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Compte-rendu analytique par Sylvie SAPERASCafé Citoyen de Nîmes (07/12/2010)

Animateur du débat : Sylvie SAPERAS

» Éducation

Est-ce qu'enseigner et éduquer, c'est la même chose ?

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L’introduction est faite par Aurélia DUBUC : lecture de la Charte

L’animation est assurée par Sylvie SAPERAS

Le préambule est présenté par Deny JEAN, Philippe BERTA étant malade et excusé.

Une première interrogation s’impose par rapport au changement de l’appellation du Ministère en charge de la scolarité. C’est ainsi qu’avant 1932, c’était le Ministère de l’Instruction Publique, depuis c’est le Ministère de l’Education Nationale. Arrêtons-nous sur l’étymologie des termes : Le mot « éducation » issu du latin, signifie conduire, commander, guider, faire produire la terre, faire se développer un être vivant. Le verbe « enseigner », toujours issu du latin, signifie transmettre à la génération future plus de connaissance, de savoirs, de savoirs faire et des valeurs à partir d’une culture commune. Eduquer est plus général qu’enseigner.

Le terme éducation a un objectif de formation globale d’un individu à travers différents niveaux, religieux, social, culturel, technique, scientifique et médical. Le terme enseignement a une visée plus précise, soit celle de la connaissance à l’aide de signes. Signes utilisés pour la transmission de connaissances qui font référence au langage parlé et écrit. Mais, il faut souligner que le mot latin « insignis » signifie, avant tout, remarquable, remarqué d’un signe distingué. Donc ceux qui restreignent le mot « enseignement » à la simple création de citoyens responsables et égaux, doivent aussi prendre acte du paradoxe eu égard au sens étymologique du terme.

Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n’est pas forcément enseigner.

Ainsi, il ne faut pas oublier que le rôle des parents est d’éduquer et le rôle des enseignants est d’instruire.

L’éducation ne se limite pas à l’instruction qui serait relatif aux savoirs et savoir-faire. Elle vise également pour tout individu, à la capacité physique, intellectuelle et morale. C'est-à-dire devant permettre d’affronter la vie personnelle, de la gérer en tant que citoyen responsable vis-à-vis de la société dans laquelle il évolue. Depuis les lois de Jules Ferry, deux missions ont toujours été assignées :
1) La transmission des savoirs – instruire et enseigner.
2) L’intégration des diverses valeurs d’une culture nationale – éduquer.

J’ouvre le débat : Enseigner et éduquer est-ce la même chose ?

Déroulement du débat

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Non, enseigner et éduquer ce n’est pas la même chose, l’éducation relève de ce qui est parental donc plus intime. Enseigner, c’est ce qu’on apprend d’un point de vue scolaire. Normalement le parentéduque, l’enseignant enseigne. La religion a aussi la fonction d’enseigner et éduquer. Les enseignants ne remplaceront jamais le curé, le pasteur, comme dit Sarkozy. Aujourd’hui, nous devons néanmoins reconnaître que l’enseignant est aussi éducateur.

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Le problème entre ces deux termes est essentiellement le contenu de l’enseignement et de l’éducation. Sachant que les parents éduquent en reproduisant leurs propres expériences et les professeurs appliquent un programme imposé, un système. Nous ne sommes pas ici pour débattre le problème des enseignants et des parents. Mais davantage pour se demander ce qui se passe dans ces modes de transmission. Qu’est ce qu’on leur apprend ?

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L’éducation, c’est surtout des valeurs, par rapport à la religion, la tradition, les uses et coutumes et quelque chose de plus « abstrait ». Enseigner, c’est principalement un contenu, une méthode et quelque chose de plus « concret ». Mais éduquer et enseigner sont indissociables un peu comme la construction d’une pyramide où les blocs s’emboîtent les uns avec les autres. L’éducation, c’est aussi l’expérience de son enseignement qui représente la plus value de chacun.

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Je suis d’accord. Plus on va être éduqué, plus il va être facile d’être enseigné et vice versa. En même temps, je trouve qu’à l’école, les pistes sont un peu brouillées. Qu’est ce qu’on leur apprend aux enfants ? Le lundi, ils visitent un marché, le mardi, un musée, etc… C’est super, mais pourquoi les enseignants ont cette initiative qu’ils prennent sur le temps de la grammaire, du calcul ? Ils répondent que certaines familles ne les emmènent pas dans ces lieux. Dans l’absolu, c’est bien mais moi qui ne connait pas forcément les maths et qui emmène mes enfants au musée, je préfère que l’enseignant reste dans le cœur de son métier : l’apprentissage du calcul, de la grammaire, etc…

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Je pense, en fait que l’enseignement se réfère à des contenus théoriques que l’on doit petit à petit assimiler et traduire en compétence, en savoir faire. Mais l’éducation, elle se réfère à des comportements sociaux. Par contre, les contenus s’apprennent dans un cercle social, donc les comportements sont aussi en cause. Quand on enseigne, il ya les contenus et les diplômes par la poursuite de la scolarité. Diplômes que l’on décerne à travers les habilités, les habiletés des enfants qui ont des compétences et des modèles sociaux permettant de ne pas être inadapté dans la société, que cela soit dans le contexte familial, dans la rue, dans la cour de récréation avec les copains. Or, on voit qu’actuellement, il y a de plus en plus des problèmes de comportement de la part des gamins, par exemple l’agression avec des cutters. Donc, il y a un gros problème pour faire rejoindre l’éducation et l’enseignement. Si des enfants arrivent à ce genre d’extrémité, c’est qu’il y manque au niveau des familles, il y a un « loupé » au niveau des acquisitions familiales, des modèles sociaux.

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Pourquoi cette dissociation entre enseignement et éducation ? Pourquoi cette séparation aussi nette entre les personnes en charge de l’éducation et de l’enseignement ? On peut prendre l’exemple des savoirs faire traditionnels comme la pharmacopée transmise par les familles et non par les enseignants. On peut rapprocher ce savoir de l’éducation, or ce n’est pas de l’éducation. Donc qu’est ce qui alimente cette séparation entre enseignement et éducation ?

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J’ai l’impression que l’Institution de l’Enseignement est un des derniers piliers du passé et tout ce qui se rapporte à l’éducation, en tant que repères, tente à disparaitre, comme la place du curé ou du pasteur, ainsi de suite. Il y a beaucoup d’éléments qui, au fil du temps, se dissolvent. Et je vois une relation entre extérieur et intérieur qui n’a plus de frontière.

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J’aimerai qu’on m’explique quel est le contenu de l’éducation ? Quelles sont les nouvelles valeurs qui apparaissent et que l’on doit transmettre ?

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Quand l’enfant arrive en maternelle ou en primaire, c’est bien de la confrontation avec les autres dont il est question. Même si en tant que parent, j’essaye d’inculquer des valeurs, c’est parfois difficile. Parce qu’aussi, aujourd’hui, il y a de moins en moins de grandes familles avec cousins, moi, maman célibataire n’a plus cette aide et mes enfants n’ont plus l’occasion de se « frotter » avec des enfants de leur âge, dans un même lien de proximité. Mais je suis révoltée lorsqu’on veut dépister les traces de prédélinquance chez un enfant de trois, quatre ans. C’est normal qu’un enfant, à cet âge exprime des comportements d’agressivité. C’est sûr, si personne ne corrige ces attitudes, par la suite, il peut y avoir des comportements de délinquants. Et je suis, délibérément, contre l’attitude de certains parents par rapport à des enseignants qui répriment, par exemple, lorsqu’un enfant est « mis au coin », il n’y a pas mal traitante. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, on vit dans les extrêmes, sans savoir ce qu’on fait.
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Je ne pense pas qu’on puisse parler de « bonne » éducation universelle. Ne serait ce que parce qu’on place son enfant, pour x raisons, dans une école républicaine ou privée (religieuse). Les parents, d’évidence, n’ont pas la même vision des « choses ». Tout dépend des convictions personnelles. Mais je voudrai tout de même faire un parallèle ou point de jonction entre la formation civique, matière assez abandonnée qui faisait lien entre enseignement – fonctionnement de la vie républicaine- et la valeur éducative qui permet de prendre conscience qu’on vit avec des liens dans une société commune. Que l’on soit plus républicain, ou plus « spirituel », même si à mon avis c’est complémentaire, il n’en reste pas moins vrai que le dénominateur commun est la notion de valeurs morales. Mais, c’est évident, il n’y a pas d’éducation « universelle ».

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Des précisions quant à la formation de l’instruction civique. C’est un programme obligatoire de la 6ème à la 3ème qui doit être enseigné par les professeurs d’histoire/géographie, mais il est vrai que cette matière est souvent sacrifiée, vu le programme important d’histoire/géo. Il suffit de regarder les cahiers de texte, sans accabler les profs : les programmes sont vraiment très lourds.

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Je voudrais rebondir sur les valeurs de l’école républicaine et privée qui normalement, concernent les mêmes axes que sont la tolérance, l’égalité, l’amour de l’autre. Même si j’apparais « bizous nourse », il me semble que ce socle commun vise les mêmes fondamentaux. Et les enseignants devraient, surtout aujourd’hui, accentuer leurs efforts sur ces données. Il faut peut être s’adapter à la nouvelle génération, il y a trente ans, il fallait insister sur certains points, à notre époque d’autres points apparaissent peut être plus prioritaires. L’époque est différente.

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Le programme histoire/géo est tellement lourd que l’instruction civique est à l’abandon. Alors que c’est le point où l’on peut rassembler éducation et enseignement. L’histoire, ce sont des dates, des contenus, la géo, idem mais par contre l’instruction civique est vraiment l’apprentissage de conduites et de comportements à tenir. Voyez les nouvelles expériences en seconde, au lycée Camus….parce que l’éducation civique, c’est aussi la vision de ce qui se passe dans la classe, dans la cour, dans la vie extérieure. Ainsi demander aux enfants comment et pourquoi, ils réagissent par rapport à telle règle ou attitude est essentiel… L’enseignement, tel que Socrate le préconisait, n’était pas tant l’acquisition de savoirs mais reconnaître ce que l’on sait déjà et donc apprendre à réfléchir. Et là l’éducation et l’enseignement ne s’opposent pas.

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L’éducation civique, je m’en souviens, j’en avais déjà au primaire. Avant de pouvoir enseigner quelque chose à un enfant, il faut déjà qu’il soit capable d’écouter, de réfléchir. Cela passe par l’éducation. Avant, l’apprentissage des valeurs morales venaient des parents, du curé…Aujourd’hui, c’est quasi inexistant. L’école essaye de reprendre le relais mais ne réussit pas et on en arrive à la répression. Alors, ce serait bien de définir ce qu’est apprendre et ce qu’est éduquer ? Est ce que la répression qui arrive –même à l’égard des petits de 2/3 ans- permet une bonne façon d’enseigner à nos enfants ? C’est une vraie question.

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Rappel de l’animateur :
Lors de notre dernier débat une proposition a été actée : « Augmenter  le  temps  de  l’enseignement  d’histoire  ou  à  défaut,  au  moins,  celui  de  l’instruction civique » 

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Depuis tout à l’heure, on parle toujours de l’attitude de l’adulte vers l’enfant qu’il soit enseignant ou éducateur. Ce qu’il doit enseigner, éduquer… Mais ne devrait-on pas plutôt se demander : Quel est le besoin de l’enfant ? A chaque stade, pas l’âge mais le stade. Et dès lors, voir différemment la question sur les modes d’éducation et d’enseignement. Est-ce que les classes sont bien adaptées ? Est-ce que le système mis en place, répond véritablement au développement de l’enfant dans toutes ses dimensions ?

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Il faut que l’enseignant permette aux enfants de réfléchir par eux-mêmes. Là, est la principale valeur, mais cela ne se passe pas comme ça.

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Je suis une ancienne prof recyclée. D’abord, j’ai enseigné à des gamins de primaire (avec le catéchisme) puis à des jeunes jusqu’en terminale. Aujourd’hui, je suis effarée des problèmes de disciplines actuels auxquels les jeunes profs, primo arrivants, sont confrontés. Quelque soit la matière enseignée et au-delà des faits (historiques ou autres), il y a matière à réfléchir, c'est-à-dire à imaginer (mettons l’imagination au pouvoir). On peut leur passer des pièces de théâtre, des documentaires, etc… Et pourquoi ne pas s’appuyer sur cela pour regarder, réfléchir…. Et les faire réagir. Il y a un dialogue à instaurer pour montrer par exemple, l’évolution du temps, de l’histoire. Dans toutes les matières, il y a moyen de remettre le gamin au centre du propos. Gérer l’enseignement et l’éducation en même temps devient possible s’il n’y a pas de problème de discipline. J’ai enseigné auprès de gamins, y compris en Afrique, dans des écoles pro’. Ils étaient difficiles…. Ils avaient envie de s’en sortir. Il fallait que je m’oublie pour qu’ils réussissent ? Cela a marché.

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Pourquoi aujourd’hui, les enfants n’arrivent plus à penser par eux-mêmes et sont de moins en moins attentifs ? Je vois deux grandes raisons :
1) La télévision qui les habitue à la passivité absolue jusqu’à l’abrutissement. Et qu’est ce qu’on peut faire, à part tirer à boulet rouge sur TF1 ? C’est peut être aux parents de les obliger à regarder d’autres chaines plus culturelles.
2) L’enseignement a démissionné par ses programmes mêmes. En effet, sur toute la longueur du processus, exception faite peut être pour l’école maternelle, on n’apprend plus à l’enfant à apprendre mais à acquérir des connaissances sur la simple capacité à apprendre par cœur. C’est terrible.
Avant, il y avait la connaissance et « autres choses » qui favorisaient la réflexion. Aujourd’hui, on laisse des libertés mais on réduit, aussi, du fait des exigences du programme avec pour effet un contrôle avec notation. Doit-on obligatoirement noter les élèves pour les juger ?

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Même si je suis une fan de Marcel Ruffo, pour une fois je ne suis pas d’accord avec lui. J’ai l’impression que nous sommes dans une société très binaire, soit c’est très noir, soit c’est très blanc. Par exemple, je m’insurge contre les mamans qui, à 16h30 n’ont pas le temps de faire un bisou lorsque leur enfant a une bonne note en dictée. A l’inverse on peut difficilement tenir l’équilibre entre deux positions :
1) Si l’on veut préparer les enfants à la société telle qu’elle est, même si on ne l’accepte pas complètement, il faut pouvoir les préparer à la (bonne) compétition.
2) J’aime le mot de la directrice de l’école de mon fils qui rappelle souvent la formule : « il y a réussir dans la vie et réussir sa vie ». Ce qui n’est pas pareil.
Ce serait bien de prendre en compte ces deux points. A chaque réunion de parents d’élèves, c’est dommage d’ailleurs qu’il y ait aussi peu de parents et que cela soit le lieu de critiques systématiques des profs et des parents…Bref !, La directrice dit toujours : « Tous vos enfants ont de la valeur » Je trouve, en effet, important de valoriser les compétences de chacun.

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Intervention de l’animateur :
Je vais tenter de vous renvoyez sur ce que vous venez d’échanger, à partir de mots/d’idées clés. Ainsi Sur la question de l’enseignement, (éducation nationale) je pointe les mots : Transmission / contenu / dehors / code moral / partage / instruction / social / confusion
Sur la question de l’éducation (rapport parent-enfant): Intime / temps.
Et je n’ai pas d’autre mot, dans ce registre, cela semble vouloir dire que vous parlez beaucoup d’enseignement et de l’éducation dans le cadre de l’école, mais peu, par rapport au rôle des parents. Où est la complémentarité ? le lien ?

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Tu as dis tout à l’heure, que c’est peut être aux parents de dire aux enfants de ne pas regarder la télévision. Et c’est typique de ce qui se passe, il y a 50 ans, la question ne se posait même pas, ce sont les parents qui disaient NON. On a une attitude de passivité par rapport au rôle à jouer des parents. Et c’est la grande question. Comment les enfants éduqués de cette façon vont réagir ? Il y a une génération passée qui a tenté d’éduquer… et maintenant qu’est ce qui doit être transmis ?

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C’est là tout le problème… Apprendre à dire bonjour, au revoir, à ne pas se lécher les doigts plein de nutela. C’est ça l’éducation ? Peut être ? Pourquoi pas ? Ce sont des règles importantes. Mais….. Il ne faut pas oublier, aujourd’hui, que les parents ont 30 ans. Ce sont aussi des enfants de la télé qui reproduisent le schéma que moi-même je n’ai pas pu empêcher. Il y a même, maintenant des chaines de télé pour bébé. Et quand les parents travaillent…. La télé est un moyen de garde facile. Il y a aussi des familles qui, de par leur niveau social, ne peuvent pas suivre. Les gens qui ont des horaires absurdes, des petits salaires ne peuvent plus éduquer ce que nous, nous appelons éducation. Avant, on pouvait le faire parce qu’on était un peu plus bourgeois et on avait le temps. Mais lorsque les parents travaillent, les enfants rentrent tous seuls, …. Et il n’y a plus d’éducation. Alors peut être, il faut réfléchir s’il ne peut y avoir, en effet, une liaison entre l’école et la famille. L’école se substituant au manque d’éducation familiale. Cela pourrait se faire mais avec davantage et d’autres modèles de professeurs et d’autres formes de travail pour la société.

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Avant 68, nous avions des cours de moral et en parallèle, les enfants allaient au catéchisme. Il y avait ainsi, d’autres formes d’aide à l’éducation. Les cours de moral, c’était dire bonjour, merci, se lever pour laisser la place aux personnes âgées, etc… Le catéchisme donnait les notions de bien et de mal. 68 est arrivé et on a donné un grand coup de balai là-dessus…. Remplacé par RIEN et la situation s’est aggravée du fait du travail des parents et de leur absence. Il est difficile de demander aux enseignants de faire plus. Je me rappelle la série TV « l’instituteur » avec Gérard Klein. C’est merveilleux un homme comme ça, qui agit au cas par cas. Mais il avait au maximum 20 gamins par classe. Aujourd’hui, c’est 40/30 élèves et il y a plein de nouveaux problèmes. Ce qui est catastrophique c’est ce vide. Tout balayer, ok mais remplacer par quoi ?

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Ce matin, j’entendais à la radio quelqu’un se demander « Comment peut on donner à l’enfant la notion de se lever, d’être motivé pour aller à l’école, s’accrocher… ?» Quand on sait que la plupart de ces enfants n’ont jamais vu leur père se lever parce qu’il n’a pas de travail depuis des années. Et c’est difficile de conditionner un enfant à devoir se lever et aller travailler si, chez lui, il n’a plus de repères. C’est d’autant plus difficile d’avoir une éducation performante à la maison quand le père n’a pas d’ascendant sur l’enfant et ne puisse plus dire « Je vais travailler, je fais bouillir la marmite ». Si le père a perdu la notion de respect il n’a plus le pouvoir d’éduquer.

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Une des notions fondamentales de l’éducation est la responsabilité. On n’apprend plus aux enfants à être responsable de leurs actes et ça rejoint ce que tu disais : ah ! Ce serait bien de limiter la télé. NON, c’est aux parents de dire clairement NON. Les parents décident ou non de vacciner leurs enfants, peu importe ce que dit le voisin ou le gouvernement, on assume ses choix. Les parents ne veulent plus prendre la responsabilité de choix et pourtant nos enfants doivent apprendre à être responsable…. en ayant le droit de se tromper. La question de pouvoir choisir est importante. Une anecdote : dans la cour de l’école, un groupe d’enfants a fait une bêtise, la directrice demande qui sont les coupables, une élève s’est dénoncé pour avoir participé. Et bien la directrice a commencé par « l’engueuler » pour ensuite la féliciter pour s’être dénoncé. Je trouve cette attitude tout à fait intéressante.

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L’élément qui a radicalement changé la donne est l’explosion familiale et cela joue un rôle déterminant dans l’éducation. Pour ma génération, le divorce est devenu banal. Auparavant les conflits se jouaient à l’intérieur de la famille, maintenant tout est ouvert. Le concept familial s’est émietté et il n’y a plus de repères.

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Je voudrai proposer une analogie entre le vivant et la société de l’homme. Voilà je travaille dans l’agriculture depuis des années. Et je m’intéresse au vivant par le biais du monde animal et végétal et on se rend compte à force d’étudier le vivant depuis des siècles, qu’un animal ou un végétal, s’il ne vit pas en harmonie avec son environnement, il ne survit pas ou alors avec de grandes difficultés. Je vois notre société comme ça ou en fait, nous ne sommes plus en harmonie avec le monde que nous avons construit, que nos ainés ont construit, que nous continuons à construire. Mais la maison, en quelque sorte est devenue trop grande. On s’y perd en permanence. Et du coup les piliers disparaissent au fil du temps, au fur et à mesure qu’on pousse les limites. En gros, c’est la notion de l’écosystème. C’est bien qu’il y ait un brassage culturel, social au sein des écoles mais si on brasse trop grand, comment apporter les notions comme le respect de son voisin si on ne sait pas d’où il vient, qui il est.

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L’idée de la maison trop grande me plaît. Nos grands parents étaient trop « serrés », les enfants n’avaient pas le droit à la parole, etc…Lorsque les bords du cadre sont trop éloignés, l’enfant est perdu. Bien sûr, un ado peut tenter de dépasser les limites, c’est pas grave, le cadre est fait pour ça, il ne faut pas en avoir peur et quand l’ado dépasse, c’est l’occasion de le rattraper, de lui dire…

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J’aime l’image de la maison qui est trop grande mais je rajouterai que les appartements sont trop petits et trop encaissés les uns sur les autres.

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Il y a un tas de repères qui ont explosé et lorsque les enfants rentrent à la maison, la clé autour du cou pour se mettre directement devant la télé, c’est sûr qu’il est difficile de transmettre. D’autant plus quand la famille est monoparentale. En outre, il est vrai que les schémas, les formats sociaux sont très divers par le brassage de la population qui, du coup, n’a pas les mêmes systèmes de références. Donc, là un moment donné, peut être faut il se demander, à l’école, comment tous ces systèmes de référence qui s’entrechoquent, peuvent devenir une richesse. « Enrichissons-nous de nos différences ». Comment mettre tout cela en partition ?

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Je ne suis pas d’accord avec l’idée de brassage comme difficulté parce que dans toutes les langues le mot respect existe. Mais peut être qu’il y a simplement une erreur de vocabulaire que je ne saisis pas.

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Ce n’est pas la question de regarder l’autre mais de se regarder soi. Nous, on fait des choix par rapport à l’éducation de notre petite fille (2 ans) et je me rends compte, déjà, qu’il faut du courage. C'est-à-dire que la façon dont on vit ne correspond pas forcément à nos envies, ma compagne et moi on se sentirait mieux au fin fond des Cévennes. Mais, pour autant on ne va pas lâcher et nous allons continuer de vivre dans la périphérie de Nîmes pour notre fille sans perdre nos valeurs. Et c’est là le vrai courage, continuer sans perdre nos racines, nos valeurs, les racines de nos valeurs. Cela demande du courage individuellement pour éviter le brassage avec les autres et prendre le risque de perdre nos valeurs. Mais tout cela n’empêche pas le partage.

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Ce n’est pas tant le brassage qui est en cause mais le système de références. C'est-à-dire effectivement, qu’on vive de manière très « écolo »alors qu’on vit dans un endroit citadin, cela peut par exemple, porter à la moquerie… On parle des petits. Le respect, ce n’est pas le fait d’adopter le même comportement et de revenir à la maison « Ah ! Mais moi, je veux être comme ça. ». On a le droit simplement d’avoir des systèmes de références différents.

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C’est une question de vocabulaire….. On a beaucoup à apprendre des gens différents mais là où je te rejoins, c’est qu’on va de plus en plus vers la standardisation et l’uniformatisation des comportements. Dans l’enseignement, comme la biologie, la physique, les mathématiques, etc…. C’est apprendre par cœur. Il n’y a pas trop de latitude. Dans l’éducation, il y a plusieurs façons selon les régions, les valeurs de chacun que cela soit de vivre dans les Cévennes ou selon des préceptes religieux, ou toute autre raison…. Maintenant les familles délèguent les principes éducatifs à l’école, parce que les femmes travaillent, les familles explosent, etc… Il n’y a plus de cellule familiale. L’éducation a commencé à l’école, lorsqu’on s’est mis à enseigner en classe, la cuisine, la pharmacopée, etc… Avant - je ne sais plus si je dois dire « enseigné » ou « éduqué » -, ces savoirs étaient transmis par l’environnement familial. J’en reviens à l’éco système, c’est vrai, on a perdu les « choses » essentielles de la survie – comment s’alimenter, comment se soigner -. Nous avons de grands référents au niveau national mais plus de spécificité au niveau régional.

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Juste une remarque : le manque de dialogue. Il y a certes beaucoup de familles divorcées mais ce qui pose problème c’est parfois simplement
-le manque de dialogue entre les parents pour savoir ce qui se passe avec les enfants
-le manque de dialogue entre les parents et les enfants
-le manque de dialogue entre les parents et les enseignants….
Plutôt que cette histoire dramatique du parent qui va casser la figure au professeur suite à une remarque désagréable. Il y a une attitude civique à avoir. Dire qu’on n’est pas d’accord, c’est possible mais il y a des mots pour le dire correctement. J’ai l’impression d’ouvrir des portes ouvertes à un moment où il n’y a jamais eu autant de communication. J’explose mes forfaits téléphoniques, il y a internet… mais on se parle plus. Et souvent, il suffirait de dire les choses. Ce sont des malentendus qui entrainent souvent de graves proportions. J’ai vraiment l’impression de dire des banalités, mais à la fois le manque de temps et le manque de dialogue font qu’on en arrive là, aujourd’hui.

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J’ai l’impression que là où on a de moins en moins d’enseignants, les enfants vont être sous la tutelle d’éducateurs spécialisés à qui on va faire de plus en plus recours.

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Qu’est ce que tu appelles éducateur ?

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Celui qui vient rattraper quand ça part « en vrille », par le manque d’éducation dans la cellule familiale, quand il y a carence. Je notais tout à l’heure « une éducation amenuisée vit de toute tentative d’enseignement ». Après l’enseignement qu’est ce qui vient ? Au point qu’il faut rattraper et l’enseignement et l’éducation.

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D’où la détection précoce des délinquants évoqués tout à l’heure. Moi, je pense à la république de Platon qui préconisait d’arracher les enfants à leur famille pour les coller ailleurs, pour les reformater au bénéfice d’une « belle » République.

Intervention de l’animateur :
Peut on demander au seul professionnel de l’éducation, dans la salle, d’intervenir par rapport à tout ce qu’il vient d’entendre.

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Je ne suis pas vraiment enseignant mais gestionnaire d’un collège. On nous demande, de plus en plus, d’accueillir des enfants très différents. C’est la massification de l’enseignement qui se traduit par l’objectif de 80% de classe d’âge devant obtenir le bac et 50% devant avoir accès à l’Université. Dans les collèges il y a vraiment beaucoup de problèmes, du fait de l’obligation de scolarité de 6 à 16 ans. Le collège est le maillon faible de l’Education Nationale. Dans les classes, on demande aux enseignants d’exercer une « pédagogie différenciée » - jargon dont seul le ministère a le secret-. C'est-à-dire que dorénavant, les profs – qui ont 30 élèves! A niveaux très différents – doivent consacrer un moment particulier envers les plus faibles et tout autant envers les plus brillants. Cela en une heure de temps ! Et c’est une exigence de la part des inspecteurs régionaux.

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Quand, j’entends élèves faibles ou brillants, j’ai tous mes poils qui s’hérissent. Parce que c’est faible en quoi ? Brillant en quoi ? On en revient toujours là, à vouloir mettre tout le monde dans le même sac et allez y gaillard, c’est le plus fort qui va s’en sortir ! Non, on a des enfants et des adultes qui essaient de s’en sortir avec ce qu’ils sont et qui, malheureusement ne s’en sortent pas parce qu’ils ne savent pas qui ils sont. Il y a là un souci majeur. Ne serait-il pas plus judicieux de se demander quel est mon potentiel ? Dans quoi vais-je pouvoir m’épanouir ? Voir trouver ma place. Qui m’apprend ce que je vais pouvoir développer ? Au-delà des références actuelles, le propos était valable, il y a 100 ans et sera valable dans 100 ans. C’est universel à toute civilisation.

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Je voudrai rebondir sur l’idée de brassage. A mon avis, la « pédagogie différenciée » est un gros problème de l’enseignement actuel. Avant l’école de la République était réservée à une élite, que l’on veuille ou non. Les gens dans les campagnes allaient à l’école jusqu’à 11 ans et après travaillaient au champ. Aujourd’hui, c’est l’éducation de masse et on ne peut pas uniformiser une masse comme on uniformise une élite. Et je pense que le problème vient de là. Vu le socle commun exigé, ce n’est plus l’enseignement qui se met à la portée de l’enfant, c’est l’enfant qui doit se vider de sa personnalité pour adhérer à un groupe qui n’apporte pas de valeurs puisque de fait, c’est du contenu. L’élément critique se trouve peut être là. Enfin, c’est à réfléchir.

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Je trouve que le système éducatif reste tout de même électif, d’où les bilans. L’école a tendance à exclure les enfants qui ne sont pas matheux, littéraires… L’Education Nationale reste sur ses acquis d’élitisme et des pratiques d’exclusion.

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En fait, je vais prendre l’image de l’œnologie Il y a des farouches défenseurs pour un assemblage de diverses variétés de raisins différents. Pour faire 60ml de vin, il vaut mieux avoir 3 cuves de 20ml au lieu d’avoir une cuve de 60ml parce qu’arrivé à une certaine quantité, on ne différencie plus qu’il y a trois types de raisin à la base et c’est ce dont je voulais parler tout à l’heure. A un certain niveau, le brassage nettoie tout. C’est une question d’échelle.

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Je ne suis pas du tout d’accord quand tu dis que l’Education Nationale est une institution d’élite. Il y a plutôt un nivellement par le bas. La preuve ce sont les enfants surdoués, ils s’emmerdent tellement en classe, qu’ils n’apprennent plus à apprendre et finissent cancres. C’est scientifiquement prouvé. Par la notation et « l’apprendre par cœur », oui, on crée une élite mais je ne suis pas d’accord qu’on créé une élite à partir uniquement de ces potentialités.

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J’en viens encore à la notion de bons et mauvais élèves. Des études ont été faites selon un principe d’inversion : tu prends 2 bons et 2 mauvais élèves, tu les changes de classe, tu inverses leur dossier à l’instituteur. C'est-à-dire tu présentes les 2 bons élèves en mauvais élèves et vice versa. Et bien, tu t’aperçois au bout de 6 mois ou 1 an que le processus de départ s’est inversé. Vu la taille des classes, de toute façon, le cas par cas est impossible. Et puis moi, j’étais une très bonne élève en maths et je suis devenue une cancre par manque de motivation. De toute façon, il y avait un tel bazar dans la classe, qu’il suffisait d’être calme pour être félicité.

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Au-delà du contenu de l’enseignement, on en revient toujours à la méthode. C'est-à-dire, comment rendre vivant ce que l’on transmet et faire que les enfants soient intéressés ? A partir de là, on peut travailler « sur » le gamin et définir leur capacité. Ainsi selon les matières ils peuvent être bons, moyens, excellents…Et on en revient aussi à la question de l’orientation. Si on veut remplir des cursus, cela ne rime à rien. Certains me encore dernièrement « on m’a envoyé en maçonnerie alors que je voulais faire carrosserie ». Ces gamins n’iront pas plus que la 3ème, hormis le volet professionnel, mais ils sont déjà écœurés de ne pouvoir faire selon leur choix, et qu’ils ont l’impression qu’on ne les a pas écoutés. La question essentielle est psychologique : Comment former des enseignants, au démarrage de leur carrière de manière à ce qu’ils ne paniquent pas devant leur trentaine d’élèves pour les mettre directement au travail. D’autant plus que c’est un jeu maintenant, de déstabiliser le prof dès le début de l’année.

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La question que je me pose en tant que papa est qu’est ce qu’on peut envisager pour nos enfants ? Qu’est ce qu’on peut leur dire ? Quand, nous adultes, nous sommes atteints par le chômage, la délocalisation. Alors je me dis, l’éducation, c’est une chose, l’enseignement c’est autre chose mais quelle perspective peut avoir l’enfant ? Je ne vais rien lui promettre, parce que je ne pourrais tenir ma promesse, d’autant qu’à l’heure actuelle, on ne donne rien pour rien. Mais, aussi, quand je vois des jeunes qui sortent de masters et qui mettent quand même deux ans pour trouver du boulot, je m’interpelle et j’interpelle.

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Nous sommes à quelques semaines de Noël, donc je vais terminer sur une note positive en revenant à « ma » directrice d’école qui parfois nous prend entre quatre yeux pour nous dire « Soyez optimiste, c’est le plus beau cadeau que vous pouvez faire à vos enfants, arrêtez d’écouter les palabres catastrophiques des journalistes ! ». Même si je suis d’accord avec toi et qu’il est difficile de leur dire « Bosse, lève toi, sois courageux » sans certitude garantie pour leur avenir, ce qui n’était pas notre cas. Malgré tout, il faut tenir et rester optimiste.

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Quand on regarde un organisme vivant comme le nôtre, on voit différentes cellules, différentes fonctions, différents organes et c’est dur d’en remplacer une partie. Et quoique que fassent la technologie et la science, on copie ce que la terre fait depuis des millions d’années et le monde est tel qu’on l’a construit. Dans une vision systémique, il y aura toujours besoin de la place pour chacun et vouloir créer une élite intellectuelle, c’est oublier que le pied n’a pas la même fonction que le cerveau et pourtant on en a besoin. En fait, il faudrait réussir à trouver un système d’enseignement qui permette aux enfants d’avoir une notion globale de l’environnement au fur et à mesure qu’ils grandissent. Et de les aider à trouver leur place et de leur donner le temps nécessaire pour trouver cette place. Je me demande pourquoi le collège ne copie pas le modèle des facs avec un module de base pour tous les élèves et ensuite des modules spécifiques. Un groupe de psy’, d’éducs’, de profs’, pourraient soutenir les élèves dans leur choix. Par là, les emplois du temps seraient moins lourds et on n’imposerait plus des matières qui se révèlent hermétiques pour certains. Il est beaucoup plus préférable de donner du temps aux enfants pour qu’ils VOIENT le monde.

FIN de la séance

Proposition de thème :
- Est-ce qu’on manque de temps ou est ce qu’on vit à côté de son temps ?
Le thème est voté à la majorité.
Puis reformulé par la suite pour raison « citoyenne », le premier contenu étant considéré « trop » philosophique.
- Le temps libre, est-ce un gage de liberté ?

Interventions

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Chauvet Aurélie

vendredi 26 novembre 2010 10:32:58 +00:00

Enseignante, ce débat me tient particulièrement à coeur car il constitue une interrogation quotidienne dans mon métier.
La frontière entre "éduquer" et "enseigner" n'existe pas vraiment : peut-on vraiment enseigner un savoir-faire (contenu purement disciplinaire de l'enseignement) sans un savoir-être ?
IL est évident qu'entre l'enseignant et l'élève, le maître et le disciple, au-delà de la transmission de simples connaissances, ce sont des valeurs humaines qui sont également transmises. Ainsi l'on éduque à travers son enseignement : ce dernier est un vecteur d'éducation ; éducation à la société, éducation à la citoyenneté. Tel devrait être le rôle de l'école : éduquer tout en enseignant.
Cependant, la crise actuelle de l'école en France nous permet de constater le déséquilibre de plus en plus visible entre l'éducation et l'enseignement. Alors que, dans un idéal, les deux devraient pouvoir être dispensés simultanément, dans une certaine harmonie, la mission éducative a pris le pas sur la mission d'enseignement. Il faut à présent, pour l'enseignant, éduquer avant d'enseigner, transmettre des valeurs humaines, liées au respect, à l'écoute, à l'entraide,pour ensuite transmettre ses connaissances.
Ce décalage, que j'observe quotidiennement, ralentit les apprentissages, et questionne la mission originelle de l'enseignant et de l'école.
Peut-être faudrait-il, avec courage, redéfinir le rôle de l'enseignant d'aujourd'hui, en fonction de ses conditions de travail, et ne pas hésiter à le nommer éducateur, surtout s'il travaille en ZEP. Je pense que le malaise enseignant vient aussi du fait que le mot "enseignant" est dans certains cas vidé de son sens. Certains professeurs ne peuvent pas enseigner dans certains établissements car les enfants ne sont pas suffisamment éduqués. Ainsi, dans leur subconscient, ils ont l'impression de ne pas mériter leur "titre" d'enseignant, d'où une baisse d'estime de soi, dramatique .

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Huor

lundi 24 janvier 2011 12:42:15 +00:00

salutation,
étant dans une catégorie hors-norme car sorti d'un conditionnement atmosphérique civilisé; mon apport à éduquer=enseigner est la compréhension du soit, de l'ensemble et le développement de la création humaine en générale => c'est un principe universel qui fait le lien entre éduquer et enseigner.

Je continu je pense que chacun d'entre nous à le pouvoir et a puissance de s'approprier se que fait et démontre son semblable comme les animaux pour simplifier "enseigner" et éduquer serait de fournir un environnement propice à la découverte de ses capacités créatrices.

Pour celà, le mot résistance n'est pas du romantisme mais un engagement à vérifier le don de l'humanité à créer ses propres conditions de vie.

Pour informations, je suis un futur militant du progrès à redéfinir nos conditions de vie et pour celà je vous remercie (dans le sens encourage et non pas décourage; je tiens à le préciser afin d'éviter un malentendu si souvent rencontré) de votre participation.

vimcemt anciennement vincent 2n=m

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joyeux

dimanche 27 avril 2014 12:17:05 +00:00

Bonjour,
Je lis ces textes et je suis heureuse de lire que des parents se posent toutes ces questions. Pour ma part, j'ai trouvé beaucoup de réponse avec la pédagogie Steiner. Ce sont souvent des écoles Steiner-Waldorf, associatives, qui demandent aux parents de s'investir réellement dans l'école. L'idée est d'éduquer vers la liberté. Faire en sorte que l'être en devenir qu'est l'enfant, puisse s'épanouir dans sa vie et s'y accomplir. Cela, il ne peut pas y parvenir sans l'adulte (parent, professeur thérapeute, éducateur...)et la cohérence qu'il percevra entre ces derniers.

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