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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Metz (17/10/2009)

» Démocratie et Citoyenneté

Vers une école de la citoyenneté ?

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Une bonne vingtaine de personnes pour ce café citoyen proposé, le mois précédent, par Sébastien, enseignant chercheur. Son introduction oriente la discussion sur le thème de l’égalité qui serait, selon lui, le socle d’une possible « éducation à la citoyenneté ». Sébastien se demande si la « pauvreté des cours d’éducation civique » ne serait pas un facteur de « reproduction des inégalités ». Il estime, en outre, que l’esprit critique n’est pas assez présent dans le système éducatif.

Etienne, professeur d’histoire, affirme que l’acquisition des savoirs est devenue, selon lui, « une hérésie, dans le modèle pédagogique actuel" car, notamment, « on nous demande de remplacer la parole et les cours magistraux par des schémas ». D’après lui, la réforme des IUFM (instituts de formation des maîtres), lancée « quelques mois avant la chute du mur de Berlin », a été une catastrophe pour la transmission des savoirs, dans la mesure où ce nouveau système prétend que « le savoir est élaboré par l’élève ». Au fond, estime Erienne, on forme surtout des « consommateurs ».

Jacques, qui se définit comme un citoyen « ni expert, ni prof », pense que "nous ne sommes pas égaux dans les faits" ; et selon lui, le rôle des parents est plus important que l’école dans l’éducation.

Brigitte, professeure d’histoire-géographie en lycée, se demande ce qu’est « un parent responsable ». Elle rappelle aussi que le ministère de l'Education s'appelait auparavant "ministère de l'instruction publique".

Jacques estime que le « corps enseignant vit peut-être dans un autre monde » et qu’il faudrait le mettre au contact « de la société civile ». « Nous faisons partie de la société civile, je vous rassure », répond Etienne. Une autre voix, celle de Catherine C., reprenant à son compte la notion d’égalité, note qu’il y a effectivement, selon elle, « plusieurs écoles » et demande : « est-ce qu’il n’y a pas moyen de s’entendre sur une école, qui pourrait aider à la fois à transmettre des savoirs et à faire réfléchir ? ».

L’animatrice du débat souligne que « nous avons des experts parmi les participants » mais qu’il ne faudrait pas que les échanges se cantonnent à une critique du système éducatif, entre professionnels. l'animatrice demande aux participants ce qu'ils pensent de l’idée de la « cagnotte lycéenne », proposée par Martin Hirsch (haut commissaire à la Jeunesse). A l’unanimité, les citoyens qui s'expriment se déclarent contre le fait de donner de l’argent aux élèves pour qu’ils viennent en classe. « On devrait permettre à chaque enfant d’aller le plus loin possible en fonction de ses capacités », selon Catherine B. Laurent estime qu’on devait introduire l’idée d’un revenu d’existence pour tous, plutôt que de payer les écoliers, pour tenter de susciter la motivation des personnes dans la société.

Dominique pose la question : « est-ce que l’école est faite pour former des Hommes ou pour former des employés ? ». Catherine B. répond : « on va aussi à l’école pour pouvoir travailler ». « Il faut valoriser les personnes et les métiers, là où ils sont », selon Guy, qui évoque son expérience propre : « j’ai fait latin-grec, ça ne m’a pas empêché de faire une filière technique ». Etienne raconte, lui aussi, une histoire personnelle : « mon père n’a pas pu être artisan boucher – ce qu’il voulait – parce qu’on l’a envoyé à l’usine ». Dans ce registre, une majorité de participants s’accordent à dire que l’orientation est primordiale mais qu’elle est mal faite. « Il faut guider l’enfant, pas le dresser », estime Michèle. Un professeur de l’enseignement supérieur rappelle que certains lycées obtiennent près de 100% de réussite au Bac, mais que les élèves ont ensuite des difficultés à l’université ; « le problème, c’est la politique des quotas », dit-il. Fadil note que « la volonté politique est importante ». Jacques P. note qu’il faudrait peut-être d’abord « éduquer les parents ».

L’animatrice souligne que le débat n’a pas permis de définir la notion de citoyenneté. Elle rappelle que les enseignants ont des outils à leur disposition, en la matière : ce sont notamment la référence aux Droits de l’Homme (respect et dignité), la mémoire et l’Histoire (relation passé-présent), la lutte contre les discriminations et pour l’égalité, et la citoyenneté européenne fondée désormais sur les principes de développement durable. Belle transition pour amener le prochain débat sur le thème qui sera repris par l’ensemble du réseau de la Nouvelle Arcadie, dans le cadre de la «semaine des cafés citoyens ». Prochain débat : « faut-il rendre les Hommes responsables de leurs actes envers les générations futures ? ». A Metz, rendez-vous le samedi 21novembre.

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Les participants à ce débat ont choisi pour le café citoyen du mois de décembre à Metz : "la démocratie a-t-elle trouvé ses limites ?".
En attendant, rendez-vous le samedi 21 novembre au café Jehanne d'Arc, à Metz.

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