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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (04/10/2000)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Économie

La corruption dans l’histoire de la politique

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Nous observons une recrudescence des affaires politiciennes. C’est en tout cas ce que nous pouvons ressentir de l’atmosphère sociale. Citons pour exemple l’affaire « Méry », d’actualité. Et les citoyens de s’inquiéter sur le phénomène de corruption. La corruption n’est pas un phénomène nouveau à notre époque. Et durant le débat beaucoup d’exemples ont été tirés de l’Histoire. Chez les Romains, le vice était parfois poussé jusqu’à l’assassinat politique. Pour comprendre le phénomène de corruption, il nous en faut découvrir les causes.

Tout d’abord, « il faut distinguer « les affaires » de la corruption proprement dite » déclare un intervenant. En effet, les affaires politiciennes sont le fruit d’un travail médiatique. Et ce prisme médiatique peut être remis en question sur plusieurs points. Tout d’abord, les différentes structures d’information sont soumises aux lois de notre société de consommation. Les mass médias révèlent les scandales susceptibles de se vendre. Aussi, le moment et la manière de divulguer une affaire ne sont-ils pas anodins. Ensuite parce qu’ « il existe, explique un intervenant, des connivences partisanes entre médias et politiques ». Ne disons-nous pas que ce journal est de tel bord ? Celui-ci de tel autre ? L’éclatement ou l’occultation d’une affaire et sa manière d’être analysée serait alors le résultat d’une alchimie complexe entre connivences partisanes et contraintes économiques. Il est donc difficile de faire la part des choses entre les faits réels et leurs reflets médiatiques.

Le pouvoir – ou plutôt le goût pour celui-ci – est à l’origine de la corruption. Il génère des tentations chez les hommes qui le détiennent. Aussi, un bon système politique fait-il en sorte qu’un homme politique ne reste pas trop longtemps en exercice. Car c’est avec le temps que des complicités se créent ; et qu’un réseau de personnes influentes peut s’installer, sclérosant le système démocratique, substituant à l’intérêt général leurs intérêts personnels. L’intérêt des élus non-intègres est de se faire réélire non pour proposer un projet de société aux citoyens mais pour garder des privilèges acquis grâce au pouvoir. Et après un exercice trop long, redevenir simple citoyen peut s’apparenter à une « chute sociale ». Ainsi, le pouvoir use l’homme politique qui doit d’abord combattre ses propres tentations et écarter d’éventuelles propositions malhonnêtes en gardant à l’esprit son propre idéal. L’assemblée s’accorde à dire que le renouvellement des politiques est le remède préventif à la corruption.

Le débat fut aussi porté sur les relations entre le pouvoir économique et le pouvoir politique. « Il n’est pas rare que des entreprises fassent du chantage et, organisées en groupuscules appelés « lobbies », détournent le politicien de son intégrité ». Un citoyen se pose alors la question de la part de culpabilité imputable d’une part au corrupteur, d’autre part au corrompu. Un autre pose la question suivante : « Si l’on veut garder notre système de démocratie représentative, ne devrions-nous pas songer, pour enrayer la corruption, à la rémunération des élus ? ».

Une partie du débat développa le problème du financement des partis politiques. Les frais des partis politiques pour leurs campagnes et leurs présences médiatiques, sont de plus en plus élevés. Il faut acheter le citoyen à coup d’affiches, l’attirer à coup de slogans. Car le désintérêt de la population pour les partis ne cesse d’augmenter. Le nombre de militants décroît en effet considérablement. Concernant les lois de financement des partis politiques qui consiste selon le type d’élection à rétribuer un parti en fonction du nombre de ses électeurs et du nombre de ses élus ou à rembourser les frais de campagne lorsque « le score de l’élection » est supérieur à 5%, les citoyens s’entendent sur le fait qu’elle consiste à renforcer le poids des grands partis politiques et à empêcher les petits partis d’émerger.

Les représentants du peuple se doivent d’incarner l’intérêt général. Mais, souligne un citoyen, « nous ne sommes que des hommes. Un homme seul ne peut être le Législateur incorruptible . Et la présence permanente au pouvoir d’un parfait incorruptible, d’un homme vertueux par excellence, serait écrasant et étouffant pour le reste de la société ». C’est donc l’ensemble des citoyens qui doit participer à l’élaboration de la politique. Il nous faut mettre l’accent sur le développement de la citoyenneté. N’oublions pas que le terreau de la corruption est souvent l’indifférence des citoyens à l’égard de la vie publique.

Les citoyens préconisent donc un plus grand investissement dans la vie publique. Car, si la politique souffre de la corruption, il ne faut pas pour autant délaisser notre citoyenneté. Cette attitude risquerait d’aggraver la situation. De plus, il fut proposé d’interdire le lobbying. Le pouvoir économique ayant de nos jours le pouvoir de faire plier le pouvoir politique, le lobbying peut être en partie tenu responsable de la corruption en politique. Enfin, le renouvellement fréquent du personnel politique semble être la meilleure prévention contre la corruption.

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