pas la réponse à la question à quoi sert l’Europe on pourrait s’en poser une autre, pourquoi les autres pays de l’Europe qui n’appartiennent pas à l’union européenne voudraient participer à l’union européenne, voudraient entrer dans l’union européenne, donc on peut penser que l’Europe sert à quelque chose, merci pour votre écoute. Donc pour reprendre ce que disait monsieur l’union européenne a servi à la paix, c’est un fait. Trois, l’union européenne et l’euro a permis d’éviter la catastrophe économique et donc à tel point que les pays qui n’ont pas intégré l’euro maintenant souhaiteraient participer à l’euro, entre autres l’Islande et la Grande Bretagne. Quatre, les lois françaises, 60% des lois française s sont simplement l’application des directives européennes obligatoires, les directives européennes doivent obligatoirement être mises en application par les états. Et cinq pour reprendre ce que disaient ces deux messieurs d’ailleurs l’administration ne joue pas son rôle, effectivement on n’est pas informé du tout, pas informé ou très mal informé à tel point que même si je sais que les élections européennes sont importantes, je parle à titre personnel, même si je sais que je vais aller voter parce que je suis une citoyenne française et européenne et bien je tiens à dire que je vais voter comme je l’ai fait pour les élections françaises ce qui n’est pas bien du tout, mais tant pis.

Animateur - En effet c’est vrai, il y a un point que vous soulevez, c’est l’implication des médias dans l’Europe où aujourd’hui on n’a aucune information sur ce qui se passe. C’est sans doute le manque d’intérêt que l’on a, mais ça ne suscite pas notre intérêt non plus, c’est une réelle question.

9 - Le problème, je pense aussi, c’est vis-à-vis des hommes politiques parce qu’on s’aperçoit quand même que pour les gens qui sont les leaders des listes on dirait que c’est une punition. On va par exemple mettre quelqu’un qui a été ministre, on n’en veut plus comme ministre, on va lui dire t’es tête de liste et on ne va pas dire que c’est par volonté qu’il voulait faire l’Europe, les têtes de liste européennes on va dire n’ont pas un charisme. Lorsqu’il y a eu dans le temps des élections européennes, c’était des gens qui croyaient vraiment dans l’Europe, elle se créait et ils avaient du charisme, ça je crois que ça compte aussi beaucoup. C’est pour ça qu’il y a un désintérêt, on ne peut pas dire toujours les médias parce que combien de fois, plusieurs personnes l’ont dit, on rejette toujours les fautes sur l’Europe, toujours, toujours, toujours. Il ne faut pas oublier que ce sont les hommes politiques de chaque pays qui donnent les directives pour l’Europe et ce sont après les députés européens qui appliquent, c’est quand même voté, les ministres sont au courant de tout ce qui se passe mais c’est tellement facile de se décharger. Donc je crois quand même, attention quoi, l’Europe c’est très, très important, moi je le vis par des associations, des choses comme ça, et puis disons peut-être à nos leaders politiques, ce ne sont pas des enjeux, ce ne sont pas des voies de garage, ce sont des choses importantes. Tous les pays qui se sont construits, parce que l’Europe deviendra un grand pays, je le pense, mais les pays se sont construits avec les siècles et l’Europe se construira avec les années, des années et des années. Ca peut durer encore peut-être cinquante ans, on ne peut pas, vous savez nous sommes quand même un continent, nous avons des langues différentes, nous avons des cultures différentes. Vous avez les Etats-Unis qui avaient l’avantage d’être un grand pays mais qui avaient une langue. Nous nous avons des religions, des langues, des traditions qui sont différentes. Il faut après ça fédérer, il faut que les gens, et bien, on ne peut pas enlever le coté régional parce qu’il faut aussi que l’on est notre entité, c’est normal, mais tout ça fera qu’on jour, je pense franchement, que l’Europe existera. Et comme disaient les messieurs qui ont connu la guerre je pense, moi je me rappelle de mon père qui est mort il y a pas mal d’années, qui a été déporté et qui me disait, un jour j’étais avec lui, on entendait à la télévision, il disait ah l’Europe, l’Europe, l’Europe, je lui dis mais papa qu’est-ce que tu en as après l’Europe, mais il me dit c’est en 1918 qu’il fallait la faire.

Animateur - Donc une vision assez optimiste des choses on va dire. Vous rappelez, mais en effet on est un peu dans un cercle vicieux, c’est qu’aujourd’hui on n’a pas l’impression que nos hommes politiques y vont vraiment la fleur au fusil, ils y vont plutôt à reculons, est-ce que là on n’a pas un effet de la non médiatisation de l’Europe, parce que se présenter aux élections européennes ce n’est pas être au devant de la scène, c’est plutôt être sur l’arrière scène pendant plusieurs années.

10 - Il est difficile de répondre à la question de savoir à quoi sert l’Europe avant de définir ce que l’on entend par Europe. Moi je parle de l’union européenne. Ce qui est tout à fait vrai, ça vient d’être dit à l’instant, que les fondateurs de l’Europe étaient dans un contexte tel qu’ils avaient une passion qui je pense s’est éteinte au fil du temps. Je pense que les pères fondateurs avaient dans leur esprit l’idée de faire une union politique de l’Europe. Or dés le départ on peut constater que les avancées, disons de style économique, comme la CECA en 1951, sont passées comme une lettre à la poste. Dés que l’on a touché à un point plus politique, par exemple lorsque l’on a essayé de former une défense commune, la CED, ça ne marchait plus. Depuis le traité de Rome, chaque fois qu’il y a eu une avancée de style économique ça semble avoir bien fonctionné, dès qu’on aborde le point politique ça ne marche plus. Alors les gens qu’est-ce qu’ils veulent, dans le continent européen il y a de tout, Damien le rappelait tout à l’heure, ça va des séparatistes jusqu’au fédéralistes et il faudrait arriver à faire quelque chose de commun avec tout ça, il faut bien admettre que ce n’est pas facile. Je vais prendre un exemple local, bien sur il y a des nuances et on pourra me contredire sur ces nuances mais globalement l’Europe c’est un peu la communauté urbaine, c'est-à-dire qu’une instance démocratique même si c’est du suffrage indirect, prend en charge un certain nombre de fonctions, en déchargeant par conséquent les communes. Pourtant on a beaucoup plus de contact avec sa commune qu’avec la communauté. De la même façon l’Europe prend en charge un certain nombre de choses, et petit à petit depuis son origine ça augmente mais on ne connaît toujours que son pays. Donc il y a un mélange entre des intentions même inconscientes entre le fédéralisme et le nationalisme et je rappelle qu’au départ l’Europe a été faite pour casser ces nationalismes qui avaient à plusieurs reprises abouti à des guerres. Alors le paradoxe, et ça vient d’être fait plusieurs fois, on parle de l’Europe comme s’il s’agissait de quelque chose de complètement différent, d’étranger, qui nous impose des décisions. Je rappelle que quand même, et de plus en plus depuis 1979, ce sont des gens élus qui participent, et actuellement le parlement européen a un pouvoir de codécision pour environ 60% des directives, il est vrai pas pour des choses importantes comme la défense, la politique étrangère, pour la fiscalité, mais quand même maintenant le conseil européen qui est le seul décideur, en tout cas pour les directives, doit avoir l’aval du parlement. Ca devrait donc inciter plus encore qu’avant à participer à l’élection, ce sont des gens élus, c’est une instance démocratique. C’est vrai que c’est mal connu, c’est mal présenté, ça sert de paravent, ça sert trop souvent d’excuses, mais c’est pourtant démocratique et ce n’est pas en s’abstenant dans les proportions que l’on prévoit que l’on va renforcer ce caractère démocratique. Je termine en disant que si l’on admet une cogestion des européens il faut admettre des règles de cogestion, en cela les atermoiements, notamment en 2005, ne sont pas très logiques.

Animateur - Vous nous rappelez un petit peu le fonctionnement démocratique de l’Europe en disant d’un coté c’est démocratique mais en nous disant d’un autre coté qu’on est quand même dans une démocratie très indirecte et quelque part le citoyen se trouve très éloigné de ce fonctionnement. Au niveau de la commission, elle n’est pas directement élue, le citoyen a un peu du mal à se retrouver à ce niveau, c’est antinomique avec le rôle que soulignait monsieur tout à l’heure en disant que l’Europe protégeait la démocratie. Donc il y a sans doute au niveau institutionnel des points qui sont bloquants par rapport à ça pour que le citoyen se retrouve.

11 - Je voulais revenir au sujet de la démocratie en Europe qui pour moi me semble plutôt limitée. Ce que vous disiez à propos de la commission qui a quand même un pouvoir très important, qui est nommée, non pas après l’élection des députés mais qui émanent des gouvernements nationaux et qui a malgré cela un pouvoir important puisque le parlement ne peut que rejeter ou entériner la composition de la commission, donc c’est déjà un point important. A cela s’ajout qu’elle a à peu près tous les pouvoirs y compris législatifs, exécutifs et judiciaires, qu’elle a le monopole de l’initiative de la plupart des lois, qu’elle peut refuser des initiatives émanant du parlement. Le parlement a quand même le droit de voter quelques lois, mais tout ce qui concerne les questions fiscales, monétaires, commerciales, économiques ne le concerne plus, le vote du budget, il peut voter certaines dépenses mais pas les recettes. Donc il n’y a pas de séparation des pouvoirs, le parlement n’a n’y un pouvoir législateur, comme la plupart des parlements, ni le pouvoir de contrôler, de décider des recettes et des dépenses. Alors avec ça comment peut-on avoir envie d’aller élire des députés qui de plus, quand on voit comment fonctionnent les décisions, quand on sait, par exemple au référendum de 2005, là les gens, en France tout au moins, se sont passionnés, ils n’ont pas dit l’Europe ne nous intéressent pas et il y a eu des discussions qui étaient d’un bon niveau, ce n’est pas simplement parce qu’on voulait une Europe de plus ou je ne sais pas quoi, et qu’est-ce qu’est devenu ce référendum, on nous a dit vous avez voter non, c’est une obligation d’acquiescer, on vous propose ça mais vous avez le choix entre dire oui et oui. Qu’est-ce qui s’est passé, vous avez refusé de voter oui et bien le parlement a voté, le peuple il s’en fout. Donc les institutions ne permettent pas aux citoyens de débattre, de choisir ce que nous devons faire,

La fin de cette intervention est inaudible autant que je m’en souvienne l’intervenant a parlé des votes souvent communs de la droite de la gauche.

Animateur - Nous avons vu depuis deux ou trois interventions quels étaient les freins à l’Europe. Pourtant comme madame le rappelait tout à l’heure il y a des pays qui frappent à la porte que ce soit la Turquie, que ce soit la Géorgie, l’Ukraine, qu’est-ce qu’ils viennent chercher ces pays, on doit bien servir à quelque chose quand même.

12 - début de l’intervention inaudible (panne de pile) Si on lit un quotidien on voit à la première page les nouvelles internationales, mais il n’y a pas systématiquement une information à propos du travail parlementaire européen, là je crois qu’il y a une faiblesse car si c’était rapporté il y aurait une conscience collective européenne plus développée. Evidemment en matière de communication il y a un aspect qu’il n’est pas inutile de souligner, c’est la difficulté des langues, chacun sait que je suis hanté par la difficulté des langues mais c’est vrai que ça pose un très gros obstacle puisque les parlementaires eux-mêmes, il y a 23 langues qui sont pratiquées, ont de la difficulté à communiquer, à se comprendre. Je crois qu’il y a un gros travail à faire, qu’est-ce qu’on cherche à travers l’Europe, dans le monde entier, il y a bien les Nations Unies, c’est arriver à réaliser un projet commun, que ce soit sur le plan planétaire, c’est l’ONU, ou sur le plan continental, c’est l’Europe, mais il est inévitable que le parcours soit hérissé de difficultés. L’unité de la France elle-même, la conscience démocratique élémentaire française a été très longue à réaliser, puisqu’il y a eu des guerres entre provinces et qu’encore maintenant il y a des provinces françaises qui revendiquent l’indépendance et la souveraineté, donc il ne faut pas se faire trop d’illusion.

Animateur - Un petit rappel historique sur la construction de la France qui peut aussi entrevoir qu’il y a des errements sur l’Europe.

13 - Si je suis convaincue, comme je pense tous ceux qui sont ici, de cette nécessité de l’Europe pour la paix, pour un meilleur espoir social, économique, écologique etc., je suis venue ici aujourd’hui pour avoir, si quelqu’un en a, quelques éclaircissements sur le vote qu’on va avoir à faire dans quinze jours. En 2005 j’ai lu la constitution, c’est un petit pensum, j’ai lu le petit bouquin, à l’époque j’ai essayé de me renseigner pour savoir pourquoi, et j’étais convaincue mais pourquoi. Aujourd’hui j’ai vu, il y a les 18 panneaux à Caen, je ne connais pas leur orientation, rien n’est inscrit, je voudrais être utile avec un minimum de connaissance, j’aimerais si quelqu’un peut m’éclairer, qu’il le fasse.

Animateur - Voilà une intervention qui nous montre clairement aujourd’hui, c’est bien il y a plein de projets mais à priori les citoyens ne les connaissent pas.

14 - Je voudrais revenir sur quelques points. Sur l’origine de l’Europe puisque l’origine de l’Europe, la volonté de sa construction n’était pas une volonté économique, c’était une volonté du monde de la résistance, et le premier à avoir parlé de l’Europe était Monsieur FRESNAY le patron de combat. En 1950 il avait avancé dans sa réflexion en parallèle avec un programme pour la France qui était le programme du CNR et qui était singé par Jean Moulin et le Général de Gaulle et tous les mouvements de résistance avaient signé. Dans ce programme il y avait des choses qui aujourd’hui nous font dresser les cheveux sur la tête qui était par exemple le respect du domicile des particuliers, aujourd’hui vous savez qu’on peut très bien rentrer chez vous pour savoir si vous hébergez un étranger ou pas. Pour les résistants c’est important le seul refuge qu’ils avaient à l’époque c’était ça. Aujourd’hui je trouve qu’il y a un certain nombre de choses qui sont dites et qui sont fausses. Par exemple vous parlez du plombier polonais, je me souviens de débats au PS à l’époque à propos de la constitution européenne, il y avait la fameuse directive Blockeinstein. C’était quoi cette directive c’était déjà le plombier polonais et ça tout le monde le dit. Donc je voulais rappeler cela et deux trois petites choses par ailleurs qui sont des spécificités françaises, qui sont vraiment dans nos propres valeurs, ce sont la laïcité et les services publics. Alors dans la constitution cette notion de service public est très difficile à traduire.

Passage inaudible. Soit la fin de l’intervention et le commentaire de l’animateur

15 - Je vais répondre un peu aux interrogations de Madame qui disait tout à l’heure qu’il est difficile de savoir pour qui voter. Effectivement quand vous regardez les panneaux, vous voyez parti tartemuche, il faut changer l’Europe, parti tartignole il faut une autre Europe. Quand vous voyez des panneaux comme ça, vous ne savez pas ce qu’ils veulent. C’est très gentil de dire il faut, il faut, y a qu’à, faut qu’on. Alors ça, on ne sait pas. Tout à l’heure on disait, oui le parlement n’a aucun pouvoir, ils ne font rien, etc., etc., ils sont d’accord entre eux. Ben oui mais il y a des questions sur lesquelles on peut être d’accord. En France on aime bien les controverses, on n’est jamais d’accord, au parlement il faut que ça se bagarre, même sur des sujets qui pourraient faire consensus en ne se retrouve jamais et alors on est étonné qu’en Europe ça se fasse bien. Moi je trouve que c’est un exemple, c’est très bon, il ne faut pas le regretter. Par contre pourquoi les gens sont un peu désemparés, qu’es-ce qu’on entend dans les médias au sujet de l’Europe, on nous dit ah ! Oui mais si les sondages font que quelqu’un risque d’être déboulé dans tel parti, tartignole va prendre des voix à tartemuche tout un tas de trucs comme ça. C’est de la politique politicienne, c’est du franco français. Si on veut détourner le citoyen de l’Europe c’est le meilleur moyen de le faire.

Animateur - C’est vrai que l’on a une campagne électorale très courte mais elle n’est pas encore lancée, elle débute lundi prochain, c’est peut-être pour ça que nous n’avons pas eu de grands arguments des grands partis politiques.

16 - Je crois qu’on a fait le tour de tous les problèmes, qui ont fait que les gens se désintéressent de l’Europe. Je pense au mauvais démarrage de la constitution, de la manière qu’elle a été présentée, tout ça, la mauvaise information des médias ou pas d’information du tout, pas de rapport des hommes politiques sur le travail qu’ils ont fait. Effectivement tout ça a contribué à ce que les citoyens se désintéressent de l’Europe. Plus quelques « détails » des pays qui rentrent dans l’Europe sous des conditions particulières, tout ça a contribué à perturber les gens à perturber notre système de pensée. Mais je me dis que l’Europe, peut-être que je me trompe, j’ai toujours pensé que l’Europe c’était pour permettre justement à de nombreux pays qui veulent entrer dans l’Europe, d’avoir une politique commune, qu’elle soit sociale, qu’elle soit économique, enfin tout ce qu’on veut, pour aller vers le haut. Le problème est qu’il y a tellement de disparités entre les pays, en fait j’ai l’impression parfois qu’on aimerait bien que l’Europe soit là mais on aimerait bien ne pas lâcher un pouce de ce qu’on a acquis. Or l’Europe, si elle tend à essayer de monter, ou d’uniformiser les différentes pays, il est bien évident que pour faire une compensation, il y a un moment où il faut lâcher du lest pour que d’autres puissent en gagner un peu, moi je vois ça comme ça, peut-être que je me trompe, mais il me semble que je vois ça comme ça. Mais il y a autre sujet aussi qui fait, enfin je m’interroge, je m’interroge toujours, je me demande si les gens, avec tout ce qu’on a dit, se sont désintéressés de l’Europe alors que l’Europe est d’autant plus importante maintenant, j’aurais tendance à dire , elle arrive trop tard, c’est vrai, je pense qu’elle aurait du être mise en route beaucoup plus rapidement parce que maintenant on arrive avec beaucoup de sujets qui dépassent le contexte européen pour devenir des contextes mondiaux, je veux dire de problème mondiaux. Et pour arriver à avoir une voix importante et écoutée et entendue, je dis bien écoutée et entendue dans le monde, je pense qu’il faut une Europe forte pour arriver à régler des problèmes qui sont devenus des problèmes mondiaux.

Animateur - Vous insistez sur la difficulté à faire du compromis, la difficulté que l’on a à lâcher notre autonomie pour essayer d’aller vers un idéal plus grand. Et puis vous mettez la problématique sur le fait que l’Europe c’est aussi un levier pour avoir une voix plus forte dans le monde 

17 - Alors il y a peut-être une solution, parce qu’on pourra en parler pour l’Europe à l’avenir, il est prévu pour un jour un président de l’Europe, je crois un ministre pour la défense européenne. Alors je pose la question est-ce que ce ne sera pas le début enfin pour que l’Europe puisse peser dans le monde, je pose la question, donc pouvons-nous être optimistes ou pessimistes.

Animateur - Donc c’est vrai que par le traité nos institutions seront un peu plus personnalisées, donc ce sera sans doute d’une visibilité plus grande. Je vais revenir à la question quand même, à quoi sert l’Europe. Par exemple on a souvent parlé de l’Europe sociale, alors qui existe, qui n’existe pas, on peut peut-être l’améliorer, est-ce que l’Europe a un rôle à jouer là-dedans.

18 - Pour arriver à une Europe sociale il faudrait pas mal de choses qui sont peut-être potentiellement réalisables mais pour cela il faudrait utiliser les moyens démocratiques qui existent. Juger les moyens démocratiques existants au vu de ce qui se passe, ce n’est pas forcément la bonne approche, ce n’est pas parce qu’ils n’utilisent pas leurs moyens, qu’ils n’existent pas. Le parlement européen par exemple peut très bien destituer la commission, ça é été fait une fois d’ailleurs du temps où il y avait Cresson qui était commissaire. Il doit approuver la nomination du Président de la commission. Certains disent que Barroso serait reconduit avant les prochaines élections ce qui évidemment n’est pas très logique. Mais la commission c’est vrai qu’elle a seule l’initiative de présenter les directives, les lois si on veut les appeler comme ça, mais de la même façon le gouvernement français a l’initiative, même si ça va changer un tout petit peu avec la réforme constitutionnelle de l’année dernière. Mais je reviens sur les prochaines élections, je reprends les caricatures qu’ont faites ces messieurs avant moi. D’abord une première caricature, 160 listes, moi cela me fait sourire mais enfin. Ensuite quels sont les programmes, si c’est un parti d’opposition c’est il faut voter contre Sarkozy, si c’est un parti majoritaire, il faut voter pour Sarkozy. Où est l’Europe là-dedans. On peut imaginer que ces partis qui ont de grandes idées disent voilà si on est élus, si on obtient la majorité au parlement européen voilà ce que l’on fera, voilà ce qu’on laissera faire, voilà ce qu’on ne laissera pas passer. Plus on avance dans le temps plus les pouvoirs du parlement augmentent mais c’est vrai qu’ils ne sont pas forcément utilisés. D’autre part le parlement européen est devenu pour les français un peu comme le sénat, une maison de retraite ou de repos pour les recalés aux autres élections, on ne sait pas ce qu’ils y font. Un mot sur les votes communs, quand les projets sont bons et que l’électeur ne sait pas le vote commun est plus facile. Pour reprendre ma comparaison de tout à l’heure, les votes communs à la communauté d’agglomération sont plus fréquents que dans un conseil parce qu’ils sont plus discrets, les électeurs ne le connaissent pas.

Animateur - Vous partez sur une idée un petit peu différente de ce que l’on entend d’habitude, c’est que le déficit de pression de l’électeur sur la personne qui est élue aide à créer un consensus, si c’est une loi intéressante on pourrait la remettre sur un autre sujet, su la démocratie.

19 - Tu as posé tout à l’heure la question au point de vue social, les conséquences de l’Europe sur le plan social. On a vu ici dernièrement à propos de la crise que le pays qui s’en sort avec le moins de difficulté c’est la France parce qu’il est reconnu que le système social en France est le plus aidant pour le citoyen, c’est comme ça qu’on peut progresser dans une union de pays. Quand on compare les modes de règlement des problèmes sociaux ça peut inspirer les autres. Si on compare l’Europe à un continent qui a déjà réalisé l’union depuis pas mal de temps, qui s’appelle les Etats-Unis, les Etats-Unis d’Europe pourraient aussi s’inspirer de certaines pratiques qui sont faites là-bas qui sont utiles pour la puissance de la collectivité. On sait très bien qu’aux Etats-Unis il y a des lois pour tous bien sur, il y a une unité par la langue bien qu’il y a encore certaines langues particulières qui subsistent, c’est le cas par exemple en Louisiane, mais il existe aussi des lois particulières à certains états ce qui crée d’ailleurs de forts débats, en particulier je pense par exemple à l’exécution des condamnés à mort, ça montre tout de même que des pays peuvent avoir une certaine autonomie.

Animateur - Donc au niveau de l’Europe l’idée est de trouver une bonne pratique, les bonnes pratiques qui existent dans les différents pays, de s’en inspirer et d’essayer, pas de rechercher le plus petit dénominateur commun mais plutôt d’élever l’ensemble vers les meilleures pratiques qui existent, c’est un petit peu votre idée.

20 - Il en est de la question sociale, comme de la question de la fiscalité, c’est souhaitable l’harmonisation des pratiques sociales et fiscales. Il faut se rappeler une chose, ceux qui n’ont pas vu l’accession de l’Espagne, du Portugal et de la Grèce, ces pays là avant l’arrivée de l’harmonisation sociale, plus ou moins comme nous, l’Europe les a beaucoup aidés. C'est-à-dire que les pays récemment arrivés il faut qu’il y ait la même politique d’aide vis-à-vis de ces pays pour les sortir, parce que certains sont très arriérés. Donc il faudrait un plan de modernisation de ces pays avec des fonds européens très importants, peut-être même un emprunt européen et quand ces pays seront développés l’harmonisation sociale viendra automatiquement. Quand le bien être arrive automatiquement on accède à l’harmonisation sociale et fiscale pat contre si vous appliquez l’harmonisation tout de suite il y en a beaucoup qui vont sombrer, croyez-moi. Donc il faut y aller petit à petit, il faut des politiques très coopératives entre les pays qui sont bien avancés en Europe et les pays récemment adhérents. Alors on a parlé des enjeux, et moi je voudrais quand même avant que l’on se quitte, que l’on aborde certains enjeux. Il y a actuellement une discussion au sujet de la sécurité de l’approvisionnement en gaz de l’Europe. Vous savez que le Russie fait du chantage auprès de certains pays pris individuellement. Or actuellement l’Europe négocie de façon unie des programmes d’approvisionnement de gaz, je pense que ça c’est important, voilà le genre d’action importante de l’Europe, parce que tout seul on n’y arriverait pas, dispersés on serait bouffés. Donc méditons sur ce genre d’opération. Et puis alors il y a aussi le problème de l’aide aux pays sous-développés, tant qu’on ne fera pas un fond européen d’aide aux pays sous-développés avec une participation des pays européens plus importante et bien on pourra toujours parler d’ l’immigration pendant des siècles.

Animateur - Vous nous rappelez qu’un des devoirs de l’Europe ça a été la solidarité auprès des nouveaux arrivants ce qui a, il est vrai, on peut le constater aujourd’hui, permis le développement économique des différents pays qui ont rejoint l’Europe dans les années 80. Où en est-on sur les nouveaux pays, les pays de l’Est, est-ce que ce devoir de solidarité fonctionne toujours. Et puis également d’autres politiques, politique de négociation avec de grands partenaires qui ont des pouvoirs importants sur notre vie quotidienne, l’approvisionnement en gaz. Et puis le devoir de solidarité vers des pays qui ne sont pas destinés à nous rejoindre mais qui font partie de notre environnement et qui peuvent aussi avoir une influence sur notre vie quotidienne.

21 - Le citoyen français est très attaché à l’Europe est très intéressé par l’Europe. Il suffit de regarder les deux traités clés de l’Europe  le traité de Maëstricht, Monsieur SEGUIN avait fait tout un débat pour le traité, et en 2004 pour le débat sur la constitution tous les français étaient là. Par contre ce qui fait que les français ne vont pas venir voter, d’un coté ils ont l’impression qu’on ne tient pas compte de leur avis et ils viendront à l’abstention. S’ils viennent à l’abstention ce sont des voix perdues mais il y a un réel intérêt pour l’Europe, on ne peut pas dire le contraire, ce n’est pas parce que les gens ne viennent pas qu’ils ne s’intéressent pas à l’Europe, c’est que ce qu’on leur propose est franchement inintéressant et excessivement décevant, c’est tout.

Animateur - En effet un petit peu comme on a pu le voir dans le débat, est-ce qu’on n’est pas trop pris par la technique, on n’est pas tout à fait dans le fond du problème. Tout à l’heure vous parliez de l’Europe énergétique, on a parlé également de l’Europe écologique, est-ce que l’Europe n’a pas aussi un rôle là-dedans. On voit qu’en France avec le grenelle de l’environnement il y a plein de choses, est-ce que l’Europe ne peut pas avoir, elle aussi, un rôle dans le domaine.

22 - J’espère que vous avez raison quand vous pensez que les français sont intéressés par l’Europe, je pense que vous avez raison, mais ils le montrent mal. En tout cas il y a une chose qui me parait au moins aussi évidente, on peut se demander si les partis politiques s’y intéressent, en tout cas cette fois-ci. Je ne me souviens plus très bien comment ça s’est passé il y a cinq ans, mais en tout cas cette fois j’ai l’impression qu’on se fiche du monde, où est l’Europe dans la campagne électorale. Vous avez raison la campagne ne va commencer que lundi, mais dans toutes les élections la campagne est bien anticipée par rapport à la période légale, ce n’est pas le cas cette fois, d’un coté comme de l’autre ce n’est quand même pas du sérieux. Alors si les français s’intéressent à l’Europe, je veux bien le croire, il y a un certain nombre de politiciens qui s’en désintéressent. Je sais qu’il y a des controverses à ce propos, mais il m’est arrivé dans un passé plus lointain de côtoyer de très près les hommes politiques, quand on dit que la plupart ne vont pas siéger je peux vous dire que si c’est comme dans le temps, ça doit être vrai.

Animateur - On revient un peu sur nos élections qui ont du mal à partir, une manière dont on pourrait aborder ces élections, c’est de demander aux gens à quoi sert l ’Europe, également les interpeller sur ce que nous on attend.

23 - Je voulais revenir sur l’idée du consensus, c’est très bien le consensus mais j’ai lu qu’en 2008 sur 536 votes électroniques le PPE et PSE qui sont droites et gauches, socialistes, ont voté différemment dans 18 cas seulement, alors ce n’est même plus du consensus, c’est quelle différence y a-t-il entre les deux. Alors s’il n’y a plus de différence qu’ils s’unissent carrément, et comment avoir une démocratie quand on n’a plus le choix, quand on n’a plus le choix qu’entre blanc bonnet et bonnet blanc, c’est la question que je pose. A propos du plombier polonais, maintenant on ne fait pas venir le polonais en France, on délocalise nos entreprises en Pologne, si bien que ça permet de licencier quelques ouvriers et surtout de pouvoir proposer à ses clients des produits à moindre cout, c’est la concurrence, c’est le marché libre et non faussé, etc. Alors peut-être quand dans quelques années les Polonais auront remonté, et ça nous permettra de remonter aussi.

Animateur - Vous revenez sur l’Europe sociale avec les difficultés de sa construction et un petit peu les sacrifices que l’on demande pour sa construction, est-ce qu’il n’y a pas d’autres solutions d’ailleurs.

24 - Je voulais revenir sur ce qu’a dit à deux reprises monsieur, il disait que PSE et PPE c’é&tait pareil quoi. Effectivement je ne sais comment il a eu l’information, parce que vous avez du faire des recherches, moi aussi je l’ai lu, effectivement ça m’a intéressée. Comment se fait-il que cette information, qui pour moi est quand même importante, puisqu’effectivement en France droite et gauche c’est droite contre gauche, ça n’a rien à voir. Comment se fait-il que dans l’union européenne, effectivement moi je l’ai lu aussi le PPE et le PSE votent sensiblement la même chose par consensus, comment se fait-il qu’on ne le sache pas. Donc qui est, je ne suis pas du genre à rechercher le coupable mais quand même il y a des reprises, qui est coupable ou responsable, non pas de ce désintérêt, de cette incompréhension de l’union européenne, pour moi c’est quand même la médiatisation. Alors il y a quand même des chaines, chacun est censé s’informer, sinon il y en a qui vont aller sur internet, à la télévision il y a quand même des chaines typer la cinq qui jouent un peu leur rôle, mais.

Fin de l’intervention inaudible

Animateur - Comme le soulignait monsieur, c’est vrai qu’on a l’habitude en France d’avoir une opposition, une démocratie, un parlement qui fonctionne différemment qu’au niveau européen, alors ça nous interpelle nous français. C’est vrai par contre que si peu de différence ça peut interpeller sur la manière dont sont posés les enjeux, la manière dont sont posées les questions, est-ce qu’on manque de contradiction en Europe.

25 - Et bien maintenant arrivé à l’heure, pas loin du choix du sujet et à travers l’ensemble de la discussion que nous avons pu avoir, je crois qu’on peut répondre à la question posée, à quoi sert l’Europe, et bien l’Europe est en train de préparer notre avenir. Le problème est, est-ce que ça va être avec ou sans nous. Quels sont les reproches dominants que j’ai pu entendre au cours de cette discussion, et bien il me fait apparaître d’une part un manque de charisme des leaders européens, montrez-vous, parlez, communiquez, déjà ça fera une bonne chose. Il me semble aussi à travers notre discussion, et pourtant elle est sous contrôle, qu’il y aurait un pouvoir excessif de la commission donc on sait qu’à ce moment là il y a un manque de démocratie, démocratie qui pourrait s’exercer avec un travail différent de la part des représentants, donc bien faire et le faire savoir. Après ça il y a des attentes, il y a des attentes, c'est-à-dire que, bien ma foi, il y a l’attente d’un peu plus de social, il y a une attenter écologique et il y a également une attente politique dans le concert des nations, que ma foi l’Europe donne plus de la voix. A travers ce raccourci très rapide, si c’est ces différents points étaient développés dans la communication il me semble que ça serait un facteur qui permettrait de limiter les abstentionnistes au cours de cette consultation à venir, donc il est grand temps de s’y mettre.

Animateur - Vous nous rappelez un peu les différents points que l’on a pu voir, il y a des intérêts qu’on a déjà dégagés, mais puisqu’on va s’exprimer dans une quinzaine de jours, quel projet on pourrait demander à nos hommes politiques de porter.

26 - L’information qu’a donnée monsieur sur les pourcentages, les 18 fois où il y a eu consensus, il y a peut-être une explication. La plupart de ce qui se décide au parlement, je dirais que c’est technique, les grands sujets politiques se discutent dans les conseils, ceci explique peut-être le consensus. Si on demande à une assemblée de voter que lorsqu’il pleut il faut sortir son parapluie tout le monde va voter oui, à part mon voisin qui lui ne sort que sa casquette. Cela atténue un peu ce que j’ai dit tout à l’heure, la politique essentielle qui pourrait faire de l’Europe une réelle entité politique c’est actuellement les majorités nationales qui peuvent en se cumulant arriver à faire bouger au niveau des conseils européens. Mais cela implique plusieurs choses, premièrement la suppression de la règle de l’unanimité ,et aussi, à mon avis cela a presque autant d’importance, la suppression de l’opting out, c'est-à-dire, monsieur le disait tout à l’heure pour la Pologne, pour l’Angleterre c’est vrai depuis longtemps, je rentre dans l’Europe mais à l’exception de ceci ou de cela, je veux bien manger à votre banquet mais à condition de ne pas participer aux frais, par contre je veux être servi comme les autres. Des l’instant où l’on a ce type d’exception on n’avance pas et on n’a pas avancé dans l’Europe politique. Mais la politique ça consiste aussi à choisir ses représentants et donc d’aller voter, ce n’est pas suffisant pour tout faire mais c’est indispensable. Il faut aussi que les partis politiques choisissent des gens qui agiront et ne contenterons pas d’aller à Bruxelles pour percevoir des jetons de présence.

Animateur - Vous évoquez encore une fois tous les freins, mais on a toujours du mal à voir ce que l’on veut de l’Europe, ce à quoi elle nous est utile dans notre vie quotidienne par exemple. Il n’y a pas d’exemple pour vous, l’Europe sert à quelque chose aujourd’hui ou ne sert pas et devrait servir à quelque chose.

27 - Juste un petit mot, moi j’aimerais, juste un constat, je m’aperçois quand on parle des médias et tout ça, il n’y a pas que pour l’Europe. Généralement si on regarde bien, on nous présente tous les six ans beaucoup plus les cotés négatifs que les cotés positifs. Il y a des problèmes avec les jeunes, on va montrer tous les problèmes de jeunes qui dérapent, mais est-ce qu’on nous montre régulièrement des jeunes qui font des choses époustouflantes. L’Europe, je me dis que c’est un peu pareil, si seulement on prenait le temps de nous montrer, parce que ça c’est faisable, de nous montrer quels ont été les cotés bénéfiques de L’Europe. Il y en a eu, il y en a que l’on a cité, Erasmus ça n’a pas été rien, ça a été quelque chose de très important dans le domaine étudiant, dans le domaine des jeunes pour poursuivre des études dans différents pays avec des cursus qui ont été validés dans différents pays, enfin ça a été quelque chose d’important. Il n’y a pas que ça, si on nous montrait le coté positif à coté des cotés négatifs que l’on voit, ceux là on les entend facilement à la télé, le mécontentement des pécheurs, le mécontentement des agriculteurs. D’ailleurs il y aurait peut-être des choses à voir aussi de ce coté là, le mécontentement est-ce qu’il est européen ou est-ce que la politique qu’on mène dans un pays, il n’y a pas une compensation qui n’est pas faite, je ne suis pas politicienne mais je pense qu’il y a peut-être des modalités d’application de la politique dans un pays qui pourraient compenser ou aider autrement. Donc est-ce qu’on ne pourrait pas faire en sorte que les gens sachent une fois pour toute ce qui a été apporté de bon par l’Europe, parce qu’il y a eu des choses bonnes, moi j’y crois, j’en suis profondément convaincue, que les choses mauvaises on les sache aussi mais qu’on ne sache pas que celles-là. C’est ce que je reproche aux médias mais pas que pour ça, c’est qu’on a une tendance, je ne sais pas pourquoi, ça doit être très mode depuis pas mal d’années, on nous présente beaucoup de catastrophes et les cotés négatifs mais on omet toujours de présenter les cotés importants et pourraient faire mieux comprendre quel est l’intérêt de l’Europe.

Animateur - C’est vrai que l’on ne parle jamais des trains qui arrivent à l’heure, c’est très rare, même si c’est souvent les plus nombreux, heureusement. Un petit point, c’est vrai que ça dépasse les médias, peut-être que la communication des politiques n’est peut-être pas parfaite. J’entendais un exemple à la radio où en Irlande, une rue qui est faite on met qu’il y a un financement européen, en France on ne parle que du financement régional alors que le financement européen intervient de manière très importante aussi.

28 - Dans la constitution européenne je suis en train de chercher les moyens par lesquels on pourrait nous communiquer, et bien des informations sur ce qu’est l’Europe, comment ça marche, quels sont les bienfaits, qu’est-ce qu’on risque et tout ça. Je me souviens, lors de la constitution européenne on a eu des émissions télévisées, mots croisés, Yves Calvi, machin etc. on a eu des panels, tout au moins la France donc c’est un sujet, je vais parler trivial excusez-moi, c’est un sujet qui m’intéresse mais à la fin j’en avais ras le bol. Il n’en reste pas moins que j’ai comme madame, j’ai senti que j’ai moi aussi donc acheté ou allé chercher la constitution européenne, je l’ai lu de a jusqu’à z. Pourquoi le traité de Lisbonne je ne l’ai pas eu. Alors sans doute que ça m’intéresse moins, c’est vrai que les médias ils n’ont pas fait l’affaire.

Animateur - Alors à priori vous avez du lire une bonne partie du traité de Lisbonne parce que c’est à peu de choses prés la constitution, donc vous avez du en lire une bonne partie. On a parlé un peu de différentes politiques européennes, on a parlé d’Europe de la défense, la justice européenne, est-ce qu’il y a des choses à dire à ce niveau là

29 - Madame quand vous disiez qu’est-ce qu’il y a de bien en Europe, il ne faut jamais oublier que, on est d’accord, quand il y avait la guerre en Yougoslavie, c’est là qu’a commencé la guerre 14/18, on est d’accord, l’Europe existant, les français, les allemands, les anglais étaient tous du même coté, d’accord. Je trouve que c’est quand même un exemple précis de ce qu’apporte l’Europe. Par contre pour le traité de Lisbonne, pourquoi vous n’êtes pas intéressée et bien parce qu’avant il y avait un référendum, c’était oui ou non, là ça s’est fait comme ça entre hommes d’état. En plus de ça on dit que l’Europe lorsqu’il y a eu Maëstricht ainsi que le dernier référendum c’est parce que je pense les citoyens on les a sensibilisés au nom du français, c’est le français qui pensait pour lui et ce n’était pas un débat européen non plus. Le fameux plombier polonais, quand Fabius a lancé ça, c’est que les français se sentaient attaqués. Alors c’est vrai qu’on attaque les médias, mais est-ce qu’on n’a pas les médias qu’on mérite, est-ce que nous, français, on fait ce qu’il faut. On connaît plein de gens qui pourraient s’informer mais qui s’en fichent, et même pour les élections nationales ils vont voter pour un président mais on ne peut pas dire que pour le reste du temps, la plupart des gens quand vous regardez, la politique ah je m’en fous, c’est tous des pourris, c’est tous ci, c’est tous ça. Je crois aussi que nous on a, les gens s’intéressent à ce débat ou à ce qui se passe dans la société mais la plupart des gens ne s’y intéressent pas beaucoup non plus. Quand on fait trop de politique à la télé on entend des réflexions, ils nous barbent avec cette politique et quand il n’y en a pas assez, ils disent on ne nous informe pas, alors qu’est-ce qu’il faut faire.

Animateur - Alors c’est vrai qu’on peut tous aller chercher l’information, elle est plus ou moins disponible. On peut pourtant se poser la question est-ce qu’elle est au même niveau, ce n’est pas certain. Personnellement j’entendais, j’ai été assez surpris de l’apprendre, que TF1 n’a pas de correspondant à Bruxelles, il y a des correspondants dans beaucoup de pays, il y a x personnes qui s’occupent de la politique française, il n’y a pas un seul correspondant permanent à Bruxelles.

30 - Une autre information, vous savez qu’il y a un bureau d’information de l’union européenne, boulevard St-Germain, vous pouvez leur téléphoner en direct et leur demander des informations. Ce qui a été fait par exemple, on a tous les textes de loi, si vous les cherchez vous allez sur le site de l’assemblée nationale. Pour l’Europe vous donnez un coup de fil, on reçoit le document par internet ça vous coutera zéro franc, zéro euro. Par contre ce qui est amusant au niveau de l’information de l’union européenne quand j’ai voulu recevoir le traité de Lisbonne en Décembre 2007, on m’a dit qu’il n’y en avait pas de disponible, seuls les parlementaires en recevaient un exemplaire, et encore puis que le jour de la signature il y a eu encore des amendements. Donc le document qui circulait était sans les amendements à la signature. Quand j’ai rappelé pour avoir les documents on me les a envoyés mais ce sont les documents de l’assemblée nationale, ce ne sont pas les documents européens de Bruxelles, c’est signé assemblée nationale, alors que la constitution c’était bien l’union européenne. C’est bien une absence de communication de l’Europe, j’insiste là-dessus. Autre moment intéressant, il est joint quand j’ai demandé ça, Nicole Fontaine, le Traité de Lisbonne, ce qui est déjà très orienté quand on connaît le parti politique, la tendance politique de cette personne, même si elle fait de l’information on peut se poser la question de l’objectivité à propos du traité de Lisbonne. Par contre on n’a pas d’information complémentaire, contradictoire, d’un autre courant politique à ce sujet, c’est quand même très surprenant en terme de communication de la part de l’union européenne. Si on en est là c’est que les journalistes ne s’occupent pas de ça, donc il y a un sacré manque d’information.

Animateur - Alors, l’Europe souffre à priori d’un manque d’information, manque de contradiction. Je soulève une question, on a la Turquie qui frappe à la porte depuis quelques années, le sujet reviendra d’actualité sans doute dans quelques années puisque la démarche est en cours. Aujourd’hui qu’est-ce qu’un jeune turc qui a envie de rejoindre l’Europe, qu’est-ce qu’il attend, pour lui à quoi ça sert l’Europe, est-ce qu’il a une autre vision, d’autres attentes que nous.

31 - C’est une question très épineuse avec la Turquie parce que bon, d’abord premièrement c’est loin, c’est vrai, est-ce qu’elle est dans l’Europe, on n’en sait trop rien, elle est peut-être laïque, mais c’est une laïcité un peu molle actuellement avec un islamisme qui se développe, donc je ne me prononcerai pas sur ce problème. Par contre je reviens sur une question qui me préoccupe, le désintéressement des citoyens, mais les citoyens n’ont pas à se désintéresser parce qu’il y en a certains qui ne se désintéressent pas de l’Europe et ceux-là ils y vont, ce sont les lobbies, les lobbies sont à Bruxelles. Qu’est-ce qu’on fait, on n’est pas capable de s’organiser pour faire du lobbying, ah bien voilà, c’est trop facile de critiquer, mais il faut faire du lobbying, ah ben oui. Regardez à une époque les régions, les régions ben oui il faut faire des pétitions, c’est facile de faire des pétitions, il faut que les citoyens s’organisent. Les associations de consommateur, qu’est-ce qu’elles font, c’est là qu’il faudrait faire du lobbying à Bruxelles, c’est ça qui est important, parce que les autres savent le faire du lobbying. Alors moi je dis effectivement c’est trop facile d’être négatif mais il faut être positif soi-même et puis s’informer comme on dit. Regardez tout à l’heure par internet on sait comment on vote à Bruxelles, et bien consultons les sites internet, informons-nous, il y a des moyens. Les gens attendent, vous savez c’est un petit peu comme les petits oiseaux ou les enfants des pélicans, on leur digère tout et puis on leur crache dans la gueule ce qu’ils doivent manger, ben oui dans le bec…..

Interruption de l’enregistrement la cassette étant arrivée à la fin avant la fin du débat.

Thèmes proposés pour le Café Citoyen du 13/06/09 :
- Le contrôle de l'endettement des ménages est-il possible ou non ? 7 voix
- Une politique sécuritaire aboutit-elle forcément à un État sécurisé ? 13 voix
- Qu'en est-il de l'égalité parentale ? 9 voix
- Quelles solutions pour protéger l'École de la violence ? 7 voix
- La conscience citoyenne se limite-t-elle à la nation ? 8 voix
- Qu'est-ce qu'un expert ? 7 voix

Thème retenu pour le 13/06/09 : Une politique sécuritaire aboutit-elle forcément à un État sécurisé ?

Interventions

Mhoussaye

Marc Houssaye

mercredi 13 mai 2009 17:16:39 +00:00

A quoi sert l'Europe ? Certainement à beaucoup de choses; En premier lieu d'administratif lié au commerce. Certes, les leviers de production/consommation se sont considérablement développés depuis la seconde guerre mondiale. Et nous avons bâti des "monstres industriels" (je ne dénigre pas, je pense que cela a permis par ailleurs d'augmenter considérablement le niveau de vie des européens). Mais j'ai l'impression qu'on nous parle que de la dimension économique de l'Europe. Et les lois évoquées dans les médias font toujours référence à des considérations économiques.

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Jerzy Karczmarczuk

jeudi 14 mai 2009 15:18:29 +00:00

Les lois évoquées de temps en temps parlent aussi de la justice, de l'éducation, de la sécurité, de la défense, etc., Marc.

Le problème est que les tendances nationalistes (souvereignistes de droite, poujadistes, populistes de gauche ...) sont si fortes, que les tentatives de l'unification des lois en général se cassent régulièrement le front. Et cette gauche qui crie fort : "oui à l'Europe sociale ! Non à l'Europe du grand capital" a fait tout pour massacrer la constitution européenne, sans parler de Maastricht, Lisbonne, etc. Dans ce contexte, la vraie intégration politique, l'instauration d'une politique de défense commune, des protocoles du traitement des immigrés clandestins, etc., tout tombe à l'eau.

Et, - sans surprise - la seule chose qui reste, ce sont des agréments commerciaux et financiers, justement le diable contre lequel on se bat.

Et ceux - en France - qui réfléchissent si les Français ont vraiment besoin, ou pas de l'Europe, qu'ils n'oublient pas, que de plus en plus souvent les ressortissants des autres pays se demandent à quoi sert la France, pour eux (sauf du bon vin, et un tourisme de qualité)...

JK

Mhoussaye

Marc Houssaye

vendredi 15 mai 2009 17:28:40 +00:00

Il me semble que l'échelon européen devient de moins en moins pertinent pour résoudre les grands problèmes qui se posent à l'Humanité. Les difficultés comme celles liées à la protection de l'environnement, à la maîtrise de l'immigration, à l'évaporation des capitaux financiers (on le voit en ce moment même avec la crise financière et économique mondiale) ne pourront être résolus qu'avec la participation de tous les pays du monde entier. Dans la mesure où le devenir de l'humanité est en péril, s'il fallait promouvoir une politique supra-nationale, elle devrait forcément être mondiale. A quoi cela rimerait-il de mettre en place une politique de protection des océans seulement en Europe ? De contrôler les flux migratoires seulement en Europe ? D'interdire les paradis fiscaux seulement en Europe ?

Pour moi - je vais être un peu dur mais j'accentue le trait exprès - le niveau européen, a principalement permis, avec sa croissance trop rapide, aux plus opportunistes de s'extraire des règles de leur pays d'origine; et de se sentir ainsi au-dessus de la loi.

Enfin, si je me sens citoyen du monde (ou tout simplement homme de la Terre), j'avoue avoir du mal à me sentir citoyen européen dans la mesure où je ne vois pas vraiment ce que c'est qu'être européen.

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Jerzy Karczmarczuk

dimanche 17 mai 2009 08:57:23 +00:00

Etre Européen c'et d'accepter l'existance d'un organisme supra-national qu'il faut respecter et protéger au nom de la sécurité, efficacité, justice, progrès, etc. de NOUS TOUS sur ce continent. Un organisme fort, disposant des lois communes, et des mécanismes de leur mise en oeuvre.

... - Contrairement à ce qui se passe au niveau des Nations Unies, qui sont complètement impuissantes, et polluées par des cliques (je ne dirai pas publiquement à quoi je pense actuellement, mais avant c'étaient des pays communistes - par ex.).

On NE PEUT PAS imaginer la création d'un "monde uni" sans passer d'abord par des entités plus petites et capables de s'intégrer, grâce à une certaine homogénéité de la culture et des statuts sociaux. Pour cela nous avons besoin d'Europe. Si on nie cela, on n'aura jamais rien de plus global. S'il faut négocier à l'échelle mondiale, l'Europe doit agir de manière cohérente. Si chaque pays se comporte d'abord de manière souvereigniste, on aura la Ligue des Nations, rien de plus. Ne soyons pas naïfs jusqu'à la sottise. C'est l'aspect fédératif qui a déterminé la force des Etats Unis et l'influence de l'Allemagne au XIX siècle. Par contre, toute tentative d'une vraie unification des pays de l'Amérique du Sud s'est désagrégée, et on voit qu'ils ne comptent plus à l'échelle mondiale comme forces politiques.

C'est ça que nous voulons?

JK.

++
SVP, modifiez enfin l'interface de cette boîte de dialogue ! Si vous n'arrivez pas à boucler votre projet dans un temps *fini*, installez par exemple l' @lex Guestbook...

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Boris Vaisman

mardi 19 mai 2009 15:15:51 +00:00

Une grande majorité semble convaincue, de manière politiquement correcte ou non, du fait que désormais, nous sommes tous européens. Et pourtant on nous annonce un record d'abstention aux prochaines élections, preuve s'il en est du désintérêt de la population pour la chose européenne. Peu d'entre nous connaissent même ceux pour lesquels ils sont censés donner leur suffrage. De plus, même si l'Europe semble prendre une part croissante dans les décisions qui nous concernent tous les jours, on regarde toujours avec grand intérêt les politiques nationales et on dédaigne largement la politique européenne. En allant plus loin et de manière triviale, on assimile avec humour les politiques européennes aux lois de calibrages des fruits et légumes ou autres AOC et assimilons les décisions de Bruxelles à des futilités.
On envisage tout de même assez bien les conséquences de la mise en place de l'Euro mais on ne sait pas du tout se projeter en matière de politique, de justice, d'éducation, de défense... L'Europe est-elle donc restée une communauté économique ou a-t-elle d'autres finalités ?

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Jerzy Karczmarczuk

vendredi 22 mai 2009 08:44:08 +00:00

Boris Vaisman :

/on ne sait pas du tout se projeter en matière de politique, de justice, d'éducation, de défense... L'Europe est-elle donc restée une communauté économique ou a-t-elle d'autres finalités ?/

Ma réponse, pas nécessairement vraie est simple. L'Europe a d'autres finalités, *beaucoup*. Le processus de Bologne continue, si on veut parler d'éducation... Concernant les Droits de l'Homme, nous avons les mêmes objectifs, et nos critères sont similaires. Etc.

Hélas, comme j'ai déjà dit, le fait que les grandes formations politiques ne s'intéressent pas outre mesure aux problèmes Euro, la scène est polluée par des courants dont le but principal est de désintégrer tout, car ainsi il leur est plus facile d'exercer leur influence à l'échelle nationale.

Et finalement, l'Europe reste surtout une simple communauté économique, car ici les politicards n'ont pas grande chose à dire...

JK

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laurent

vendredi 19 juin 2009 16:35:10 +00:00

Difficile d'entamer un débat sur le thème de l'Europe sans rappeler en quelques mots l'idée de la construction européenne et le fonctionnement de l'Europe actuelle : le thème était "à quoi sert l'Europe ?". Pas sûr que le débat ait répondu à la question. La discussion, a semble-t-il tourné plutôt au café du commerce qu'au sens du café citoyen. Beaucoup d'erreurs dans ce qui a été dit. Beaucoup de notions mélangées. Ce qui pose la question - fondamentale - de l'animation des débats pour tendre à l'exactitude des faits autant qu'à la richesse des idées croisées.
Exercice difficile et fastidieux, qui demande du travail de préparation et de mise en forme du café.

Amitiés citoyennes

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SERRES

jeudi 20 février 2014 12:14:01 +00:00

Avant de Vous Soumettre le format texte suivant ( Qué J'ai copie sur internet ) Dont je Partage la détresse et la déception de l' auteur Je vous livre ma pensée succinctement sur ??l'Europe Telle qu'elle devrait Très rapidemente sans Doutes apres le Prochain Désastre électoral se reconstituer :
1 : Expulsion , je dis Bien l' éviction de l' Angleterre ( le cheval de Troie des Etats-Unis )
2 : Europe Avec les 8 payeur Que de base SONT : l' Alemagne , la Belgique , la France , l' Espagne , l' Italie , le Portugal , le Danemark , la Pologne may etre l' Autriche et la Suède
3 : de Dans CE Contexte de mondialisation galoppante ous l' humain N'a plus de de Valeur ou ou Seul Compte le " fric " , zone constituer de juin de Libre échange Avec Le Reste des 28 ous paie ainsi en ramenant le controle des frontière Avec juin monaie uniques au Niveau des 8 ous 10 paie

Je suis coupable d' Avoir Voulu l'Europe
28 avril 2013 | Par degadezo
Il Ya 20 ans, dans C'était le référendum sur le Traité de Maastricht .
J'y ai cru , j'avais 20 ans de Moins , je pensais rappel Qué Dans Un océan publique de duplicité pouvaient subsister QUELQUES îlots de sincérité , d' honnêteté , de souci du bien .
Plus de Guerres en Europe, ai- je Entendu désastreuses , MAIS à la coopération endroit juin Fraternelle QUI conduirait au bonheur des Peuples .
J'ai Voulu this Europe, qui- en 20 ans , M'a conduit de l'espoir à la désespérance , du rêve au cauchemar .
Comme une majority de Français , en 1992 , J'ai voter OUI, je plaide coupable Aujourd'hui , j'avais QUELQUES Circonstances atténuantes .
Mediapart polo n'existait , internet non plus les , Les Grands Quotidiens d' informations avaient déjà- Leurs boussoles bloquées , ET Sur Les Médias retransmet , meme si la nouvelle génération des désinformateurs Patentes Qui sévissent gerade etait rappel à l'école des menteurs , Leurs illustres prédécesseurs étaient déjà- des manipulateurs de haut Niveau . Inutile DE Citer des ONM , Nous Avons Tous les en mémoire .

La sincérité , l' honnêteté , le souci du bien commun , Ces notions Pour Moi Ont Été balayées par les Takiedine , Cahuzac , Dumas , Woerth , Gaubert , Balkany , et J'en passe ... Tellement TOUTES courses et TOUTES couleurs confondues Politiques .
Plus de Guerres en Europe? Maïs quelles Guerres , Celles Qu'on fel Avec des obus et des fusils , may être, MAIS Que dire de this guerre économique au Québec se livrent les Pays de l' union , Que dire du dicktat qu'un Seul paie aux exportations florissantes FAITES au depens des Autres imposer à SES Voisins Moins Bien lotis , Que dire du dumping fiscal de l' ONU d'Entre EUX , de la casse sociale Imposée Autre non nominale, Que dire du paradis bancaire CONSTRUIT par l' ONU d'Entre EUX en pleine zone euro , Que dire du pillage bancaire Organisé de dans Autre non , et tante , tantes eT D' agressions qu'il livre non Faudrait verser en dresser la liste le .
La coopération fraternelle , le bonheur des Peuples , C'est aux Grecs , aux Espagnols , aux Portugais , aux Irlandais , aux- Ouvriers de Florange , qu'il Faut Demander CE qu'ils en pensent .

En 2005, j'avais COMPRIS Qué Le Cauchemar etait en cours , J'ai voter le same NON massif au Québec 55 % de mes compatriotes , J'ai vote contre la Poursuite de la Mise en place de machines d' d' QUI juin broyait Les Peuples . Hélas , dans C'était déjà- Trop tard , l'Europe this là ne se contentait plus de d'être juin machine à casser le social, Elle avait déjà- Entrepris de casser la démocratie POUR LA REMPLACER par simulacre non , et le Pouvoir sarkoziste un concrétiser this casse de la démocratie en ignorant le vote populaire et en poursuivant le grand œuvre anti- sociale contre la Volonté du peuple de France .

Aujourd'hui , si d'aventure profil nouveau référendum soi non à l' horizon , et si je deviens same cul-de- jatte , j'irai électeurs Non au Besoin fr Marchant Sur Les Mains . L' impact de MAIS JE N'ai Plus d' illusions Qué may Avoir le vote populaire , Je n'y Crois en plus , JE SAIS Qué Le Cauchemar approx en cours , je sais Que Si réveil il ya, celui - ci ne se féra Pas en douceur , MAIS DANS le bruit et la fureur .
Aujourd'hui , J'en ai d' autrefois de Fini la aveC Les illusions , du Temps de températures de lun. d'Activité , je ne me suis Jamais interrogé sur la participation de ma Versements aux pensions des de mes ainés , Maintenant , l'après 42 ans d ' Activité continuer , je ressens le versement de ma pension de retraité Comme reproche non , Combien de Temps Faudra - t-il verser au Québec les Retraités d'aujourd'hui plient sous le Poids de CE reproche ? Combien Faudra - t-il De temps versez Qué Ceux Qui recherchent Désespérément emploi non , plient Sous le reproche des aides Qui Leur SONT versées ?

Sur dit qu'avec Le Temps Qui Passe, sur soi Penche Avec sagesse et sérénité sur sa Vie Passée .
ET BIEN il ya non le point sur ??lequel je ne suis Pas serein , C'EST Que le 7 février 1992 , J'ai dit OUI au Traité de Maastricht , ma Culpabilité intérêt avérée , et mon regret immense intérêt

Henri SERRES

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