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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (12/01/2002)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Politique et Société

Faut-il avoir peur de l’avenir ?

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La peur est un phénomène affectif qui accompagne la prise de conscience d’un danger réel ou imaginé, d’une menace. Elle porte toujours sur un objet plus ou moins précis. L’angoisse , elle, est faite d’inquiétude et de crainte sans objet déterminé. Nos craintes face à l’avenir sont-elles justifiées ? Et comment savoir si nous sommes capables d’appréhender véritablement la situation actuelle ?

Quelles sont les raisons irrationnelles d’avoir peur de l’avenir ? Pour l’individu, la peur de l’avenir est issue de ce qu’il sait qui l’attend : la mort. C’est l’angoisse existentielle de chaque homme. Socialement, cette peur individuelle a été reprise par la religion, la promesse du jugement dernier, l’incrustation du dogme religieux en chacun de nous. Objectivement, quelles seraient les raisons rationnelles qui font que nous devrions nous inquiéter de l’avenir ? « C’est l’instabilité de notre monde en général. Les problèmes démographiques, de pollution, etc. », entend-on dans la salle. Quelqu’un souligne cependant que « les problèmes mondiaux n’ont pas la même importance aux yeux de chaque pays ».

Pour certains, les problèmes se résolvent de générations en générations. Nous devons déjà solutionner les problèmes provoqués par nos aïeuls. Nos enfants devront résoudre ceux que nous n’aurons pas pu régler. On se questionne pour exemple sur le caractère irréversible de la pollution. Pour d’autres, nous sommes tous responsables de ne pas participer à la résolution des problèmes. On attendrait un « messie » qui prendrait des décisions à notre place. Quelqu’un s’insurge : « certes, il existe des facteurs naturels incontrôlables, mais d’un point de vue collectif, le souverain c’est nous ! Nous avons le pouvoir de décider ».

A ceci s’ajoute le fait que nous vivons dans un monde de plus en plus complexe. Nous avons une vision de plus en plus précise des problèmes, et leur complexité, leur enchevêtrement les rendent de moins en moins assimilables par l’esprit. « Nous manquons de compétences pour juger », disent certains. « Où est l’essence de la démocratie si l’on raisonne de cette façon ? » répond-on.

L’avenir, c’est l’inconnu. L’inconnu, c’est souvent la source de notre peur. Mais c’est aussi un incroyable moteur de construction. Que seraient les utopies sans la volonté de conquête de l’inconnu ? Dans la salle, quelqu’un dit que « la peur de l’inconnu est nécessaire » ; que « ne pas avoir peur de l’avenir serait de l’inconscience ». Ce à quoi répond-t-on que « la peur dépasse la raison, [qu’] elle n’est pas forcément louable. La vigilance est meilleure conseillère. La peur peut paralyser. » « Aujourd’hui, les informations grandissantes en quantité produisent de plus en plus de peurs, et cela empêche un approfondissement individuel. »

« Nous ne devons pas attendre que l’autre fasse le premier pas pour prendre exemple sur lui. Tentons de changer par nous-mêmes nos habitudes. » Cette lente mais noble acquisition individuelle des comportements citoyens pose pour quelques uns le problème de la cohésion du groupe et de la construction collective. Pourtant, si chacun possède une démarche citoyenne quotidienne, les problèmes comportementaux d’engagement, de prise de position, seront déjà entamés. Et la construction en commun ne pourra s’avérer que plus facile.

Mais voilà, notre société complexe empêche de discerner les fondamentaux, de faire se concentrer le citoyen sur sa progression personnelle. « Nous sommes dans un monde où l’on prône la relativité. « Si j’ai mon opinion, tu as la tienne, un point c’est tout ». Tout compte fait nous avons peur de nous confronter à l’autre. Certainement parce que nous n’avons pas vraiment d’opinion. » Rappelons en effet que de la confrontation des idées naît le progrès. L’assemblée mit également en cause l’individualisme croissant, la peur des idéologies – à juste titre d’ailleurs, le XXème nous en ayant montré les côtés les plus terribles – la mono polarité du monde actuel – le bipartisme gauche/droite monopolise nos pensées et sclérose le débat d’idées.

Beaucoup de contraintes empêchent la majorité d’acquérir la citoyenneté. Elles sont principalement de nature structurelle. Finalement, ne devrions-nous pas prendre comme base les fondamentaux (Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, acquis sociaux du XIXème siècle) et inventer une nouvelle société ?

Mais « avant d’imaginer un autre système, il faut faire le deuil de l’ancien ». « Il faut remettre en cause certains acquis qui nous emprisonnent, le confort matériel par exemple. » Et cet acte de deuil donne l’impression de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

Interventions

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jean ghislain

dimanche 13 mars 2011 00:06:54 +00:00

L'homme a peur de mourir, et le remède est l'oubli de la mort. Mais l'homme veut vivre et faire, et faire selon ses envies. Pourtant il est pris par le temps et a toujours peur de ne pas se réaliser, et de finir sa vie sans lavoir vraiment vécu, comme un comédien qui a joué des rôles. la philosophie nous apprends a nous connaitre, nos désirs ,selon les limites du raisonnable et...
a vivre tel qu'on est "a vivre NOTRE vie" et tous faire pour se réaliser donc!

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